Voilà de quoi déconcerter l'auteur du podcast Desfragmentations lui-même comme ses auditeurs :

Il y aurait une narrativité non subjective, autrement dit une narrativité dans le flux des événements lui même?

Autrement dit encore: une narrativité objective?

Quand j'ai lu l'ouvrage du philosophe phénoménologue Gunnar Declerck, j'ai été tellement bousculé que j'ai voulu en savoir plus, questionner son auteur et conduire l'enquête sur cette drôle d'idée qui renverse la table.

Le résultat vous l'avez entre vos oreilles. Une entretien d'une exceptionnelle qualité et d'un intérêt hors du commun.

Le sujet, pour le phénoménologue qu'est Gunnar Declerck, par la perception, n’« accède » pas au monde, il n’en prend pas connaissance ou « conscience ».

La perception raconte une histoire, qu’elle porte au phénomène.

Mais le « sujet » – comme n’importe quel apparaissant – fait partie de cette histoire, en constitue même le principal « objet ».

Le sujet est un objet comme un autre de l'histoire !

C’est par cette opération renversante de mise en situation narrative que la perception assure sa fonction de présentation, fait apparaitre le monde et nous y introduit.

Gunnar Declerck est Maître de Conférences en philosophie à l’Université de Technologie de Compiègne (laboratoire COSTECH) où il a dirigé l’équipe de sciences cognitives et philosophie des techniques. Il est spécialiste de phénoménologie de la perception et épistémologie des sciences cognitives. Il est l’auteur de Résistance et tangibilité. Essai sur l’origine phénoménologique des
corps (2014) et d’une quarantaine d’articles sur la perception, les théories de la cognition et l’Intelligence Artificielle.

De quoi faites vous l'expérience quand vous vivez quelque chose?

Cette question simple est un nid à réponses complexes... Et narratives.

Car la réponse la plus courante est :

le monde est quelque chose dont nous – « sujet percevant » – faisons « l’expérience », c'est à dire quelque chose qui apparait « à notre conscience »... et à quoi la perception nous « donne accès".

Bref, une chose dont nous pouvons nous emparer pour faire récit subjectivement - c'est tout l'objet du teaser de ce podcast :-)

Et pourtant, pourtant, aujourd'hui dans Desfragmentations, je reçois Gunnar Declerk, philosophe et porteur d'un récit tout à fait différent.

Un récit qui m'a complètement bousculé.

Marqué par la radicalité du geste phénoménologique, Gunnar se propose de déconstruire ce truisme subjectiviste, et développe une nouvelle approche narrative et dramaturgique .

Pour lui, en effet, l'histoire apparaît déjà objectivement à travers le flux d'événements qui se manifestent dans les situations.

Gunnar Declerck est Maître de Conférences en philosophie à l’Université de Technologie de Compiègne (laboratoire COSTECH) où il a dirigé l’équipe de sciences cognitives et philosophie des techniques. Il est spécialiste de phénoménologie de la perception et épistémologie des sciences cognitives et il nous a fait le plaisir de dire oui à notre invitation !

Quand on écrit, que ce soit professionnellement ou de la

Comment dès lors accorder un statut magique à l’écriture, à

Pour le dire simplement : comment vivre le présent de

Et puis, comment utiliser l’écriture, la littérature, comme

Sa voix !

La voix de l’auteur est Le sujet de ce deuxième podcast avec

Avec Arno Bertina, se dévoile la manière dont l’écriture de

Mais attention : vidé de l’egotrip de l’autofiction !

Place à la littérature et à sa promesse : la redéfinition du réel via des hypothèses d’exploration.

Dès lors, le programme qui est sur la carte de ce Desfragmentations, le podcast du narratif, est posé !

 "Trouver sa voix, se réinventer, comment faire?"

🗣 On en cause ?

Arno Bertina est auteur. Il écrit des livres.

Depuis une vingtaine d’années, rien que cela.

De la littérature blanche comme on dit. Je l’ai découvert en

Situation après situation.

L’identité comme un road movie ?

Absolument.

Dans "Je suis une aventure", il utilise la figure du tennisman Roger Federer qui fait une dépression après quelques échecs répétés. Personnellement,

Parce qu’Arno Bertina est un écrivain de la liberté qui donne une place considérable à la transformation, à la réinvention de soi. A l’agency comme on dit quand on est

Avec lui, pendant quelques heures, nous prenons la route narrative de l’identité. Une route de liberté et de magie avec un véhicule littéraire ; l’écriture qui explore

Aux antipodes de la littérature qui aliène avec des étiquettes et si on utilisait la littérature comme mode libératoire d'exploration de soi et du réel ?

🗣 On en cause ?

Pour vous, il est peut-être un nom de la sociologie trouvé au hasard sur une fiche Wikipédia :

Il y a les collapsologues, il y a les déclinistes ou les survivalistes et il y a même des progressistes plus ou moins cyniques qui pensent qu'il suffit de dire à haute voix et de manière sonore le mot "transition" pour que tout s'arrange.

Le fait est que si à peu près tout le monde s'accorde sur le constat de la catastrophe (immense) en cours et à venir, chacun élabore des débuts de réponses possibles.

Ou s'adonne au désespoir. C'est selon.

Camille de Toledo, dans son livre "Une Histoire du Vertige" n'élude pas la question. Il s'interroge, après Bruno Latour, le philosophe et anthropologue avec qui il entretenait une correspondance:

"Où atterrir?"

Et après le "Vertige", nous évoquerons non seulement grâce à la littérature mondiale mais avec l'aide des montagnes et des fleuves eux-mêmes, le voyage vertigineux.

Comment pouvons nous réattacher nos vies à la Terre, aux choses, aux êtres?

Comment, malgré cette chute vertigineuse, retrouver l'espoir?

Comment retrouver un horizon, une meilleure authenticité de rapport au monde et surtout à la puissance de vie dans les ruines ?

Ce 3e épisode de Desfragmentations en compagnie de l'écrivain Camille de Toledo, laissera la place aux possibles et aux hybridations narratives.

🗣 On en cause ?