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Or
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray analyse la figure paradoxale du Marquis de Sade, souvent perçu comme un penseur révolutionnaire et libertaire. Pourtant, Onfray propose une relecture critique qui révèle un philosophe réactionnaire et féodal, en contradiction avec l’image progressiste qu’on lui attribue parfois. Il met en lumière le conservatisme politique et moral de Sade, sa défense des privilèges aristocratiques et son instrumentalisation du matérialisme à des fins oppressives.
2. Un matérialisme au service de la féodalité
Un penseur matérialiste ? Oui, mais...
Sade s’inscrit dans la tradition matérialiste et athée du XVIIIe siècle, proche de La Mettrie, Helvétius et d’Holbach. Il adopte une vision strictement naturaliste, où les lois de la nature priment sur les constructions humaines. Toutefois, Onfray souligne que ce matérialisme ne conduit pas chez lui à une pensée émancipatrice, mais au contraire, à une justification brutale du pouvoir et de la hiérarchie sociale.
Une justification des inégalités et du despotisme
Contrairement aux Lumières qui prônent l’égalité et la démocratie, Sade défend un retour à la féodalité où les puissants exercent un droit absolu sur les faibles. Il postule que la force prime sur la justice, et que les lois morales ne sont que des illusions destinées à brider les instincts dominants.
3. Sade et la Révolution française : un opportunisme politique
Un faux révolutionnaire
Malgré sa réputation de libertaire radical, Sade n’a jamais été un véritable révolutionnaire. Au contraire, il adopte une posture opportuniste, changeant de camp au gré des événements. D’abord proche de la monarchie, il se rallie aux révolutionnaires après la chute du roi, avant de revenir à des positions conservatrices après la Terreur.
Un aristocrate pragmatique
Sade, issu de la haute noblesse, tente de sauver sa tête en affichant un soutien de façade à la République. Il se fait appeler Louis Sade, s’engage dans des comités révolutionnaires, mais continue à mépriser le peuple et à défendre une vision élitiste du pouvoir.
4. Une pensée du sadisme et de la domination
Un rapport de force érigé en principe absolu
Sade développe une philosophie où seule compte la loi du plus fort. Dans ses écrits, il met en scène des tyrans jouissant de l’asservissement et de la souffrance des autres. Contrairement aux libertins du XVIIIe siècle, qui prônaient le plaisir réciproque, Sade fait du plaisir une affaire de domination et de destruction.
Une absence de contrat social
Alors que les penseurs des Lumières, comme Rousseau ou Kant, défendent un modèle basé sur la justice et la raison, Sade rejette toute forme de contrat social. Il considère que le pouvoir est un droit naturel du plus fort, sans contrepartie ni responsabilité envers autrui.
5. Une fascination ambiguë du XXe siècle
Une réhabilitation par les intellectuels modernes
Au XXe siècle, Sade devient une icône du surréalisme et du structuralisme. Des penseurs comme Georges Bataille, Gilles Deleuze, Michel Foucault et Roland Barthes vont le réinterpréter comme un écrivain subversif, révolutionnaire et libérateur des tabous sexuels.
Une lecture biaisée
Onfray critique cette vision idéalisée et rappelle que Sade était avant tout un réactionnaire, un aristocrate cynique et un féodal, bien loin du mythe du penseur libertaire. Il souligne aussi les faits criminels dans la biographie de Sade, souvent occultés par ses défenseurs.
💡 Conclusion
Michel Onfray déconstruit la légende progressiste de Sade et met en évidence son conservatisme et son attachement aux valeurs féodales. Loin d’un penseur révolutionnaire, il apparaît comme un défenseur des rapports de force brutaux, où seule la puissance détermine la loi.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe des Lumières, théoricien du contrat social.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste, critique du christianisme et défenseur d’une éthique rationaliste.
* Donatien Alphonse François de Sade (1740 – 1814) — Écrivain et philosophe matérialiste, partisan d’une vision féodale et radicale du pouvoir.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du christianisme.
* Georges Bataille (1897 – 1962) — Écrivain et philosophe français, théoricien du sacré et du transgressif.
* Michel Foucault (1926 – 1984) — Philosophe français, historien des systèmes de pensée.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray analyse la figure paradoxale du Marquis de Sade, souvent perçu comme un penseur révolutionnaire et libertaire. Pourtant, Onfray propose une relecture critique qui révèle un philosophe réactionnaire et féodal, en contradiction avec l’image progressiste qu’on lui attribue parfois. Il met en lumière le conservatisme politique et moral de Sade, sa défense des privilèges aristocratiques et son instrumentalisation du matérialisme à des fins oppressives.
2. Un matérialisme au service de la féodalité
Un penseur matérialiste ? Oui, mais...
Sade s’inscrit dans la tradition matérialiste et athée du XVIIIe siècle, proche de La Mettrie, Helvétius et d’Holbach. Il adopte une vision strictement naturaliste, où les lois de la nature priment sur les constructions humaines. Toutefois, Onfray souligne que ce matérialisme ne conduit pas chez lui à une pensée émancipatrice, mais au contraire, à une justification brutale du pouvoir et de la hiérarchie sociale.
Une justification des inégalités et du despotisme
Contrairement aux Lumières qui prônent l’égalité et la démocratie, Sade défend un retour à la féodalité où les puissants exercent un droit absolu sur les faibles. Il postule que la force prime sur la justice, et que les lois morales ne sont que des illusions destinées à brider les instincts dominants.
3. Sade et la Révolution française : un opportunisme politique
Un faux révolutionnaire
Malgré sa réputation de libertaire radical, Sade n’a jamais été un véritable révolutionnaire. Au contraire, il adopte une posture opportuniste, changeant de camp au gré des événements. D’abord proche de la monarchie, il se rallie aux révolutionnaires après la chute du roi, avant de revenir à des positions conservatrices après la Terreur.
Un aristocrate pragmatique
Sade, issu de la haute noblesse, tente de sauver sa tête en affichant un soutien de façade à la République. Il se fait appeler Louis Sade, s’engage dans des comités révolutionnaires, mais continue à mépriser le peuple et à défendre une vision élitiste du pouvoir.
4. Une pensée du sadisme et de la domination
Un rapport de force érigé en principe absolu
Sade développe une philosophie où seule compte la loi du plus fort. Dans ses écrits, il met en scène des tyrans jouissant de l’asservissement et de la souffrance des autres. Contrairement aux libertins du XVIIIe siècle, qui prônaient le plaisir réciproque, Sade fait du plaisir une affaire de domination et de destruction.
Une absence de contrat social
Alors que les penseurs des Lumières, comme Rousseau ou Kant, défendent un modèle basé sur la justice et la raison, Sade rejette toute forme de contrat social. Il considère que le pouvoir est un droit naturel du plus fort, sans contrepartie ni responsabilité envers autrui.
5. Une fascination ambiguë du XXe siècle
Une réhabilitation par les intellectuels modernes
Au XXe siècle, Sade devient une icône du surréalisme et du structuralisme. Des penseurs comme Georges Bataille, Gilles Deleuze, Michel Foucault et Roland Barthes vont le réinterpréter comme un écrivain subversif, révolutionnaire et libérateur des tabous sexuels.
Une lecture biaisée
Onfray critique cette vision idéalisée et rappelle que Sade était avant tout un réactionnaire, un aristocrate cynique et un féodal, bien loin du mythe du penseur libertaire. Il souligne aussi les faits criminels dans la biographie de Sade, souvent occultés par ses défenseurs.
💡 Conclusion
Michel Onfray déconstruit la légende progressiste de Sade et met en évidence son conservatisme et son attachement aux valeurs féodales. Loin d’un penseur révolutionnaire, il apparaît comme un défenseur des rapports de force brutaux, où seule la puissance détermine la loi.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe des Lumières, théoricien du contrat social.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste, critique du christianisme et défenseur d’une éthique rationaliste.
* Donatien Alphonse François de Sade (1740 – 1814) — Écrivain et philosophe matérialiste, partisan d’une vision féodale et radicale du pouvoir.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du christianisme.
* Georges Bataille (1897 – 1962) — Écrivain et philosophe français, théoricien du sacré et du transgressif.
* Michel Foucault (1926 – 1984) — Philosophe français, historien des systèmes de pensée.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie