Bonjour et bienvenue dans Comment c'est Arrivé Là ? Aujourd'hui, parlons d'un métier et ou loisir bien utile quoique pas aussi pratiqué qu'à une époque : la couture.
Alors on coud depuis la préhistoire, parce que les fourrures ou les peaux, c'est bien, mais si on peut les faire tenir sur soi en se libérant les mains pour faire autre chose tout en ayant chaud, c'est mieux. À cette époque on assemble les pièces entre-elles avec des aiguilles en os ou en ivoire et du fil en tendon. Parce que oui, on s'est enquiquiné à chasser de la bestiole avec au choix des dents, des griffes, des défenses ou une capacité à charger non dépourvue de danger pour l'humain, donc on exploite la ressource au maximum. Pas de gâchis !
Les premiers chats, pas Félix, mais le trou qui sert à insérer le fil, datent environ d'il y a 45 000 ans et se situent au sud de la Sibérie actuelle. L'invention n'appartient donc pas à l'homo Sapiens, mais aux Dénisoviens. Les migrations de population et les échanges commerciaux les importent en Europe petit à petit. Comment faisait-on avant ? C'est simple, on perçait les peaux avec l'aiguille et on durcisait une extrémité du tendon pour l'insérer dans le trou ainsi formé. Le faire passer directement avec l'aiguille a simplifié la tâche.
On trouve selon les régions des aiguilles en ivoire, en bois, ou même en épine de porc-épic.
Pour les premières aiguilles métalliques, nous nous rapprochons et elles arrivent au troisième siècle avant JC chez nos voisins Allemands. Elles sont forgées à l'unité, et coûtent cher à produire, ce qui les rend extrèmement précieuses.
Les modèles vont peu évoluer jusqu'au onzième siècle, où les Maures d'Espagne vont les perfectionner, notamment pour un usage chirurgicale. C'est ainsi que naissent les aiguilles courbes, qui servent initialement à sutturer les plaies, avant d'être géénralisées pour certains travaux de tapisserie, notamment la couverture des fauteuils et autres sièges.
Quatre siècles plus tard, les Maures quittent l'Espagne et emportent avec eux leur savoir-faire, mais continuent à vendre leur production en Europe.
La fabrication d'aiguilles et dépingles ornementales arrive vers le dixseptième siècle, où on commence à les orner de motifs gravés ou à les sertir de pierres précieuses ou de perles.
Ha, le dixneuvième siècle et son industrialisation. On y voit la première machine à coudre en France, invention de Barthélémy Thimmonier. Ce dernier crée une marchine en bois qui reproduit le point de chaînette à l'aide d'une aiguille en crochet. La cadence est de 200 points par minute. Après quatre ans de mise au point, il dépose le brevet en 1830 et présente son invention à la foire de Paris de la même année. Il peut ainsi produire quatre-vingt machines qui lui premettront d'honorer des commandes principalement de l'armée.
Mais, ce génie est incomprit, et les ouvriers tailleurs ne considèrent pas la "couseuse" comme un progrès mais comme une concurence déloyale qui va leur faire perdre leur emploi. Ils détruisent les machines lors d'une émeute en 1831.
Barthélémy ronge son frein et continue à chercher des améliorations en 1845, il propose avec l'aide fiancière de Mangin, une machine qui coud 300 points à la minute en fil continu et brode. Présentée à l'exposition universelle de 1855, elle remporte une médaille de première classe.
Les évolutions suivantes se passent aux Etats-Unis, notamment par Walter Hunt, qui invente le système de la cannette, et permet la couture à deux fils, plus solide. Malheureusement pour lui, il ne brevette pas son invention qui est reprise et améliorée par Isaac Singer. Ce dernier dépose le brevet en 1851 pour ce système mais également pour des améliorations, ce qui lui permet de gagner le procès pour plagiat que Hunt lui attente.
Actionnées par une pédale ou par une manivelle, ces machines permettent de coudre plus vite. Mais en Amérique comme en Europe, les employés de la couture se méfient de ce qui menacent leurs emplois. Singer cible donc les ménagères et invente un système de crédit qui permet aux foyers les plus modernes de s'équiper. C'est ainsi que naissent les couturière à la maison, permettant un complément de revenu pour les femmes de l'époque.
L'arrivée de l'électricité dans les foyers permet la motorisation des machines, qui se démocratise à partir de 1937. Les modèles passent de meuble à élément portatif dans les années 40 à 50 et le designe évolue également. On passe du métal noir avec des incrustations or ou ivoire (la couleur par le matériau) au plastic blanc cassé dans les années 60, où le défi est que la machine ne pèse pas plus de 10kg.
De nos jours, les modèles sont équipés de réglages électroniques pour les différents types et tailles de points ainsi que la tension des fils, même si certains ateliers préfèrent les modèles purement mécaniques.
Je vous souhaite une belle journée, à l'écoute du son unique.