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Or
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son exploration de la pensée de Spinoza en s’intéressant à une question fondamentale posée dans L’Éthique : « Que peut le corps ? ». Il met en lumière la manière dont Spinoza révolutionne la conception du corps en l’émancipant des dualismes classiques, notamment celui de Descartes, et en affirmant une approche moniste où corps et esprit sont deux expressions d’une même réalité.
2. Le corps selon Spinoza
Un rejet du dualisme cartésien
Spinoza s’oppose à la vision cartésienne qui sépare radicalement l’âme et le corps. Pour lui, il n’existe pas deux substances distinctes, mais une seule et même réalité qui se manifeste sous deux attributs : la pensée et l’étendue. Ainsi, l’esprit et le corps ne sont pas deux entités séparées, mais une seule et même chose vue sous deux angles différents.
L’immanence et la continuité du réel
Dans la perspective spinoziste, le corps n’est pas un simple mécanisme au service d’un esprit souverain. Il possède une puissance propre qui se déploie selon les lois naturelles. Spinoza inscrit ainsi sa philosophie dans une logique d’immanence, où tout est régi par la nécessité et où le corps doit être compris dans son interaction avec le monde plutôt que dans une opposition avec l’âme.
3. La puissance du corps et ses limites
Le conatus : la persévérance dans l’être
Un concept clé de la pensée de Spinoza est le conatus, cette tendance fondamentale de chaque être à persévérer dans son être. Pour le corps humain, cela signifie qu’il cherche naturellement à augmenter sa puissance d’agir et à éviter ce qui le diminue.
Les affects et les passions
Le corps est affecté en permanence par des rencontres avec d’autres corps. Ces interactions génèrent des affects qui augmentent ou diminuent notre puissance d’être. Spinoza distingue ainsi les passions tristes (qui réduisent notre capacité à agir) des passions joyeuses (qui l’augmentent). La sagesse consiste à cultiver les affects positifs et à comprendre les causes des affects négatifs pour mieux les maîtriser.
4. Une éthique corporelle : vers une liberté incarnée
Le dépassement des illusions du libre arbitre
Spinoza récuse l’idée du libre arbitre en affirmant que nos actions sont toujours déterminées par des causes extérieures et par la nature même de notre corps. La liberté ne consiste donc pas à choisir arbitrairement, mais à comprendre les déterminismes qui nous façonnent afin d’agir en accord avec notre nature profonde.
La connaissance et la joie comme moteurs de l’action
L’objectif ultime de cette éthique corporelle est d’atteindre un état de béatitude, où l’on agit non plus sous l’effet des passions, mais sous la conduite de la raison. Cela suppose une connaissance approfondie de soi-même et de son corps, afin d’accéder à un mode de vie fondé sur la joie et la puissance d’être.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en évidence la modernité de la pensée de Spinoza sur le corps, qui anticipe de nombreuses avancées des neurosciences et de la philosophie contemporaine. En affirmant que nous ne savons pas encore ce que peut le corps, Spinoza nous invite à une exploration continue de notre puissance d’agir et de notre liberté, non comme un absolu, mais comme un processus de connaissance et d’optimisation des affects.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, penseur du corps et du dépassement de soi.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.
* Antonio Damasio (né en 1944) — Neurologue et philosophe des sciences cognitives, influencé par Spinoza.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son exploration de la pensée de Spinoza en s’intéressant à une question fondamentale posée dans L’Éthique : « Que peut le corps ? ». Il met en lumière la manière dont Spinoza révolutionne la conception du corps en l’émancipant des dualismes classiques, notamment celui de Descartes, et en affirmant une approche moniste où corps et esprit sont deux expressions d’une même réalité.
2. Le corps selon Spinoza
Un rejet du dualisme cartésien
Spinoza s’oppose à la vision cartésienne qui sépare radicalement l’âme et le corps. Pour lui, il n’existe pas deux substances distinctes, mais une seule et même réalité qui se manifeste sous deux attributs : la pensée et l’étendue. Ainsi, l’esprit et le corps ne sont pas deux entités séparées, mais une seule et même chose vue sous deux angles différents.
L’immanence et la continuité du réel
Dans la perspective spinoziste, le corps n’est pas un simple mécanisme au service d’un esprit souverain. Il possède une puissance propre qui se déploie selon les lois naturelles. Spinoza inscrit ainsi sa philosophie dans une logique d’immanence, où tout est régi par la nécessité et où le corps doit être compris dans son interaction avec le monde plutôt que dans une opposition avec l’âme.
3. La puissance du corps et ses limites
Le conatus : la persévérance dans l’être
Un concept clé de la pensée de Spinoza est le conatus, cette tendance fondamentale de chaque être à persévérer dans son être. Pour le corps humain, cela signifie qu’il cherche naturellement à augmenter sa puissance d’agir et à éviter ce qui le diminue.
Les affects et les passions
Le corps est affecté en permanence par des rencontres avec d’autres corps. Ces interactions génèrent des affects qui augmentent ou diminuent notre puissance d’être. Spinoza distingue ainsi les passions tristes (qui réduisent notre capacité à agir) des passions joyeuses (qui l’augmentent). La sagesse consiste à cultiver les affects positifs et à comprendre les causes des affects négatifs pour mieux les maîtriser.
4. Une éthique corporelle : vers une liberté incarnée
Le dépassement des illusions du libre arbitre
Spinoza récuse l’idée du libre arbitre en affirmant que nos actions sont toujours déterminées par des causes extérieures et par la nature même de notre corps. La liberté ne consiste donc pas à choisir arbitrairement, mais à comprendre les déterminismes qui nous façonnent afin d’agir en accord avec notre nature profonde.
La connaissance et la joie comme moteurs de l’action
L’objectif ultime de cette éthique corporelle est d’atteindre un état de béatitude, où l’on agit non plus sous l’effet des passions, mais sous la conduite de la raison. Cela suppose une connaissance approfondie de soi-même et de son corps, afin d’accéder à un mode de vie fondé sur la joie et la puissance d’être.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en évidence la modernité de la pensée de Spinoza sur le corps, qui anticipe de nombreuses avancées des neurosciences et de la philosophie contemporaine. En affirmant que nous ne savons pas encore ce que peut le corps, Spinoza nous invite à une exploration continue de notre puissance d’agir et de notre liberté, non comme un absolu, mais comme un processus de connaissance et d’optimisation des affects.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, penseur du corps et du dépassement de soi.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.
* Antonio Damasio (né en 1944) — Neurologue et philosophe des sciences cognitives, influencé par Spinoza.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie