S'il est vrai, comme l'affirme Aristote, que l'homme est dans « l'impossibilité d'être à la peine continuellement », il ne saurait exister de société humaine où le jeu n'ait sa place. Dans cette histoire universelle des jeux, le Moyen Âge et l'Ancien Régime constituent, en Europe du moins, une période clé qui voit l'essor de jeux nouveaux promis à un bel avenir : jeux de cartes qu'on a pu dire, au XVIIe siècle aussi innombrables que les étoiles du ciel ou le sable de la mer, jeu de l'oie, loteries, jeux nouveaux régis par des règles que précisent des traités constamment réédités. Ils consacrent un extraordinaire engouement qui affecte toutes les classes de la société. Jeux de hasard et jeux d'argent acquièrent progressivement une place économique importante et cristallisent peu à peu toutes les contradictions de la société d'Ancien Régime, entre fascination et répulsion, contrôle et répression…