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Or
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray revient sur William Godwin, une figure souvent associée à l’anarchisme, et sur l’influence de sa pensée sur sa fille Mary Shelley, l’auteure de Frankenstein. Il critique l’idée selon laquelle Godwin serait le véritable père de l’anarchisme et propose une analyse plus nuancée de son œuvre et de son héritage.
2. William Godwin : un anarchiste malgré lui ?
Une historiographie à revoir
Onfray souligne que l’histoire de la philosophie, et en particulier l’histoire de l’anarchisme, est souvent construite sur des préjugés et des simplifications. William Godwin est fréquemment présenté comme le précurseur de l’anarchisme, mais cette lecture mérite d’être nuancée.
Un calviniste avant tout ?
Plutôt qu’un anarchiste au sens moderne du terme, Godwin est un calviniste converti à une forme de messianisme révolutionnaire. Son éducation rigoriste, marquée par un prophétisme chrétien, a influencé sa vision du monde, où la transformation de la société est vue comme un progrès moral inévitable.
3. L’apport de Godwin : un anarchisme théorique
Une critique de l’État et du gouvernement
Dans Enquête sur la justice politique (1793), Godwin développe une pensée radicale sur l’État :
* Il rejette le pouvoir coercitif et toute forme d’autorité.
* Il prône un ordre social fondé sur la raison, où chaque individu agit en fonction de la justice et du bien commun.
* Il considère que l’éducation et la rationalité suffisent à organiser une société harmonieuse sans besoin de lois.
Les contradictions de sa pensée
Cependant, Onfray note plusieurs paradoxes :
* Godwin critique le mariage et la cohabitation, mais se marie et fonde une famille.
* Il rejette la propriété privée, mais vit dans un cadre bourgeois.
* Il considère l’éducation comme essentielle, tout en prônant un individualisme radical.
4. Mary Shelley et la figure de Frankenstein
Une influence intellectuelle marquée
Mary Shelley, la fille de Godwin, grandit dans un environnement intellectuel intense. Elle est influencée par les idées de son père, mais aussi par celles de sa mère, Mary Wollstonecraft, pionnière du féminisme.
Frankenstein : une métaphore du progrès et de ses dangers
Dans Frankenstein (1818), Mary Shelley exprime une critique de la science et du rationalisme excessif, héritée des débats philosophiques du XIXe siècle. Onfray y voit :
* Une mise en garde contre le scientisme et l’illusion du progrès absolu.
* Une réflexion sur les conséquences inattendues des idéologies radicales.
* Une allégorie de la créature abandonnée par son créateur, qui symbolise les dérives de la modernité.
5. Héritage et réception de Godwin
Un penseur mal compris ?
Si Godwin a influencé des penseurs comme Stirner, Bakounine ou Proudhon, Onfray insiste sur le fait que son œuvre est souvent instrumentalisée. Il reste avant tout un réformateur progressiste, plutôt qu’un révolutionnaire anarchiste.
Un pont entre le XVIIIe et le XIXe siècle
Godwin représente une transition entre les Lumières et les pensées radicales du XIXe siècle. Il pose des questions fondamentales sur l’État, la liberté et la morale, mais sa pensée demeure marquée par un héritage religieux et idéaliste.
💡 Conclusion
Michel Onfray propose une lecture critique de Godwin, en montrant qu’il est moins un anarchiste qu’un penseur réformiste influencé par le calvinisme et le rationalisme des Lumières. Il met également en lumière l’influence de son œuvre sur sa fille Mary Shelley, dont Frankenstein illustre les tensions entre progrès et humanité.
📚 Philosophes mentionnés
* Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste, influençant la pensée politique.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe des Lumières, théoricien du contrat social.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste, critique du christianisme et défenseur d’une éthique rationaliste.
* William Godwin (1756 – 1836) — Philosophe et écrivain britannique, associé au proto-anarchisme.
* Mary Wollstonecraft (1759 – 1797) — Pionnière du féminisme, épouse de Godwin et mère de Mary Shelley.
* Max Stirner (1806 – 1856) — Philosophe individualiste radical.
* Mikhaïl Bakounine (1814 – 1876) — Philosophe anarchiste, opposant au marxisme.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du christianisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray revient sur William Godwin, une figure souvent associée à l’anarchisme, et sur l’influence de sa pensée sur sa fille Mary Shelley, l’auteure de Frankenstein. Il critique l’idée selon laquelle Godwin serait le véritable père de l’anarchisme et propose une analyse plus nuancée de son œuvre et de son héritage.
2. William Godwin : un anarchiste malgré lui ?
Une historiographie à revoir
Onfray souligne que l’histoire de la philosophie, et en particulier l’histoire de l’anarchisme, est souvent construite sur des préjugés et des simplifications. William Godwin est fréquemment présenté comme le précurseur de l’anarchisme, mais cette lecture mérite d’être nuancée.
Un calviniste avant tout ?
Plutôt qu’un anarchiste au sens moderne du terme, Godwin est un calviniste converti à une forme de messianisme révolutionnaire. Son éducation rigoriste, marquée par un prophétisme chrétien, a influencé sa vision du monde, où la transformation de la société est vue comme un progrès moral inévitable.
3. L’apport de Godwin : un anarchisme théorique
Une critique de l’État et du gouvernement
Dans Enquête sur la justice politique (1793), Godwin développe une pensée radicale sur l’État :
* Il rejette le pouvoir coercitif et toute forme d’autorité.
* Il prône un ordre social fondé sur la raison, où chaque individu agit en fonction de la justice et du bien commun.
* Il considère que l’éducation et la rationalité suffisent à organiser une société harmonieuse sans besoin de lois.
Les contradictions de sa pensée
Cependant, Onfray note plusieurs paradoxes :
* Godwin critique le mariage et la cohabitation, mais se marie et fonde une famille.
* Il rejette la propriété privée, mais vit dans un cadre bourgeois.
* Il considère l’éducation comme essentielle, tout en prônant un individualisme radical.
4. Mary Shelley et la figure de Frankenstein
Une influence intellectuelle marquée
Mary Shelley, la fille de Godwin, grandit dans un environnement intellectuel intense. Elle est influencée par les idées de son père, mais aussi par celles de sa mère, Mary Wollstonecraft, pionnière du féminisme.
Frankenstein : une métaphore du progrès et de ses dangers
Dans Frankenstein (1818), Mary Shelley exprime une critique de la science et du rationalisme excessif, héritée des débats philosophiques du XIXe siècle. Onfray y voit :
* Une mise en garde contre le scientisme et l’illusion du progrès absolu.
* Une réflexion sur les conséquences inattendues des idéologies radicales.
* Une allégorie de la créature abandonnée par son créateur, qui symbolise les dérives de la modernité.
5. Héritage et réception de Godwin
Un penseur mal compris ?
Si Godwin a influencé des penseurs comme Stirner, Bakounine ou Proudhon, Onfray insiste sur le fait que son œuvre est souvent instrumentalisée. Il reste avant tout un réformateur progressiste, plutôt qu’un révolutionnaire anarchiste.
Un pont entre le XVIIIe et le XIXe siècle
Godwin représente une transition entre les Lumières et les pensées radicales du XIXe siècle. Il pose des questions fondamentales sur l’État, la liberté et la morale, mais sa pensée demeure marquée par un héritage religieux et idéaliste.
💡 Conclusion
Michel Onfray propose une lecture critique de Godwin, en montrant qu’il est moins un anarchiste qu’un penseur réformiste influencé par le calvinisme et le rationalisme des Lumières. Il met également en lumière l’influence de son œuvre sur sa fille Mary Shelley, dont Frankenstein illustre les tensions entre progrès et humanité.
📚 Philosophes mentionnés
* Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste, influençant la pensée politique.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe des Lumières, théoricien du contrat social.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste, critique du christianisme et défenseur d’une éthique rationaliste.
* William Godwin (1756 – 1836) — Philosophe et écrivain britannique, associé au proto-anarchisme.
* Mary Wollstonecraft (1759 – 1797) — Pionnière du féminisme, épouse de Godwin et mère de Mary Shelley.
* Max Stirner (1806 – 1856) — Philosophe individualiste radical.
* Mikhaïl Bakounine (1814 – 1876) — Philosophe anarchiste, opposant au marxisme.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du christianisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie