Nous nous taisons. Le vent balanceLes deux saules sur l’abreuvoir ;Et je sais malgré ton silenceQue ce soir est le dernier soir.Adieu. Les feuilles tombent. LuneCoutumière. Décor banal.Tourterelles, crépuscule. UneÉtoile, comme un point final.Tu as la force de sourireEt dans mon cœur je reconnaisL’odeur des buis que l’on respireDans les jardins abandonnés.Six heures tombent de l’horlogeComme six noix dans un chaudronDéjà le soir triste grelotteSous un lourd nuage marron.Elle, naguère sous le sauleÀ cette heure elle souriait…Faudra-t-il que je me consoleDe son doux regard inquiet ?Roses chaudes de sa jeunesse,Hélas ! j’en ai mal à mourir.Comme un colibri dans la neigeMon cœur se glace au souvenir.Et ce soir morose d’automneDans le vieux jardin qu’elle aima,Il tombe d’un marronnier jauneDes feuilles sur mon panama.