Comment c'est arrivé là ?

Comment c'est arrivé là ? Mon vélo !


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Bonjour et bienvenue dans Comment C'est Arrivé Là ? Aujourd'hui, je vous parle d'un fléau de l'humanité moderne : le vélo ! Yves Montant avait beau enscencer en chanson la bicyclette, il ne connaissait probablement pas le danger public qu'est le cycliste actuel.
Remontons aux origines pour tenter de comprendre à quel moment, une large partie des utilisateurs de ce mode de déplacement a pu trouver une faille pour s'autoriser à ignorer le code de la route. Je rappelle que nous y sommes tous soumis, qu'on se déplace à pied, en automobile, en motocylce, à bicyclette, ou même, à cheval. 
L'histoire du jour commence en 1817, en Allemagne ou le baron Karl Drais von Sauerbronn invente un véhicule en bois, constitué de deux roues alignées et d'un guidon pour la direction. Un peu d'acier pour la modernitié, et on avance en poussant le sol avec les pieds. Oui, la fameuse draisienne, si chère à nos bouts de choux venait de voir le jour ! Pragmatique, notre cher Karlounet fait breveter son invention l'année suivante, en 1818. Pas de quoi effrayer plus que les poules du voisin jusqu'à présent, passons à l'étape suivante.
Nous sommes à présent en 1860, à Paris. Un chapelier, dont l'Histoire a oublié le nom, apporte au serrurier Pierre Michaux sa draisienne dont la roue avant était défaillante, pour réparation. Un des fils du serrurier, essayant l'engin, se serait plaint du peu de confort à garder les jambes levées une fois le véhicule lancé. Monsieur Michaux, ou son fils selon les version, aurait alors imaginé des reposes-pied positionnés sur la roue avant, et qui permettent, tant qu'à faire d'entrainer le mouvement via le moyeu de la roue; c'est à dire l'axe central. Comme disait mon professeur de Français en troisième "il faut être intelligent pour être un bon feignant". 
C'est ainsi que les premiers vélocipèdes à pédales font leur apparitions dans notre capitale, au sein des maisons de commerce Sargent, Vincent, et bien entendu Michaux.
À partir de là, ça se gâte. La fixation des pédales de part et d'autre de la roue avant permet certes, d'obtenir une impulsion, mais au grand regret de certain, pas assez de vitesse. Pour remédier à ce que d'aucuns jugent être un inconvénient, les ingénieurs fous de l'époque augmentent la taille de la roue avant, afin que le mouvement actionné par les pieds du cycliste soit augmenté. Le premier grand bi nommé "Ordinary" arrive donc sur les voies de circulation en 1870. Il a un succès fou, auprès des bourgeois étant donné son coût, en France, comme en Angleterre.
Ha la vitesse ! Ce fléau.Bon, si le pédalier d'origine était fixé à la roue avant, on lui préfère assez rapidement un pédalier fixé au cadre, qui permet de poser les pieds sur les pédales de manière plus pratique pour le cycliste. Et par là-même de démultiplier la force de propulsion ainsi créée pour faire rouler le vélocypède encore plus vite. Ce qui fait que dans les années 1880, la bicyclette retrouve deux roues de même taille, plutôt raisonnables désormais, et signe la fin du grand bi.
La chaîne que nous connaissons actuellement nait à la Coventry Sewing Machine Compagnie, des travaux de l'ingénieur John Kemp Starley en 1884. Deux ans plus tard, les usines Peugeot commencent la production et la commercialisation de masse des bicyclettes.
En 1888, John Boyd Dunlop crée le pneumatique, et, avec un bon sens de l'économie, dépose le brevet. Adapté aux roues des vélocipèdes, ils permettent d'augmenter les performances et le confort de ce moyen de transport.
Autre nom bien connu : Edouard Michelin perfectionne encore la roue, puisqu'il invente en 1891 le pneu démontable et donc la chambre à air.
Le vélo se démocratise fortement, en ville comme à la campagne, permettant aux personnes de revenus modestes de bénéficier d'un moyen de transport plus rapide que les pieds, et plus abordable que la voiture.
D'un point de vue vestimentaire, les femmes lui doivent les premières autorisations de porter la culotte dès les années 1870, mais uniquement pour la pratique de ce sport, et encore, certaines se contentent de retrousser quelque peu robe et jupons, pour le plus grand plaisir de ces messieurs. Berthe Sylva le déplore en chantant "Froufrou", trouvant plus grave qu'une femme porte la culotte au sens propre à la ville, plutôt qu'au sens figuré dans son mariage. Je vous laisse le lien de la chanson en description du podcast.
1903 verra le premier tour de France, course qui tentera de canaliser les fous de vitesse lors d'évènements précis, datés et encadrés. Contrairement à aujourd'hui où, s'estimant au-dessus du code de la route et de toute notion de prudence, on les voit sévir sur les trottoirs pour s'affranchir d'un stop ou de l'arrêt à un feu rouge, quand ce n'est pas pour s'amuser à utiliser les piétions en guise de poteaux de slalom.
Le cadre en bois se verra remplacé par un cadre en tube métallique lors de l'industrialisation de la production, tube creux, qui permettra à certains Français de cacher des documents dans le guidon ou sous la selle lors de la seconde guerre mondiale.
Sur la deuxième moitié du vingtème siècle, le vélo se diversifie pour des usages plus sportifs ou plus accobatiques.
Je vous laisse en description un lien vers le site Paulette.bike.fr, qui propose une très belle frise de l'évolution des modèles de vélo.
Je vous souhaite une belle journée, à l'écoute du Son Unique.
 
Berthe Sylva "Froufrou" :  https://www.youtube.com/watch?v=ov6H7McyS8g&ab_channel=Chansons%2CFolkloreetVari%C3%A9t%C3%A9
La frise de l'évolution des modèles de vélo : https://paulette.bike/fr/blog/histoire-velo-dates-n60
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