By Laurence Bali
JUSQU’A NOUVEL ORDRE explore notre rapport au monde, en éclairant la compréhension des ordres établis qui structurent nos espaces collectifs : société, institutions, monde du travail, famille…
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L’ordre est nécessaire lorsqu’il s’agit d’organiser un collectif. Le problème est qu’il se mue souvent en ordre établi, c’est-à-dire en un principe ne peut plus dès lors se questionner.
Mais d’où vient cette difficulté à interroger l’existant, notamment la distribution des places, des rôles et des pouvoirs, fût-elle devenue contre-productive, voire parfois injuste ?
Comment une norme culturelle finit-elle par nous apparaître comme naturelle, immuable et donc indépassable ?
Jacques Fradin, docteur en médecine et psychothérapeute, mène et dirige depuis de nombreuses années des recherches en neurosciences cognitives et comportementales. Il nous révèle en quoi l'évolution de notre cerveau fige certains de nos comportements et nous explique comment développer un mode plus adaptatif lorsque cela s'avère nécessaire.
Cet épisode est la rediffusion d'une interview que j'ai donnée pour le podcast Innovation, Agilité & Excellence.
J'échange avec Jean-François Nantel sur les effets de l'ordre établi en entreprise.
L’occasion de vous livrer mes réflexions personnelles sur le sujet : Qu’est-ce qui a déclenché mon désir de travailler sur l’ordre établi ? En quoi peut-il constituer un obstacle pour une entreprise ? Comment freine-t-il l’innovation et le progrès ?...
Un épisode nourri d'exemples concrets pour mieux débusquer nos angles morts !
Podcast Innovation, Agilité & Excellence : https://www.intelliaconsulting.com/podcast-innovation-agilite-excellence/
https://www.podcastics.com/podcast/episode/la-perma-entreprise-reinventer-nos-modeles-300432/
https://www.podcastics.com/podcast/episode/les-desobeissances-utiles-267883/
https://www.podcastics.com/podcast/episode/une-experience-de-depassement-de-lordre-hierarchique-234413/
Nous avons beaucoup de mal à interroger le modèle traditionnel de l’entreprise, tant nos représentations restent figées sur des canons auxquels nous avons appris à nous conformer et qui ont fini par devenir pour nous des évidences : le capitalisme comme un absolu, la nécessaire concentration des pouvoirs, des écarts de salaire astronomiques… et bien d’autres encore !
L’on peut se demander si tous ces ordres établis sont réellement bénéfiques à la performance des entreprises mais surtout, ils questionnent le modèle de société auquel nous aspirons.
Sylvain Breuzard, fondateur et dirigeant de l’entreprise Norsys, n’a pas hésité à rompre avec les dogmes appris pour concevoir et déployer un modèle différent, la perma-entreprise, qui concilie des finalités économiques, sociales et environnementales.
« Il me semble que tout le monde a compris que la société que nos prédécesseurs ont construite et que nous ne remettons pas vraiment en question est d’une extrême fragilité, il est donc urgent de perma-entreprendre », écrit-il dans son livre La perma-entreprise, un modèle viable pour un futur viable.
Cet épisode permet de comprendre ce qu'est la perma-entreprise, les ordres établis qu'elle questionne et donc, sur quelle vision du monde elle repose.
La permaentreprise, un modèle viable pour un futur viable, inspiré de la permaculture : Sylvain Breuzard, aux éditions Eyrolles
https://www.podcastics.com/podcast/episode/rapport-a-lordre-etabli-la-generation-z-change-la-donne-276454/
https://www.podcastics.com/podcast/episode/le-courage-de-renoncer-239806/
https://www.podcastics.com/podcast/episode/une-experience-de-depassement-de-lordre-hierarchique-234413/
Alors que certains voient dans l'euthanasie une extension naturelle du droit à l'autonomie individuelle, d'autres y voient une menace pour les valeurs et les normes fondamentales qui sous-tendent notre société, une menace donc à l’ordre établi.
Comment évolue notre rapport à cet ordre établi et quelle place voulons-nous avoir dans la décision d’autoriser ou non l’euthanasie ainsi que dans le choix de notre propre mort ?
Et que révèle la situation actuelle de la maturité de notre société ?
Pour en parler, j’accueille aujourd’hui Jean-Luc Romero-Michel, Président d’honneur de l’ADMD, l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité, qui milite pour que chaque Français puisse choisir les conditions de sa propre fin de vie.
Jean-Luc Romero-Michel est également l’auteur de plusieurs livres sur le sujet, dont le dernier Le serment de Berne, de la mort solitaire à la mort solidaire.
Le serment de Berne, de la mort solitaire à la mort solidaire, écrit par Jean-Luc Romero Michel et préfacé par Line Renaud, aux éditions l’Archipel
On le sait, l’information est au cœur des enjeux de pouvoir et peut même s’avérer une puissante arme politique qui agit sur nos représentations et façonne notre rapport au monde.
Le WEB a démocratisé l’accès à l’information mais a-t-il pour autant eu un impact sur la distribution des places, des rôles et des pouvoirs au sein de la société ?
Et qu’en sera-t-il avec le développement galopant de l’intelligence artificielle ?
Frédéric Bardeau est président et cofondateur de Simplon, école de formation gratuite au numérique qui a déjà formé plus de 30 000 personnes.
Diplômé en sciences politiques et en intelligence économique, Frédéric travaille depuis 25 ans à faire converger numérique et impact. Il été élu personnalité IT de l'année 2022 par les lecteurs du Monde Informatique et a obtenu en 2023 le Prix de l’Audace des HEC Alumni.
Il est également auteur avec Nicolas Danet de Anonymous, peuvent-ils changer le monde ?
Nous revenons avec lui sur l’histoire du numérique pour tenter de comprendre son impact sur l’ordre établi – impact direct et parfois indirect à travers des actions plus clandestines.
Le caractère systémique de ce que l’on nomme pudiquement les abus sexuels dans l’Eglise nous pousse à réfléchir à ce qui les a rendus possibles et ce qui a permis leur impunité pendant si longtemps.
Qu’est-ce qui, dans la distribution des places, des rôles et des pouvoirs au sein de l’Eglise, s’est figé au point de ne plus pouvoir être questionné et laisser ainsi le champ libre aux pires dérives ?
Véronique Margron est provinciale des dominicaines de la Présentation et présidente de la CORREF (Conférence des religieux et religieuses de France).
Nous allons donc nous intéresser au fonctionnement de l’Eglise afin de tenter de comprendre quels sont les ordres établis qui régissent cette Institution millénaire et pourquoi et comment les questionner, face à la crise qu’elle traverse.
Un moment de vérité, abus sexuels dans l’Eglise, une théologienne s’engage, aux éditions Albin Michel : Véronique Margron
Même lorsqu’on a conscience que l’ordre établi nous limite en nous assignant à une place et à un rôle que nous n’avons pas choisis, combien, néanmoins, la crainte de trahir le groupe freine-t-elle notre désir d’émancipation !
La trahison, comme la désobéissance, véhicule en effet une telle charge négative qu’elle en devient un impensé.
C’est pourquoi l’ouvrage Les trahisons nécessaires de Nicole Prieur, philosophe et psychanalyste, spécialisée dans les relations familiales, m’a particulièrement intéressée.
Elle y développe en effet le concept de trahison éthique pour nous aider à trouver le juste équilibre entre ce que nous devons aux autres et ce que nous nous devons à nous-mêmes.
« Les trahisons interrogent la manière dont une personne, à chaque étape de son existence se place entre dépendance et autonomie, entre déterminismes et liberté, entre dettes et loyautés », nous dit-elle.
C’est ce que je vous propose d'explorer.
Les trahisons nécessaires, s’autoriser à être soi aux éditions Robert Laffont : Nicole Prieur
https://www.podcastics.com/podcast/episode/tu-choisiras-la-vie-entre-loyaute-a-lordre-familial-et-liberte-detre-soi-231713/
https://www.podcastics.com/podcast/episode/pourquoi-et-comment-les-normes-sociales-evoluent-elles-en-compagnie-de-boris-cyrulnik-236748/
https://www.podcastics.com/podcast/episode/spinoza-on-ne-nait-pas-libre-on-le-devient-avec-frederic-lenoir-264933/
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Si vous êtes dans le monde du travail, vous avez probablement entendu parler de la génération Z, tant celle-ci questionne des normes qui semblaient pourtant jusqu’à présent évidentes : par exemple, le devoir d'obéissance à son employeur pouvant impliquer la participation à des actions contraires à ses valeurs, ou l'obligation implicite, pour les cadres, de faire passer le travail avant sa vie privée.
Oui, clairement, cette génération bouscule l’ordre établi, ce qui lui vaut d’être souvent considérée comme réfractaire à l'autorité, paresseuse ou désengagée.
Mais est-elle vraiment telle qu’on la désigne ou ces qualificatifs ne sont-ils qu’un moyen pour les générations précédentes de se protéger face à des changements qui effraient ?
Elodie Gentina - docteur en sciences de gestion et auteur du livre Manager la génération Z - nous aide à comprendre ce qui pousse la génération Z à remettre en question le rapport au travail de ses ainés.
Et si ces questionnements étaient finalement une opportunité d'évoluer vers un monde plus juste et plus soucieux des enjeux qui le traversent ?
Manager la génération Z : mieux appréhender les nouveaux comportements, aux éditions DUNOD : Elodie Gentina
Qui d’entre nous n’a aucun souvenir de l’émotion dominante qu’il ou elle ressentait à l’école : fierté ou sentiment d’échec face aux attendus de l’enseignement ?
Nous interrogeons peu finalement cet ordre qui nous semble si naturel : qu’il y ait des enfants qui réussissent et d’autres qui échouent, convaincus que ce système est juste puisque nous n’avons pas tous les mêmes capacités cognitives.
Mais qu’est-ce qui définit au fond l’intelligence et pourquoi acceptons-nous comme une évidence une norme qui dessert et exclut de nombreux élèves ?
« Il semblerait que l’intelligence ne soit pas un ensemble de capacités objectives mais bien un ensemble de critères pour réussir dans une société normalisée », nous dit Juliette Speranza, dans son livre : L’échec scolaire n’existe pas.
Ancienne professeure des écoles, Juliette Speranza conduit désormais des travaux de recherche sur la neurodiversité et les normes scolaires.
Nous allons donc aujourd’hui tenter de comprendre les ordres établis qui fondent notre école, et ainsi interroger le modèle de société qu’elle induit.
Et si l’école, en se réformant, devenait un vecteur de transformation sociétale ?
Nous sommes depuis l’enfance formés et habitués à obéir : à nos parents, aux enseignants, aux adultes puis plus tard à notre hiérarchie.
Le lien de subordination et son corollaire, l’obéissance, demeurent des principes de fonctionnement érigés en norme dans le monde du travail, tant est si bien qu’ils nous semblent naturels et indiscutables.
Mais l’obéissance sert-elle vraiment les intérêts de l’entreprise et la désobéissance est-elle toujours un danger pour celle-ci ?
« La question de l’obéissance (versus désobéissance) est insuffisamment pensée à la fois par les entreprises et par l’enseignement de la gestion » nous dit mon invité Raffi Duymedjian, Enseignant chercheur à la chaire UNESCO pour une culture de paix économique à Grenoble Ecole de Management et auteur d’un article à paraître "Les bienfaits de la désobéissance managériale".
Cet épisode permet d'explorer les raisons de cet angle mort car même si la réflexion reste ici circonscrite à l’univers du travail, l’obéissance n’en demeure pas moins une question centrale dans la compréhension des mécanismes de l'ordre établi.
"Les bienfaits de la désobéissance managériale" : article écrit par Raffi Duymedjian → à paraître en février dans la revue de la Chaire Unesco Envie de Changer, aux éditions Presses Universitaires de Grenoble
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