Dans 10 ans, Air France fêtera son centenaire. Anne Rigail, sa directrice générale, nous révèle comment elle voit évoluer la compagnie : taille de son réseau, nouveaux avions, rôle des vols moyens courriers, place du train pour acheminer les passagers à Paris, rôle de l’intelligence artificielle...

Voyager sur Air France avant-guerre, c’était prendre son temps. Pour se rendre à Hanoï, il fallait prévoir une semaine avec une multitude d’escales. L’arrivée des avions à cabine pressurisée change la donne dans les années 50. Le vol Paris New York dure alors moins de 17 heures. A partir de 1960, Air France disposera de Boeing capable de traverser l’Atlantique en 8 heures. Durée à nouveau réduite de moitié à partir de 1977 pour les passagers du Concorde.

En 90 ans, la compagnie nationale a construit son image en l’associant à ce que la France fait de mieux : art de vivre, prestige et élégance. Des artistes réputés ont apporté leur touche à la décoration des avions, aux affiches faisant sa promotion, de grands couturiers ont donné du style aux uniformes de ses hôtesses, de grandes marques de champagne ont rempli les verres de ses passagers.

Le Concorde a indéniablement propulsé Air France parmi les compagnies stars de la fin du XXe siècle. Et si l’exploitation de cet avion n’a jamais vraiment été rentable, il a contribué à faire rêver les Français. Mais comment se passaient les 3 heures 30 du vol Paris New York ? Témoignage d’un steward qui a officié à bord entre 1989 et l’avant-dernier vol en novembre 2003.