Arno Bertina, l’invité de Desfragmentations, n’est pas
seulement un écrivain de fiction qui cherche sa voix.
Non, c’est également un auteur d’enquête documentaire où la part belle ne revient pas à la seule voix de l’auteur et à la redéfinition identitaire - même multiple - mais aux voix des autres qu’il médiatise, qu’il prend en charge.
A chaque fois, c’est le même problème :
comment traiter l’altérité toujours radicale d’une voix qui
n’est pas la sienne, qui ne vient pas du même monde social, qui n’est pas porteur du même cadre de référence et évidemment de la même perspective sur lui-même, sur les autres, sur le monde ?
Et comment traduire ce qu’il dit sans le trahir, sans
condescendance, ni complaisance ?
Comment établir des ponts entre les voix humaines et
organiser la rencontre sans mettre en danger la confiance relationnelle ?
J’en veux pour preuve : « L’âge de la première
passe », cette enquête passionnante avec les prostituées du Congo mais aussi, dans une autre enquête, avec les salariés de la « Souterraine ».
Une reconnaissance universitaire vient couronner ce travail
de révélation des voix des autres.
En effet Arno Bertina, malgré sa modestie légendaire est le
titulaire de la chaire artistique de l'EHESS, il est associé depuis la rentrée aux activités scientifiques et pédagogiques de l'École. Il anime notamment un
séminaire de recherche et d'écriture sur le documentaire littéraire qui s'invente dans la sphère francophone.
Cela ne s’invente sans doute pas totalement…
Dans ce 3e épisode de Desfragmentations ensemble
donc, nous nous demandons, avec Arno Bertina, comment "révéler et faire entendre la voix des autres"
🗣 On en cause ?