Le 7 mai, la disparition de Steve Albini a été un véritable choc pour le monde du rock indépendant. Cet artiste nous a profondément marqué, et nous avons décidé de lui rendre hommage en lui consacrant quatre émissions spéciales. Celle d'aujourd'hui sera dédiée à ses groupes Big Black, Rapeman et Shellac. Les émissions suivantes aborderont les albums qu'il a enregistrés par décennies. Steve Albini, né le 22 juillet 1962 à Pasadena, Californie, est l’un des producteurs et ingénieurs du son les plus influents de la musique rock indépendante. Connu pour son approche minimaliste, sa rigueur artistique et son refus catégorique des compromis, Albini a façonné le son du rock indépendant, du noise rock et du hardcore des années 80 et 90. Son héritage est celui d’un visionnaire intransigeant, qui a toujours privilégié l'authenticité et l’expérimentation, tout en refusant de se soumettre aux pressions de l’industrie musicale.
Adolescent à Missoula, dans le Montana, après plusieurs déménagements liés à la carrière d'ingénieur aérospatial de son père, Steve Albini découvre le punk-rock grâce aux Ramones, The Stooges et Suicide. Ce genre, brut et déstabilisateur, devient pour lui une échappatoire à une adolescence difficile marquée par l’isolement, l’impopularité et une fracture sociale. Albini voit dans le punk un refuge pour les marginaux, une communauté où les règles et les attentes traditionnelles ne s’appliquent plus. Inspiré par cette scène rebelle, il forme son premier groupe, Just Ducky, avant de quitter Missoula pour Chicago, où il s’inscrit à la Northwestern University pour étudier le journalisme.
Parallèlement à ses études, Albini commence à écrire pour le fanzine *Forced Exposure*, un journal influent dans le milieu underground de Chicago. Cependant, Albini refuse de s’enfermer dans une carrière journalistique. Fasciné par la production musicale, il se tourne vers cette voie en apportant une approche minimaliste et radicale. Pour lui, la production doit avant tout respecter l’intégrité de l’artiste, sans interférence inutile. Il devient alors l’un des producteurs les plus recherchés de la scène underground, en particulier pour ses méthodes d’enregistrement "live" en studio, avec un son cru, direct et sans retouche excessive. Il refuse le titre de "producteur", préférant celui d’"ingénieur du son", car il considère que son rôle n’est pas de façonner la musique, mais de capturer l’essence brute des artistes.
Malgré sa réputation de provocateur, Albini est décrit par ses proches comme un homme généreux, loyal et passionné. Il est connu pour soutenir activement les groupes émergents, les mettant en avant lors d’interviews ou en portant leurs t-shirts lors de concerts ou de compétitions de poker (une de ses autres grandes passions). Il est également engagé dans de multiples aspects de la scène musicale : il organise des concerts, dessine des pochettes de disques et dirige son propre label, *Ruthless Records*.
Steve Albini laisse derrière lui un héritage immense. Il a marqué l’histoire de la musique indépendante par son refus du compromis et sa volonté inébranlable de rester fidèle à ses convictions. Pour lui, peu importe qu’un artiste soit célèbre ou inconnu, tous méritaient le même respect et la même attention. Son influence continue de résonner à travers les générations, non seulement pour son travail de producteur et musicien, mais aussi pour ses prises de position éthiques et son engagement en faveur de la scène underground. Albini restera à jamais une figure incontournable du rock indépendant, un punk authentique et une icône de la contre-culture, ayant défié les normes jusqu'à la fin
Big Black/Kerosene
Big Black/Rip
Big Black/Bad Penny
Big Black/The Model
Rapeman/Kim Gordon's Panties
Rapeman/Superpussy
Rapeman/Steak and Black Onions
Rapeman/Inki's Butt Crack
Shellac/My Black Ass
Shellac/Canada (Peel Sessions)
Shellac/Wednesday
Shellac/Prayer to God
