3e épisode

Genève aux parfums de roses, les journées traversées par la rumeur de la ville, la bouteille de Beaujolais pas loin du gosier, cette musique invisible, faite de carillons et de souvenirs. Les roulottes des Romanichels multicolores qui croisent le cimetière des automobiles, les vestiges d’un temps figé, le célèbre "silence de Genève" dont Georges Haldas parlait. Le Rhône grondait sur les vannes, les cloches de la Fusterie répondaient à Saint-Pierre ou à la tour du Mollard, il y a là une passion inégalée, une tendresse pour Genève, dans ses beautés bruyantes et discrètes. On reproche parfois à Haldas d’aimer trop fort ce qui semble déjà passé et d'être un peu trop voyeur. Il s'en défend bien sûr. Il ajoute dans la conversation avec le journaliste Simon Roth qu'il aimait le côté fauve de cette ville, fauve comme un animal, en septembre, avec les premières couleurs automnales , la lumière plus douce. Et l’arrivée du cirque Knie avec sa ménagerie aux odeurs puissantes, les lions, les chameaux, et tout ce qui faisait battre le cœur des enfants. "C’est ça, une ville" dit-il.

Document RTS, interview par Simon Roth

Photo issue de la collection Genève au fil du temps –

Vue plongeante sur la parade des animaux du cirque Knie à l’avenue du Mail, 1974.

Auteur-e inconnu-e / Crédit : BGE vg n24x36 00067 36 2

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