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Or
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray approfondit son exploration du XVIIIe siècle en s’intéressant à une frange souvent oubliée de la pensée des Lumières : les ultras des Lumières. Il s’agit de penseurs radicaux qui, loin de se limiter à une critique modérée de la religion et du pouvoir monarchique, prônent une remise en question totale des structures existantes. Onfray analyse leur influence clandestine, la censure dont ils sont victimes et leur rôle dans la formation d’une pensée véritablement révolutionnaire.
2. Une pensée clandestine et subversive
Les manuscrits clandestins
Contrairement aux figures institutionnalisées des Lumières comme Voltaire ou Rousseau, les ultras des Lumières diffusent leurs idées par des canaux plus discrets. Leurs écrits circulent sous forme de manuscrits clandestins, recopiés et transmis de main en main. Ces textes abordent des thèmes explosifs comme l’athéisme, la matérialité de l’âme ou la critique des dogmes religieux.
Une contestation souterraine
Les salons philosophiques, bien que lieux de réflexion et d’échange, restent souvent réservés aux élites. Par opposition, ces textes clandestins permettent une diffusion plus large des idées subversives, touchant des cercles plus populaires. La "rue pense", selon l’expression d’Onfray, et ces idées radicales finissent par influencer les débats publics.
3. Les thèmes centraux des ultras des Lumières
L’athéisme affirmé
Alors que la majorité des philosophes des Lumières restent déistes, défendant une idée de Dieu qui se distingue du christianisme, les ultras franchissent une étape supplémentaire : ils nient l’existence de toute divinité. Ils remettent en cause l’idée même de Providence et refusent toute forme de transcendance.
Le matérialisme intégral
Reprenant les thèses d’Épicure et de Lucrèce, ces penseurs défendent un matérialisme radical : il n’existe que la matière, et l’âme est une construction purement corporelle. Cette position s’oppose à la vision dualiste héritée de Descartes et contestée par Spinoza.
La critique de la monarchie et des inégalités sociales
Les ultras des Lumières ne se contentent pas d’une monarchie "éclairée" ou d’une réforme des institutions. Ils vont jusqu’à prôner l’abolition du pouvoir monarchique et l’émergence d’un modèle politique fondé sur la raison et la justice sociale. Certains, comme Jean Meslier, proposent même une vision proto-communiste avant l’heure.
4. La censure et les risques encourus
Des écrits dangereux
Les idées des ultras des Lumières sont perçues comme une menace directe par les pouvoirs en place. Les auteurs de ces manuscrits risquent la prison, l’exil ou pire encore. Certains ouvrages sont imprimés sous des pseudonymes ou attribués à de faux éditeurs pour échapper à la censure.
Le rôle des colporteurs
Ces textes interdits circulent grâce à des réseaux de colportage, qui diffusent les idées dans les provinces et les classes populaires. Cette diffusion souterraine contribue à l’émergence d’une conscience critique qui dépasse le cadre des élites intellectuelles.
5. Une influence durable
Une pensée annonçant la Révolution
Même si ces penseurs restent marginaux à leur époque, leur influence se fait sentir dans les débats révolutionnaires qui éclateront à la fin du siècle. Leurs critiques radicales de la monarchie et de la religion nourriront les discours des révolutionnaires les plus radicaux.
Un héritage dans la philosophie moderne
Les ultras des Lumières anticipent certaines idées qui seront pleinement développées au XIXe et XXe siècles, notamment en matière de matérialisme, d’athéisme et de critique sociale. Leurs réflexions trouveront un écho chez Nietzsche, Marx ou encore les anarchistes du XIXe siècle.
💡 Conclusion
Michel Onfray révèle un XVIIIe siècle bien plus complexe et subversif que la version officielle souvent enseignée. Derrière les figures consensuelles des Lumières, il met en lumière un courant radical et clandestin, véritable laboratoire d’idées révolutionnaires. Ces penseurs, bien que méconnus, ont contribué à la dissolution progressive des fondements religieux et monarchiques de l’Ancien Régime.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe et théoricien du communisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray approfondit son exploration du XVIIIe siècle en s’intéressant à une frange souvent oubliée de la pensée des Lumières : les ultras des Lumières. Il s’agit de penseurs radicaux qui, loin de se limiter à une critique modérée de la religion et du pouvoir monarchique, prônent une remise en question totale des structures existantes. Onfray analyse leur influence clandestine, la censure dont ils sont victimes et leur rôle dans la formation d’une pensée véritablement révolutionnaire.
2. Une pensée clandestine et subversive
Les manuscrits clandestins
Contrairement aux figures institutionnalisées des Lumières comme Voltaire ou Rousseau, les ultras des Lumières diffusent leurs idées par des canaux plus discrets. Leurs écrits circulent sous forme de manuscrits clandestins, recopiés et transmis de main en main. Ces textes abordent des thèmes explosifs comme l’athéisme, la matérialité de l’âme ou la critique des dogmes religieux.
Une contestation souterraine
Les salons philosophiques, bien que lieux de réflexion et d’échange, restent souvent réservés aux élites. Par opposition, ces textes clandestins permettent une diffusion plus large des idées subversives, touchant des cercles plus populaires. La "rue pense", selon l’expression d’Onfray, et ces idées radicales finissent par influencer les débats publics.
3. Les thèmes centraux des ultras des Lumières
L’athéisme affirmé
Alors que la majorité des philosophes des Lumières restent déistes, défendant une idée de Dieu qui se distingue du christianisme, les ultras franchissent une étape supplémentaire : ils nient l’existence de toute divinité. Ils remettent en cause l’idée même de Providence et refusent toute forme de transcendance.
Le matérialisme intégral
Reprenant les thèses d’Épicure et de Lucrèce, ces penseurs défendent un matérialisme radical : il n’existe que la matière, et l’âme est une construction purement corporelle. Cette position s’oppose à la vision dualiste héritée de Descartes et contestée par Spinoza.
La critique de la monarchie et des inégalités sociales
Les ultras des Lumières ne se contentent pas d’une monarchie "éclairée" ou d’une réforme des institutions. Ils vont jusqu’à prôner l’abolition du pouvoir monarchique et l’émergence d’un modèle politique fondé sur la raison et la justice sociale. Certains, comme Jean Meslier, proposent même une vision proto-communiste avant l’heure.
4. La censure et les risques encourus
Des écrits dangereux
Les idées des ultras des Lumières sont perçues comme une menace directe par les pouvoirs en place. Les auteurs de ces manuscrits risquent la prison, l’exil ou pire encore. Certains ouvrages sont imprimés sous des pseudonymes ou attribués à de faux éditeurs pour échapper à la censure.
Le rôle des colporteurs
Ces textes interdits circulent grâce à des réseaux de colportage, qui diffusent les idées dans les provinces et les classes populaires. Cette diffusion souterraine contribue à l’émergence d’une conscience critique qui dépasse le cadre des élites intellectuelles.
5. Une influence durable
Une pensée annonçant la Révolution
Même si ces penseurs restent marginaux à leur époque, leur influence se fait sentir dans les débats révolutionnaires qui éclateront à la fin du siècle. Leurs critiques radicales de la monarchie et de la religion nourriront les discours des révolutionnaires les plus radicaux.
Un héritage dans la philosophie moderne
Les ultras des Lumières anticipent certaines idées qui seront pleinement développées au XIXe et XXe siècles, notamment en matière de matérialisme, d’athéisme et de critique sociale. Leurs réflexions trouveront un écho chez Nietzsche, Marx ou encore les anarchistes du XIXe siècle.
💡 Conclusion
Michel Onfray révèle un XVIIIe siècle bien plus complexe et subversif que la version officielle souvent enseignée. Derrière les figures consensuelles des Lumières, il met en lumière un courant radical et clandestin, véritable laboratoire d’idées révolutionnaires. Ces penseurs, bien que méconnus, ont contribué à la dissolution progressive des fondements religieux et monarchiques de l’Ancien Régime.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe et théoricien du communisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie