Bonjour et bienvenue dans Comment C'est Arrivé Là ? Aujourd'hui, parlons de ce qui fût l'un des outils pour les personnes exerçant mon métier : la machine a écrire.
Secrétaire, écrivain public, prête-plume ou auteur célèbre... Bon bientôt célèbre en ce qui me concerne, enfin si je crois aux retours de mes lecteurs. Les prémices de cette inventions se trouvent dans l'imprimerie, et ses caractères mobiles. Cependant, il faudra quelques siecles entre notre célèbre ami Gutenberg qui fut un contemporain de Jeanne d'Arc, même s'il vécu plus longtemps, et le premier brevet pour une machine portative et mécanique déposé par l'Anglais Henry Mill en 1714. Cet ingénieur de la New River Company a déposé un brevet pour "une machine artificielle ou une méthode pour l’impression ou la transcription de lettres, individuellement ou progressivement, l’un après l’autre, comme par écrit, par laquelle toute écriture, quelle qu’elle soit, peut être marquée sur du papier ou du parchemin si soigné et exact qu’il ne doit pas être distingué de l’impression; que ladite machine ou méthode peut être de grande importance dans les règlements et les enregistrements des écrits publics, l’impression étant plus profonde et plus durable que toute autre écriture, et ne pas être effacée ou contrefaite sans une découverte manifeste." On se sait pas si cette machine a été assemblée, même au titre de prototype.
Soixante-cinq ans plus tard en 1780, le Français Pingeron inventera une machine a écrire dont le poinçon appuyait très fort pour marquer les lettres en relief dans le papier et permettre ainsi la lecture aux aveugles, et ce presque cinquante ans avant l'invention du braille.
Entre 1820 et 1839, plusieurs inventeurs se disputent la conception de machines s'apparentant à des presses d'imprimerie portatives et la course à la typographie se livre entre l'Italie et les Etats-Unis. En 1839, le Français François-Pierre Foucault, ami de Louis Braille, s'inspire de l'idée de Pingeron, et invente une machine constituée de poinçons positionnés au bout de leviers et qui permet décrire en raphigraphie, c'est à dire que la machine reproduit les lettres en relief mais de manière à ce qu'elles puissent être lues aussi bien par les non-voyants que par les voyants non formés au braille. Une avancée qui permet une amélioration de la communication entre les malvoyants et leurs familles.
En 1850 l'Américain Oliver T Eddy, de Baltimore invente le système du ruban encreur, une révolution pour ces machines qu'on encrait au rouleau ou au pinceau précédemment.Les premières machines ressemblant à celles que nous connaissons arrivent entre 1865 au Dannemark, je vous laisse un lien vers une illustration en description et 1867 aux Etats-Unis ou Chrinstopher Latham Sholes créée un prototype qui sera commercialisé par la firme Remington. Il est également le concepteur de notre fameux clavier Azerty. C'est probablement sur une de ces machines que fût écrit Tom Sawyer, (si vous avez le générique en tête, vous êtes vintage !) en 1872, le tout premier roman officiellement tapuscrit.
Vingt ans plus tard en 1882, Blickensderfer utilise le principe de la boule ou balle de golf pour permettre de changer les polices d'écriture. 1914 voir l'arrivée de la première machine électrique, mais il faudra attendre 1935 pour une machine véritablement portable, la Hermes Baby fabriquée par les Suisses Paillard Bolex. La Hermes Baby compte parmis ses utilisateurs des auteurs tels que Ernest Hemingway, John Steinbeck13, Max Frisch, Larry McMurtry, Jack Kerouac ou encore Eugène Ionesco.
En 1961 IBM reprend la technique de la Blickensderfer et réintroduit la boule, qui permet ainsi de changer quelque peu la police pour permettre l'usage de l'italique, du caractère gras... Le stytème aura patienté 80 ans dans les cartons. Rien ne se perd jamais.
1976 voir l'arrivée de la machine à marguerite, qui offre une impression de qualité supérieure, et 1986 la machine électronique, avec un écran allant de une à trois ligne et permettant les corrections immédiates. L'arrivée de l'ordinateur chassera les machines à écrire des bureaux administratifs, et la dernière fabrique fermera en 2011.Or, en 2013, les services secrets russes font savoir qu'ils utilisent à nouveau les machines à écrire, afin d'éviter le piratage de données. Il semblerait que d'autres services secrets l'utilisent également encore pour les même raisons.
Quand aux concours de vitesse de dactylographie, ils ont lieu en France depuis 1889, et sont illustrés avec un joli cachet dans le film Populaire, par le personnage de Rose Pamphyl, avec un Y.
Je vous souhaite de n'avoir envie de taper que sur les touches du clavier de votre ordinateur, et une belle journée à l'écoute du son unique.