Dans ce cinquième épisode de la première saison de Commanderie, l'heure de la revanche a sonné pour le président Pablo Longoria.

Ébranlé, poussé vers la sortie par les leaders des principaux groupes de supporters, Pablo Longoria est en septembre 2023 un président fragilisé. Malgré cette position, l'Espagnol est conforté dans sa position par l'actionnaire américain Frank McCourt. "Si on redonne de l'instabilité à de l'instabilité, alors c'est la fin de tout, estime Jacques Cardoze, directeur de la communication de l'OM entre mai 2021 et février 2023. Je pense que le meilleur atout de l'OM, c'est Pablo et que Frank et son entourage le savent aussi et l'ont parfaitement intégré."

La crise de septembre laisse des traces et une grande partie de sa garde rapprochée, celle qu’il avait mise en place, quitte le club. Pablo Longoria se repose alors de plus en plus sur son nouveau bras droit, Stéphane Tessier. Arrivé dans l’anonymat en 2022, l’ancien directeur général de l’AS Saint-Étienne prend de plus en plus de poids en interne. "Au fil des mois, il prend tellement d'ampleur dans le club que beaucoup de salariés se demandent qui est vraiment le patron", ajoute Alexandre Jacquin, chef du service des sports à La Provence.

Mais le nouvel homme fort de l’OM va bientôt commettre une erreur, une faute impardonnable aux yeux de Pablo Longoria. A l'occasion du match entre le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille au stade Vélodrome le 31 mars 2024, un tifo mettant en scène l’humoriste marseillais Redouane Bougheraba est déployé en tribune Ganay. Le problème c'est que Pablo Longoria découvre ce tifo en même temps que les supporters et les journalistes. "Ça ne lui plait pas et il se dit 'on a fait quelque chose dans mon dos'", précise Alexandre Jacquin.

Agacé, Pablo Longoria cherche alors à savoir le pourquoi du comment de ce tifo et comprend que c'est Stéphane Tessier qui en est à l'origine. "C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et qui brise définitivement la relation de confiance entre les deux hommes", ajoute Alexandre Jacquin. Peu à peu mis en retrait, Stéphane Teissier est victime de la reprise en main de Pablo Longoria et quitte le club en fin de saison.

Au terme d’une saison 2023/2024 très éprouvante, l’OM et son président sont à un tournant. Dans ce contexte, une parole est très attendue, celle du propriétaire Frank McCourt. Le 28 mai 2024, 10 jours seulement après la fin du championnat, et quasiment un an après sa dernière prise de parole publique, l’actionnaire américain est à la Commanderie. "Il acte un nouveau départ dans l'ère Longoria et lance un nouveau projet sur 3 ans", précise Alexandre Jacquin.

Pablo Longoria lance alors l’acte II de son mandat de président. L’Espagnol commence par ce qu’il maîtrise à la perfection : le marché des transferts et, dès la fin juin, il réalise l’un des plus beaux coups de l’été avec la signature du très convoité coach italien, Roberto De Zerbi. Un recrutement qu'il doit également à la participation de son nouveau bras droit Mehdi Benatia, devenu quelques mois plus tôt son nouveau conseiller sportif. Dans le sillage de l'entraîneur, les deux hommes multiplient les bons coups et parviennent notamment à faire signer Adrien Rabiot, Pierre-Emile Højbjerg ou encore Mason Greenwood.

Avec un effectif séduisant et un entraîneur aux idées claires, l’OM aborde la saison 2024-2025 avec ambition. Et dès les premiers matchs, les Olympiens enchaînent les bonnes performances. Des résultats positifs, un jeu emballant, des joueurs excitants : Pablo Longoria tient sa revanche.

Mais la pression liée à son poste, l’intensité d’une saison rattrapent le président et mettent à nouveau le feu au club.

Diffusée depuis le 19 février 2025, la première saison de Commanderie est à découvrir tous les mercredis sur laprovence.com, l'application La Provence et toutes les plateformes d'écoute.

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Commanderie est un podcast original La Provence. 

Écrit et raconté par : Eric Miguet et Jean-Guillaume Bayard.

Habillage et mixage : Aurore Le Bihan et Sylvain Paley.

Rédaction en chef : Aurélie Rossignol.

Directeur de la rédaction : Olivier Biscaye.

Avec la participation du service Documentation et du service des Sports.

Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dans ce quatrième épisode de la saison 1 de Commanderie, revivez jour après jour la semaine la plus rocambolesque de l'ère Longoria à la tête de l'Olympique de Marseille. Nommé à la direction du club le 26 février 2021, le jeune président olympien de 36 ans vient de vivre deux saisons intenses ponctuées de résultats sportifs encourageants en terminant successivement deuxième et troisième du championnat. Mais à l'aube de la saison 2023-2024, rien ne se passe comme prévu et une crise inattendue va bouleverser le quotidien du plus passionnant des clubs français.

L'acte I de cette saison rocambolesque se déroule juste avant l'été avec la démission de l'entraineur croate, Igor Tudor. Pressé de trouver un nouveau coach, Pablo Longoria nomme au début de l'été son ami et ancien mentor, Marcelino. Un choix qui fait débat. L'élimination lors du barrage d'accès à la Ligue des Champions chamboule tous les plans du président espagnol. Les critiques fusent, la tension monte d'un cran. Elle atteint son paroxysme le lundi 18 septembre.

Sur les coups de 20 heures, l'état-major du club s'entretient avec les responsables des groupes de supporters. Un rendez-vous de longue date pour gérer les affaires courantes mais la discussion tourne court et les reproches pleuvent sur la direction du club. C'est l'acte II de cette saison et de cette semaine en enfer. S'estimant attaqué et menacé, Pablo Longoria met un terme à la réunion. Quelques instants après, les premières informations fuitent. Les premiers éléments font état d'une réunion sous haute tension. Contacté, un des supporters nie les menaces. "Les menaces de mort comme on a pu l’entendre, sûrement pas ! Juste un coup de pression, comme on sait le faire à Marseille", relate-t-il. Mais l'affaire n'en reste pas là.

Dans la journée une rumeur enfle : Pablo Longoria et son entraîneur Marcelino auraient présenté leur démission. Un communiqué de l'OM publié en fin de journée n'éclaircit pas la situation. À la rédaction de La Provence, les journalistes tentent de démêler le vrai du faux tandis que dans le même temps, les joueurs s'apprêtent à décoller pour Amsterdam à l'occasion de leur premier match de Ligue Europa. “Il n'y a personne ni aucun dirigeant qui arrive, qui accompagne l'équipe”, rembobine Fabrice Lamperti, journaliste à la rédaction des sports. Une situation ubuesque. Dans la tourmente, Pablo Longoria accepte de faire un entretien le lendemain pour La Provence.

Visiblement ébranlé par la succession d'événements, le président de l'OM livre alors sa vérité sur les différentes insinuations qui auraient été faites lors de la réunion avec les supporters en début de semaine. Pêle-mêle, il évoque sa relation avec les tribunes, sa garde rapprochée ou encore les supposées tentatives de chantage. Mais au terme de cette interview, au terme de ces confessions de plus de deux heures, le maintien de Pablo Longoria à la tête de l’OM reste flou. Le lendemain, on apprend qu'une clause lie le président à son actionnaire et l'empêcherait de démissionner. Sans infirmer ni confirmer cette information, Pablo Longoria convoque le vendredi 22 septembre la presse à la Commanderie. Changement de style et de ton. Cette fois-ci l'Espagnol se veut plus offensif, annonce son maintien à la tête du club et dit même qu'il va porter plainte.

Reste que cette semaine en enfer laisse des traces. Son directeur sportif, Javier Ribalta quitte le club. Son bras droit, Pedro Iriondo se met peu à peu en retrait. Un cataclysme dans l’univers et l’organisation de Pablo Longoria mais l’Espagnol assume ses fonctions et après avoir été absent du déplacement à Amsterdam 3 jours plus tôt, il accompagne le dimanche 24 septembre son équipe pour affronter le PSG. La semaine se termine comme elle a commencé : de la pire des manières. L'OM est sèchement battu 4-0. À ce stade de la saison, une question retient l'attention : comment Pablo Longoria va-t-il pouvoir se relever ?

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Dans le troisième épisode de la saison 1 de Commanderie, la méthode du président Pablo Longoria est décortiqué. Entre pression, manigance et scepticisme le jeune président est rapidement mis à l’épreuve.

Nommé président du directoire de l'OM le 26 février 2021, Pablo Longoria est, à 34 ans, le plus jeune président du club depuis plus d’un siècle. Un âge qui détonne et étonne, jusqu'à susciter l’interrogation. "Beaucoup de gens se sont posés la question de son âge, s'il n'était pas trop jeune et s'il ne fallait pas quelqu'un costaud à côté de lui à ce moment-là", relate Alexandre Jacquin, chef du service des Sports à La Provence.

Face aux doutes sur la capacité du jeune espagnol à présider un club comme l’OM, s'ajoute une autre ombre au tableau : Jacques-Henri Eyraud, l’ancien président de l’OM, désormais recasé au conseil de surveillance, continuerait à diriger le club en sous main. Soupçons de déstabilisation, de jeux d’influence… Pablo Longoria découvre les coulisses du pouvoir à l’Olympique de Marseille.

Finalement conforté dans sa position par l'actionnaire, l'Espagnol a les pleins pouvoirs pour appliquer sa stratégie. Et Longoria fait alors du Longoria. Fidèle à son passé de recruteur, il fait des transferts à tout-va. En deux ans seulement, entre juin 2021 et septembre 2023, entre les arrivées, les départs et les prêts, l’OM comptabilise plus de 100 mouvements de joueurs. "La patte Longoria c'est : je tente, ça marche, tant mieux, ça ne marche pas, je trouve une solution pour rapidement me débarrasser du joueur. Il considère, lui, que l'institution est aussi au dessus de tout, que le club est au dessus de tout, que tous les joueurs sont là pour le club et que ce n'est pas le club qui est là pour les joueurs", décrypte Alexandre Jacquin.

Hyperactif sur le marché des transferts, Pablo Longoria doit toutefois jongler avec la réalité budgétaire de l’Olympique de Marseille qui affiche, entre 2021 et 2023, un déficit de 31 millions d’euros. Une contrainte mais pas une fatalité pour le président qui sait trouver les solutions pour contourner les obstacles financiers. Exemple en 2021 avec l’attaquant sénégalais Bamba Dieng que Pablo Longoria est parevenu à valoriser à son juste niveau sans plomber les finances du club. "La première offre que nous avions reçu du club était ridicule, resitue Seydou Bocar Seck, l'ancien agent du joueur. Puis Longoria a repris le dossier en main et a fait joué sa créativité en proposant un salaire de base un peu plus bas que la norme, mais compensé avec différents bonus lui permettant d'avoir une situation financière en phase avec les autres joueurs du vestiaire."

Semaines après semaines, Pablo Longoria impose ainsi ses manières de faire à la tête de l’Olympique de Marseille. Mais sa stratégie sportive ne fait pas l'unanimité. "Il tente une politique de coups qui ne fonctionne jamais, expose ainsi l'ancien président de l’OM, Christophe Bouchet. Les seules équipes qui réussissent sont des équipes qui sont stables."

Malgré les doutes sur la méthode Longoria, les résultats sportifs de l’équipe sur les deux premières saisons lui donnent raison. En 2022 et 2023, l’OM termine successivement 2e et 3e du championnat.

Derrière ces résultats, derrière l’hyperactivité sur le marché des transferts, en coulisses, Pablo Longoria est également l’architecte d’une nouvelle organisation à l’intérieur du club. Entre les étés 2021 et 2023, plus d’un tiers des employés du club présents à l’arrivée de Pablo Longoria sont partis. Fidèle à sa philosophie de placer l'institution OM au-dessus de tout, Longoria ne semble ne pas s’embarrasser des cas personnels et plusieurs anciens salariés du club se sont plaints de licenciements abusifs, certains n’hésitant pas à saisir les prud’hommes.

En deux ans de présidence, Pablo Longoria aura réussi à imprimer sa patte. Mais en septembre 2023 un événement menace le leadership de l’Espagnol et, pour la première fois depuis le début de son mandat, Pablo Longoria menace de quitter le club.

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Dans le deuxième épisode de la saison 1 de Commanderie, découvrez le parcours de Pablo Longoria, de sa jeunesse jusqu'à son accession à la présidence de l'Olympique de Marseille.

C'est dans la banlieue d'Oviedo, au nord de l'Espagne, dans les Asturies, que Pablo Longoria cultive sa passion pour le football. "Sa maman racontait qu'à un an, il avait le maillot du Brésil et qu'à deux ou trois ans il regardait déjà des matchs en entier, indique Ludovic Ferro, journaliste au service des sports à La Provence, spécialiste de l’Olympique de Marseille. Il aurait ensuite fait installer cinq paraboles sur le toit de sa maison pour suivre la plupart des championnats européens, voire mondiaux. Pablo Longoria va construire littéralement sa vie autour du foot pendant toute son enfance."

Adolescent, le jeune espagnol développe son propre site internet d’analyses, de compte-rendus de matchs et surtout de fiches-portraits de jeunes joueurs prometteurs. Deux ans plus tard, ce travail de l’ombre paie et son destin bascule. "Il a attiré mon attention sur le forum de la radio sur laquelle je travaillais (Radio Marca, Ndlr) parce qu'il parlait de matchs d'autres championnats que les gens en Espagne ne pouvaient pas voir, se souvient Axel Torres, alors journaliste à Radio Marca. On a parlé, on s'est rencontrés et je lui ai offert de faire une chronique à la radio chaque semaine."

Très vite, le profil de Pablo détonne et l’émission cartonne. Et Pablo Longoria se fait remarquer par sa connaissance presque encyclopédique du foot. “Sa différence c'est qu'il ne se contente pas de regarder les grands championnats, il passe beaucoup de temps devant des championnats improbables, danois ou serbe", poursuit Ludovic Ferro.

Analyste, commentateur, dénicheur de talents, Pablo Longoria commence alors à se faire un nom dans les médias. Mais sa priorité est ailleurs : il veut travailler dans un club de football professionnel. Au culot, il obtient un rendez-vous qui bouleverse sa carrière professionnelle : en 2005, il toque à la porte d’Eugenio Botas, l'un des plus grands agents du football espagnol, et parvient à se faire embaucher.

Grâce à Eugenio Botas, Pablo Longoria décroche en 2006 son premier poste de recruteur en Espagne, au modeste club du Recreativo Huelva, et lance sa carrière. L'Asturien ne tarde pas à faire des étincelles et se fait rapidement remarquer avec le recrutement du Français, Florent Sinama-Pongolle. Pari réussi : auteur de 10 buts, l’attaquant joue un rôle clé dans la bonne saison du Recreativo Huelva qui se maintient pour la première fois de son histoire en première division.

Après cette première expérience, les expériences s'enchaînent. "Il fait quelque temps à Huelva puis il enchaîne à Newcastle, égrène Ludovic Ferro. Il monte ensuite en grade en devenant responsable du recrutement à Huelva avant de découvrir le championnat italien à l’Atalanta pour retrouver un poste de directeur du recrutement à Sassuolo."

Pendant toutes ces années, la méthode Longoria est claire : miser sur le recrutement de jeunes joueurs, un domaine qu’il connaît et maîtrise depuis son premier site internet à 14 ans. Une expertise reconnue qui tape dans l'œil de l’un des plus grands clubs italiens et européens : la Juventus Turin. Là-bas, l'Espagnol se fait remarquer avec une recette : tout savoir sur l'environnement d'un joueur avant de le recruter.

Simple scout 10 ans plus tôt, l’Asturien fait son retour en Espagne et intègre la direction de l’un des plus prestigieux clubs européens. Pablo Longoria devient directeur technique en charge du recrutement du FC Valence. "C'est la suite de l'ascension de Pablo Longoria, analyse Ludovic Ferro. Il commence en tant que consultant et devient directeur sportif à peine dix ans après, à 29 ans ou 30 ans à Valence, qui est un grand club espagnol. C'est une success story incroyable."

Reconnue pour son approche méticuleuse dans le recrutement d’un joueur, en interne, la méthode Longoria ne fait pas toujours l’unanimité. Reconverti recruteur au FC Valence, l’ancien joueur Vincente Rodriguez dénonce notamment son individualisme.

En 2019, après seulement une saison, Pablo Longoria quitte le club espagnol épuisé. Le 26 juillet 2020, sa carrière connaît un nouveau tournant. A la surprise générale, Pablo Longoria est nommé directeur du football de l’Olympique de Marseille.

Diffusée depuis le 19 février 2025, la première saison de Commanderie est à découvrir tous les mercredis sur laprovence.com, l'application La Provence et toutes les plateformes d'écoute.

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Dans ce premier épisode de la saison 1 de Commanderie, retour sur l’un des événements les plus marquants de l’Olympique de Marseille : la prise de la Commanderie. Le samedi 30 janvier 2021, près de 300 supporters prennent d’assaut le centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus. Une action coup de poing avec un but : faire tomber Jacques-Henri Eyraud, le président du club.

Dès l'aube, l'atmosphère de ce samedi, jour de match pour l'OM qui reçoit le Stade Rennais au stade Vélodrome, est électrique. Des dizaines de banderoles appelant à la démission de Jacques-Henri Eyraud recouvrent les ponts aux quatre coins de Marseille. Avec ces affiches, la colère des supporters contre la direction du club s’affiche en grand dans les rues de la ville.

À quelques heures du coup d’envoi, le contexte autour de l’OM est explosif. À la rédaction des sports de La Provence, Alexandre Jacquin, chef du service, est informé d’une possible autre action d’ampleur. "On commence à recevoir des SMS, des messages privés sur les réseaux sociaux, des messages WhatsApp qui nous font comprendre que ça va péter", dévoile-t-il.

Attendu juste avant le match du soir, les événements contre la direction de l’OM se précipitent dès la mi-journée. Près de 300 supporters se retrouvent à proximité du centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus. "On fait un petit apéro entre nous en attendant 14 heures, l'heure de départ prévue", rembobine un supporter présent ce jour-là.

À 14h, le cortège prend la direction de la Commanderie. Très rapidement, la tension monte d’un cran. “Ça bascule quand ils commencent à mettre leur cagoule, note le major Philippe, en charge de la sécurité autour de l’OM à la préfecture de Police. On peut alors se poser des questions sur l'aspect pacifique du rassemblement."

Trente minutes plus tard, une fois devant les grilles du centre sportif, une centaine de fumigènes sont rapidement allumés par les supporters et jetés par-dessus les grilles d'entrée. Dans le chaos, plusieurs supporters jettent des barrières de sécurité sur la grille de la Commanderie avant de s'en prendre au portillon d'accès piétons. "Tout le monde s'approche du portail, ça commence à le secouer dans tous les sens, relate le supporter. Il y a quelques mecs qui s'attaquent à la grille sur le côté de la porte et elle finit par céder".

Avec l’ouverture du portillon, une brèche se crée mais les forces de l’ordre parviennent à repousser les manifestants. Ce n’est que partie remise car un groupe de supporters parvient à contourner la grille d'entrée pour pénétrer à l'intérieur du centre d'entraînement via les champs attenants. Désormais envahi de supporters, la Commanderie est une poudrière à ciel ouvert. Dans la cohue, l’objectif reste le même : trouver Jacques-Henri Eyraud.

Une fois le groupe de supporters arrivé devant les bâtiments sportif et administratif, la scène devient confuse. Plusieurs membres du staff de l'OM et des joueurs sortent à la rencontre des manifestants. En contrebas, d’autres supporters jettent des projectiles. Le défenseur espagnol Alvaro Gonzalez est touché. Dans la précipitation, les joueurs et membres du staff sont mis en sécurité à l’intérieur du bâtiment sportif.

À 14h54, vingt minutes après le début des incidents, les premiers renforts de police arrivent à la Commanderie. Pour les supporters, c’est le signal de quitter les lieux. "On a interpellé 19 personnes, dresse comme bilan le major Philippe. Il y a quand même eu sept policiers qui ont été blessés, le poste de garde a aussi été dégradé, ainsi que des véhicules de police et même l'autocar aux couleurs du club qui a fait l'objet de jets de projectiles. Et n'oublions pas le cyprès qui a brûlé et qui reste quand même un symbole de cette journée."

À la suite des évènements, le match du soir est annulé et à 20h, l’OM diffuse un communiqué et condamne sans ambiguïté “l’inacceptable attaque” et un “déchaînement de violence injustifiable”.

Un mois plus tard, les supporters obtiennent gain de cause : Jacques-Henri Eyraud est débarqué du poste de président. Il est remplacé par son directeur sportif, Pablo Longoria.

La première saison de Commanderie est à découvrir à partir du 19 février et tous les mercredis suivants sur laprovence.com, l'application La Provence et toutes les plateformes d'écoute.

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Commanderie est une série documentaire qui révèle, à travers le portrait de figures clés du club, les luttes de pouvoir, les guerres d’influence et la passion démesurée autour de l’Olympique de Marseille.

Pour la première fois, une série podcast propose une plongée dans les arcanes d’un club de football professionnel. Commanderie est un récit haletant, immersif pour (re)découvrir le plus grand club français.

Dans la première saison, focus sur Pablo Longoria, l'actuel président de l'OM. Presque inconnu à son arrivée comme directeur sportif à l'été 2020, il est propulsé à peine 6 mois plus tard président du club après la rocambolesque “révolution des cyprès”. De son ascension dans le monde du football, aux doutes qui ont accompagné sa nomination jusqu’aux luttes internes en passant par ses différents succès, découvrez le parcours d’un président pas comme les autres.

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