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Or
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray approfondit la pensée de Michel Bakounine en s’arrêtant sur son éloge de Satan, symbole de rébellion et d’émancipation. Il montre comment Bakounine s’inscrit dans une tradition matérialiste, athée et libertaire, tout en développant une critique radicale des hiérarchies, du pouvoir, des religions et de l’État.
2. Athéisme et matérialisme radical
Bakounine reprend les thèses matérialistes héritées de Feuerbach et du XVIIIe siècle : Dieu n’est qu’une fiction créée par les hommes pour combler leur impuissance. Son athéisme n’est pas insultant ou blasphématoire comme chez Sade, mais découle d’une analyse rationnelle. Dieu représente l’oppression et la négation de la liberté humaine, d’où la nécessité de s’en débarrasser.
3. Sensualisme et philosophie immanente
Bakounine est un sensualiste, affirmant que seule la connaissance par les cinq sens est valable. Il rejette les idées platoniciennes d’un monde intelligible séparé. Sa philosophie est immanente, horizontale, sans transcendance : il refuse toute autorité venue d’en haut (État, Église, hiérarchie familiale).
4. Socialisme libertaire et critique de l’État
Bakounine défend un socialisme libertaire, fondé sur l’égalité, la justice sociale et la liberté, mais sans État. Il anticipe les dérives du socialisme autoritaire, incarné par Marx, qu’il accuse de reproduire les mécanismes de domination étatique. Bakounine privilégie les formes fédératives, mutualistes, contractuelles, construites à la base, par le peuple lui-même.
5. Utilitarisme de gauche et conséquentialisme
Michel Onfray insiste sur le fait que l’utilitarisme ne se limite pas au libéralisme. Bakounine développe un utilitarisme de gauche, où le bien est défini par les conséquences concrètes sur le bonheur collectif. Il adopte un conséquentialisme radical : la violence ou la révolution sont justifiées si elles permettent d'abolir l’exploitation et l’injustice.
6. La figure de Satan : symbole de révolte
Pour Bakounine, Satan incarne le premier révolté, l’ange déchu qui dit non à Dieu, à l’ordre établi et à la hiérarchie divine. Il devient le modèle du révolutionnaire, du porteur de lumière, du négateur des puissances aliénantes. Bakounine relie cette figure à l’idée que toute pensée libre, lucide et critique est nécessairement satanique, c’est-à-dire libératrice.
7. Science et critique du scientisme
Bakounine se méfie du scientisme, qui peut devenir un nouvel instrument d’oppression lorsqu’il renforce les hiérarchies. Il accepte la science quand elle contribue à la déconstruction des aliénations (Église, État, capitalisme), mais il privilégie le génie spontané du peuple et les micro-organisations sociales comme forces de transformation.
💡 Conclusion
Michel Bakounine incarne une pensée radicalement athée, matérialiste et libertaire, qui fait de la rébellion, de l'égalité et de l’autogestion les fondements de l’émancipation humaine. Son éloge de Satan symbolise la nécessité de dire non aux pouvoirs oppressifs, qu'ils soient religieux, politiques ou économiques. Sa critique du socialisme autoritaire et sa défense d’un socialisme libertaire, fédéraliste et anti-étatique en font une figure essentielle de la pensée anarchiste et révolutionnaire.
📚 Philosophes et concepts mentionnés
* Démocrite (env. 460-370 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur du matérialisme atomiste.
* Platon (env. 428-348 av. J.-C.) — Philosophe grec, théoricien du monde intelligible et des idées.
* Épicure (341-270 av. J.-C.) — Philosophe grec, défenseur d’un hédonisme modéré.
* Denis Diderot (1713-1784) — Philosophe matérialiste français, co-auteur de l’Encyclopédie.
* Claude-Adrien Helvétius (1715-1771) — Philosophe matérialiste, théoricien de l’éducation.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723-1789) — Philosophe matérialiste, auteur du Système de la nature.
* Jeremy Bentham (1748-1832) — Philosophe britannique, père de l’utilitarisme libéral.
* Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) — Philosophe allemand, théoricien de la dialectique.
* Ludwig Feuerbach (1804-1872) — Philosophe allemand, auteur de L'Essence du christianisme, critique des religions.
* John Stuart Mill (1806-1873) — Philosophe britannique, défenseur du libéralisme humaniste et de l’utilitarisme qualitatif.
* Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) — Philosophe anarchiste français, auteur de Qu’est-ce que la propriété ?.
* Michel Bakounine (1814-1876) — Philosophe anarchiste russe, figure majeure du socialisme libertaire et révolutionnaire.
* Karl Marx (1818-1883) — Philosophe allemand, théoricien du communisme autoritaire, adversaire de Bakounine.
* Pierre Kropotkine (1842-1921) — Philosophe anarchiste russe, théoricien de l’entraide.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray approfondit la pensée de Michel Bakounine en s’arrêtant sur son éloge de Satan, symbole de rébellion et d’émancipation. Il montre comment Bakounine s’inscrit dans une tradition matérialiste, athée et libertaire, tout en développant une critique radicale des hiérarchies, du pouvoir, des religions et de l’État.
2. Athéisme et matérialisme radical
Bakounine reprend les thèses matérialistes héritées de Feuerbach et du XVIIIe siècle : Dieu n’est qu’une fiction créée par les hommes pour combler leur impuissance. Son athéisme n’est pas insultant ou blasphématoire comme chez Sade, mais découle d’une analyse rationnelle. Dieu représente l’oppression et la négation de la liberté humaine, d’où la nécessité de s’en débarrasser.
3. Sensualisme et philosophie immanente
Bakounine est un sensualiste, affirmant que seule la connaissance par les cinq sens est valable. Il rejette les idées platoniciennes d’un monde intelligible séparé. Sa philosophie est immanente, horizontale, sans transcendance : il refuse toute autorité venue d’en haut (État, Église, hiérarchie familiale).
4. Socialisme libertaire et critique de l’État
Bakounine défend un socialisme libertaire, fondé sur l’égalité, la justice sociale et la liberté, mais sans État. Il anticipe les dérives du socialisme autoritaire, incarné par Marx, qu’il accuse de reproduire les mécanismes de domination étatique. Bakounine privilégie les formes fédératives, mutualistes, contractuelles, construites à la base, par le peuple lui-même.
5. Utilitarisme de gauche et conséquentialisme
Michel Onfray insiste sur le fait que l’utilitarisme ne se limite pas au libéralisme. Bakounine développe un utilitarisme de gauche, où le bien est défini par les conséquences concrètes sur le bonheur collectif. Il adopte un conséquentialisme radical : la violence ou la révolution sont justifiées si elles permettent d'abolir l’exploitation et l’injustice.
6. La figure de Satan : symbole de révolte
Pour Bakounine, Satan incarne le premier révolté, l’ange déchu qui dit non à Dieu, à l’ordre établi et à la hiérarchie divine. Il devient le modèle du révolutionnaire, du porteur de lumière, du négateur des puissances aliénantes. Bakounine relie cette figure à l’idée que toute pensée libre, lucide et critique est nécessairement satanique, c’est-à-dire libératrice.
7. Science et critique du scientisme
Bakounine se méfie du scientisme, qui peut devenir un nouvel instrument d’oppression lorsqu’il renforce les hiérarchies. Il accepte la science quand elle contribue à la déconstruction des aliénations (Église, État, capitalisme), mais il privilégie le génie spontané du peuple et les micro-organisations sociales comme forces de transformation.
💡 Conclusion
Michel Bakounine incarne une pensée radicalement athée, matérialiste et libertaire, qui fait de la rébellion, de l'égalité et de l’autogestion les fondements de l’émancipation humaine. Son éloge de Satan symbolise la nécessité de dire non aux pouvoirs oppressifs, qu'ils soient religieux, politiques ou économiques. Sa critique du socialisme autoritaire et sa défense d’un socialisme libertaire, fédéraliste et anti-étatique en font une figure essentielle de la pensée anarchiste et révolutionnaire.
📚 Philosophes et concepts mentionnés
* Démocrite (env. 460-370 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur du matérialisme atomiste.
* Platon (env. 428-348 av. J.-C.) — Philosophe grec, théoricien du monde intelligible et des idées.
* Épicure (341-270 av. J.-C.) — Philosophe grec, défenseur d’un hédonisme modéré.
* Denis Diderot (1713-1784) — Philosophe matérialiste français, co-auteur de l’Encyclopédie.
* Claude-Adrien Helvétius (1715-1771) — Philosophe matérialiste, théoricien de l’éducation.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723-1789) — Philosophe matérialiste, auteur du Système de la nature.
* Jeremy Bentham (1748-1832) — Philosophe britannique, père de l’utilitarisme libéral.
* Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) — Philosophe allemand, théoricien de la dialectique.
* Ludwig Feuerbach (1804-1872) — Philosophe allemand, auteur de L'Essence du christianisme, critique des religions.
* John Stuart Mill (1806-1873) — Philosophe britannique, défenseur du libéralisme humaniste et de l’utilitarisme qualitatif.
* Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) — Philosophe anarchiste français, auteur de Qu’est-ce que la propriété ?.
* Michel Bakounine (1814-1876) — Philosophe anarchiste russe, figure majeure du socialisme libertaire et révolutionnaire.
* Karl Marx (1818-1883) — Philosophe allemand, théoricien du communisme autoritaire, adversaire de Bakounine.
* Pierre Kropotkine (1842-1921) — Philosophe anarchiste russe, théoricien de l’entraide.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie