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Direction cette semaine les Monts du Pilat, dans la Loire, à la rencontre de l’association « Les biefs du Pilat ». Basée à St Chamond, l’association entend développer et promouvoir le principe d’une gestion globale et durable de l’eau. Une gestion par répartition et étalement des eaux de ruissellement excédentaires vers une infiltration continue, lente et profonde grâce à un réseau constitué principalement de biefs et de réservoirs tampons. Les biefs, une technique ancestrale remise au goût du jour par Jean Marc Hauth, le président des Biefs du Pilat .
Le cycle de l’eau et le climat sont intimement liés. Mais ce cycle naturel de l’eau a profondément été modifié au cours des siècles de part l’activité humaine, l’industrialisation ou l’agriculture intensive. Le résultat est un assèchement des zones humides au profit de prairies ou de pâturages. Dans le même temps, on a cherché à augmenter la croissance végétale en pompant l’eau des nappes phréatiques pour pallier le manque de pluie. La part d’eau infiltrée dans les sols a ainsi largement diminuée au profit de son ruissellement. Pour Jean-Marc Hauth, ces modifications humaines sont en partie responsables de l’avancée des déserts.
L’imperméabilisation des terrains, la surexploitation des nappes phréatiques et le déboisement intensif contribuent au ruissellement et amplifie les inondations. L’effet de serre n’est donc pas le seul responsable de ces dérèglements.
Pour attirer l’attention des experts et des décideurs sur ces phénomènes, les biefs du Pilat souhaitent donc promouvoir la remise au goût du jour de ces biefs en adaptant leurs aménagements, et en créant de nouveaux.
Sur le long terme, et sur une grande échelle, cette technique peut permettre d’inverser la tendance et de redonner au cycle de l’eau un rythme plus naturel.
De plus, les biefs peuvent être bénéfiques en termes de retombées économiques.
L’expérience de Jean Marc Hauth et de l’association des « Biefs du Pilat » souligne l’urgence absolue d’une gestion globale du cycle de l’eau. Une urgence on ne peut plus d’actualité ces derniers temps .
Pour aller plus loin :
C’est en Bretagne, du coté de Landernau, que nous emmène notre périple cette semaine.
L’association de Langazel s’y démène depuis 30 ans pour préserver la biodiversité du marais.
En 1978, la ville de Landernau choisit le site de Langazel pour enfouir ses déchets ménagers. L’année suivante l’association se crée pour contrecarrer le projet et prendre en charge le site particulièrement remarquable.
Steven Kergoat, est l’un des deux salariés de l’association, en charge de la gestion du site.
« Dans ce marais nait la rivière Aber Wrach qui alimente 80000 personnes en eau potable. Des milieux remarquables sont identifiés : tourbières, landes humides et sèches, pairies humides oligotrophes, qui deviendront plus tard des habitats d’intérêts européen. Des espèces animales, de nombreux amphibiens, des oiseaux et insectes sont inventoriés sur le marais. 700 espèces animales et 337 espèces végétales sont concentrées sur 250 hectares. »
A force de conviction, militants et élus locaux ont réussi à repousser le projet initial et à maintenir tous les milieux naturels présents il y a 30 ans.
« L’association a réussi à maintenir tous les milieux naturels présents il y a 30 ans et un maximum de biodiversité. Le site a vu réapparaitre des plantes qui avaient disparu depuis plusieurs années. La qualité de l’eau s’est également améliorée. La présence de nitrates est passée de 50mg/l à 28mg/l à l’aval du site de Langazel. »
Au-delà de la préservation de la rivière et du marais, l’association de Langazel s’est engagée aussi dans l’éducation à l’environnement pour sensibiliser les habitants à la nécessité de sauvegarder le site.
L’expertise de l’association fait aujourd’hui figure d’exemple dans la région. Les bénévoles et permanents partagent leur expérience pour sauvegarder d’autres milieux humides du Finistère.
Pour aller plus loin :
Précieuse et pourtant menacée, source de vie parfois dévastatrice, symbole de pureté le plus souvent polluée et impropre à la consommation Nécessaire à l’activité humaine mais inaccessible, essentielle à la survie et au développement de l’humanité, mais source de conflit entre les Etats Indispensable au maintien des écosystèmes, mais menacée dans sa pureté par la main de l’homme
De simples constats qui mettent en évidence qu’il faut travailler plus que jamais pour la préservation de l’eau. Cela passe notamment par une information et une éducation au plus tôt.
C’est ainsi que de nombreuses initiatives, destinées à faire découvrir l’eau aux jeunes générations, se multiplient
Le cycle de l’eau fait maintenant partie du travail de sensibilisation fait dans les écoles. Un peu partout en France, les enseignants incluent dans leurs programmes des séances de travail autour de l’eau. Distillées dans l’année ou centrées sur une quinzaine de jours dédiés, l’étude de la précieuse molécule est devenue incontournable.
Ici c’est de la pâte à papier que l’on va apprendre à fabriquer. Les enfants récupèrent les papiers de la poubelle de l’école, les déchirent en petits morceaux, puis les mettent dans l’eau La mixture obtenue est coulée dans des cadres afin de reconstituer des feuilles de papier. Les enfants agrémentent souvent leur réalisation d’incrustation de petites fleurs pour en faire du papier à lettre personnalisé.
Ailleurs, c’est une leçon plus magistrale sur le cycle de l’eau Avec expérience scientifique à la clé, les élèves vont mettre en évidence le passage de l’eau par ses différents états De simple liquide, ils vont la voir s’évaporer ou se transformer en glace suivant le traitement thermique que l’on va lui faire subir Les nuages, la pluie, la neige, tous ces phénomènes naturels vont ainsi devenir familiers aux petits écoliers.
Aqueduc de la vanne / ©Jacques Mossot
Les écoles élémentaires multiplient aussi les sorties sur le thème de l’eau De la petite rivière qui coule à proximité, au moulin à eau fraîchement restauré, la vie de l’eau va prendre une autre dimension. Après un détour par le vieux lavoir du village, où l’on en profitera pour faire un petit cours d’histoire, la visite peut aussi passer par la découverte de cet aqueduc qui servait autrefois à alimenter la capitale à partir des sources du sud de l’Essonne et de la Seine et Marne Conçu à l’époque napoléonienne, cet aqueduc de la Vanne et du Loing est fièrement restauré par des associations qui en profitent pour faire découvrir aux jeunes générations ce remarquable ouvrage
Les élèves vont aussi pouvoir aborder d’autres ouvrages plus récents mais tout aussi vitaux pour la vie de chacun d’entre nous En s’appuyant sur les Agences de l’Eau, les enseignants abordent la question de l’approvisionnement en eau potable et du traitement des eaux usées. Des visites de stations d’épuration sont ainsi organisées un peu partout sur le territoire. Un moment souvent marquant pour les élèves qui voient, concrètement, les eaux usées que chaque habitant rejette quotidiennement. Passé le moment délicat de l’odeur, les enfants découvrent les différentes étapes du traitement, non sans avoir été sensibilisé aux difficultés de cette opération. Une manière de mieux prendre conscience de l’attention que l’on doit porter à nos rejets domestiques
Cette étude du cycle de l’eau passe aussi parfois par un détour par la mare ou la rivière du village où les élèves vont aller pêcher ou simplement découvrir les minuscules organismes qui peuplent nos cours d’eau Tritons, salamandres, et autres amphibiens vont souvent achever d’émerveiller leurs yeux.
Toutes ces animations pédagogiques tentent d’amener les enfants vers une culture environnementale afin que leur quotidien intègre naturellement le respect et la protection de ce bien rare et précieux : l’eau.
Pour aller plus loin :
Bruno Ducluzaux est ingénieur hydrogéologue. Depuis plus de 10 ans, il porte son attention sur la problématique de la qualité des eaux souterraines.
Et c’est dans le beaujolais, non loin de Villefranche-sur-Saône, au nord de Lyon, que l’essentiel de ses préoccupations sont concentrées. Là bas, il piste toutes les pollutions qui menacent les eaux captées le long de la Saône, et qui sont sensées alimenter le réseau d’eau potable des communes environnantes.
Si les pouvoirs publics annoncent que l’eau potable de la Région est d’excellente qualité, Bruno Ducluzaux, lui affirme le contraire. Pour lui, les eaux de captages et les nappes souterraines subissent de multiples pollutions. Un peu partout dans le département, la qualité de l’eau potable laisserait à désirer.
« L’eau captée est polluée par les pesticides, les HAP et les perturbateurs endocriniens des cours d’eau. De plus, l’autre partie de l’eau provient des versants, sur lesquels des zones industrielles ont été installées dans les années 1970. »
Cette contamination est due, notamment, aux endroits où l’eau est captée, comme par exemple à Villefranche-sur-Saône.
Les analyses officielles laisse penser que les rhodaniens boivent une eau d’excellente qualité. Mais ce ne serait qu’un leurre, d’après Bruno Ducluzaux. Pour lui, les mesures effectuées prennent pour base des seuils de détection des polluants trop élevés.
« D’après la DDASS, 98 % de la population boit une eau qui contient du tétrachloréthylène. D’après les pouvoirs publics, l’eau est d’excellente qualité à Lyon, et il n’y a aucun problème sanitaire dans le Beaujolais. Aucune amélioration n’est possible, car les décideurs nient les problèmes. »
Pour limiter ces pollutions, Bruno Ducluzaux préconise des solutions simples et peu onéreuses à mettre en place.
« Actions immédiates : boucher les drains pour empêcher l’eau des rivières d’arriver directement dans les captages, mettre en place des barrières hydrauliques pour empêcher les polluants industriels d’arriver dans les captages, supprimer les rejets d’eaux usées en amont des captages.
Actions de long terme : abandonner les captages près des rivières, en aval des zones industrielles et des rejets des réseaux d’eaux usées, créer de nouveaux captages dans des zones moins polluées avec une protection de la totalité des bassins d’alimentation : territoires sans industries polluantes, avec une agriculture sans pesticides, ni nitrates. »
Un « Collectif beaujolais des usagers de l’eau » a vu le jour, afin d’informer largement les riverains et de porter ces constats à la connaissance des pouvoirs publics.
Pour aller plus loin:
Précieuse, menacée, rare, protégée, convoitée, recherchée, l’eau est depuis toujours l’objet de toutes les attentions. Source de vie comme source de conflit, elle peut susciter de la passion, mais peut aussi inspirer des artistes .
C’est ainsi qu’elle a beaucoup été mise en musique . Des grands compositeurs classiques aux musiciens contemporains en passant par les comptines pour enfants, elle a beaucoup été jouée, chantée, célébrée .
Dès 1961, Brassens y trouva d’abord matière à compter fleurette à sa belle .
Cette eau de la claire fontaine, les Wriggles préfèrent, eux, en 2002, en caresser la source .
En 1979, c’est Nicole Rieu qui chantait son désespoir de n’être qu’une goutte d’eau dont le ras le bol l’incitait à quitter son lit .
En 2004, dans un album posthume, Claude Nougaro, lui, magnifie cette eau, folle mais pas farouche, qui cascade sur les pierres.
Henri Dès se fait lui plus pédagogique en prônant la préservation de ce trésor en or.
Alors que dans un univers plus baroque, le groupe angevin Zel nous compte un marivaudage au fil de l’eau .
Mais déjà, en 1733, cette eau était célébrée par Haendeldans son oeuvre la plus célèbre.
De tout temps, l’eau a été l’objet de convoitises, de guerres, de corruptions Partout dans le monde, sa gestion est devenue source de conflit. D’où la nécessité d’édicter des lois sur l’eau et de statuer sur les conflits qui en découlent.
En 600 avant Jésus Christ, à Athènes, les premières lois sur l’eau sont apparues. Elles fixèrent des règles bien précises pour la gestion des eaux souterraines. Les distances pour aller creuser un puits ou pour gérer les plantations étaient réglées avec précision. 200 ans plus tard, il a fallu légiférer sur les atteintes portées à l’intégrité de cette eau qui attirait de plus en plus de d’envies. Si, par la suite, les réseaux d’approvisionnement se sont développés et modernisés, les litiges n’en ont pas moins disparus.
C’est ainsi qu’à Valence, en Espagne, s’est créé, en 960 après Jésus Christ, le Tribunal de l’Eau, sur la volonté du calife de Cordoue. Une institution qui perdure encore aujourd’hui. Chaque jeudi, depuis des siècles, ce tribunal se réuni devant la porte des apôtres de la cathédrale de Valence pour régler les conflits liés à l’eau.
Composée de 9 juges, choisis et élus parmi les exploitants agricoles, cette instance se réunit aux douze coups de cloche pour arbitrer en audience publique les litiges qui ont pu intervenir durant la semaine entre les différents agriculteurs de la région. Des différents qui portent sur la répartition des 8 canaux qui irriguent les terres de la plaine de Valence, une plaine fertile où sont produits des agrumes, du riz, du raisin et des pêches.
Ces juges ne sont pas des juristes professionnels. Mais ce sont des cultivateurs respectés, des sages, dépositaires d’une longue tradition orale. Ils ont une parfaite connaissance du droit de l’irrigation de la région et maîtrisent à la perfection les rotations et les périodes d’arrosage, la répartition proportionnelle de l’eau et l’entretien des canaux nécessaires au bon écoulement des ruissellements d’un champ à l’autre.
Fort d’une histoire de plus de 1000 ans, les sentences prononcées par le Tribunal des Eaux de Valence sont sans appel. Basées sur la justice, le bon sens et la loi, elles ne sont jamais contestées. D’ailleurs, pour éviter l’affront d’être jugé en public, les agriculteurs s’efforcent de veiller à ne pas enfreindre les bons usages et essayent de trouver des accords préalables.
Rapide, adaptée à son environnement immédiat, d’un coût infime, cette juridiction atypique fait figure d’exemple d’autogestion par une population de ses ressources. Tout son système d’arbitrage obéit à un équilibre entre tradition et adaptation aux réalités du monde moderne et aux aléas climatiques.
La pratique séculaire de cette institution respectée a réussi ici à dépassionner et à pacifier la gestion de cet or bleu qui, dans bien des régions du monde, est le catalyseur de profonds conflits. Même si des conflits d’un autre genre surgissent parfois entre exploitants agricoles, conflits d’intérêts lorsque des enjeux économiques sont menacés
Mais cela reste malgré tout un modèle de compromis institutionnalisé qui donne des idées aux promoteurs d’un Droit International de l’Eau. Ceux-ci verraient d’un bon il la création d’un Tribunal Mondial de l’Eau qui pourrait trancher dans les rivalités liées aux partages des cours d’eau et des ressources souterraines.
Oralité, simplicité : quand la sagesse millénaire peut-être une douce conseillère
Pour aller plus loin :
C’est un patient un peu particulier qui se confie sur le canapé d’un psychanalyste. Il s’appelle Léo… c’est un seau bleu, rempli d’eau. Et il se dit être un maniaque de l’eau.
C’est l’une des mascottes de la campagne de l’Union Européenne, Génération Awake centrée sur la surconsommation de nos ressources.
Avec Linda l’impulsive, Charles le joufflu, et Rodolphe le routinier, Léo, le manique de l’eau est là pour nous rappeler l’impact de nos comportements sur les ressources naturelles comme l’eau, les sols fertiles, l’air pur et la biodiversité… Parceque nous avons tendance à consommer sans penser aux conséquences.
Génération Awake s’adresse à toutes les générations qui veulent vivre leur vie à fond tout en respectant la nature. Chaque choix du quotidien doit tenir compte de l’environnement, pour marquer une différence dans la vie de chacun, améliorer son mode vie et contribuer à rendre la ville ou la planète plus saine et plus durable.
Léo, le maniaque de l’eau, vient donc pour sa part rappeler les classiques conseils du quotidien… La douche plutôt que le bain, les chasses d’eau économiques, les robinets à réducteur de débit, les produits détergents nuisibles pour l’environnement, ou la bonne utilisation du lave vaisselle…
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=8NsPrf8AKL4]
Génération Awake – Léo le maniaque de l’eau
La campagne Awake nous rappelle aussi la quantité d’eau nécessaire à tous les produits que nous consommons. Dans une vidéo on apprend par exemple qu’un hamburger équivaut à consommer 2393 litres d’eau. De l’élevage du bétail en passant par la culture du blé, des tomates ou des pommes de terre, jusqu’au transport, l’empreinte hydrique du hamburger n’est pas anodine.
Mais d’autre produits sont également passés à la loupe. Pour une tranche de pain ce sont 48 litres d’eau qui sont consommés. Un kilo de riz équivaut à 2497 litres d’eau tandis qu’une tranche de fromage en représente environ 150 litres.
Il n’y a pas que la nourriture qui consomme de la ressource première. L’empreinte hydrique de nos vêtements est également soulignée. Une paire de chaussure nécessite plus de 8500 litres d’eau pour sa fabrication quand un t-shirt en consomme près de 2500 et un jean près de 10000 litres.
Au delà de ces simples constats chiffrés, Génération Awake rappelle ce que sont quelques notions comme la rareté de l’eau et la pollution de l’eau. La campagne pose aussi la question de la source énergétique ayant l’empreinte hydrique la plus élevée et donne des pistes à chaque consommateur pour réduire sa propre empreinte.
Pour aller plus loin :
Votre corps est-il correctement hydraté ? Une question que l’on ne se pose que très peu souvent, mais qui, une fois l’été arrivé, devient une préoccupation naturelle. Et pourtant, est-on si sûr que nous apportons au quotidien suffisamment d’eau à notre corps ?
Pour répondre à cette question, le Centre d’Information sur l’Eau, le CIEAU, a mis en ligne un kit d’évaluation des apports journaliers en eau. Car il ne suffit pas de compter le nombre de verre d’eau pour être sûr de bien s’hydrater. Il faut aussi prendre en compte tout ce que nous mangeons
Le CIEAU nous rappelle que dans des conditions de vie normale, pour un adulte en bonne santé, les besoins hydriques sont estimés à environ 2,5 litres par jour.
Selon notre âge, nos besoins évoluent, et notre métabolisme lui aussi change.
Mais où se loge donc tout ce précieux liquide ?
Quotidiennement nous perdons une partie de cette eau. De 100 à 200 ml d’eau sont éliminés tous les jours dans les selles, 250 ml sont perdus avec la respiration.
Le reste de l’élimination de l’eau se fait au travers des reins. Ils adaptent ces rejets afin de lutter contre la déshydratation (perte d’eau dans l’organisme) ou, à l’inverse, l’hyperhydratation (l’excès d’eau dans l’organisme).
Il est donc nécessaire, sous nos régions tempérées, de compenser ces pertes en buvant 1 à 1.5 litre d’eau par jour. Le reste des besoins est couvert par l’eau contenue dans les aliments, le lait, les fruits les légumes, les viandes et les poissons.
Cette vigilance doit être accrue lors de fortes chaleurs, et notamment pour les enfants en bas âges ou les personnes âgées, qui ne pensent pas forcément à se désaltérer.
Le CIEAU souligne que chez l’enfant ou la personne âgée une perte d’eau correspond à une diminution de plus de 10 % du poids du corps, une perte considérée comme sévère qui peut nécessiter une hospitalisation. Des pertes en en eau comprises entre 2% et 10% du poids corporel peuvent déjà provoquer des troubles.
Alors pour sensibiliser tous les publics à cette exigence de santé, ce kit d’évaluation de votre hydratation vous permettra de mesurer le volume d’eau contenu dans vos repas pendant 24 heures.
A travers un questionnaire construit autour de vos différents repas, vous aurez une idée assez précise de la quantité d’eau que vous ingérez au quotidien. Et si elle s’avère insuffisante, rien de plus simple que de compléter avec de grands verres d’eau du robinet ! Un questionnaire à retrouver sur le site du CIEAU.
Les chaleurs estivales sont là pour nous le rappeler L’eau est primordiale à notre santé. Protégeons-la ! Protégeons-nous !
Pour aller plus loin :
Quel est notre véritable impact sur la ressource en eau ?
Pour répondre à cette question, le WWF, associé à l’Université de Twente aux Pays Bas, a publié un indicateur permettant à chacun de mesurer sa réelle consommation d’eau.
Avec cette « empreinte eau », le WWF souhaite nous faire prendre conscience de l’impact de nos modes de vie, des pressions que nos activités humaines font subir à la ressource vitale.
Toutes nos activités, quelles soient domestiques, industrielles ou agricoles, ont un effet non négligeable sur l’eau. Car outre la part d’eau que l’on voit concrètement… celle que l’on boit ou dont on se sert pour irriguer ou se laver… il y a dans chaque produit que nous consommons des dizaines, des centaines, voir des milliers de litres d’eau utilisés.
Ainsi, le petit café du matin qui n’a l’air de rien ne représente pas moins de 140 litres d’eau. Car s’il y a le plan de café, qui l’a fallu cultiver, faire pousser, il a fallu aussi récolter ce café, le transporter, le transformer, l’emballer pour ensuite le mettre en vente et qu’enfin il se retrouve dans votre cafetière ou machine à expresso, qui à elle-même nécessité pas mal d’eau pour être fabriquée…
C’est donc toutes les étapes de fabrication de chaque produit qui est détaillé dans cet indicateur surprenant.
On y découvre, dans la même veine, qu’il faut 1600 litres d’eau pour produire 1kg de pain, 1000 litres pour 1 litre de lait, 10000 litres pour 1kg de coton, 1800 litres pour 1kg de sucre de canne, 2500 litres pour 1kg de riz, 15400 litres pour 1kg de viande de bœuf.
L’empreinte eau varie d’un pays à un autre et n’est pas de même nature selon que l’on se trouve en Europe ou en Asie par exemple.
Ainsi, en Chine, cette empreinte est de 700 mètres cubes par an par habitant. Et seulement 7% de cette empreinte en eau chinoise se trouve hors de la Chine. A l’inverse, le Japon, avec une empreinte de 1150 mètres cubes par an par habitant, a 65% de cette empreinte située en dehors de ses frontières…
En France, notre empreinte est de 1875 mètres cubes par an par habitant, dont 40% se trouve hors de France. Cette part est utilisée pour la fabrication de produits importés pour être consommés en France. Nous dépendons donc presque de moitié de l’étranger pour notre approvisionnement en eau.
36% de cette empreinte correspond à la consommation de viande, gourmande en eau via le maïs et le soja utilisés pour le bétail… Et 10% est due à la consommation de lait, notamment via les fourrages nécessaires au bétail.
Cette prise en compte de toutes les étapes de production d’un produit met en évidence la structure de l’économie mondiale, souligne le WWF. On s’aperçoit ainsi que beaucoup de pays ont externalisé sensiblement leur empreinte par l’importation des marchandises gourmandes en eau. Une tendance qui met la pression sur les ressources en eau dans les régions exportatrices, des régions où il y a souvent un manque de mécanismes de gouvernance de l’eau.
Les gouvernements, mais aussi les consommateurs, les commerçants et la société civile peuvent donc jouer un rôle afin qu’une meilleure gestion de la ressources en eau se dessine.
Pour aller plus loin :
Véolia vient d’être condamnée pour coupure d’eau illégale. Il y a un mois, l’entreprise avait été assignée en justice par France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France pour avoir coupé l’eau à une famille d’Aubigny sur Nère, dans le Cher, durant 83 jours.
Le tribunal d’instance de Bourges a donc condamné Véolia à verser la somme de 9620€ à cette famille qui présentait un impayé de 593,73€.
Une satisfaction pour Emmanuel Poilane, le directeur de France Libertés, qui voit dans cette décision de justice un renforcement des actions qui sont menées.
« Au tribunal, Véolia avait reconnu son erreur, mais avait estimé la faute à 3620€. Cela montre que Véolia est de mauvaise foi et met une famille, déjà en difficultés, dans une situation de précarité renforcée. C’est insupportable ! « C’est une grande négligence », a souligné la juge. Cet exemple renforce notre action pour faire en sorte que les coupures d’eau soient interdites à partir du moment où les grandes entreprises et les régies publiques coupent l’eau dans des conditions inacceptables. »
Une autre affaire du même type est dans les mains des juges d’Amiens. La Saur, numéro 3 français, est à son tour assigné pour avoir coupé l’eau à une famille pendant 18 mois. Pour sa défense devant le Tribunal de grande instance d’Amiens, la Saur a mis en avant la liberté d’entreprendre et a fait preuve de beaucoup de cynisme en comparant la continuité de l’alimentation en électricité celle de l’alimentation en eau.
« Comparer l’électricité et l’eau peut être fait, mais on sait très bien que si l’on reste privé d’eau pendant 3 jours on meurt… C’est abusé de dire que l’électricité est plus vitale que l’eau. Et c’est une approche qui se fait au détriment des citoyens sur un droit fondamental qu’est le droit d’accès à l’eau. Si on a une société qui se construit sur les contrats passés et non pas sur les droits fondamentaux, on risque d’avoir des dérives encore plus importantes. »
On compte environ 100 000 coupures d’eau en moyenne par an, soit 100 000 familles et potentiellement 300 000 à 500 000 personnes, dont beaucoup d’enfants.
Que faire lorsque l’on est victime de coupure pour impayés ? Les réponses d’Emmanuel Poilane.
« Il faut réexpliquer à son distributeur d’eau et à son maire que les coupures sont aujourd’hui illégales. Et si cela ne marche pas, se retourner vers les associations de consommateurs. France Libertés met à disposition un appel à témoignages qui permet d’expliquer chaque cas. L’association pourra trouver une solution. Si aucune solution ne peut être trouvée, il faut faire valoir ses droits au Tribunal d’Instance par le biais d’un référé. »
France Libertés vient de gagner les deux référés qu’elle avait entrepris, contre La Lyonnaise des Eaux et Véolia. Un troisième référé est en cours, avant d’autres à suivre. Ces procédures en référés, qui fonctionnent, laissent espérer France Libertés qu’à un moment les acteurs de l’eau et les politiques fassent appliquer la loi et respecter le droit à l’eau.
Pour aller plus loin :
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