Dans l’univers feutré des plans d’accompagnement à l’innovation, rares sont ceux qui osent parler de stratégies roublardes. Daniel Gergès, lui, en fait une hypothèse sérieuse — et presque souhaitable.

Au fil d’une conversation tendue mais limpide sur les enjeux de souveraineté numérique, il dit ce que peu veulent formuler : la France ne gagnera pas la bataille de la tech en essayant de refaire Google ou OpenAI, mais en imposant des règles du jeu suffisamment rusées pour rebattre les cartes. Pas en copiant, mais en encadrant différemment. En créant des couches intermédiaires, des standards inédits, des kill switches. Bref, en reprenant la main par le cadre, pas par le produit.

Et puis, presque à voix basse, il lâche ce qui pourrait être une ligne de front pour les dix années à venir :

“Nous, en tant qu’êtres humains, on a du mal à intégrer l’exponentielle. La vitesse à laquelle les choses évoluent maintenant, ça commence à être décorrélé de l’idée de progrès.”

C’est cette phrase qui sonne comme un avertissement, mais aussi comme un point de bascule : et si le vrai luxe, aujourd’hui, c’était de ralentir à temps ? Pas pour refuser le changement. Mais pour ne pas perdre — à force d’aller vite — le sens même de ce que l’on transforme.

Dans ce monde qui n’a plus le temps de penser ce qu’il produit, Nouveaux Récits rappelle que la souveraineté, c’est peut-être d’abord un tempo.

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🎙️ Cet épisode a été enregistré au Precy Live Studio x La Passerelle Corworking.

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