C’est possible sans avoir de diplôme !
Il est 14H. Je m’apprête à rencontrer Jean-Pierre pour la première fois, sans savoir que les 3 prochaines heures vont me bouleverser au point de prendre plusieurs décisions, dont celle de porter son message :
“C’est possible, c’est possible…c’est po…ssible“.
Gavroche, cracheur de feu puis c’est la rue pendant 10 ans…
“La cave” comme il l’appelle, c’est là où il a dormi, là où il a failli mourir. Pas besoin d’en dire plus pour imaginer ces 10 années difficiles, que tout le monde pense comprendre mais dont peu peuvent parler la tête haute. C’est pourtant comme cela que Jean-Pierre partage son histoire, avec une gentillesse folle et une humanité à faire vibrer la moindre émotion.
Il a retrouvé peu à peu la lumière grâce à des mains tendues mais surtout une envie d’apprendre qu’il a rencontré un peu par hasard, et qui ne l’a plus quittée. Porteur d’espoir, personnage “original” comme il se décrit (original au sens “être à l’origine de“), c’est avec le cœur que je vous partage le parcours d’un grand Monsieur.
Les débuts en entreprise et les débuts de l’informatique
Nous sommes en 1977, le métier de déliasseur est celui par lequel Jean-Pierre débute. Il enlevait les “bandes caroll” pour préparer les impressions des systèmes de facturation (mais pas que !), il poussait les chariots, à hauteur de 3 tonnes de carton par semaine…
C’est après avoir demandé du travail “en plus” à son chef de service pour “aider” que ce dernier a dévalé les escaliers (pour vérifier le travail réalisé) et remonté aussi sec la rambarde pour dire à Jean-Pierre qu’il est confirmé à son poste !
Des vacances qui changent une vie !
Un livre et une cassette audio, c’est avec ce bagage qu’il part en vacances, poussé d’un œil bienveillant par le responsable du service informatique, se demandant si…il allait comprendre !
2 à 3 heures par jour Jean-Pierre apprenait les bases de l’informatique en se laissant porter, page par page, sans savoir où tout cela allait pouvoir le mener.
A son retour de congés, après une discussion à peine masquée devant lui, ses collègues de travail prennent une décision : “on ne peut pas le laisser comme ça“. Le responsable, “Enarque”, s’engage même en disant “Je jouerai de tout mon poids”. Et c’est ainsi que Jean-Pierre bénéficie d’un cursus de formation complet, payé par l’entreprise, une chance qui a changé sa vie.
“C’est un gars, qui si il y a un problème, il va résoudre le problème, il va être dans son bocal et la solution ce sera la meilleure solution“.
Ces mots prononcés par son formateur ont permis à Jean-Pierre de vivre “la grande ouverture” tout simplement…parce qu’on lui a fait confiance.
Tel un saumon, à contre-courant
Par la suite, après avoir formé des personnes qui gagnaient 3 à 4 fois son salaire, Jean-Pierre cherche à transiter dans une autre société, mais il fallait passer l’étape de l’entretien où un examen l’attendait. Deux boites énormes de papier, représentant des programmes informatiques dans lequel il y avait une erreur...