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Or
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son analyse de Pierre Gassendi et explore un paradoxe apparent : comment un philosophe prônant la douceur et la modération a-t-il pu être d’une violence intellectuelle si virulente contre Aristote et Descartes ? Onfray propose une lecture critique de l’œuvre de Gassendi en soulignant ses contradictions, sa méthode polémique et la manière dont il a perdu son duel philosophique contre Descartes.
2. Gassendi contre Aristote : une critique radicale
Une attaque en règle contre l’aristotélisme
Gassendi est d’abord un anti-aristotélicien convaincu. Dans son premier ouvrage publié en 1624, Dissertation en forme de paradoxe contre les aristotéliciens, il attaque frontalement la scolastique et la philosophie d’Aristote, qu’il considère comme dogmatique et dépassée.
Le refus des universaux et du raisonnement dialectique
Il critique notamment l’usage des catégories aristotéliciennes, qu’il juge inutiles et encombrantes pour la pensée scientifique moderne. Il oppose à la logique aristotélicienne un empirisme inspiré d’Épicure, fondé sur l’observation et l’expérience.
3. Gassendi face à Descartes : un combat perdu d’avance
Un duel philosophique virulent
Vingt ans après son attaque contre Aristote, Gassendi s’en prend à Descartes. Il critique la prétention du rationalisme cartésien à fonder une métaphysique sur la seule raison. Il juge les Méditations métaphysiques « ennuyeuses à l’excès » et considère le cogito comme une tautologie inutile.
Descartes, un adversaire redoutable
Mais Descartes ne reste pas silencieux. Il répond aux attaques de Gassendi par une série d’objections et de réfutations brillantes, mettant en lumière les limites de l’empirisme gassendiste. Finalement, ce combat intellectuel tourne à l’avantage de Descartes, qui devient le philosophe de référence du rationalisme moderne.
4. L’héritage ambigu de Gassendi
Un matérialisme inachevé
Gassendi prône un matérialisme atomiste inspiré d’Épicure, mais reste attaché à sa foi chrétienne. Cette contradiction affaiblit son influence philosophique, car il ne parvient pas à aller aussi loin que les matérialistes du XVIIIe siècle.
Un précurseur malgré lui
Malgré cet échec face à Descartes, Gassendi prépare le terrain pour des penseurs comme d’Holbach et La Mettrie, qui reprendront son matérialisme en l’émancipant définitivement du christianisme. Son combat contre Aristote, quant à lui, contribue à la mise en place d’une philosophie plus empirique et scientifique.
💡 Conclusion
Michel Onfray montre que Gassendi incarne un paradoxe : celui d’un philosophe doux dans ses principes, mais violent dans ses attaques intellectuelles. Son duel contre Descartes illustre la transition entre l’empirisme et le rationalisme dans la pensée moderne, et met en lumière la manière dont la philosophie peut parfois être une arène de combats féroces.
📚 Philosophes mentionnés
* Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur de la logique formelle.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste, prêtre et scientifique.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du cartésianisme.
* Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son analyse de Pierre Gassendi et explore un paradoxe apparent : comment un philosophe prônant la douceur et la modération a-t-il pu être d’une violence intellectuelle si virulente contre Aristote et Descartes ? Onfray propose une lecture critique de l’œuvre de Gassendi en soulignant ses contradictions, sa méthode polémique et la manière dont il a perdu son duel philosophique contre Descartes.
2. Gassendi contre Aristote : une critique radicale
Une attaque en règle contre l’aristotélisme
Gassendi est d’abord un anti-aristotélicien convaincu. Dans son premier ouvrage publié en 1624, Dissertation en forme de paradoxe contre les aristotéliciens, il attaque frontalement la scolastique et la philosophie d’Aristote, qu’il considère comme dogmatique et dépassée.
Le refus des universaux et du raisonnement dialectique
Il critique notamment l’usage des catégories aristotéliciennes, qu’il juge inutiles et encombrantes pour la pensée scientifique moderne. Il oppose à la logique aristotélicienne un empirisme inspiré d’Épicure, fondé sur l’observation et l’expérience.
3. Gassendi face à Descartes : un combat perdu d’avance
Un duel philosophique virulent
Vingt ans après son attaque contre Aristote, Gassendi s’en prend à Descartes. Il critique la prétention du rationalisme cartésien à fonder une métaphysique sur la seule raison. Il juge les Méditations métaphysiques « ennuyeuses à l’excès » et considère le cogito comme une tautologie inutile.
Descartes, un adversaire redoutable
Mais Descartes ne reste pas silencieux. Il répond aux attaques de Gassendi par une série d’objections et de réfutations brillantes, mettant en lumière les limites de l’empirisme gassendiste. Finalement, ce combat intellectuel tourne à l’avantage de Descartes, qui devient le philosophe de référence du rationalisme moderne.
4. L’héritage ambigu de Gassendi
Un matérialisme inachevé
Gassendi prône un matérialisme atomiste inspiré d’Épicure, mais reste attaché à sa foi chrétienne. Cette contradiction affaiblit son influence philosophique, car il ne parvient pas à aller aussi loin que les matérialistes du XVIIIe siècle.
Un précurseur malgré lui
Malgré cet échec face à Descartes, Gassendi prépare le terrain pour des penseurs comme d’Holbach et La Mettrie, qui reprendront son matérialisme en l’émancipant définitivement du christianisme. Son combat contre Aristote, quant à lui, contribue à la mise en place d’une philosophie plus empirique et scientifique.
💡 Conclusion
Michel Onfray montre que Gassendi incarne un paradoxe : celui d’un philosophe doux dans ses principes, mais violent dans ses attaques intellectuelles. Son duel contre Descartes illustre la transition entre l’empirisme et le rationalisme dans la pensée moderne, et met en lumière la manière dont la philosophie peut parfois être une arène de combats féroces.
📚 Philosophes mentionnés
* Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur de la logique formelle.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste, prêtre et scientifique.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du cartésianisme.
* Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie