Comment c'est arrivé là ?

Comment c'est arrivé là ? Les Puzzls


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Mais c’est vrai ça comment ça en arrivé là ? Ca vient d’où ce truc à l’origine ? Ca doit dater de oulaaaa pfiouuuu… au moins un moment… Chaque semaine, Alienor vous fait part d'anecdotes et des petits détournements d'objets, d'événements ou d'expressions que le temps a transformé.  
Bonjour et bienvenue dans Comment C'est Arrivé Là ? Pour continuer sur une thématique de rentrée, même si les vacances de la Toussaint commencent ce soir, je vous propose de parler géographie, et d'une de ses dérives, qui nous a apporté un loisir.Alors, oui, la matière est souvent associée à l'Histoire dans l'éducation. Pourquoi ? Tout simplement en raison des cartes. Comme le disait Napoléon 1ier, "un bon croquis vaut mieux qu'un long discourt". En effet, au fil du temps et des ambitions des différents dirigeants des pays du monde, les frontières se sont déplacées, et le monde connu s'est agrandit.Alors comment retenir les routes terrestres et maritimes ? Comment ne pas se perdre en chemin quand on part à l'aventure tel Marco Polo ? Les cartes, évidemment. Parce qu'un guide qui connait le terrain c'est bien, mais c'est parfois limité dans l'espace à visiter.Si on connait les cartes depuis l'Antiquité et même bien avant, leurs dessins ne cessent de nous surprendre au fil du temps. Et sérieusement, qui n'a jamais joué, enfant ou un peu plus grand, à chercher le trésor du pirate muni d'une carte trafiqué du jardin ou de la maison ? Si ce n'est pas le cas, il est grand temps de vous rattrapper ! Non, on n'est jamais trop vieux pour retrouver une âme d'enfant ! Si l'anniversaire de Junior approche, ça fait une astuce pour occuper la meute pendant quelques dizaines de minutes. C'est cadeau !
Et si Junior se retrouve dans le plâtre parce qu'il ou elle a tout donné au sport le weekend dernier ? Mais en bonne tante complètement gaga, j'ai encore une solution, qui implique de la géographie et des cartes. Préparez la Doloréan pour les plus vintages, le retourneur de temps pour les plus jeunes et direction l'Angleterre de 1760.
Ha, nos amis Anglais, ça faisait longtemps hein ? Ne vous inquiétez pas, on n'en est pas encore à chanter le Rule Britania. Nous nous rendons donc chez John Spilsbury, cartographe et graveur à Londres, qui presque 150 ans avant la Casa dei Bambini de Maria Montessori, estimait qu'on pouvait apprendre tout en s'amusant. Il eut l'idée de reproduire des cartes en les peignant sur du bois peu épais, puis de les découper en morceaux afin d'enseigner la géographie de manière ludique. 
Pour découper le bois, on utilisait une jigsaw, une scie à chantourer, c'est à dire une scie légère, dotée d'un manche et d'une lame souple maintenue par une structure métalique en U. Cet instrument va donner son nom d'origine au jeu : le jigsaw puzzle, c'est à dire littéralement : le casse-tête découpé.
Le succès est tel que petit à petit, ce ne sont plus uniquement des cartes qu'on reproduit pour les découper mais des tableaux. 
D'ailleurs, la découpe c'est ce qui fait la spécificité d'un puzzle. Tant qu'elle reste manuelle, elle garanti la spécificité de chaque exemplaire ou presque, le succès de ce jeu, à la limite entre outil pédagogique et divertissement fait que parfois, le fabricant superpose trois ou quatre planches de bois sur lesquelles sont peintes ou collées les reproductions d'images, avant de les découper, et ce afin de rentabiliser son travail. L'argent, c'est le nerf de la guerre, ou de la paix !
Dans les années 1930, avec l'industrialisation et le remplacement du support bois par du carton, permettra une baisse drastique des coûts de production. Ce qui ne sera pas du goût de tout le monde, George Perec déclarera à son sujet : "ce n'est pas le sujet du tableau ni la technique du peintre qui fait la difficulté du puzzle, mais la subtilité de la découpe, et une découpe aléatoire produira nécessairement une difficulté aléatoire, oscillant entre une facilité extrême pour les bords, les détails, les taches de lumière, les objets bien cernés, les traits, les transitions, et une difficulté fastidieuse pour le reste : le ciel sans nuages, le sable, la prairie, les labours, les zones d’ombre, etc."
Le plus grand puzzle 2D connu à ce jour comporte 54 000 pièces, il mesure 8,64 m de long pour 2,04 m de large.
Concerant les puzzles en 3D il faut attendre les années 1990 et traverser l'Atlantique. Le Canadien Paul-Emile Gallant, faut breveter son Puzz-3D à Montreal cette année-là. Les modèles se déclinent en monuments historiques ou sites célèbres (Mont Saint-Michel, Empire State Building…) boule représentant différentes images (globe terrestre (tien, un retour aux sources), ballons, ou images animalières…) statue ou autre sculpture coupées en tranche (Baiser de Rodin, Réveil…)
Depuis quelques années, on le retrouve sous format dématérialisé via des applications sur nos téléphones, où l'avantage reste qu'on ne perd aucune pièce sous le canapé dans cette version (ou dans l'aspirateur, ça arrive aussi). Les alignements de bonbons ont de la concurence !Bien évidemment, son entrée au vocabulaire nous offre quelques expressions telles que "la dernière pièce du puzzle", "s'assembler comme les pièces d'un puzzle"... 
J'espère que vos neurones seront restés en bonne place, comme les pièces d'un puzzle terminé, et je vous souhaite une belle journée à l'écoute de Sun !
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Comment c'est arrivé là ?By SUN | Le Son Unique