
Sign up to save your podcasts
Or
1. Introduction
Dans cet épisode intitulé La cabane et la prison, Michel Onfray poursuit l’étude de Henry David Thoreau, en s’attardant sur les deux grandes expériences symboliques de sa vie : le séjour dans la cabane de Walden et son court passage en prison. Ces deux épisodes illustrent deux dimensions essentielles de sa philosophie : la quête d’autonomie individuelle et la désobéissance civile. Onfray déconstruit également certains mythes entourant Thoreau, tout en soulignant la portée révolutionnaire de son œuvre.
2. La cabane : un laboratoire de vie autonome
Onfray rappelle que l’expérience de Walden, loin du mythe du reclus permanent, dure deux ans et deux mois (1845-1847), avec des allers-retours fréquents à Concord. Cette cabane est construite par Thoreau lui-même, sur un terrain prêté par Emerson, avec des matériaux récupérés. Elle devient le symbole :
* D’une vie simple, décroissante et autonome.
* D’une volonté de réduire ses besoins, renouant avec les valeurs antiques de frugalité.
* D’un espace pour penser, méditer, et expérimenter une existence fondée sur la liberté.
Onfray souligne le lien entre cette cabane et les traditions monacales ou antiques, où l’espace réduit favorise la concentration sur l’essentiel.
3. Un rapport sensoriel et mystique à la nature
Thoreau développe une relation intime et poétique avec le lac de Walden, qu’il fantasme comme un être vivant, un absolu. Il y voit un lieu pur, préservé des péchés modernes (industrialisation, capitalisme), et se baigne quotidiennement dans ses eaux, perçues comme lustrales. Cette immersion sensorielle reflète son panthéisme païen, proche des philosophies orientales, rejetant toute transcendance chrétienne.
4. La prison : naissance de la désobéissance civile
Onfray revient sur l'épisode souvent surévalué de l’incarcération de Thoreau : une seule nuit, en 1846, pour avoir refusé de payer une taxe finançant la guerre contre le Mexique et l’esclavagisme. Thoreau voulait vivre l’expérience carcérale comme un acte politique et éthique :
* Dire non à l’État, lorsque la conscience individuelle l’exige.
* Défendre la primauté de l’individu et de la morale sur les lois injustes. Cet épisode donnera naissance à son texte majeur La désobéissance civile (1849), qui influencera de nombreux penseurs libertaires.
5. De la vie éthique à l’engagement politique
Après son séjour à Walden, Thoreau traverse une rupture existentielle. D’abord concentré sur son autonomie personnelle, il s’engage progressivement dans le combat abolitionniste, notamment après l’affaire Anthony Burns (un esclave capturé à Boston) et la rencontre avec John Brown, militant antiesclavagiste radical. Thoreau associe désormais éthique et politique, refusant toute loi qui contredit sa conscience morale.
6. Une vie fondée sur la liberté radicale
Onfray insiste sur la cohérence de la vie de Thoreau :
* Refus du mariage, des attaches sociales, des biens superflus.
* Pratique d’une ascèse existentielle, fondée sur l’autonomie, la simplicité, la réduction des besoins.
* Refus des hiérarchies et de l’autorité, dans une logique proche de l’anarchisme, mais toujours enracinée dans la responsabilité individuelle.
💡 Conclusion
Thoreau incarne un modèle de liberté individuelle absolue, conjuguant une éthique personnelle rigoureuse et un engagement politique concret. La cabane de Walden et la prison deviennent les symboles complémentaires d’une philosophie de l’autonomie et de la désobéissance, où la quête du bonheur passe par la rupture avec les normes sociales oppressives. Son œuvre reste une référence pour les penseurs libertaires, écologistes et adeptes de la décroissance.
📚 Philosophes et concepts mentionnés
* Diogène de Sinope (env. 412-323 av. J.-C.) — Philosophe cynique, défenseur d’une vie simple et libre.
* Épicure (341-270 av. J.-C.) — Philosophe grec, partisan d’un hédonisme frugal et de la réduction des besoins.
* Plotin (env. 205-270) — Philosophe néoplatonicien, inspirateur du transcendantalisme américain.
* Étienne de La Boétie (1530-1563) — Philosophe français, auteur du Discours de la servitude volontaire.
* Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) — Philosophe des Lumières, défenseur de la nature et de la liberté individuelle.
* Ralph Waldo Emerson (1803-1882) — Philosophe américain, figure centrale du transcendantalisme, ami de Thoreau.
* Henry David Thoreau (1817-1862) — Philosophe américain, auteur de Walden et de La désobéissance civile, pionnier de l’écologie et du libertarisme.
* Friedrich Nietzsche (1844-1900) — Philosophe allemand, défenseur de la liberté individuelle radicale.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
1. Introduction
Dans cet épisode intitulé La cabane et la prison, Michel Onfray poursuit l’étude de Henry David Thoreau, en s’attardant sur les deux grandes expériences symboliques de sa vie : le séjour dans la cabane de Walden et son court passage en prison. Ces deux épisodes illustrent deux dimensions essentielles de sa philosophie : la quête d’autonomie individuelle et la désobéissance civile. Onfray déconstruit également certains mythes entourant Thoreau, tout en soulignant la portée révolutionnaire de son œuvre.
2. La cabane : un laboratoire de vie autonome
Onfray rappelle que l’expérience de Walden, loin du mythe du reclus permanent, dure deux ans et deux mois (1845-1847), avec des allers-retours fréquents à Concord. Cette cabane est construite par Thoreau lui-même, sur un terrain prêté par Emerson, avec des matériaux récupérés. Elle devient le symbole :
* D’une vie simple, décroissante et autonome.
* D’une volonté de réduire ses besoins, renouant avec les valeurs antiques de frugalité.
* D’un espace pour penser, méditer, et expérimenter une existence fondée sur la liberté.
Onfray souligne le lien entre cette cabane et les traditions monacales ou antiques, où l’espace réduit favorise la concentration sur l’essentiel.
3. Un rapport sensoriel et mystique à la nature
Thoreau développe une relation intime et poétique avec le lac de Walden, qu’il fantasme comme un être vivant, un absolu. Il y voit un lieu pur, préservé des péchés modernes (industrialisation, capitalisme), et se baigne quotidiennement dans ses eaux, perçues comme lustrales. Cette immersion sensorielle reflète son panthéisme païen, proche des philosophies orientales, rejetant toute transcendance chrétienne.
4. La prison : naissance de la désobéissance civile
Onfray revient sur l'épisode souvent surévalué de l’incarcération de Thoreau : une seule nuit, en 1846, pour avoir refusé de payer une taxe finançant la guerre contre le Mexique et l’esclavagisme. Thoreau voulait vivre l’expérience carcérale comme un acte politique et éthique :
* Dire non à l’État, lorsque la conscience individuelle l’exige.
* Défendre la primauté de l’individu et de la morale sur les lois injustes. Cet épisode donnera naissance à son texte majeur La désobéissance civile (1849), qui influencera de nombreux penseurs libertaires.
5. De la vie éthique à l’engagement politique
Après son séjour à Walden, Thoreau traverse une rupture existentielle. D’abord concentré sur son autonomie personnelle, il s’engage progressivement dans le combat abolitionniste, notamment après l’affaire Anthony Burns (un esclave capturé à Boston) et la rencontre avec John Brown, militant antiesclavagiste radical. Thoreau associe désormais éthique et politique, refusant toute loi qui contredit sa conscience morale.
6. Une vie fondée sur la liberté radicale
Onfray insiste sur la cohérence de la vie de Thoreau :
* Refus du mariage, des attaches sociales, des biens superflus.
* Pratique d’une ascèse existentielle, fondée sur l’autonomie, la simplicité, la réduction des besoins.
* Refus des hiérarchies et de l’autorité, dans une logique proche de l’anarchisme, mais toujours enracinée dans la responsabilité individuelle.
💡 Conclusion
Thoreau incarne un modèle de liberté individuelle absolue, conjuguant une éthique personnelle rigoureuse et un engagement politique concret. La cabane de Walden et la prison deviennent les symboles complémentaires d’une philosophie de l’autonomie et de la désobéissance, où la quête du bonheur passe par la rupture avec les normes sociales oppressives. Son œuvre reste une référence pour les penseurs libertaires, écologistes et adeptes de la décroissance.
📚 Philosophes et concepts mentionnés
* Diogène de Sinope (env. 412-323 av. J.-C.) — Philosophe cynique, défenseur d’une vie simple et libre.
* Épicure (341-270 av. J.-C.) — Philosophe grec, partisan d’un hédonisme frugal et de la réduction des besoins.
* Plotin (env. 205-270) — Philosophe néoplatonicien, inspirateur du transcendantalisme américain.
* Étienne de La Boétie (1530-1563) — Philosophe français, auteur du Discours de la servitude volontaire.
* Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) — Philosophe des Lumières, défenseur de la nature et de la liberté individuelle.
* Ralph Waldo Emerson (1803-1882) — Philosophe américain, figure centrale du transcendantalisme, ami de Thoreau.
* Henry David Thoreau (1817-1862) — Philosophe américain, auteur de Walden et de La désobéissance civile, pionnier de l’écologie et du libertarisme.
* Friedrich Nietzsche (1844-1900) — Philosophe allemand, défenseur de la liberté individuelle radicale.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie