Bonjour et bienvenue dans Comment C'est Arrivé Là ? Avec le mois de mars qui commence, les jours qui rallongent et le soleil qui s'installe, j'ai eu envie de parler pilosité.
Car si on s'épile plus ou moins depuis la Préhistoire. Nos plus lointains ancêtres s'épilaient partiellement avec des lames de silex, des roches aiguisées ou même des coquillages, en fonction de ce qu'ils trouvaient. Pourquoi ? Afin d'avoir moins d'accariens sur le corps, comme quoi les clichés ne sont pas toujours fondés...
Chez les Egyptiens, plus on est riche, plus on en enlève, même les cheveux ! Chez les femmes aussi. Si on a assez d'argent, on s'achète des perruques en cheveux naturels, sinon, on coupe les crins de Jolly Jumper, et pour les plus pauvres, on garde sa propre tignasse. Pour preuve, une momie de femme aristocrate a été retrouvée avec une perruque contenant des mèches de cheveux de presque 70 personnes différente. Pour les élites religieuses, les prêtres épilaient intégralement le corps et la tête avant d'entrer dans les temples. Là encore on retrouve des formes primitives de rasoirs, mais également les débuts d'épilation à la cire pour les plus riches, ainsi que des pince à épiler.
Chez les Grecs, et les Romains, la pilosité ramène à la bestialité, donc s'épiler le torse et les jambes, même pour les hommes est un symbole de richesse et d'élévation sociale. Pour les zone intimes, il s'agirait plus de dompter la longueur et la forme du poil que de tout retirer. Les sources sont en désaccord sur le sujet. On parle d'épilation du pubis à l'huile de lampe à brûler effectuées par les premières esthéticiennes de métier appelées des épileuses. Rien qu'à l'idée, j'ai mal par anticipation. D'un autre côté, l'arrivée des poils publien chez ceux qu'on appele aujourd'hui adolescent signalaient qu'ils étaient en âge de pouvoir se reproduire, et donc se marier. Il fallait bien conserver un peu de preuve de la mise en marche des capacités de procréation, avant, on ne joue pas aux jeux de grands ! Arrivent aussi sur le territoire romain les premières crèmes dépilatoires à base de caustic : chaux vive et poudre d'arsenic, décidément les romains on un sens de la torture qui se cache dans les moindres aspects de la vie privée. L'épilation par arrachage se développe avec l'usage de matériaux moins chers que la cire d'abeille, tel que la farine de fève, la poix, ou la résine de pin. Côté rasoirs, la pierre ponce s'ajoute à la panoplie déja disponible et la pince à épiler sert à dessiner les sourcils. Naissent aussi des recettes farfelues à consonnance magique à base du sang de divers animaux, de poudre de serpents, et autres joyeusetés.
Au Moyen-Age on continue avec les techniques romaines, les occidentaux s'épilent, pour éviter les poux et autres morpions. Il y a toujours les bains publics, mais moins on laisse de zone de prise à ces bestioles, mieux on se porte ! L'épilation intégrale des zones intimes se généralise d'ailleurs pour cette raison. Les techniques d'épilation orientales et extrème orientale, dont la fameuse épilation au fil, arrivent en occident.Vers le début de la Renaissance, et la fin des bains pour cause de fréquentation des établissement par des prostituées d'une part, et d'épidemies de peste de l'autre, où on accusait l'eau de transmettre la maladie de l'autre, on s'épile moins. La reine Elisabeth 1ière préconnisait d'ailleurs de n'épiler que le visage, et de garder les poils sur tout le reste du corps. L'Église y ajoute son grain de sel en estimant que les poils ont pour vocaction de cacher les parties intimes du corps, qui ayant trait à la conception et donc au pécher de chair sont considérées comme honteuses. Le poil devient un rempart contre le diable, il s'avère désormait impensable, que dis-je dangereux, voir hérétique, de l'arracher.
Les méthodes restant pour le visages des dames sont un peu plus douce, puisqu'on utilise à présent toujours la cire, pour celles qui en ont les moyens, mais également de l'huile de noix, de l'amoniac ou du vinaigre. Petite exception pour l'Italie, où la chasse à une partie des poils publiens se poursuit chez les dames, qui le trouvent malpropre.
L'époque moderne voit en orient le développement du gommage et de la pâte de sucre ou de miel, l'occident réservant l'épilation au visage, et parfois aux aisselles. Dans les milieux libertins, s'épouiller mutuellement était considéré comme un jeu érotique. Il parait même que certain et certaines arboraient comme bijou des blocs de résine montés en collier ou en bague, dans lesquels étaient incrusté un poux ou un morpion récupéré sur leur amant ou amante... Les goûts et les couleurs...
Dans un registre plus grave, l'épilation intégrale des parties intimes à cette époque se pratiquait sur une parties des pensionnaires de maisons closes, afin de les faire passer pour plus jeunes et satisfaire ainsi une clientèle aux envies criminelles. Astuce toujours utilisée aujourd'hui dans l'industrie des films pour adultes.Ha, le XIXième siècle, ses avancées industrielles, et les grandes marques de rasoirs pour hommes qui arrivent sur le marché. Les femmes les leurs emprunteront pour commencer à épiler leurs aisselles dès 1915 dans une suite du mouvement hygéniste pour la limitation des odeurs corporelles. Puis, avec l'arrivée des bas nylon en 1940, les jambes des femmes bénéficient également des nouvelles crèmes dépilatoires chimiques.
Les maillots de bain, et le fameux bikini remettent à la mode un début d'échancrure du maillot, qui attendra les années 80 pour envisager l'épilation dite brésilienne, puis intégrale à partir des années 2000, poussée par les normes de l'industrie du porno.
Certains médecins s'indigent aujourd'hui contre l'épilation intégrale du pubis, arguant que les poils ont un rôle de protection des muqueuses.
Avec ou sans poils, je vous souhaite une belle journée, à l'écoute du Son Unique.