Le 1er épisode de cette 2e saison de Cinéma raconté est consacré à un film réalisé par un cinéaste et homme politique malien. Cheick Oumar Sissoko porte son regard d'activiste sur les dérives de la dictature au Mali à travers une comédie dramatique dans laquelle il tourne en dérision un chef de village impitoyable et son fils nain. Sa vision de la démocratie se traduit alors par une révolte populaire à coup d'incantations mystiques et de combat de sorciers. C'est pour cela que "Guimba, un tyran, une époque" de Cheick Oumar Sissoko est un voyage au cœur de l'Afrique subsaharienne, de la culture bambara et du pouvoir de la parole à travers les griots, personnages emblématiques de la tradition malienne. 

"Guimba, un tyran, une époque" Comédie dramatique 

Réalisateur : Cheick Oumar Sissoko - Mali -1995 - 93 min - Couleur 

À voir sur YouTube

 https://www.youtube.com/watch?v=jt0rmM7itxo&t=41s

Voix : Marvine Ouméyouti - Cheick Oumar Sissoko (extraits d'interview) 

- https://www.youtube.com/watch?v=woey3NYqFaw

- https://www.youtube.com/watch?v=3l6JvmhoSb0

Habillage sonore : extraits du film Guimba, un tyran, une époque 

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Un CD audio composé de 17 musiques des plus grands films d’Afrique, en bonus dans un coffret de films de cinéastes africains.  Ce 12ᵉ épisode de Cinéma Raconté, le dernier de cette première saison propose un voyage dans l’univers des bandes originales de films d'Afrique. De Manu Dibango à Lamine Konté en passant par Annie Flore Batchéllylis, les rythmes africains sublimés par des musiciens africains de renom ont nourri la production cinématographique du continent afin de donner aux films ce caractère culturel et diversifié.  Vous découvrirez les chansons qui ont accompagné des films tels que Ceddo de Sembène Ousmane, Muna Moto de Jean-Pierre Dikongué Pipa et bien d’autres… Comme annoncé au démarrage de ce podcast, cette première saison est composée de 12 épisodes qui revisitent l’arrière-boutique des productions cinématographiques du continent noir…. La musique est le film conducteur des émotions que veut transmettre le réalisateur dans son film. C'est pour cette raison que nous avons choisi de finir la saison sur une note musicale. Excellentes vacances à tous. On se retrouve en septembre pour de nouvelles découvertes cinématographiques

Sources : Cinéastes africains Vol 1 

Production Arte France 

Cameroun / Niger / Sénégal 

CD de Musique de 50 ans de cinéma africain 

Coffret disponible sur :

Au Niger, Saley, l'homme le plus riche d'un petit village peuhl,  revient de la Mecque. Bien qu'ayant deux épouses, il tombe amoureux de la jeune Satou pourtant promise à Garba et épouse la jeune fille contre sa volonté. Sa deuxième épouse profondément dépitée, tente de tuer sa rivale mais se trompe de victime. Une belle pagaille à l'africaine sur fond de dénonciation de l'hypocrisie des mœurs et traditions. Le wazzou polygame dont nous parlons dans cet épisode est le 2e long-métrage et le premier film en couleur du premier cinéaste nigérien Oumarou Ganda.  

Pour obtenir le coffret : https://www.fnac.com/a4614719/Les-Cineastes-africains-Coffret-Le-Cinema-Africain-Volume-1-DVD-Zone-2

Pour voir Cabascabo, premier film du réalisateur : https://www.youtube.com/watch?v=g3hJSBwkEUU&t=349s

Pour voir Moi, un noir de Jean Rouch. Oumarou Ganda y joue son premier rôle en tant qu'acteur : https://www.youtube.com/watch?v=LHAyjM28fXM&t=41s

Le Wazzou polygame 

Réalisation et scénario : Oumarou Ganda 

36 min - Couleur - 1972 - Niger 

Image : Gérard de Batista - Montage : Danièle Tessier 

La Côte d'Ivoire s'est spécialisée dans le cinéma populaire. Sa marque de fabrique, l'humour. Ce genre cinématographique a fait connaitre des réalisateurs tels qu'Henri Duparc avec Bal Poussière et Fadika Kramo-Lanciné et son film Wariko, le gros lot, sorti en 1993 en Côte d'Ivoire. 

Cet épisode analyse la prise de position scénaristique du réalisateur qui met en scène Abidjan, la capitale ivoirienne, ses habitants et leur quotidien dans Wariko, le gros lot. Dans un pays en pleine conjoncture, un ticket de loterie va devenir la porte de sortie de la pauvreté d'une famille modeste. Pourtant, la famille va très vite déchanter face aux problèmes que la manne providentielle apporte plus qu'il n'en règle. Le film fait  penser au Mandat de Sembène Ousmane sans traiter l'ambivalence tradition/modernité.  

"Les grandes exclusions menant au racisme sont basées sur la méconnaissance de l'autre. Il est de notre responsabilité de montrer ce visage de l'Afrique moderne qui vit au rythme du monde" dira le cinéaste dans un entretien avec Olivier Barlet en 1997. Africultures

Wariko, le gros lot 

Réalisation et scénario : Fadika Kramo-Lanciné

95 min - Couleur -1994 - Côte d'Ivoire 

Musique : Kanté Manfila 

Cinéastes africains, volume 2, Arte éditions 

Pour l'acheter : https://store.potemkine.fr/dvd/3453270023731-collection-cinema-africain-volume-2-cineastes-africains/

Alors même qu'il a fait doubler les voix de son film pour mieux l'occidentaliser, Philippe Mory dénonce pourtant dans ce même film, les africains modernes qui copient un peu trop sur les comportements de l'homme blanc. C'est tout le paradoxe du personnage du réalisateur gabonais. Très critique envers la société moderne, mais dont il n'hésite pas à se servir quand il le faut. Cependant, le film les tam-tams se sont tus de Philippe Mory est une belle production du patrimoine cinématographique africain qui s'inscrit dans la dynamique des films politiques dont les cinéastes ont le secret. Il pose surtout un sujet d'une grande actualité qui interpelle le continent africain sur la réappropriation de son histoire et de ses traditions.  

Les tam-tams se sont tus 

Réalisation et scénario Philippe Mory 

71 min - Couleur - 1971 6 Gabon 

Cinéastes africains Volume 2 / Arte Editions 

Pour voir le film : https://www.youtube.com/watch?v=SSY6EEAlnsI

Derrière le destin tragique d'un enfant muet, victime indirecte de pratiques sociales africaines telles que le lévirat (type particulier de mariage où le frère d'un défunt épouse la veuve de son frère, afin de poursuivre la lignée de son frère) se dessine aussi l'histoire d'une Afrique, d'un Burkina Faso d'avant la colonisation. Le décor, la nature, les personnages et la simplicité de la vie qu'on retrouve encore dans quelques villages du continent.  Le film Wênd Kuuni de Gaston Kaboré, sorti en 1982 est un voyage dans cet univers-là. Tel un conte, il nous transporte dans une autre époque avec beaucoup de sérénité, d'émotions face à l'histoire du petit garçon, qui à la suite d'un autre drame retrouvera la parole pour enfin raconter ses malheurs passés. 

Retrouvez dans cet épisode, l'histoire de ce magnifique film qui a reçu en 1985, le César du meilleur film francophone. 

Extraits Gaston Kaboré :

- Gaston Kaboré. (1997). L’actualité du cinéma [Catherine Ruelle RFI].

 - Rencontre avec Gaston Kaboré, Producteur, Réalisateur, Scénariste, filmée et réalisée par Eric LLabres  https://www.youtube.com/watch?v=tP8cejzzbhA&t=775s

Musique en fond sonore : René Guirma dans Wênd Kuuni

À propos du film : 

Réalisation et scénario : Gaston J.M. Kaboré

70 min - VO : Moré - Couleur - 1982 - Burkina Faso 

Pour voir le film : https://www.youtube.com/watch?v=pVU2-8ZCAsk

Il va pleuvoir sur Conakry de Cheick Fantamady Camara, sortie en 2008, nous replonge dans l'éternel choc entre la tradition et la modernité dans la société africaine. Sauf que cette fois-ci, le cinéaste montre sans jugement les travers de l'une et de l'autre et invite le téléspectateur à s'interroger tout au long du film. Il fait preuve d'audace en filmant des scènes de nues et des dialogues crus d'un côté et de l'autre la barbarie de certaines traditions ancestrales. Cet épisode propose un gros plan sur le premier long-métrage du cinéaste guinéen bien qu'influencer par ses confrères des années post-indépendances a décidé de filmer l'Afrique de l'intérieur lançant ainsi l'ère de la nouvelle génération, celle de la jeune création africaine. 

Il va pleuvoir sur Conakry, un film de Cheick Fantamady Camara, coproduction : C.O.P. Films et les Films Djoliba. 

Pour le voir : https://www.youtube.com/watch?v=0QYWPXL-kww 

Extrait Cheick Fantamady Camara :  

Vilebrequin. (2013, mars 21). Cheikh Fantamady Camara. https://www.youtube.com/watch?v=qY7aZ3-nf4c

Cinémas africains d’aujourd’hui : Guide des cinématographies d’Afrique. (2007). KARTHALA Editions.

Cheick Fantamady Camara. (s. d.). Il va pleuvoir sur Conakry [Fiction]. DVD

Examen d'État, film documentaire sorti en 2014, suit le parcours d'un groupe de jeunes à la quête du baccalauréat. Dans cet épisode un peu militant, retrouvez l'histoire d'un documentaire qui dresse le portrait poignant et acerbe des inégalités sociales dans le milieu scolaire au Congo et par la même occasion, la réalité d'une Afrique où le droit à l'éducation pour tous est loin d'être un acquis. Écrit et réalisé par le congolais Dieudo Hamadi, le documentaire remporte plusieurs prix dont le prix international de la SCAM  et le prix Potemkine au Cinéma du réel 2014. 

Lien d'achat : https://store.potemkine.fr/dvd/3545020034125-examen-d-etat/ 

https://www.amazon.fr/Examen-d%C3%A9tat-Dieudo-Hamadi/dp/B00R6TQ8LI

La dot, le mariage forcé, la stérilité des hommes, les cérémonies culturelles (Ngondo) en pays Douala au Cameroun sont autant de sujets traités cinématographiquement par Jean-Pierre Dikongué-Pipa dans son premier long-métrage Muna Moto, l'enfant de l'autre. L'histoire de ce film est aussi celle d'une histoire d'amour impossible sur fond de tragédie et d'injustice dans une société africaine, la tête dans la modernité, mais les pieds profondément ancrés dans des coutumes parfois absurdes. L'épisode du jour raconte un film poétique, audacieux dans sa construction filmique et toujours aussi intemporel. 

Pour en savoir plus sur le podcast : https://www.youtube.com/watch?v=65quA0wICM0&t=225s  

Le critique de cinéma Charles Tesson, nous a aidé à analyser, à comprendre et à interpréter tous les sujets abordés par Sembène Ousmane dans son film La noire de… Premier long métrage du cinéma africain, réalisé par un africain en Afrique, cette œuvre du réalisateur est d'une intelligence incroyable. 55 ans après sa sortie en 1966, La noire de... transmet toujours la grâce et la naïveté de l'Afrique, mais aussi la force et l'engagement politique de son réalisateur. Ce bonus spécial est une immersion complète dans le film à travers l'analyse de certaines scènes marquantes. 

À voir en intégralité sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=YMDg2UAyXSs&t=4s