Bruxelles accueille un nouveau festival dédié à son patrimoine architectural. L’Ante Festival, pendant automnal du BANAD, invite les Bruxellois à découvrir les trésors architecturaux de la période 1780-1920. Du néoclassicisme à l’éclectisme, ce festival met en lumière "la richesse totalement exceptionnelle du patrimoine bâti de la capitale" lors des week-ends des 11-12 et 18-19 octobre. Palais Royal, loge maçonnique et écoles historiques ouvrent exceptionnellement leurs portes au public.
L’Ante Festival trouve ses racines dans le succès grandissant du Bruxelles Arts Nouveaux et Arts Déco Festival, qui s’apprête à célébrer sa dixième édition au printemps prochain. Face à cet engouement croissant, les organisateurs ont souhaité créer un événement complémentaire centré sur les périodes antérieures à l’Art nouveau et l’Art déco.
Le nom "Ante", préfixe latin signifiant "avant", reflète parfaitement cette ambition : "nous faire découvrir l’architecture d’avant l’art nouveau et l’art déco". Cette période, qualifiée de "long XIXe siècle", s’étend de 1780 à 1920 et englobe les courants du néoclassicisme à l’éclectisme, révélant ainsi les racines de la modernité architecturale bruxelloise.
Le XIXe siècle, âge d’or de l’architecture bruxelloise
Cette période correspond à un moment charnière de l’histoire belge, le XIXe étant le siècle qui a vu naître la Belgique. Bruxelles, devenant capitale du royaume et siège des institutions, se doit d’arborer des bâtiments à la hauteur de son nouveau statut.
Cette effervescence architecturale a donné naissance aux œuvres de grands maîtres : Jean-Pierre Cluysenaar signe les Galeries Royales Saint-Hubert, le Château d’Argenteuil et le Conservatoire de Bruxelles, tandis que Joseph Poelart conçoit le Palais de Justice et la colonne du Congrès. L’innovation technique accompagne cette créativité, comme en témoigne Gustave Hansotte qui utilise le fer et le verre pour édifier les Halles de Schaerbeek.
Des visites exceptionnelles au cœur de Bruxelles
Le programme du festival propose des ouvertures inédites de monuments emblématiques. Le Palais Royal de Bruxelles accueille exceptionnellement les visiteurs le week-end des 11 et 12 octobre, avec des visites adaptées aux personnes à besoins spécifiques. Le Palais de Justice, l’ancienne Banque Crédit du Nord Belge devenue Belga Queen, l’ancien siège de la CGER et l’ancienne Banque Brunner rue de la Loi complètent cette offre prestigieuse.
Parmi les visites les plus insolites, figure la loge maçonnique des Amis Philanthropes, rue du Persil. Toujours en activité, elle ouvre ses portes au public le dimanche 12 octobre uniquement. Ces ouvertures exceptionnelles permettent de découvrir des espaces habituellement inaccessibles et de comprendre l’évolution urbaine de la capitale.
Des trésors cachés, de Saint-Gilles à Boitsfort
L’école de peinture Van der Kelen-Logelain constitue l’une des perles du festival. Située à Saint-Gilles, elle détient le titre de "première école au monde à enseigner les techniques de la peinture décorative depuis 1882". Les élèves y apprennent notamment à imiter les bois et les marbres, perpétuant un savoir-faire centenaire.
Le bâtiment lui-même raconte une histoire fascinante. Construit par l’architecte et ferronnier d’art Prosper Schrijvers dans le style néo-renaissance flamande, il arbore une façade ornée d’éléments en ferronnerie qui servaient de carte de visite à l’artisan. Au fond du terrain se cache un atelier "absolument magnifique", surplombé d’une grande verrière et doté d’une mezzanine circulaire, invisible depuis la rue du Métal.
Le festival s’étend jusqu’à Boitsfort avec l’ancien château Bischoffsheim d’Henri Maquet, classé depuis 1992. Cette "imposante maison blanche, magnifique" servait de résidence de campagne au baron Jonathan Raphaël Bischoffsheim au XIXe siècle. Aujourd’hui siège de l’école internationale de Bruxelles, elle demeure cachée de la route, ce qui rend sa découverte d’autant plus précieuse.
Les réservations s’effectuent sur le site ante.brussels pour les week-ends des 11-12 et 18-19 octobre. Les organisateurs recommandent de ne pas tarder, soulignant que ce "XIXe siècle est d’une richesse, d’une diversité, d’une ingéniosité hors-norme". Cette première édition de l’Ante Festival promet de révéler des facettes méconnues du patrimoine bruxellois et d’enrichir la compréhension de l’évolution architecturale de la capitale.
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