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Or


Georges Haldas évoque Jean-Jacques Rousseau avec une passion manifeste. À ses yeux, Rousseau possède une capacité unique à saisir la réalité sociale de son temps. Il admire en lui l’auteur des Rêveries du promeneur solitaire et de Julie ou la Nouvelle Héloïse, capable d’une analyse d’une grande finesse. Pour Haldas, Rousseau puise l’essence même de sa pensée dans l’enfance, ouvrant ainsi la voie à des figures majeures comme Marx et Freud.
Haldas ne cache pas son trouble face au paradoxe de Rousseau : celui-ci, tout en célébrant la nature et l’innocence de l’enfance, a pourtant abandonné ses propres enfants. Un geste qui lui vaudra des remords profonds, exprimés notamment dans ses lettres à Madame d’Épinay. Un remords que Haldas juge intense, presque déchirant. Il perçoit aussi dans Le Devin du village l’expression d’une sensibilité poétique, discrète mais bien réelle, chez Rousseau.
En ce qui concerne Calvin, Haldas lui voue un certain respect, mais sans admiration. Il rappelle cette phrase glaçante de Calvin au sujet du théologien Michel Servet : « Si d’aventure Michel Servet vient à Genève, il n’en sortira pas vivant. » Pour Haldas, cette sentence résume une vision religieuse impitoyable. Mettre à mort au nom de la foi témoigne, selon lui, d’un fonctionnement terrible. Il voit en Calvin un esprit politique d’une redoutable acuité, mais aussi d’une grande dureté, voire d’une cruauté certaine.
Illustration (BGE) Genève, monument érigé à Jean-Jacques Rousseau
L’horloger genevois Jacques Argand entreprend peu avant la mort de Rousseau la conception d'un monument dédié à l'auteur de l'Emile qui est modelé par le sculpteur Jean-François Hess en 1779 quelque mois après la mort du philosophe. Il le destine à la Bibliothèque de Genève, mais la sculpture est finalement acquise par Samuel de Constant qui l'installe dans une salle de verdure de sa propriété de Saint-Jean (actuelles rues du Belvédère, du Château et de Beau-Site), avant de l'emporter à Lausanne où elle est encore attestée en 1798. En 1783, l'oeuvre est publiée dans le Mercure de France. Les exemplaires de la gravure comprenant une légende nous apprennent que l'estampe était dédiée à l'écuyer anglais Robert Pigott, grand admirateur de Voltaire et de Rousseau, qui possédait probablement une copie en terre cuite du groupe d'Argand.
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By David GlaserGeorges Haldas évoque Jean-Jacques Rousseau avec une passion manifeste. À ses yeux, Rousseau possède une capacité unique à saisir la réalité sociale de son temps. Il admire en lui l’auteur des Rêveries du promeneur solitaire et de Julie ou la Nouvelle Héloïse, capable d’une analyse d’une grande finesse. Pour Haldas, Rousseau puise l’essence même de sa pensée dans l’enfance, ouvrant ainsi la voie à des figures majeures comme Marx et Freud.
Haldas ne cache pas son trouble face au paradoxe de Rousseau : celui-ci, tout en célébrant la nature et l’innocence de l’enfance, a pourtant abandonné ses propres enfants. Un geste qui lui vaudra des remords profonds, exprimés notamment dans ses lettres à Madame d’Épinay. Un remords que Haldas juge intense, presque déchirant. Il perçoit aussi dans Le Devin du village l’expression d’une sensibilité poétique, discrète mais bien réelle, chez Rousseau.
En ce qui concerne Calvin, Haldas lui voue un certain respect, mais sans admiration. Il rappelle cette phrase glaçante de Calvin au sujet du théologien Michel Servet : « Si d’aventure Michel Servet vient à Genève, il n’en sortira pas vivant. » Pour Haldas, cette sentence résume une vision religieuse impitoyable. Mettre à mort au nom de la foi témoigne, selon lui, d’un fonctionnement terrible. Il voit en Calvin un esprit politique d’une redoutable acuité, mais aussi d’une grande dureté, voire d’une cruauté certaine.
Illustration (BGE) Genève, monument érigé à Jean-Jacques Rousseau
L’horloger genevois Jacques Argand entreprend peu avant la mort de Rousseau la conception d'un monument dédié à l'auteur de l'Emile qui est modelé par le sculpteur Jean-François Hess en 1779 quelque mois après la mort du philosophe. Il le destine à la Bibliothèque de Genève, mais la sculpture est finalement acquise par Samuel de Constant qui l'installe dans une salle de verdure de sa propriété de Saint-Jean (actuelles rues du Belvédère, du Château et de Beau-Site), avant de l'emporter à Lausanne où elle est encore attestée en 1798. En 1783, l'oeuvre est publiée dans le Mercure de France. Les exemplaires de la gravure comprenant une légende nous apprennent que l'estampe était dédiée à l'écuyer anglais Robert Pigott, grand admirateur de Voltaire et de Rousseau, qui possédait probablement une copie en terre cuite du groupe d'Argand.
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