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Or


Pas de repos pour les braves, ni pour les défunts : en cette Toussaint, restons encore un peu de l’Autre Côté avec quelques non-morts qui ont fait cauchemarder des centaines de générations.
Mon nom est Joffrey Lebourg, enseignant, journaliste, podcasteur (j’ai également enregistré une série sur les mythologies du monde, Le Cercle des Dieux Disparus) et romancier aux seize ouvrages, répartis entre quatre sagas.
Je vous invite à découvrir mes univers sur les sites www.les-sept-reliques.fr (pour tous les amateurs de quête épique à la recherche d’un renouveau du genre) ou www.chroniquesdunouveaumonde.fr (si votre fibre vous entraîne davantage vers une odyssée culturelle autour de la Terre, à la rencontre de ses peuples oubliés).
Les traditions européennes mentionnent des « dames blanches ». Les spectres errants, affligés par un profond malheur, de nobles femmes au destin dramatique. Bien qu’elles ne soient pas maléfiques par essence, elles ont tendance à partager leur fardeau de tristesse avec ceux qui les voient. Cette idée dérive d’un mythe plus ancien, panceltique : la banshee. Ce spectre féminin, allant seul ou par trois, qui sert d’intermédiaire entre les mortels et les dieux de l’Au-delà. Elle a mauvaise réputation car elle entame un chant désespéré quand elle croise une personne dont la vie s’achève bientôt, mais certains récits la décrivent comme capable d’inspirer l’amour ou de pourvoir de grandes richesses.
Les Celtes avaient un rapport très intense à l’autre monde, c’est d’ailleurs d’eux que nous vient la fête de la Toussaint – anciennement : Sahmain ou Samonios. Les contes gaéliques mentionnent aussi le cat-Sí, soit le « chat du Sidh ». Félin sauvage, noir avec une tâche blanche à l’emplacement du cœur, il transporte des messages ou traque les criminels. Des missions qu’il partage avec une jolie variété de chevaux fantômes, présents dans toute l’Europe (voir #19). Et j’ignore comment les cat-Sí s’entendent avec les cù-Sí, les chiens du Sidh. Un nom qui serait erroné car, bien que le dieu des morts Arawn possède une meute de lévriers surnaturelle, celle-ci poursuit justement les cù-Sí, des chiens maléfiques de la taille d’une petite vache, au poil hirsute – et vert foncé ! – qui s’en prennent aux mortels innocents, se cachant au milieu des paysages rocailleux et aboyant toujours trois fois pour déclencher la chasse.
Cette légende recoupe celle des « chiens noirs », existant en multiples déclinaisons mais surtout dans les îles Britanniques, tour à tour des fantômes, des démons, des lutins… L’un de ces chiens est le barghest, énorme spectre sauvage plus noir que la nuit sans lune, avec des yeux flamboyants, qui dévore tout ceux qu’il rencontre sur la lande. Le Chien des Baskerville s’inspire de cette créature.
Sous d’autres cieux, et parce que tous les morts ne sont pas hostiles aux vivants, le katchina est un mythe présent au moins chez les Pueblos, les Hopis et les Zunis, trois groupes ethniques du sud-ouest des USA. Une déesse bienveillante permet aux enfants défunts de revenir protéger leur famille, deux fois dans l’année, en s’incarnant dans les poupées et les masques que celle-ci confectionne à leur effigie.
En Amérique centrale, chaque personne est protégée par un nahual, esprit mi-humain et mi-animal attribué en fonction de la date de naissance, chargé aussi de faire respecter les interdits et de protéger les lieux sacrés. Cependant, dans certains mythes, plutôt que des émanations naturelles, les nahuals sont les spectres qui choisissent cette métamorphose pour continuer à veiller sur leur tribu. Ce motif de l’ancêtre protecteur se retrouve dans la quasi-totalité des civilisations au monde, sous une forme ou l’autre.
Intro : All the works of Nature which adorn the World – Vista, Nightwish
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
By Joffrey LEBOURGPas de repos pour les braves, ni pour les défunts : en cette Toussaint, restons encore un peu de l’Autre Côté avec quelques non-morts qui ont fait cauchemarder des centaines de générations.
Mon nom est Joffrey Lebourg, enseignant, journaliste, podcasteur (j’ai également enregistré une série sur les mythologies du monde, Le Cercle des Dieux Disparus) et romancier aux seize ouvrages, répartis entre quatre sagas.
Je vous invite à découvrir mes univers sur les sites www.les-sept-reliques.fr (pour tous les amateurs de quête épique à la recherche d’un renouveau du genre) ou www.chroniquesdunouveaumonde.fr (si votre fibre vous entraîne davantage vers une odyssée culturelle autour de la Terre, à la rencontre de ses peuples oubliés).
Les traditions européennes mentionnent des « dames blanches ». Les spectres errants, affligés par un profond malheur, de nobles femmes au destin dramatique. Bien qu’elles ne soient pas maléfiques par essence, elles ont tendance à partager leur fardeau de tristesse avec ceux qui les voient. Cette idée dérive d’un mythe plus ancien, panceltique : la banshee. Ce spectre féminin, allant seul ou par trois, qui sert d’intermédiaire entre les mortels et les dieux de l’Au-delà. Elle a mauvaise réputation car elle entame un chant désespéré quand elle croise une personne dont la vie s’achève bientôt, mais certains récits la décrivent comme capable d’inspirer l’amour ou de pourvoir de grandes richesses.
Les Celtes avaient un rapport très intense à l’autre monde, c’est d’ailleurs d’eux que nous vient la fête de la Toussaint – anciennement : Sahmain ou Samonios. Les contes gaéliques mentionnent aussi le cat-Sí, soit le « chat du Sidh ». Félin sauvage, noir avec une tâche blanche à l’emplacement du cœur, il transporte des messages ou traque les criminels. Des missions qu’il partage avec une jolie variété de chevaux fantômes, présents dans toute l’Europe (voir #19). Et j’ignore comment les cat-Sí s’entendent avec les cù-Sí, les chiens du Sidh. Un nom qui serait erroné car, bien que le dieu des morts Arawn possède une meute de lévriers surnaturelle, celle-ci poursuit justement les cù-Sí, des chiens maléfiques de la taille d’une petite vache, au poil hirsute – et vert foncé ! – qui s’en prennent aux mortels innocents, se cachant au milieu des paysages rocailleux et aboyant toujours trois fois pour déclencher la chasse.
Cette légende recoupe celle des « chiens noirs », existant en multiples déclinaisons mais surtout dans les îles Britanniques, tour à tour des fantômes, des démons, des lutins… L’un de ces chiens est le barghest, énorme spectre sauvage plus noir que la nuit sans lune, avec des yeux flamboyants, qui dévore tout ceux qu’il rencontre sur la lande. Le Chien des Baskerville s’inspire de cette créature.
Sous d’autres cieux, et parce que tous les morts ne sont pas hostiles aux vivants, le katchina est un mythe présent au moins chez les Pueblos, les Hopis et les Zunis, trois groupes ethniques du sud-ouest des USA. Une déesse bienveillante permet aux enfants défunts de revenir protéger leur famille, deux fois dans l’année, en s’incarnant dans les poupées et les masques que celle-ci confectionne à leur effigie.
En Amérique centrale, chaque personne est protégée par un nahual, esprit mi-humain et mi-animal attribué en fonction de la date de naissance, chargé aussi de faire respecter les interdits et de protéger les lieux sacrés. Cependant, dans certains mythes, plutôt que des émanations naturelles, les nahuals sont les spectres qui choisissent cette métamorphose pour continuer à veiller sur leur tribu. Ce motif de l’ancêtre protecteur se retrouve dans la quasi-totalité des civilisations au monde, sous une forme ou l’autre.
Intro : All the works of Nature which adorn the World – Vista, Nightwish
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