Quatorze ans après son indépendance, le Soudan du Sud reste miné par les rivalités politiques et les violences qui fragilisent l’accord de paix de 2018. Selon l’ONU, plus de 1 800 civils ont été tués entre janvier et septembre et 300 000 Sud-Soudanais ont fui leur pays en 2025. Face à cette catastrophe humanitaire largement ignorée par la communauté internationale, l’Église catholique multiplie les appels et reste mobilisée sur le terrain. Notre invité, Marc Lavergne, directeur de recherche émérite au CNRS et président de l’association « Vigilance Soudan », nous éclaire sur les enjeux politiques et les actions concrètes menées par l’Église auprès des populations.

A quelques jours de l’arrivée au Liban du pape Léon XIV, Églises du monde revient sur les enjeux spirituels et politiques de cette visite très attendue dans un pays marqué par la crise, l’instabilité et les tensions régionales. Notre invité, Antoine Fleyfel, directeur de l’Institut chrétiens d’Orient, décrypte la situation des communautés chrétiennes, le rôle essentiel de l’Eglise catholique face aux défaillances de l’Etat et son plaidoyer en faveur de la paix malgré les crises multiples.

À l’occasion de la Nuit des Témoins, organisée par l’Aide à l’Église en Détresse pour alerter sur la situation des chrétiens persécutés dans le monde, éclairage sur les chrétiens du Nigéria. Ils font face à une escalade de violences orchestrées par des groupes djihadistes et des gangs criminels. Enlèvements et assassinats de prêtres, massacres de villages : la situation s’aggrave chaque année.

Notre invité, le Père Isa Emmanuel Saliu, professeur d’islamologie au Grand Séminaire de Kaduna, au coeur d’une zone particulièrement touchée, témoigne de cette réalité complexe et des défis pastoraux qu’elle pose. Il nous explique comment l’Église nigériane cultive malgré tout l’espérance et le dialogue interreligieux, en dépit des menaces.

Au Japon, les catholiques représentent une infime minorité dans une société profondément marquée par le bouddhisme, le shintoïsme et la sécularisation. Pourtant, leur présence discrète continue d’irriguer la société par ses prises de parole en faveur de la paix et de la réconciliation. Notre invité, Mgr Joseph-Mitsuaki Takami, archevêque émérite de Nagasaki, revient sur l’histoire douloureuse de cette ville symbole, frappée il y a quatre-vingts ans par la bombe atomique. Il évoque aussi l’identité de cette Église marquée par une spiritualité intérieure mais qui s’ouvre au dialogue, notamment à travers la présence des nombreux migrants chrétiens dans le pays.

Alors que la ville amazonienne de Belém s’apprête à accueillir la COP30, l’Église catholique du Brésil se mobilise pour défendre la "Maison commune" et promouvoir une écologie intégrale, dans la lignée de Laudato Si’ et de Querida Amazonia.

Si le Brésil reste le premier pays catholique au monde, il connaît néanmoins une forte progression des Églises évangéliques et une crise des vocations qui fragilise la présence de prêtres dans les régions reculées, notamment en Amazonie. Notre invité, le Père Wellington Santos Pirès, curé à Créteil et professeur de théologie, aborde ces défis et les réponses d’une Eglise qui cherche encore à rassembler dans une société profondément polarisée.

Au coeur de l’Inde du Sud, le Kerala offre un modèle unique de coexistence interreligieuse où chrétiens, hindous et musulmans partagent leur quotidien en harmonie. Le christianisme, présent depuis l’apôtre Saint Thomas, a profondément marqué la société, notamment à travers la santé et l’éducation. Cet État, qui compte 18% de chrétiens, se distingue par son taux d’alphabétisation record.

Notre invité, le Père Vincent Kundukulam, professeur au séminaire pontifical Saint-Joseph à Mangalapuzha, nous fait découvrir l’Église syro-malabare, profondément inculturée et mobilisée pour transmettre la foi aux jeunes générations.

Dans un pays où l’Islam est religion d’État, l’Église catholique au Maroc fait de la rencontre et du dialogue sa mission première. Minoritaire dans le pays, cette petite communauté plurielle est portée en grande partie par des fidèles venus d’Afrique subsaharienne.

Une « Eglise de passagers » qui témoigne toutefois d’un dynamisme remarquable à travers ses engagements éducatifs, sociaux et humanitaires. Des écoles catholiques accueillant 10 000 élèves marocains aux actions des congrégations religieuses dans les zones rurales, nous explorons avec notre invité, le Père Christophe Roucou, directeur adjoint de l’Institut oecuménique de théologie Al Mowafaqa et expert du dialogue islamo-chrétien, comment cette présence chrétienne contribue à tisser des liens durables avec la société marocaine.

Comment vivre sa foi dans un pays où la religion est étroitement encadrée ?

Les dynamiques évoluent ces dernières années entre l’Église dite « officielle » et l’Église « souterraine ». Les récentes nominations d’évêques dans le pays marquent une nouvelle étape dans les relations entre Pékin et le Vatican et l’accord historique signé en 2018. Michel Chambon, anthropologue et expert du christianisme en monde chinois, nous plonge dans la réalité complexe des quelque dix millions de catholiques chinois. À travers son étude de terrain dans le diocèse de Nanping, il révèle une Église discrète mais vivante qui s’adapte et évolue.

Au Sénégal, chrétiens, musulmans et adeptes des religions traditionnelles partagent un même quotidien, unis par une tradition d’accueil et de convivialité que l’on appelle la Teranga.

L’Église oeuvre pour tisser des liens durables, notamment à travers le grand pèlerinage de Popenguine qui rassemble toutes les communautés.

Plus au sud du pays, la Casamance porte encore les blessures d’un conflit, sur fond de rébellion indépendantiste, vieux de plusieurs décennies. L’Église y oeuvre sans relâche pour le retour d’une paix durable.

Notre invité, Mgr Jean-Baptiste Manga, évêque de Ziguinchor depuis juin 2024, revient sur les défis pastoraux, le dialogue interreligieux et l’engagement d’une Église au service de la justice et de la paix, qui cherche à devenir pleinement autonome financièrement.

Considérée par Pie IX comme « la fille aînée de l’Église en Extrême-Orient », l’Église vietnamienne garde la mémoire de ses martyrs du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, malgré le contrôle d’un État sécuritaire, elle est l’une des plus vivantes d’Asie. Le père Pierre Tis, prêtre d’origine bahnar, une minorité ethnique des Haut Plateaux du centre du pays, témoigne de la vitalité des communautés locales et du rôle essentiel des catéchistes, auxquels le Pape Léon XIV s’est adressé cet été. Ces derniers accompagnent la foi des jeunes confrontés à la modernité et à l’exode rural.