"C’est à ce moment précis que je me dis que c’est à moi d’agir. Que c’est à moi d’aider mon fils. Je ne sais pas encore comment. Mais je sais que si je ne le fais pas, personne ne le fera pour moi."

"Je me souviendrai toute ma vie de ce moment où nous marchons main dans la main, mon compagnon et moi, en direction du restaurant. Je revois la rue. Je revois l’endroit précis du trottoir où j’ai traversé. Je revois le restaurant. Je revois la place que j’occupais à table. Je revois les gens. Tous ces gens qui semblent vivre comme d’habitude, comme si de rien n’était."

"Le deuxième jour démarre avec une prise de sang. Une simple petite prise de sang. Qui va pourtant tourner au cauchemar."

"Je suis autorisée à tenir sa main alors je la serre le plus fort possible, pour lui montrer que je suis là. Qu'il n'est pas seul. Que je ne l'abandonnerai jamais."

"Et puis ils quittent la pièce ensemble. Et moi je reste là. Avec mes questionnements. En espérant que nous serons sortis de tout cela dans 12 ans."

"Nous ne pouvons désormais même plus le coucher dans son lit. Il faut qu'il soit dans nos bras ou dans le même lit que nous. Et nous avons beau attendre une heure, une heure et demi parfois avant de sortir de la pièce, et il a beau dormir profondément, il se met à hurler au moment-même où nous franchissons la porte."

"Et c'est là que tombe le masque. Et qu'il m'avoue la vérité. Qu'il m'avoue avoir voulu faire ce voyage. Ce voyage dont il avait si souvent entendu parler, mais dont il n'avait jamais profité."

"Je réalise à quel point notre quotidien effréné nous rend vulnérables. J'ai l'impression que le moindre choc nous met à terre."

"Je prends alors conscience que Robin ne peut pas vivre sans Ventoline. Et cette constatation est vertigineuse."

"Et même si depuis le début de cette histoire, la majorité des médecins s'attache à me répéter qu'un diagnostic d'asthme ne peut être posé chez un enfant de cet âge qu'à partir de la troisième bronchiolite, je ne me sens pas concernée. Je sais que notre situation est différente et qu'elle ne laisse aucune place au doute."