Comment c'est arrivé là ?

Comment c'est arrivé là ? Arrête ton char ! (ou pas)


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Bonjour c'est Aliénor, bienvenue dans Comment c'est arrivé là ? Votre rendez-vous des anecdotes un peu fêlées de l'histoire.
Aujourd'hui, parlons poneys et trains. Non, pas de hotte du Père-Noël aujourd'hui, mais de l'anatomie de nos équidés préférés après les licornes, et de son impact sur notre quotidien. Laissez les guirlandes, la fausse neige, je vous emmène remonter le temps.
 
Car il fût un une époque pas si lointaine où les chevaux possédaient le monopole sur le transport terrestre. Cependant, notre histoire du jour commence dans l'antiquité romaine.
Ha Rome, son Colisée, son cirque, son empire, ses légions, et ses chemins qui tous, mènent à sa capitale... 
Les fameuses Via Romana, facilitaient la circulation des marchandises, et des troupes dans l'empire grâce à leur uniformité. Toutes en effet n'étaient pas pavées, ce qui nous ramène à notre sujet du jour : l'anatomie des chevaux et la taille de leur croupe. En effet, pour pouvoir renforcer rapidement les effectifs ou le matériel à disposition d'une légion, ou simplement assurer son ravitaillement, il est capital que des attelages puissent emprunter à une allure soutenue les routes à leur disposition. Lorsqu'elles sont pavées, pas de problème, mais lorsqu'elle restent en terre battue, se pose la question des ornières, surtout de l'automne au printemps. 
Alors comment les ingénieurs de l'époque ont-ils résolu la question ? En étudiant les chars de guerre et de course qui sont les mêmes. En effet, il fallait à chaque cheval un certain espace pour se déplacer sans être gêné par son ou ses voisins, ce qui signifie sans que leurs croupes ne se touchent. Deuxième point fondamental, il fallait que la largeur de l'essieu des chars et des chariot fasse que l'écartement des roues, et donc les ornières, ne se situent pas dans la trajectoire des sabots d'un cheval, quelle que soit sa place dans l'attelage, afin d'éviter tout glissement de jambe -pour un cheval on parle de jambe et non de patte- ou pire, toute chute. Parce qu'à l'époque, une fracture signifiait l'obligation de tuer l'animal, étant dpnné qu'on ne savait pas la soigner. Alors, si on y gagne un barbecue et une descente de lit ou une couverture, parce qu'on ne gaspille rien, on y perd une force de traction pas toujours simple à remplacer. À plus forte raison quand c'est un cheval de bataille, avec un dressage particulier pour la guerre. Parfois, Petit Tonner coûte plus cher qu'un esclave. C'est donc ainsi que les essieux de char, puis de charrette ou de chariots prirent leurs dimensions de 4 pieds 8 pouces soit 1.422m.
Dimensions que l'anglais Georges Stephenson réutilisera en 1814 pour l'espacement des rails des chemins de fer lorsqu'il construisit sa première locomotive à vapeur, la Blücher pour livrer le charbon issu des mines, où les chariots d'extraction avaient des essieux de même dimension, tout comme la plupart des véhicules de l'époque. Tout simplement parce qu'il était ainsi plus facile de comptabiliser l'espace restant pour le transport ferroviaire en estimant le nombre de chariots dont on pouvait transférer le chargement dans le wagon. Après quelques années, lorsqu'on le sollicita pour la construction de la ligne ferroviaire entre Liverpool et Manchester, il choisit d'y ajouter 1/2 pouce soit 1.27cm afin de réduire l'effet de frottement dans les courbes. Dimensions qui sont aujourd'hui considérées comme universelles, on appelle cet écartement "la voie normale". 
On utilisera d'ailleurs le terme "wagon" pour désigner du transport de marchandise ou d'animaux et "voiture" pour le transport de passager, ce mot désignant à l'origine un attelage destiné au transport des personnes. Il est utilisé communément à l'heure actuelle pour parler de nos automobiles. 
Parlons en de nos autos, qui furent également construites, pour les premières, sur des essieux de cette taille, même si aujourd'hui, la moyenne des essieux de voiture se situe autour d'1.50m. Cependant, de nos jours, il devient rare de se déplacer à cheval, ou en voiture attelée le long des routes, les amateurs de sports équestres se rencontrent plus aisément sur les chemins de terre. Il reste pourtant sur les bords de nos voies goudronnées des vestiges de l'ancienne Rome, dont l'usage leur étaient destiné. Il s'agit de nos bornes kilométriques. À l'origine, ces bornes portant le nom de la route, se situaient toutes les demi-lieue soit à peu près tous les 1.5km et servaient de montoir. Les cavaliers romains n'utilisant pas l'étrier, ces bornes leur permettaient de se remettre en selle s'ils avaient dû mettre pied à terre ou chuté, et s'ils avaient coupé à travers champ ou bois, de retrouver leur chemin, vers la ville éternelle. 
Je vous souhaite une belle journée sur Sun.
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Comment c'est arrivé là ?By SUN | Le Son Unique