Les disciples semblent ne pas avoir compris grand-chose lorsque Jésus a évoqué au chapitre précédent sa mort prochaine (8.30). Par ailleurs, comme ils ont beaucoup de mal à avouer leurs préoccupations réelles, plutôt égoïstes, ils gardent le silence. La meilleure manière de rester « dans le flou » n’est-elle pas de ne pas poser de questions ? En préconisant une ouverture d’esprit qui permet d’accueillir les autres tout comme Jésus a accueilli un enfant dans ses bras, sans aucun préjugé, sans exclure personne d’emblée (8), le Christ met en évidence à quel point ses disciples saisissent mal la réalité, leur responsabilité, ce qui fait la vraie grandeur. Avons-nous aussi besoin de réapprendre à ne pas nous croire supérieurs à ceux qui fréquentent une Église qui ne partage pas les mêmes « doctrines secondaires » que notre communauté ? Jésus encourage ses disciples à accueillir la manière dont les autres expriment leur foi en lui, en évitant à tout prix d’être pour eux un obstacle qui risque de les faire tomber. C’est là un autre signe de l’humilité qu’il leur recommande. Aujourd’hui comme autrefois, le mal ne provient pas de ceux qui n’ont ni grandes connaissances doctrinales, ni une relation solide avec Jésus. (...)