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Or
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray ouvre une nouvelle saison en abordant le XIXe siècle, souvent vu comme un siècle de progrès et d’idéaux, mais aussi qualifié de stupide par certains penseurs. Il s’appuie notamment sur Léon Daudet, qui en 1922 décrit le XIXe siècle comme un siècle de stupidité en raison de l’essor des idéologies socialistes, communistes et anarchistes. Onfray propose d’analyser les tensions idéologiques qui structurent ce siècle et qui aboutissent à la modernité.
2. Le XIXe siècle : un siècle de rupture et d’accélération
Un temps en mutation
Le XIXe siècle est marqué par une accélération sans précédent :
* Un basculement du temps cyclique au temps linéaire, dû à l’industrialisation.
* Une foi dans le progrès portée par les avancées technologiques et scientifiques.
* Une virtualisation du réel, avec l’invention du télégraphe, de la photographie et du cinéma.
Deux XIXe siècles
Onfray distingue deux forces antagonistes dans ce siècle :
* Un XIXe siècle des Lumières, qui prolonge les idéaux rationalistes et républicains de la Révolution française.
* Un XIXe siècle réactionnaire, qui prépare le XXe siècle en valorisant la nostalgie monarchique et le rejet de la modernité.
3. Le XIXe siècle : entre progrès et résistance
Un siècle du capitalisme et de ses contestations
Le XIXe siècle est celui de l’invention et de l’expansion du libéralisme économique. Il voit aussi naître les premières grandes contestations de ce modèle :
* Le socialisme (Robert Owen, Fourier, Proudhon)
* Le communisme (Karl Marx, Engels, Babeuf)
* L’anarchisme (Bakounine, Kropotkine)
Ces pensées visent à résister à l’industrialisation débridée et à la concentration des richesses.
La science et la technique au service de la domination
La révolution industrielle transforme radicalement le monde :
* Maîtrise des éléments : navigation à vapeur, aviation, premiers sous-marins.
* Colonialisme facilité par la motorisation des transports.
* Émergence du capitalisme industriel et de la production de masse.
Onfray montre comment ces transformations accélèrent les rapports de domination et créent de nouvelles formes d’exploitation.
4. Une relecture du XIXe siècle par la philosophie
Hegel et la justification du pouvoir
Onfray critique la manière dont Hegel est utilisé en France via Victor Cousin pour justifier l’ordre établi, en valorisant :
* L’État comme instance suprême.
* Le pouvoir des élites contre les forces révolutionnaires.
* Une philosophie de l’histoire téléologique, où l’État incarne le progrès inévitable.
La contestation libertaire et matérialiste
Face à cette hégémonie, certains philosophes opposent une pensée critique :
* Stirner, qui développe une vision radicale de l’individu.
* Bakounine, qui s’oppose à l’autorité étatique et à la bureaucratisation du socialisme.
* Flora Tristan, qui conjugue socialisme et féminisme.
5. Vers un XIXe siècle divisé
Une fracture entre deux visions du monde
Onfray met en évidence un clivage fondamental dans la philosophie du XIXe siècle :
* Les penseurs qui acceptent et justifient l’ordre dominant (Hegel, Cousin, les libéraux).
* Ceux qui cherchent à construire un nouvel ordre social (Marx, Proudhon, Bakounine).
Ce siècle est donc un laboratoire des tensions idéologiques, dont les héritages se retrouvent encore dans nos sociétés contemporaines.
💡 Conclusion
Michel Onfray propose une relecture du XIXe siècle comme un espace de conflit entre modernité et réaction, entre libéralisme et contestation sociale. Il s’agit d’un siècle charnière où se jouent les grandes batailles idéologiques qui influenceront le XXe siècle.
📚 Philosophes mentionnés
* Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste, influençant la pensée politique.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe des Lumières, théoricien du contrat social.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste, critique du christianisme et défenseur d’une éthique rationaliste.
* Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770 – 1831) — Philosophe idéaliste allemand, théoricien de l’État et de l’histoire.
* Flora Tristan (1803 – 1844) — Socialiste et féministe française, pionnière du syndicalisme.
* Max Stirner (1806 – 1856) — Philosophe individualiste radical.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe, économiste et théoricien du communisme.
* Mikhaïl Bakounine (1814 – 1876) — Philosophe anarchiste, opposant au marxisme.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du christianisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray ouvre une nouvelle saison en abordant le XIXe siècle, souvent vu comme un siècle de progrès et d’idéaux, mais aussi qualifié de stupide par certains penseurs. Il s’appuie notamment sur Léon Daudet, qui en 1922 décrit le XIXe siècle comme un siècle de stupidité en raison de l’essor des idéologies socialistes, communistes et anarchistes. Onfray propose d’analyser les tensions idéologiques qui structurent ce siècle et qui aboutissent à la modernité.
2. Le XIXe siècle : un siècle de rupture et d’accélération
Un temps en mutation
Le XIXe siècle est marqué par une accélération sans précédent :
* Un basculement du temps cyclique au temps linéaire, dû à l’industrialisation.
* Une foi dans le progrès portée par les avancées technologiques et scientifiques.
* Une virtualisation du réel, avec l’invention du télégraphe, de la photographie et du cinéma.
Deux XIXe siècles
Onfray distingue deux forces antagonistes dans ce siècle :
* Un XIXe siècle des Lumières, qui prolonge les idéaux rationalistes et républicains de la Révolution française.
* Un XIXe siècle réactionnaire, qui prépare le XXe siècle en valorisant la nostalgie monarchique et le rejet de la modernité.
3. Le XIXe siècle : entre progrès et résistance
Un siècle du capitalisme et de ses contestations
Le XIXe siècle est celui de l’invention et de l’expansion du libéralisme économique. Il voit aussi naître les premières grandes contestations de ce modèle :
* Le socialisme (Robert Owen, Fourier, Proudhon)
* Le communisme (Karl Marx, Engels, Babeuf)
* L’anarchisme (Bakounine, Kropotkine)
Ces pensées visent à résister à l’industrialisation débridée et à la concentration des richesses.
La science et la technique au service de la domination
La révolution industrielle transforme radicalement le monde :
* Maîtrise des éléments : navigation à vapeur, aviation, premiers sous-marins.
* Colonialisme facilité par la motorisation des transports.
* Émergence du capitalisme industriel et de la production de masse.
Onfray montre comment ces transformations accélèrent les rapports de domination et créent de nouvelles formes d’exploitation.
4. Une relecture du XIXe siècle par la philosophie
Hegel et la justification du pouvoir
Onfray critique la manière dont Hegel est utilisé en France via Victor Cousin pour justifier l’ordre établi, en valorisant :
* L’État comme instance suprême.
* Le pouvoir des élites contre les forces révolutionnaires.
* Une philosophie de l’histoire téléologique, où l’État incarne le progrès inévitable.
La contestation libertaire et matérialiste
Face à cette hégémonie, certains philosophes opposent une pensée critique :
* Stirner, qui développe une vision radicale de l’individu.
* Bakounine, qui s’oppose à l’autorité étatique et à la bureaucratisation du socialisme.
* Flora Tristan, qui conjugue socialisme et féminisme.
5. Vers un XIXe siècle divisé
Une fracture entre deux visions du monde
Onfray met en évidence un clivage fondamental dans la philosophie du XIXe siècle :
* Les penseurs qui acceptent et justifient l’ordre dominant (Hegel, Cousin, les libéraux).
* Ceux qui cherchent à construire un nouvel ordre social (Marx, Proudhon, Bakounine).
Ce siècle est donc un laboratoire des tensions idéologiques, dont les héritages se retrouvent encore dans nos sociétés contemporaines.
💡 Conclusion
Michel Onfray propose une relecture du XIXe siècle comme un espace de conflit entre modernité et réaction, entre libéralisme et contestation sociale. Il s’agit d’un siècle charnière où se jouent les grandes batailles idéologiques qui influenceront le XXe siècle.
📚 Philosophes mentionnés
* Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste, influençant la pensée politique.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe des Lumières, théoricien du contrat social.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste, critique du christianisme et défenseur d’une éthique rationaliste.
* Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770 – 1831) — Philosophe idéaliste allemand, théoricien de l’État et de l’histoire.
* Flora Tristan (1803 – 1844) — Socialiste et féministe française, pionnière du syndicalisme.
* Max Stirner (1806 – 1856) — Philosophe individualiste radical.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe, économiste et théoricien du communisme.
* Mikhaïl Bakounine (1814 – 1876) — Philosophe anarchiste, opposant au marxisme.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du christianisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie