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Or
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son exploration de Claude-Adrien Helvétius, en analysant sa position vis-à-vis de la religion. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Helvétius n’est ni athée ni matérialiste radical, mais plutôt un déiste critique. Onfray revient sur cette posture, souvent mal comprise, et sur l'idée d'une religion civique chez Helvétius.
2. Helvétius et le déisme des Lumières
Un XVIIIe siècle déiste plus qu’athée
Contrairement à certaines idées reçues, le XVIIIe siècle n’est pas un siècle athée. Hormis quelques exceptions comme Jean Meslier, D’Holbach ou Sade, la majorité des penseurs des Lumières sont déistes. Voltaire, Rousseau, Diderot (malgré une phase athée) ou encore Maupertuis adhèrent à l’idée d’un Dieu législateur, une force régissant l’univers sans intervention directe.
Un législateur céleste et un grand horloger
Helvétius partage cette vision d’un Dieu déiste, dépourvu d’anthropomorphisme et de sentiments humains. Il critique la religion catholique en tant qu’institution, mais ne rejette pas l’idée d’un principe supérieur organisateur du monde.
3. Une critique des dogmes et des institutions religieuses
Attaques contre le catholicisme
Helvétius fustige l’Église catholique et son pouvoir politique. Il dénonce son rôle dans l’exploitation des populations, son contrôle sur l’éducation et son soutien aux inégalités sociales. Il critique également la prétendue légitimité divine du pouvoir monarchique.
Un Jésus philosophe ?
Toutefois, Helvétius ne rejette pas le message évangélique. Il loue la morale prônée par Jésus, notamment l’amour du prochain et la charité, qu’il oppose aux excès de l’Église. Cette récupération de Jésus comme figure morale et républicaine sera également visible pendant la Révolution française.
4. Une religion civique et utilitaire
Diviniser le bien public
Helvétius propose une religion civique, non pas fondée sur la foi, mais sur le bien commun. Il estime que la religion ne doit pas imposer des dogmes, mais enseigner les valeurs de tolérance, de justice et d’instruction.
Un rejet de la bigoterie et du despotisme religieux
Il distingue ainsi les religions intolérantes, qui imposent des dogmes et des interdictions, des religions éclairées, qui favorisent le progrès et l’épanouissement collectif. Il prône une religion compatible avec la raison et l’intérêt général.
5. La critique des inégalités et de la concentration des richesses
La paupérisation comme crime politique
Helvétius analyse la misère comme un phénomène politique et économique, lié à la mauvaise répartition des richesses et à l’exploitation des masses. Il insiste sur le fait que la concentration des richesses entre les mains de quelques-uns mène inévitablement au despotisme.
Une inspiration pour les réformateurs et les révolutionnaires
Bien que non révolutionnaire, Helvétius inspire des penseurs engagés dans la lutte contre les inégalités. Ses idées seront reprises par les idéologues et certains républicains de la Révolution française, avant d’être marginalisées par les conservateurs et les contre-révolutionnaires.
💡 Conclusion
Michel Onfray démontre qu’Helvétius est un déiste critique, dont la pensée ne vise pas l’abolition de toute croyance, mais la construction d’une religion civique fondée sur la raison et l’utilité sociale. Son combat contre l’Église institutionnelle et sa défense du bien commun en font un penseur essentiel des Lumières.
📚 Philosophes mentionnés
* Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique, précurseur du fidéisme.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme et du déisme.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif et du déisme civique.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Marquis de Sade (1740 – 1814) — Écrivain et philosophe libertin, défenseur de l’athéisme radical.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du christianisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son exploration de Claude-Adrien Helvétius, en analysant sa position vis-à-vis de la religion. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Helvétius n’est ni athée ni matérialiste radical, mais plutôt un déiste critique. Onfray revient sur cette posture, souvent mal comprise, et sur l'idée d'une religion civique chez Helvétius.
2. Helvétius et le déisme des Lumières
Un XVIIIe siècle déiste plus qu’athée
Contrairement à certaines idées reçues, le XVIIIe siècle n’est pas un siècle athée. Hormis quelques exceptions comme Jean Meslier, D’Holbach ou Sade, la majorité des penseurs des Lumières sont déistes. Voltaire, Rousseau, Diderot (malgré une phase athée) ou encore Maupertuis adhèrent à l’idée d’un Dieu législateur, une force régissant l’univers sans intervention directe.
Un législateur céleste et un grand horloger
Helvétius partage cette vision d’un Dieu déiste, dépourvu d’anthropomorphisme et de sentiments humains. Il critique la religion catholique en tant qu’institution, mais ne rejette pas l’idée d’un principe supérieur organisateur du monde.
3. Une critique des dogmes et des institutions religieuses
Attaques contre le catholicisme
Helvétius fustige l’Église catholique et son pouvoir politique. Il dénonce son rôle dans l’exploitation des populations, son contrôle sur l’éducation et son soutien aux inégalités sociales. Il critique également la prétendue légitimité divine du pouvoir monarchique.
Un Jésus philosophe ?
Toutefois, Helvétius ne rejette pas le message évangélique. Il loue la morale prônée par Jésus, notamment l’amour du prochain et la charité, qu’il oppose aux excès de l’Église. Cette récupération de Jésus comme figure morale et républicaine sera également visible pendant la Révolution française.
4. Une religion civique et utilitaire
Diviniser le bien public
Helvétius propose une religion civique, non pas fondée sur la foi, mais sur le bien commun. Il estime que la religion ne doit pas imposer des dogmes, mais enseigner les valeurs de tolérance, de justice et d’instruction.
Un rejet de la bigoterie et du despotisme religieux
Il distingue ainsi les religions intolérantes, qui imposent des dogmes et des interdictions, des religions éclairées, qui favorisent le progrès et l’épanouissement collectif. Il prône une religion compatible avec la raison et l’intérêt général.
5. La critique des inégalités et de la concentration des richesses
La paupérisation comme crime politique
Helvétius analyse la misère comme un phénomène politique et économique, lié à la mauvaise répartition des richesses et à l’exploitation des masses. Il insiste sur le fait que la concentration des richesses entre les mains de quelques-uns mène inévitablement au despotisme.
Une inspiration pour les réformateurs et les révolutionnaires
Bien que non révolutionnaire, Helvétius inspire des penseurs engagés dans la lutte contre les inégalités. Ses idées seront reprises par les idéologues et certains républicains de la Révolution française, avant d’être marginalisées par les conservateurs et les contre-révolutionnaires.
💡 Conclusion
Michel Onfray démontre qu’Helvétius est un déiste critique, dont la pensée ne vise pas l’abolition de toute croyance, mais la construction d’une religion civique fondée sur la raison et l’utilité sociale. Son combat contre l’Église institutionnelle et sa défense du bien commun en font un penseur essentiel des Lumières.
📚 Philosophes mentionnés
* Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique, précurseur du fidéisme.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme et du déisme.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif et du déisme civique.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Marquis de Sade (1740 – 1814) — Écrivain et philosophe libertin, défenseur de l’athéisme radical.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du christianisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie