En m'observant, et surtout grâce à l'accompagnement d'une personne autiste, j'ai réalisé le problème majeur de l'hypersensibilité :
mon cerveau capte trop d'informations et traite aussi les informations non-importantes.
C'est comme s'il lui manquait la capacité de filtrer les informations.
Ainsi, si je consulte des news de football de manière habituelle, je vais me surprendre à penser à du football pendant plusieurs jours après la dernière exposition aux news.
Ça va prendre de l'espace mental, alors que ça n'est pas du tout important.
Idem au restaurant : je vais capter les conversations des autres tables et avoir de la difficulté à me concentrer sur ce que me raconte mon amie.
Hubert, la personne autiste que j'accompagne depuis trois ans montre des difficultés similaires, et bien plus extrêmes.
Pour être sûr de capter son attention, il faut prononcer son nom en début de phrase.
Il faut que les questions soient courtes et concises (ce qui devrait être une règle universelle pour tout le monde).
Il lui arrive de prononcer des phrases qu'il a entendues il y a plusieurs décénnies.
Et il arrive qu'il dise le contraire de ce qu'il voudrait dire, et que des réponses inappropriées voire insensées sortent de sa bouche.
Ça n'est pas qu'il est stupide : son activité cérébrale est trop intense.
La ligne du temps de sa mémoire n'est pas aussi linéaire que la notre :
des pensées et souvenirs qu'il a eu dans ses 67 ans de vie se mélangent sans cesse dans son espace mental.
Cette compréhension de l'autisme m'a aussi été facilitée par la lecture du livre Sais-tu pourquoi je saute ?.
La solution ?
Tant pour Hubert que pour moi et tous les hypersensibles : limiter les entrées d'informations (et la stimulation excessive).
Pour ma part, j'ai déjà dû renoncé (sans effort) aux réseaux sociaux.
Sur YouTube, je ne suis qu'une personne et ses deux chaînes (Beyond The Alchemy et Spiritual Renaissance).
Je regarde rarement des séries, et je les choisis méticuleusement (j'évite les séries avec trop de saisons, à l'exception de The Office).
Je préfère regarder des films de temps en temps, et des films lents et profonds, spirituels.
J'écoute de la musique de plus en plus douce.
J'ai pratiquement arrêté de lire : j'ai beaucoup lu et je ne crois pas nécessiter de lire davantage, et plutôt chercher à me conneceter à ma sagesse intérieure, à mon corps.
Je passe la majeure partie de mon temps en solitude, et j'adore être en bonne compagnie.
J'évite surtout les personnes trop intenses, qui parlent trop.
Je ne prends aucune substance stimulante.
Je me prive ?
Non, ce sont des choix évidents et naturels pour moi.
Et je prie pour être bientôt libéré de l'habitude de suivre le football. 😁
Il faut conscientiser qu'on est presque tous addict à Internet.
C'est peut-être la pire addiction, parce qu'elle est complétement banalisée et donc pas prise au sérieux.
Tout le monde se dit : "bah, c'est de nos temps, on ne peut pas vivre sans Internet."
Ce sont des conneries.
Et l'idée n'est pas de s'en passer totalement.
Pour évoluer et devenir la meilleure version de nous-même, il sera indispensable d'apprendre à utiliser Internet intentionellement.
Vas-y pour faire ce que tu as à faire d'essentiel et important, puis déconnecte-toi.
Quitte à choisir de ne plus avoir Internet à la maison, et aller dans un lieu public ou au bureau pour accéder à Internet.
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