Cela fait de nombreuses années que les éco quartiers et autres cités durables fleurissent un peu partout en France et dans le monde. Les initiatives se multiplient, parfois un peu dans leur coin, sans toujours se nourrir les unes les autres.
Les différentes villes qui se sont lancées dans le développement durable ont mis en place beaucoup de solutions, mais elles restent souvent à l’intérieur des quartiers. Elles relèvent, pourtant, la plupart du temps d’initiatives qui vont dans le bon sens.
La question aujourd’hui est : comment passer d’un quartier durable exemplaire à une généralisation pour l’ensemble de la ville ?
C’est l’objet d’un ouvrage intitulé “Du quartier à la ville durable, vers un nouveau modèle urbain ?”
Edité par le Comité 21, cet ouvrage de 164 pages dresse un panorama d’une centaine d’expériences concrètes, innovantes et transférables, menées dans les collectivités françaises et étrangères.
Pour Antoine Charlot, le responsable du programme Territoires durables du Comité 21, et auteur de cet ouvrage, “la ville durable ne peut se résumer à un cortège de maisons passives ou à la construction d’un éco-quartier. Elle doit représenter un changement radical du modèle urbain, qui doit dépasser les seules mesures environnementales !”
Beaucoup d’exemples dans cet ouvrage, mais surtout pas de modélisation applicable à toutes les villes.
Chaque territoire, chaque commune, doit se construire en fonction de son contexte historique, politique, géographique, et en fonction de sa démographie. De Lille à Marseille, à un village isolé du Cantal, ou du Sénégal au Brésil, la ville durable ne sera pas la même, les enjeux seront différents, les solutions mises en uvre, très spécifiques.
Il faut donc éviter les labels, mais construire SA ville durable en fonction de SON contexte.
Passer de l’éco quartier à la ville durable, doit se faire par une évaluation de ces expérimentations pour voir comment étendre les solutions à l’échelle d’une ville.
L’ouvrage du Comité 21 redonne les enjeux d’un nouveau modèle urbain. L’urbanisation n’est pas un phénomène récent, mais elle présente aujourd’hui une ampleur inégalée : foncier explosif, paysages sacrifiés, voiture nécessaire et omniprésente, exclusion sociale des centres urbains.
Pour contrer tous ces effets négatifs, l’ouvrage tente d’apporter des réponses concrètes et des pistes de réflexion. Il faut repenser la ville dans son ensemble sans se focaliser sur une seule activité.
Les élus doivent donc s’appuyer sur une stratégie globale qui concerne à la fois l’aménagement urbain et l’ensemble des politiques de la collectivité : l’éducation, la formation, l’emploi ou la solidarité.
Tous les acteurs de la ville doivent être mobilisés pour mettre en uvre cette stratégie : élus, architectes, urbanistes, sociologues, services publics, associations, ou encore spécialistes de l’énergie
et évidemment les habitants eux-mêmes.
Et comme il faut aussi s’inspirer de l’existant pour essaimer ailleurs, l’ouvrage du Comité 21 détaillent quelques expérimentations parmi les plus innovantes.
Initiative, par exemple d’un éclairage public modulé en fonction des lieux de la ville ou de l’heure de la journée, comme cela se fait à Oslo. Multiplicité de l’offre des transports collectifs, comme à Nantes, ou encore les jardins partagés, qui se développent largement et qui sont des lieux d’échange autour de la biodiversité.
Initiatives encore autour de la participation des habitants, comme à Porto Allegre, au Brésil ou à Echirolles, en Isère ; mixité sociale comme à Barcelone ; intégration de la nature dans la ville comme à Londres ou à Nantes ; maitrise de la consommation énergétique, comme à Francfort ou Los Angeles.
Tout cela contribue à penser globalement la ville à l’échelle du développement durable.