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Or
1. Introduction
Dans ce premier épisode de la saison 10, Michel Onfray poursuit son analyse approfondie de John Stuart Mill, en s'intéressant à son ouvrage majeur De la liberté. Il met en parallèle la pensée de Mill avec celle de Karl Marx, soulignant leurs visions radicalement opposées sur la transformation sociale : là où Marx prône la révolution économique et l'abolition du capitalisme, Mill préfère une réforme progressive, défendant un socialisme tempéré, fondé sur l’éducation, l’individualisme et la justice sociale.
2. Stuart Mill face à Marx : réforme contre révolution
Michel Onfray oppose la logique marxiste du changement radical par la lutte des classes et la dictature du prolétariat à la démarche réformiste de Mill. Selon Marx, le changement de l'infrastructure économique détermine la transformation des idées et des mœurs. Mill, en revanche, refuse cette vision mécanique. Il considère que l'individu, par éducation et développement personnel, peut être l'agent du progrès, sans passer par la révolution violente. Pour Mill, la justice sociale passe par la correction du libéralisme et non par son abolition.
3. L’importance de l’individu : un antidote à la tyrannie de la majorité
Mill constate une menace majeure dans la société moderne : la tyrannie de la majorité, renforcée par l’opinion publique, les médias (déjà puissants à l’époque) et l’uniformisation induite par le capitalisme et les nouvelles technologies (comme le chemin de fer). Il défend la nécessité de préserver des individualités fortes, capables de résister à cette standardisation. Ce souci rejoint l’idée du dandysme chez Baudelaire, qu'Onfray rapproche de Mill : cultiver sa singularité pour échapper à la vulgarité du temps.
4. La liberté : droits et devoirs
Mill affirme une définition rigoureuse de la liberté individuelle : chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut tant qu'il ne nuit pas à autrui. Il insiste sur l’équilibre entre droits et devoirs, condition essentielle pour une société libre et juste. Sa défense absolue de la liberté de conscience, d’expression et d’action, tout en posant la limite du respect d’autrui, en fait un penseur à la croisée du libéralisme politique et du libertarisme, influençant également les courants anarchistes de son temps.
5. Un socialisme tempéré et humaniste
Contre l’image d’un Mill uniquement libéral, Onfray souligne ses positions clairement socialistes et réformistes :
* Éducation pour tous, sans monopole étatique dogmatique.
* Réformes démocratiques, suffrage universel incluant les femmes, véritable représentativité politique.
* Rôle protecteur de l’État, garantissant une justice sociale et limitant les excès du capitalisme.
* Redistribution des richesses, nationalisation du sous-sol, taxation des produits nuisibles, participation des travailleurs aux bénéfices.
* Contrôle des naissances et défense des droits des femmes, culminant dans son ouvrage L’asservissement des femmes, où il prône une égalité totale.
Pour Mill, le progrès social repose sur la combinaison d’une justice économique, d’une liberté individuelle préservée, et de l’éducation des consciences.
💡 Conclusion
John Stuart Mill développe une pensée singulière qui concilie liberté individuelle, justice sociale et réforme démocratique. Contre le libéralisme économique débridé et les solutions révolutionnaires radicales, il propose une voie intermédiaire : un socialisme tempéré, fondé sur l’éducation, la redistribution et le respect des libertés fondamentales. Son attachement à l’individu comme moteur du progrès, allié à une réflexion profonde sur les dangers de l’uniformisation, en fait un penseur toujours d’actualité.
📚 Philosophes et concepts mentionnés
* Platon (env. 428-348 av. J.-C.) – Philosophe grec, théoricien du bien absolu.
* Socrate (env. 470-399 av. J.-C.) – Philosophe grec, symbole du questionnement éthique.
* Épicure (341-270 av. J.-C.) – Philosophe grec, fondateur de l’hédonisme modéré.
* Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) – Philosophe des Lumières, théoricien du contrat social.
* Adam Smith (1723-1790) – Économiste écossais, figure du libéralisme économique.
* Jeremy Bentham (1748-1832) – Philosophe britannique, père de l’utilitarisme quantitatif.
* Auguste Comte (1798-1857) – Philosophe positiviste, défenseur du progrès par la science.
* Alexis de Tocqueville (1805-1859) – Philosophe et sociologue français, auteur de La Démocratie en Amérique.
* John Stuart Mill (1806 – 1873) — Philosophe et économiste britannique, représentant majeur de l'utilitarisme et du libéralisme au XIXᵉ siècle.
* Karl Marx (1818-1883) – Philosophe allemand, théoricien du communisme et du matérialisme historique.
* Baudelaire (1821-1867) – Poète français, théoricien du dandysme.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans ce premier épisode de la saison 10, Michel Onfray poursuit son analyse approfondie de John Stuart Mill, en s'intéressant à son ouvrage majeur De la liberté. Il met en parallèle la pensée de Mill avec celle de Karl Marx, soulignant leurs visions radicalement opposées sur la transformation sociale : là où Marx prône la révolution économique et l'abolition du capitalisme, Mill préfère une réforme progressive, défendant un socialisme tempéré, fondé sur l’éducation, l’individualisme et la justice sociale.
2. Stuart Mill face à Marx : réforme contre révolution
Michel Onfray oppose la logique marxiste du changement radical par la lutte des classes et la dictature du prolétariat à la démarche réformiste de Mill. Selon Marx, le changement de l'infrastructure économique détermine la transformation des idées et des mœurs. Mill, en revanche, refuse cette vision mécanique. Il considère que l'individu, par éducation et développement personnel, peut être l'agent du progrès, sans passer par la révolution violente. Pour Mill, la justice sociale passe par la correction du libéralisme et non par son abolition.
3. L’importance de l’individu : un antidote à la tyrannie de la majorité
Mill constate une menace majeure dans la société moderne : la tyrannie de la majorité, renforcée par l’opinion publique, les médias (déjà puissants à l’époque) et l’uniformisation induite par le capitalisme et les nouvelles technologies (comme le chemin de fer). Il défend la nécessité de préserver des individualités fortes, capables de résister à cette standardisation. Ce souci rejoint l’idée du dandysme chez Baudelaire, qu'Onfray rapproche de Mill : cultiver sa singularité pour échapper à la vulgarité du temps.
4. La liberté : droits et devoirs
Mill affirme une définition rigoureuse de la liberté individuelle : chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut tant qu'il ne nuit pas à autrui. Il insiste sur l’équilibre entre droits et devoirs, condition essentielle pour une société libre et juste. Sa défense absolue de la liberté de conscience, d’expression et d’action, tout en posant la limite du respect d’autrui, en fait un penseur à la croisée du libéralisme politique et du libertarisme, influençant également les courants anarchistes de son temps.
5. Un socialisme tempéré et humaniste
Contre l’image d’un Mill uniquement libéral, Onfray souligne ses positions clairement socialistes et réformistes :
* Éducation pour tous, sans monopole étatique dogmatique.
* Réformes démocratiques, suffrage universel incluant les femmes, véritable représentativité politique.
* Rôle protecteur de l’État, garantissant une justice sociale et limitant les excès du capitalisme.
* Redistribution des richesses, nationalisation du sous-sol, taxation des produits nuisibles, participation des travailleurs aux bénéfices.
* Contrôle des naissances et défense des droits des femmes, culminant dans son ouvrage L’asservissement des femmes, où il prône une égalité totale.
Pour Mill, le progrès social repose sur la combinaison d’une justice économique, d’une liberté individuelle préservée, et de l’éducation des consciences.
💡 Conclusion
John Stuart Mill développe une pensée singulière qui concilie liberté individuelle, justice sociale et réforme démocratique. Contre le libéralisme économique débridé et les solutions révolutionnaires radicales, il propose une voie intermédiaire : un socialisme tempéré, fondé sur l’éducation, la redistribution et le respect des libertés fondamentales. Son attachement à l’individu comme moteur du progrès, allié à une réflexion profonde sur les dangers de l’uniformisation, en fait un penseur toujours d’actualité.
📚 Philosophes et concepts mentionnés
* Platon (env. 428-348 av. J.-C.) – Philosophe grec, théoricien du bien absolu.
* Socrate (env. 470-399 av. J.-C.) – Philosophe grec, symbole du questionnement éthique.
* Épicure (341-270 av. J.-C.) – Philosophe grec, fondateur de l’hédonisme modéré.
* Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) – Philosophe des Lumières, théoricien du contrat social.
* Adam Smith (1723-1790) – Économiste écossais, figure du libéralisme économique.
* Jeremy Bentham (1748-1832) – Philosophe britannique, père de l’utilitarisme quantitatif.
* Auguste Comte (1798-1857) – Philosophe positiviste, défenseur du progrès par la science.
* Alexis de Tocqueville (1805-1859) – Philosophe et sociologue français, auteur de La Démocratie en Amérique.
* John Stuart Mill (1806 – 1873) — Philosophe et économiste britannique, représentant majeur de l'utilitarisme et du libéralisme au XIXᵉ siècle.
* Karl Marx (1818-1883) – Philosophe allemand, théoricien du communisme et du matérialisme historique.
* Baudelaire (1821-1867) – Poète français, théoricien du dandysme.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie