L'enjeu est double pour l'Ecole : favoriser la création de start-up innovantes, mais aussi sensibiliser ses élèves-ingénieurs à l'entrepreneuriat. Pièce maîtresse du dispositif : l'incubateur de la Chantrerie, qui héberge une douzaine de projets, et multiplie les partenariats et les initiatives.
L'entrepreneuriat a le vent en poupe, et l'Ecole des Mines de Nantes entend mettre les bouchées doubles sur le sujet - au point d'en faire un des piliers de sa stratégie. "Notre ambition est double, explique Anne Beauval, directrice. Nous voulons d'abord accroître le nombre d'entreprises innovantes : la Région des Pays de la Loire est la troisième région industrielle du pays, mais seulement la huitième pour la création d'entreprise. Nous devons rattraper notre retard. Et dans le même temps, nous cherchons aussi à mettre en contact nos étudiants avec tous les acteurs de l'innovation, afin de les sensibiliser à la question."
Pour cela, l'Ecole possède un outil de choix : son incubateur. Créé en 2011, il est installé sur le site de la Chantrerie, dans l'ancien bâtiment de la DRIRE. Les porteurs de projet y disposent de 1.000 m2 de locaux modernes et bien équipés, avec bureaux, espaces collaboratifs, connexions réseaux (téléphone, internet...), et même accès à la cafétéria et au complexe sportif du campus. Surtout, ils y bénéficient d'un accompagnement personnalisé, en lien avec des experts et les enseignants-chercheurs de l'Ecole. Et Mines Nantes leur ouvre son carnet d'adresses.
Aujourd'hui, cet incubateur héberge une douzaine de projets, tous en lien avec l'un des domaines d'excellence des Mines : numérique, environnement, énergie, génie subatomique, robotique. Des projets portés par des diplômés, des enseignants-chercheurs, mais aussi un médecin, des designers... Parmi les start-up accueillies figure ainsi Jyméo, un comparateur de prix en ligne de pneus, déjà implanté dans une vingtaine de pays et même en Chine. Autre exemple, Dataforpeople, qui propose notamment un service pour les collectivités locales, fondé sur la remontée d'informations "citoyennes" (abribus détérioré, fuite d'eau, accident...). Ou encore 42 Factory, qui planche sur des objets connectés comme cette "plante mécanique", qui réagit à la qualité de l'air ambiant. Quant à Axelife, qui réalise une levée de fonds de 400.000 euros, elle a conçu un appareil qui mesure la rigidité artérielle par un procédé non invasif. "Etre hébergé par l'incubateur offre de nombreux avantages, estime Mickaël Kerfant, co-fondateur de Jyméo. On limite ainsi les dépenses durant la phase de lancement. Mais surtout, cela favorise les échanges avec les autres porteurs de projet et avec les enseignants-chercheurs ou les doctorants. Cela peut déboucher sur de nouvelles idées, et c'est bon aussi pour le moral..."
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