« Qu’est-ce que ça peut vous foutre que je sois dans les cafés ? Occupez-vous de ce que j’ai écrit », déclare, agacé, Georges Haldas, à ceux qui lui reprochent d’être un écrivain voyeur.

C’est pourtant là, dans ces lieux publics traversés de murmures et d’allées et venues, qu’il se sent le plus vivant - le plus présent au monde, dit-il, "présent à moi-même et au monde."

Il cite Bernanos, ce frère en quête de lumière, et son Journal d’un curé de campagne, ancré dans les bistrots de village, ces foyers de vie où s’entend battre le cœur humain.

Oui, Haldas aime écrire dans les cafés. Il y capte la rumeur du monde, il y écoute les silences. C’est là qu’il mesure, à chaque regard croisé, à chaque mot échappé, la souffrance et la joie humaine.

David Glaser

Photo : Café de Plainpalais en avril 1982, par Claude-André Fradel. Le lieu, aujourd’hui occupé par la Banque Raiffeisen, se tenait alors sur le Rond-point de Plainpalais.

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