Terreur et Fascination

Eugène Weidmann le tueur aux yeux de velours et aux mains diaboliques.


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Eugène Weidmann le tueur aux yeux de velours et aux mains diabolique.

Eugène Weidmann a un charme fou, des yeux de velours et une étrange maladie : pour de maigres sommes, il tue et dépouille ceux qui ont le malheur de croiser son chemin. Meurtrier sans émotions, Alors que l'Europe s'apprête à s'embraser, le destin de cet assassin singulier va cristalliser les tensions et donner lieu à d'innombrables fantasmes...

Issu d’un milieu petit-bourgeois, né le 5 février 1908 à Francfort-sur-le-Main, alors en province de Hesse-Nassau, dans l'Empire allemand, il a été élevé par ses grands-parents maternels à Cologne en Rhénanie après que son père eut été appelé dans l'armée impériale durant la Première Guerre mondiale. Adolescent, il fait un séjour en maison de correction, à Burg Dehrn (Hesse) après avoir volé une montre dans les vestiaires de la piscine. Jeune adulte, il quitte l'Allemagne pour le Canada, où il commet d'autres méfaits, ce qui lui vaut de passer quelque temps en prison avant d'être renvoyé dans son pays natal, en 1931. Prétextant créer une société de taxi, il se fait offrir par ses parents une voiture ….il avait en réalité  l'intention de faire fortune dans le kidnapping. Il prévoit d'enlever un riche héritier mais la tentative échoue par manque d'organisation : il est très vite arrêté et jugé. Il écope d'une peine de prison ferme de 5 ans et 8 mois, et termine sa peine dans le camp de travail de Börgermoor. Dans la prison de Preungesheim à Francfort, il rencontre deux Français, incarcérés pour trafic de devises : Roger Million et Jean Blanc. Ceux-ci sympathisent avec Weidmann qui est le seul à parler leur langue maternelle. Weidmann est libéré le premier après un passage de trois jours dans les services de la Gestapo de Wiesbaden. Après six mois passés chez ses parents à Francfort, il part rejoindre ses futurs complices à Paris où il arrive le 15 mai 1937. Ayant un casier judiciaire, Weidmann n'avait pourtant, théoriquement, pas le droit de quitter l'Allemagne. Néanmoins, il franchit sans encombre la frontière… à l’aide de ses yeux de velours peut être.

Mars 1939, tribunal de Versailles. Le procès du « tueur au regard de velours » s’ouvre dans le plus grand fracas médiatique, et se soldera par la dernière application publique de la peine capitale, troublée par une brûlante agitation autour de la dépouille du criminel. Colette, à l’instar de ces femmes qui trempèrent, selon la légende, leur mouchoir dans le sang encore frais dégouttant aux pieds de l’échafaud, témoigne dans les colonnes de Paris-Soir de sa profonde fascination pour le trouble personnage. Elle dresse le portrait d’un être insaisissable que son élégance, son flegme et sa beauté semblaient situer à des lieues de cet univers de violence crapuleuse qu’il avait pourtant fait surgir autour de lui. Tout au long de l’affaire, les profonds yeux bruns du criminel, sa crinière noire, sa bouche, accessoires disparates d’un charme presque unanimement reconnu, exercent ainsi sur les commentateurs le troublant attrait du pur paradoxe, de l’inacceptable hérésie créationnelle, qui voulut que le mal s’incarnât dans la plus insoupçonnable des enveloppes : le corps harmonieux du parfait honnête homme. Il ne restait à flétrir que ses mains, parties nobles par excellence que ses meurtres sordides avaient avilies, profanées, et que la presse s’empresserait de singulariser pour en faire les témoins muets de sa monstruosité.



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