Share COP 26 • Fréquence Terre
Share to email
Share to Facebook
Share to X
Le 25 octobre, les militaires soudanais prennent le pouvoir, mettant fin à deux ans d’une transition républicaine pour confier le pouvoir aux civils née après la révolution de 2019. Une instabilité notamment provoquée par la crise sociale qui a suivi les réformes d’austérité imposée par le FMI.
Mais le peuple soudanais, avec la jeunesse et les femmes en première ligne, s’est très vite ré-organisé à travers les comités locaux pour descendre dans les rues. Depuis trois semaines, une résistance héroïque faite de grèves, d’assemblées populaires et de barricades
Musiques: Chants révolutionnaires soudanais issus de la révolution de 2019, le rappeur Negarit et 2-4-9 Gang, réunissant les rappeuses Mc Nonita, Bagira, Queen Kafra et Lily Ozey.
Illustration: Aladdin Mustafa provenant de Pexels
Tous les épisodes de l’Actu des Oublié.e.s sont écoutables ici
Tout ce que l’océan pourrait nous permettre face au changement climatique mais également la limitation des énergies fossiles, l’arrêt des financements aux combustibles fossiles, ont finalement peu compté lors de la COP26 qui a accouché d’un accord très décevant, qui oublie les pays les plus vulnérables, et qui ne contiendra pas le réchauffement à 1.5°C, voir l’amènera selon le GIEC à 2.4 ° C à la fin du siècle en supposant toutes les promesses tenues.
Pourtant , L’Océan est aussi une solution à envisager pour éviter ou minimiser souffrance et douleur face à un dérèglement galopant.
A découvrir dans cette chronique
Vous y croyez, vous, à la déclaration conjointe des États-Unis et de la Chine, les deux plus grands pollueurs de la planète, qui annoncent œuvrer pour limiter la hausse de la température moyenne et de leur soutien aux pays pauvres ?
Vous y croyez-vous à cette troisième version de la déclaration finale de cette COP 26 qui joua les prolongations pour remanier, manipuler, assaisonner et goupiller son texte pour encore mieux nous le faire avaler sans que l’on s’étouffe de rage ou de rire ? Mais d’un rire jaune.
Car cette troisième version est aussi synonyme de cynisme puisqu’elle donne, je cite, « la possibilité d’aménagements pour circonstances nationales particulières ».
Autant dire que c’est la porte largement ouverte à des amendements, voire à un recul de la situation, entre autres par rapport aux énergies fossiles, peut-être avec une exception pour le charbon.
De plus, guère de changements notoires sur le principe de l’aide des pays riches, extrêmement riches, aux pays pauvres, de plus en plus pauvres.
En effet, ces derniers ont souligné à juste titre que ce n’est quand même pas eux de réaliser des efforts démesurés pour leurs capacités alors qu’ils paient cash une situation climatique engendrée par les pays nantis.
Le Sud n’est quand même en rien responsable des méfaits occasionnés à la Nature par le Nord.
Cependant, allez expliquer ça à des actionnaires de multinationales qui n’en ont rien à faire de ces considérations… Et, qui dit actionnaires, dit politiciens, bien entendu.
Sont-ils donc prêts les États-Unis à détruire leurs toutes nouvelles usines qui doivent fabriquer à tour de bras des plastiques en polluant davantage l’atmosphère, comme il fut question dans une récente chronique sur Fréquence Terre ?
Croyez-vous que le président Macron va faire marche arrière avec sa kyrielle de constructions de centrales nucléaires au programme de ces prochaines années et qu’il va cesser de soutenir le mégaprojet gazier de Total dans l’Arctique ?
Poser ces questions n’est-ce déjà pas répondre à celle sur la croyance ou non aux promesses tenues en toute dernière minute à Glasgow afin de ne pas perdre la face et se donner bonne conscience devant la société civile qui, hier, est allée jusqu’à envahir les immenses locaux de la COP 26 pour crier sa colère. L’avenir immédiat nous l’apprendra.
En attendant, je ne veux pas terminer cette série de chroniques par une information qui ne fait pas la une des JT et des journaux : selon l’association Global Witness, près de 230 militants pour l’Environnement ont été tués l’année dernière dans le monde, principalement en Colombie, au Mexique et aux Philippines, et, selon Reporters sans Frontières, 21 journalistes environnementaux ont été assassinés cette dernière décennie, sans parler des centaines de confrères qui ont été l’objet de violences et menaces.
Ceci termine, donc, la série de chroniques dévolues à la COP 26.
Merci de nous avoir suivis et reprenons le fil de nos rubriques traditionnelles qui, dans le fond, resteront encore et toujours vigilantes quant à l’état de notre Terre et, bien entendu, proches des citoyens en espérant que cette COP 26 décevante et ses prétendues bonnes résolutions les conforteront à s’engager davantage pour un avenir fraternel.
La COP 26 termine son tour de piste ce vendredi et, avec des broutilles dans son escarcelle, on ne peut pas dire que l’état de santé de la planète va bonifier. Que du contraire !
À moins d’un revirement total ces prochaines heures (voir notre prochaine chronique pour le bilan final), cette COP 26 que l’on disait cruciale pourrait bien être la dernière car les nombreuses ONG qui y participent avec l’espoir de faire basculer les multinationales et les politiciens dans une véritable prise de conscience environnementale, s’en retournent chez elles passablement cocufiées !
Car, tenez-vous bien, en stratèges machiavéliques qu’elles sont avec la bénédiction des politiciens, comme il se doit, les industries pétrochimiques et des combustibles fossiles font croire qu’elles ont compris la leçon et jurent devenir « vertes », alors qu’elles sont déjà à l’œuvre pour contourner ces prétendues bonnes et pieuses résolutions.
La preuve vient d’en être donnée par Judith Enck, chercheuse et membre de l’Agence de protection de l’environnement américaine qui déclare que ces industries construisent déjà de nouvelles usines à, je la cite, « un rythme stupéfiant », des usines de plastiques dans le but de transformer les produits pétrochimiques.
Or, ce qu’il faut savoir, c’est que l’industrie plastique émet davantage de gaz nocifs et recrachera quelque quarante millions de tonnes de CO₂ supplémentaires par rapport à la situation actuelle.
Ce camouflage se réalisera donc de mèche avec les politiciens. La COP 26 était bien le rendez-vous des trompeurs et des cocufiés !
Nous sommes à la veille de la clôture de la COP 26 et Franz Timmermans, premier vice-président de Commission européenne et chargé du « Pacte Vert » pour l’Europe vient de déclarer ceci : « Je dirais à Greta Thunberg qu’elle est notre alliée – tu parles, c’est pour ça qu’elle n’a pas été invitée à la COP 26 -, qu’elle écoute donc les propos des dirigeants actuels et convienne que c’est beaucoup mieux qu’avant, dit sans vergogne l’homme politique et diplomate néerlandais, que les jeunes doivent continuer car c’est grâce à eux que le pacte vert européen a vu le jour et que leur insatisfaction nous aide à stimuler d’autres responsables mondiaux. » Fin de citation.
Cette pommade cache des réalités concrètes que la Communauté européenne occulte et ces politiciens prennent vraiment Greta Thunberg et les jeunes et les nombreux moins jeunes engagés pour la sauvegarde de la planète pour des imbéciles.
En effet, qu’attend la Communauté européenne pour expulser les lobbyistes qui pullulent à Bruxelles et envahissent sous des artifices et fonctions détournés jusque dans des groupes de travail, tel celui dévolu à l’extraction du gaz de schiste principalement composé, tenez-vous bien de gens de l’industrie de l’extraction du schiste !
Eh bien, au lieu de les expulser, elle les côtoie à Glasgow où ils ont été invités, eux !
Et, comme nous sommes à Bruxelles, qu’attend la Communauté européenne pour mettre au pas l’un des de ses pays fondateurs où la situation est plus que ridicule, comme le souligne notre confrère Bernard Demonty du Soir : « Dans un pays frappé cet été par les inondations les plus graves depuis des décennies, où les manifestations pour le climat réunissent depuis plusieurs années des milliers de jeunes venus des trois régions, où chaque parti, et plus seulement les écologistes, jure son implication pour l’environnement (…), dans ce pays qui comprend la capitale de l’Europe, les responsables politiques actent tranquillement leur désaccord sur la répartition des efforts. C’est de la provocation, de l’inconscience, un exemple déplorable et un échec face au plus grand défi du siècle. »
À la dernière manifestation pour le Climat, j’ai vu aux abords des bâtiments de la Communauté européenne à Bruxelles une manifestante brandir un calicot qui résume parfaitement la position des eurocrates : « Non-assistance à planète en danger ».
Dans l’une de mes chroniques publiées il y a une semaine, je me demandais où étaient passés les multinationales et leurs lobbyistes à la COP 26 ?
Non pas qu’ils puissent mener à leur guise ou influencer les débats, mais pour rendre des comptes à la société civile afin que l’on débusque leurs programmes destinés à accroître leur mainmise sur la société, au profit exclusif de leurs actionnaires, après avoir décortiqué ceux qui ont mené l’humanité au bord du gouffre.
Eh bien, la réponse vient de tomber. Si Greta Thunberg ne fut pas invitée à la COP 26, que des pays pauvres eurent toutes les peines du monde à y être représentés, des lobbys, totalement discrets sur le plan médiatique, et pour cause ! se retrouvent bien à la table des négociations et des décisions non pas en tant qu’accusés, mais comme interlocuteurs invités.
À quoi jouent donc les organisateurs de la COP 26 ? C’est-à-dire l’ONU dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC).
Oui, pourquoi plus de 500 lobbyistes des énergies fossiles, tels le charbon, le pétrole et le gaz, sont officiellement accrédités à cette conférence dite de la dernière chance pour la planète, eux qui, justement, sont les principaux fossoyeurs de l’humanité ?
L’ONG Global Witness a jeté le pavé dans la mare : « Si l’industrie des combustibles était rassemblée dans un pays, elle aurait de loin le plus grand nombre de délégués à la COP 26 ! »
Vingt-sept délégations accueillent ces lobbyistes, dont le Canada, la Russie et le Brésil et ils représentent une centaine d’entreprises de combustibles fossiles, telles Shell, Gazprom, BP…
« C’est comme si les compagnies tabatières avaient leur mot à dire dans la politique de santé publique », conclut l’ONG.
Bref, un climat toxique s’est infiltré insidieusement à la grand-messe climatique !
Saison II – Episode 4: Ouganda, Faire face au cauchemar écocidaire de Total
400 puits de pétrole et un pipeline qui doit traverser des espace naturels protégés et des centaines de villages: le projet de Total en Ouganda implique le déplacement de près de 100 000 personnes et menace la biodiversité.
Malgré une répression féroce, la résistance s’organise sous diverses formes, notamment grâce à une dynamique éco-féministe puissante et déterminée.
MUSIQUES
Man’s Lady de Twig, Ting Badi Malo MC Yallah, Wuliliza de GNL & Ernest Nsimbi Zamba et Ukiwi de Tafash
L’Actu des Oublié.e.s —>>> Tous les épisodes de l’Actu des Oublié.e.s à écouter ici
Les oublié.e.s. Les invisibles, les précaires, les laborieux, laborieuses pris.e.s dans l’œil du cyclone capitaliste; les peuples ou groupes sociaux dont l’existence même est menacée; celles et ceux que l’on ignore parce que le monde médiatique les a oublié et qui lèvent le poing dans l’ombre, bien à l’abri du regard des caméras et des micros.
Voilà ce que raconte l’Actu des Oublié.e.s.
Vingt minutes, deux fois par mois, pour combler le vide laissé par les actualités de ceux dont on parle tout le temps et pour ne pas oublier que nous ne sommes pas seul.e.s. Bien au contraire.
Aux quatre coins de la planète, les manifestations pour la sauvegarde du climat se poursuivent sur un rythme soutenu dont, finalement, les politiciens et les décideurs devront tenir compte, à moins d’être aveugles, sourds et amnésiques.
Une des actions les plus spectaculaires eut lieu dans la Capitale de l’Europe, où quelques centaines d’activistes d’Extinction Rebellion bloquèrent par un sit-in la principale artère menant au Parlement belge et aux institutions de la Communauté européenne, sans parler de tous les lobbies qui y ont leur siège.
Sur le thème « Libérez votre rage », et dans une action de désobéissance civile dont ils sont passés maîtres, ils clamaient haut et fort que les autorités politiques manquaient de courage pour lutter avec efficacité contre la dramatique situation climatique, pire qu’ils étaient complices d’industries polluantes et toxiques ou subventionnaient des sociétés au détriment de l’environnement, comme des usines à gaz soutenues par le ministère belge de l’Énergie, ou l’extension de l’aéroport de Liège financé pour accroître les activités du géant chinois de l’électronique Alibaba, également la mise en place de l’oléoduc reliant la Ruhr au port d’Anvers et cela en dévastant jusqu’à des réserves naturelles, sans parler du sauvetage d’une compagnie d’aviation lors de la crise sanitaire, alors que les fonds pour la Santé avaient été sérieusement rabotés.
De plus, au cœur de la capitale de l’Europe et dans sa périphérie, la politique de bétonisation bat son plein avec les destructions irréversibles de friches au Parc Josaphat de Schaerbeek, au lieu-dit des Dames Blanches à Woluwe-Saint-Pierre, là où les élus prétendument écologistes cautionnent une politique bétonnière s’étendant même à des jardins et un espace public dans le quartier du Chien Vert, tout comme l’abattage, même en pleine nidification, de plus de 500 arbres au Parc de Woluwe, et, la construction d’un café, restaurant, dancing et d’un parking bétonné dans la Forêt de Soignes en un lieu pourtant protégé par Natura 2000 et considéré comme zone tampon par l’UNESCO, tout cela sous le « pieux » prétexte de créer du logement alors qu’il y a officiellement un million de m² de bâtiments à restaurer à Bruxelles.
Quelque 240 activistes, souvent couchés sur le sol, ont été arrêtés par la police venue en masse et aidée de chiens et d’un hélicoptère ! C’est que, le pouvoir n’apprécie pas du tout pareille exposition publique et abondamment médiatisée. « Si bien des dommages sont irréversibles et là pour rester, il nous est toujours possible d’en limiter la gravité. Mais il nous faut agir vite. Nous disposons des moyens pour mettre en place dès aujourd’hui un monde durable, juste et équitable.
Pourquoi ne sont-ils toujours pas mis en œuvre ?
Parce que le problème est systémique. La poursuite insensée de la croissance illimitée régit nos vies et pousse notre planète à bout. Notre système basé sur la croissance s’autodétruit. C’est l’effondrement. Et tout cela pour une minorité de riches actionnaires qui profitent de nous et soumettent nos politicien·ne·s à leur volonté.
Plutôt que d’assumer leurs responsabilités, nos politicien·ne·s font l’autruche, ils prennent des mesures qui aggravent la situation, ils continuent de soutenir l’agriculture intensive et les transports publics restent sous-financés. Au lieu d’introduire un système économique juste et durable, nos dirigeants préfèrent sacrifier notre avenir commun au profit des grandes multinationales. »
La conclusion d’Extinction Rebellion tient en trois courtes phrases : « Nous ne pouvons plus nous permettre de succomber au sentiment d’impuissance. Parce qu’il ne tient qu’à nous de décider de notre avenir. Parce qu’il est grand temps de libérer notre rage ! »
Reportage photographique : Pieter Geens, que nous remercions.
Comment vivre quand on a 30 ans et que l’on a la conviction de vivre l’effondrement de la planète ? La planète se meurt, les forêts primaires disparaissent, la biodiversité se dégrade de façon affolante, le climat se déglingue, les défis démographiques sont énormes, la pollution est généralisée et nous voilà au cœur d’une crise sanitaire mondiale.
Le dernier récit de Patrice Van Eersel « Noosphère » publié chez Albin Michel met en scène un jeune homme de 30 ans qui ne croit en plus rien, il est dans une spirale descendante, il a une conscience hyper- aigüe des menaces qui pèsent sur le monde, il se dit à quoi bon travailler puisque tout va s’effondrer et il est littéralement tétanisé par l’ensemble des phénomènes de destruction.
Alors le narrateur, Patrice Van Eersel, journaliste prolixe et curieux, il évoque la collapsologie, qui est un courant de pensée qui envisage les risques d’un effondrement de la civilisation industrielle et ses conséquences.
Alors, il va proposer une rencontre avec des collapsologues qui malgré leur scepticisme, restent actifs et confiants dans le « monde d’après
Le jeune homme désabusé va ainsi découvrir un nouvel horizon, l’extraordinaire vision de la Noosphère ou la perspective fantastique d’une « conscience humaine collective ».
L’auteur s’appuie sur les travaux de Teilhard de Chardin et Vernadski qui eux ont compris cent ans avant tout le monde, l’influence prépondérante de l’action humaine sur la biosphère terrestre. Ces deux scientifiques cherchent à décrypter les lois de l’évolution. Et malgré toutes les violences et aveuglements durant la guerre 14-18, l’un et l’autre voient l’humanité prendre peu à peu conscience d’elle-même. D’ailleurs, ces deux visionnaires vont jusqu’à imaginer une science à venir qui intègrerait la notion d’amour.
« Noosphère » est une grande aventure planétaire.
Alors que 50.000 à 100.000 personnes, principalement des jeunes, défilaient ce samedi 6 novembre 2021 dans les rues de Glasgow, que dans le monde entier des Marches pour le Climat étaient parallèlement organisées, ou des actions de désobéissance civile comme celle d’Extinction Rebellion dans la Capitale de l’Europe avec un impressionnant sit-in aux abords du Parlement et de la Communauté européenne, Anne-Claire Coudray, présentatrice du 20 Heures et, en somme, porte-paroles de la rédaction de TF1 et de son tout puissant propriétaire du Groupe Bouygues, a quasiment balayé cela d’un revers de la main.
En moins de vingt secondes sur des images furtives, elle évoqua des rassemblements en marge de la COP 26, et ce, après plus de vingt minutes de JT où, il fut surtout question de la COVID et du port du masque sur les pistes de ski et d’un très long réquisitoire en faveur de la reprise du consumérisme et de la croissance capitaliste maximale, celle-ci étant sérieusement entravée par le dérèglement du transport des containers, d’où le non approvisionnement de pièces venant de Chine et nécessaire à la fabrication de moteurs d’avion en France, par exemple !
S’agit-il de servilité à l’égard du pouvoir de l’argent ou, déjà, d’une lassitude par rapport au mouvement citoyen pour le climat ?
Photo extraite du Facebook de Greta Thunberg.
The podcast currently has 33 episodes available.