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By Marsactu / PopKast
The podcast currently has 23 episodes available.
Le Marseillais du jour à l’accent teuton et se tient au coin du chemin de Saint-Jean-du-Désert et du boulevard Jeanne-D’Arc. Il a un appareil photo de plus de quinze kilos sous le bras. L’homme s’appelle Alfons Alt et il fait des images qui porte son nom – des « altotypes » précisément – mélange de gélatine photographique et de pigments qui donne de belles images brumeuses aux tons bistres. Mais avant ce long travail d’atelier, tout commence dehors, en pleine lumière où le photographe s’acharne à faire de l’ombre, du noir, sans laquelle la photo n’existe pas. L’objet de son regard est un bel immeuble de coin qui s’avance comme une proue depuis les années 30. « Je l’ai toujours chéri », dit le photographe avant de chercher le meilleur angle pour le faire entrer au « panthéon des bâtiments de Marseille ». Il se penche sous le drap noir qui bruisse et nous fait pénétrer dans sa chambre des secrets.
Réalisé par Pascal Messaoudi
Produit par Marsactu
Diffusé par la Podcast Factory
Krissi est née à Madagascar. Mais elle est comorienne. Bien qu’elle ait grandi à Mayotte. Aujourd’hui, c’est rue Denis Papin dans le 15e arrondissement qu’elle dit se sentir « en sécurité ». Un coin de la Cabucelle comme un autre, à deux pas de la rue de Lyon. Elle a posé le pied pour la première fois à Marseille, exactement à cet endroit. C’est ici qu’elle se sent en famille. L’appartenance, dans les mots de Krissi Ali Houzoiri, cela veut dire beaucoup de choses. « Il y a vraiment beaucoup d’étrangers ici », se réjouit-elle pour décrire une zone de la ville que d’autres préfèrent éviter ou ignorer. Enceinte de son deuxième enfant, elle interroge les habitudes, les siennes et celles de ceux qu’elle observe. Et travaille à transmettre à son garçon de 4 ans les enseignements de son parcours, dans une identité multiple, et heureuse.
Réalisé par Pascal Messaoudi
Produit par Marsactu
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Elle a un nom suspendu comme une hypothèse, une possibilité. Bruno Arcache vérifie tous les jours sa réalité. Il a installé son piano sur If. Depuis un siècle, il est le cinquième restaurateur à venir tous les jours faire à manger dans cette ancienne prison marine. L’intérêt touristique du lieu tient déjà de l’imaginaire. Alexandre Dumas lui-même avait goûté à la légende qu’il avait créée en se rendant sur place à la godille visiter le véritable cachot d’Edmond Dantès. Bruno Arcache a un moteur qu’il arrête parfois pour écouter le bruit de l’eau et embrasser la baie au soleil levant. Il se met ensuite au piano, découpe ses petits légumes, la féta et prépare les petits plats du Marseille en face, le nom de son resto qui sert du matin tôt au dernier bateau, du 1er avril à la fin octobre.
Réalisé par Pascal Messaoudi
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Un coin caché où gratter la terre, faire pousser. C’est ce que Jeanne Laffitte a trouvé au Roucas-Blanc (7e), tout rocailleux qu’il est. Des plantes qui pendouillent dans les traverses, le récit de ce « livre ambulant » débouche toutefois fatalement sur le cours d’Estienne d’Orves. Dans sa maison d’édition et sa librairie Les Arcenaulx partagée avec sa sœur Simone, l’ancienne élue des municipalités Defferre et Vigouroux y passe ses journées entre tâches administratives et cartons d’expédition de ses rééditions de livres anciens. À l’écouter on en sent presque l’atmosphère, tout comme celle des orages qu’elle voit venir depuis la mer, de son rocher.
Réalisé par Pascal Messaoudi
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Lionel Mazari va quitter Marseille. C’est prévu, il le dit d’un ton léger. Il n’est pas genre à s’attarder sur ce changement. D’ailleurs, il le dit tranquillement, comme en passant. Une seule chose peut retenir ce poète et comédien, arrivé sur les quais de Saint-Charles au mitan des années 80 : son élection dans le fauteuil de Jean-Claude Gaudin en mars 2020. Il a d’ailleurs un programme : « faire tomber tous les immeubles », enlever le centre Bourse, pour remplacer le tout par un immense parc arboré dont le jardin des vestiges serait le cœur. Indice : l’appel à la nature est une des raisons de son départ. Pour regarder Marseille, il a choisi une forêt verticale, un autre lieu plein d’arbres, certes morts, mais emplie de mots vivants. L’Alcazar, version médiathèque, « un des lieux à Marseille qui brasse le plus de populations différentes », et qui lui donne le vertige dès le deuxième étage. Marseille, il l’a vue en rêve avant d’y venir pour la première fois. Il lui a offert des poèmes mais il faudra écouter jusqu’au bout pour entendre ses mots.
Réalisé par Pascal Messaoudi
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L’escalier de la gare Saint-Charles compte plusieurs degrés, comme une boussole de la ville. Il plonge dans Marseille jusqu’aux collines du Sud. Il remonte aussi dans l’histoire et dans l’iconographie du colonialisme triomphant. Sociologue, déléguée générale de l’association Ancrages, Samia Chabani a choisi ce lieu pour regarder Marseille. C’est par là qu’elle est arrivée, il y a quelques années, découvrant dans le même élan le panorama de la ville, son mouvement, mais aussi la misère qui s’accroche comme dans toute gare. Spécialiste des migrations et de ses traces, Samia Chabani regarde ces femmes symboles – qui de l’Asie, qui de l’Afrique – alanguies de pierre. Elles sont belles et racontent le triomphe de la ville et son revers meurtrier. Elle y voit aussi une ode aux femmes, aux Marseillaises, dans l’hommage qu’on leur rend et la violence qu’on leur fait.
Réalisé par Pascal Messaoudi
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Pour Hella Kherief, le parc Longchamp, c’est d’abord un « endroit accessible à tout le monde ». Et ça, c’est quelque chose qui pour elle, « est très important ». Arpenter ses allées replonge l’aide-soignante 20 ans en arrière, lorsqu’enfant, elle venait y jouer. La maison de retraite familiale dans laquelle travaillait sa mère était à quelques pas. Rien à voir avec la dureté qu’elle a connue, celle qui l’a poussée à témoigner à visage découvert dans Envoyé Spécial en septembre 2018. « Aujourd’hui, les résidents perdent confiance en eux, ils sont devenus des objets de soin, pas des êtres humains », regrette-elle d’une voix sensible. Auteure du livre Le scandale des Ehpad, paru le 9 mai dernier aux éditions Hugo new life et aujourd’hui « blacklistée » des maisons de retraite à Marseille, la lanceuse d’alerte explique se battre tous les jours pour remettre l’humain au cœur de sa profession.
Réalisé par Pascal Messaoudi
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Il est un lieu auquel tout amoureux de la voile ne peut pas être insensible : le fort Saint-Jean. « Un endroit de rencontre quand tous les bateaux rentrent le dimanche soir », raconte Nicolas Magnan, navigateur et architecte. Un endroit où les souvenirs des traversées qui marqueront sa vie remontent à la surface. Il se souvient notamment de la route du rhum, une traversée difficile – il y perdra 8 kilos – mais aussi « magique ». Magique, comme la plaisance à Marseille, car « même avec des bateaux de briques et de broques, être sur l’eau c’est un plaisir ». Et au fort Saint-Jean on y est presque, sur l’eau.
Réalisé par Pascal Messaoudi
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Il a triché, René. Au moment de choisir un lieu emblématique de Marseille, il est parti à Plan-de-Cuques, au bar des Madets, entre le fournil du même nom et un institut de coiffure. Il n’y sera pas question du célèbre casque gris que porte René Malleville pour aller parler OM face caméra. L’infatigable hâbleur a choisi le troquet car il figure parmi les trois, quatre bars que cet ancien professionnel du comptoir fréquente assidûment. Un bar de « l’ancien Marseille » où il se sent « chez lui » où se pratique ce « lien social » entre l’OM, la contrée et le jeu de boules. On y frôle autant la caricature qu’on y cultive l’authentique. De l’hommage à Lolo Altieri, figure du banditisme récemment décédé, à ses choix politiques réservés à des « vrais Marseillais », René Malleville raconte la ville avec une science consommée de l’exagéré. Né à Carcassonne, l’ancien élu, syndicaliste RTM, est une figure de la ville, insupportable et attachant, jusqu’au sieston qui, à la fin, s’impose.
Réalisé par pascal Messaoudi
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Sa vie étudiante à Marseille, Capucine alias Asinine ne l’imaginait pas tout à fait comme ça, depuis sa Drôme natale. « Plutôt comme dans les séries américaines aseptisées », se remémore-t-elle. « D’un petit village à la rue Curiol, connue pour la prostitution », la jeune fille à peine majeure change de monde, sans s’y attendre. Seule dans un appartement, elle déprime, et dans la rue, voit des choses « assez terribles ». Un moment difficile sur lequel elle rebondit. « J’ai forcé le destin », raconte celle qui s’épanouit en rappant. Capucine alias Asinine a désormais son cocon dans une colocation boulevard National. Celui où l’on se construit, chante et dessine sur les murs, avant de prendre son envol.
Réalisé par Pascal Messaoudi
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