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By Alexander Drechsel
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The podcast currently has 48 episodes available.
As part of my interview with Sergei, we also took a deep dive into the lesser known history of simultaneous interpreting in Russia. In parallel to Filene and Finley, a certain Dr. Epstein and an engineer called Goron developed their own sim system for the congress of the Communist International in 1928.
The name Chernov is one of the big names in the interpreting profession. Like Kaminker, Herbert, or Seleskovich. So it’s no surprise that when I sat down with Sergei Chernov, now the chief interpreter at the International Monetary Fund, he started with a bit of a disclaimer:
Sergei: I am a second-generation interpreter. And my father was an interpreter and one of, well, what we might call the founding fathers of our profession. Interpretation, anticipation, inferencing, all that good stuff.
Sergei’s father, Ghelly Vasilyevich Chernov, was an eminent interpreter and a leading interpreting scholar. His most well-known publication is probably “Inference and Anticipation in Simultaneous Interpreting” - or “the good stuff”, as Sergei calls it. But there is a second disclaimer, actually, which has to do with Sergei’s job:
What we will be talking about here are my views, my personal views and opinions that do not in any way reflect the views and opinions of the International Monetary Fund.
You are listening to LangFM, and my guest today is conference interpreter Sergei Chernov. Of course, no one starts their career working as the most senior interpreter at one of the leading international organisations. So I was interested in Sergei’s roots.
José Sentamans and Joe Burbidge have been bringing interpreters together for peer-feedback practice since 2013. In August 2018, I sat down with them during a busy practice week in Brussels to talk about the past, present and future of the WISE interpreting workshops.
Hey, thanks for tuning into this LangFM bonus track. As I mentioned in the main episode with Michael Erard, he was kind enough to introduce me to several researchers at the Max Planck Institute in Nijmegen. But before we listen to what they have to tell us about their research, how about we start with a little story? The story of the piano in the basement.
Links:
I visit writer Michael Erard during his residency at the Max Planck Institute for Psycholinguistics in Nijmegen, Netherlands. We talk about the institute, his writing, the language of the dying and the expat experience.
Links:
This is LangFM, the podcast about language and what people do with it. My guest on this episode: fellow Alexander and former fellow conference interpreter at the European Commission: Alexander Smith. (You'll even hear him sing, by the way!) In 2017, Alex hung up his interpreting headphones for good. I jumped at the chance to sit down with him for a chat about his life in interpreting and in music.
You will notice that I really enjoyed talking to Alex. I don’t usually include my side of the interview in my episodes anymore. In this case, however, it seemed like a good fit. (Also, I set up my audio recorder incorrectly.) Pour la petite histoire, as Alex would say, he was there when I went on my very first interpreting trip abroad - what we in SCIC call a „mission“. The trip was to Reggio Emilia and I remember thinking, wow, what interesting characters they have in this interpreting service.
By the way, the music extracts throughout this episode are from two bands that Alexander’s been involved in: „About Time“ and their album „Songs from underground“, and folk band Bothan. Their album is called „Binnorie“, and the other band members (and fellow SCIC interpreters) are Elise Docherty, Jane McBride and Andy Upton.
Check out Alexander's YouTube video "English as she is spoke"
Links:
Introduction: [00:00:15] Bonjour. Vous écoutez LangFM, le podcast sur les langues et les gens; ce que les gens font avec les langues et ce que les langues font avec les gens. Cette épisode est la troisième, et la dernière, dans une petite série à propos des langues des signes. J'ai commencé en Ecosse avec le professeur Jemina Napier et Graham Turner et l'histoire de la British Sign Language Scotland Act. Après, j'ai rencontré Laura Schwengber en Allemagne, où elle invite les sourds de vivre à la musique que, normalement, ils ne peuvent pas entendre. Et bien voilà, maintenant, on conclut la série en France avec Stéphane Barrère qui nous parle de son parcours personnel et de la vie d'hier et d'aujourd'hui des sourds en France. Bonne écoute.
Stéphan: [00:01:00] Pendant dix années j'ai travaillé comme responsable de com soit en agence de pub soit au sein de grands groupes industriels qui bossait dans l'énergie où je m'occupais de la communication à l'international. Donc, ça n'a rien à voir. Puis au bout d'une dizaine d'années pour des raisons à la fois professionnelles et personnelles, je me suis arrêté. J'ai pu faire une pause dans ma vie professionnelle de deux ans. Donc je suis allé au Pôle emploi, qui est l'organisme en France qui gère les chômeurs et j'ai pris les catalogues de formation et j'ai trouvé ce métier d'interprète en langue des signes. Et je me suis dit : Ah, tiens, pourquoi pas ? Comme j'étais très naïf là-dessus je pensais qu'en trois mois le problème était réglé. C'est pas du tout le cas.
[00:02:02] Comme j'ai un blog ou je traite de la langue des signes et de l'interprétation, je suis très souvent contacté par des personnes qui veulent devenir interprète en langue des signes qui me demandent comment faire. J'encourage les gens à le faire, je trouve c'est un métier merveilleux, mais ça se fait pas en un claquement de doigts. Parce qu'il faut savoir en France c'est que pour apprendre la langue des signes, t'as pas de cours publics. T'a pas la fac, t'as pas l'école, donc t'es obligé d'aller dans des associations. Une semaine d'apprentissage de la langue des signes, c'est entre 250 et 300 euros. Pour pouvoir espérer rentrer en première année d'interprétation en langue des signes d'interprétation, il faut au minimum 14 semaines de cours, je pense. Cela veut dire plus de 2500, 3000 euros de frais avant même de commencer à faire ta formation d'interprète elle-même, simplement pour apprendre la langue des signes. Donc moi, j'ai appris pendant un an et demi la langue des signes. Une semaine par mois de cours intensifs et puis parallèlement à ça il faut rencontrer des sourds. Et là c'est aussi une autre difficulté. Il n'existe pas de pays sourd. On ne peut pas faire des voyages linguistiques, on ne peut pas faire d'immersion pendant 6 mois, un an dans un pays, aller passer à New York. Donc il faut qu'on fasse la démarche. Il faut la pratiquer cette langue, il faut la pratiquer avec des locuteurs naturels qui sont des sourds. Soi même, il faut qu'on se bouge le cul et vraiment aller au contact de ces personnes sourdes. On ne va pas t'appeler pour te dire vient c'est à toi d'y aller.
[00:03:56] Donc moi, ça a duré pendant un an et demi, par exemple, moi j'ai travaillé au sein d'une association qui s'appelait Tiers-Monde Sourd. En fait c'était pour aider des enfants sourds en Afrique. Et puis au bout d'un an et demi, je suis rentrée en première année l'interprétation en langue des signes. Au bout de cette première année l'interprétation en langue des signes j'ai fait une pause d'un an où j'ai recommencé à bouffer littéralement de la langue des signes m'en imprégner. Et là j'ai donné des cours en langue des signes auprès du public sourd pour ce qui était le monde du travail. Donc moi, tu vois, ça m'a pris à peu près six ans pour devenir interprète en langue des signes.
[00:04:28] C'est amusant d'ailleurs parce que je me rappelle que de temps en temps il y a des enfants sourds ou même des jeunes adultes qui me demandent à moi : Ils me voient signer et ils me disent, ah, t'es sourd. Et je dis, ah, ben non, je ne suis pas sourd, je suis interprète, donc je ne peux pas être sourd si je suis interprète. Et en fait parce que pour, comme je le disais, la surdité, c'est pas ne pas entendre, la surdité c'est de signer. La surdité n'est pas conçue comme une déficience, c'est à dire un manque, la surdité, c'est pratiquer une langue des signes, s'inscrire dans une communauté, dans une culture sourde.
[00:05:12] Pour reprendre les terminologies : On va parler pour des personnes sourdes, ce sont des personnes qui n'entendent pas. Alors, il y a des personnes qui sont nées sourdes, il y a des personnes qui sont devenues sourdes, il y a des personnes qui sont malentendantes en fonction du degré de surdité etc. Certaines vont utiliser la langue des signes et d'autres vont passer directement dans l'oral. C'est pour cela que par exemple la terminologie qu'on utilisait beaucoup au dix-neuvième siècle où on parlait de sourds-muets, elle a perduré, mais elle est assez mal acceptée aujourd'hui au sein de la communauté sourde, parce qu'elle renvoie d'abord à un passé. Et surtout, elle n'est pas vrai. Personnellement, je n'ai jamais rencontré un sourd-muet. Nous, justement en tant qu'interprète, quand quelqu'un nous demande, ah, vous, Monsieur comme il est sourd-muet... Nous, on va traduire, évidemment, Monsieur comme vous êtes sourd-muet... Et systématiquement, je le sais déjà au moment où je le traduis que je peux m'attendre à traduire une réaction assez violente de la part de la personne sourde qui va dire : "Mais non, je ne suis pas muet. Simplement, je suis sourd.".
[00:06:25] Tous les sourds ont le système phonatoire qui fonctionne parfaitement. Donc, ils pourraient s'exprimer à l'oral, et d'ailleurs, certains sourds sont élevés dans l'éducation oraliste et parlent, et ne connaissent pas la langue des signes. La seule chose, c'est que ces personnes sourdes n'entendent pas leur voix, ne peuvent pas la contrôler. Et donc, pour beaucoup, ils savent que ça fait une voix bizarre, qu'on va se moquer d'eux. Donc, c'est pour ça qu'ils ne préfèrent pas l'utiliser. A côté de ça, il y a les entendants, ce sont des personnes comme toi, comme moi, qui entendons plus ou moins bien. En France, il y'a à peu près dix pour cent de la population qui a un problème avec l'audition. Mais dans ces 10%, évidemment, il y a toutes les personnes âgées qui sont devenues sourdes. Il y a aussi d'autres personnes qui peuvent être amenés à utiliser la langue des signes. Ce sont effectivement des personnes qui, par exemple, n'ont pas l'utilisation du langage. C'est par exemple les aphasiques, des personnes qui ont eu des traumatismes, des accidents de la route. On parle aussi pour des enfants qui sont par exemple autistes. On essaie de passer à la langue des signes pour essayer d'établir une communication avec eux.
[00:07:35] Les langues des signes sont visuelles, c'est à dire que votre corps va avec le temps : ce qui se passe derrière toi, c'est le passé. Ce qui se passe à ton niveau, c'est le présent. Et ce qui va se passer devant toi, c'est le futur, par exemple. Et ça, dans toutes les langues des signes, c'est universel. On va également faire des emplacements, c'est à dire mettre des éléments à gauche, mettre des éléments à droite. Tout ça, on les retrouve dans toutes les langues des signes. La grande différence, ça va etre la configuration des signes, un peu comme le vocabulaire, en quelque sorte. C'est comme si toutes les langues vocales avaient la même grammaire et simplement le vocabulaire changeait. Comme on est comme dans une sorte de radio, je peux pas te faire des démonstrations de signes, mais par exemple, pour dire bonjour en langue des signes française, c'est la main à plat qui s'éloigne de la bouche. Pour dire bonjour en langue des signes chinoise, ce sont les deux index qui vont se faire face à face et qui vont se baisser. En fait, ça reprend un peu la position de la personne qui se baisse pour saluer. Et donc ça va très vite coller entre une personne sourde, par exemple, qui pratiquerait la langue des signes espagnole et une personne sourde qui parle la langue des signes japonaise, par exemple. En une journée, ils arriveraient à communiquer.
[00:08:59] En France, il y'a la FNSF, la Fédération Nationale des Sourds de France, qui demande une reconnaissance mondiale des besoins des sourds et cette reconnaissance mondiale n'ait pu avoir lieu que parce que aujourd'hui, il y a une organisation mondiale des communautés sourdes qui leur permettent de porter leur paroles envers les institutions internationales. Moi, les collègues à l'international que je connais, en fait, je connais par l'EFSLI, donc l'Association Européenne des Interprètes en Langue des Signes, qui se réunit une fois par an. Au cours de ces réunions, de ce regroupement il y'a à peu près 150, 200 interprètes en langue des signes européens qui se réunissent donc cela permet d'échanger, de voir un peu comment ça se passe à gauche à droite. Mais voilà comme ça c'est assez léger, c'est très sympa à chaque fois et je passe un bon moment. Et c'est toujours bien de pouvoir quand même faire partie d'une communauté. On a quand même toujours les mêmes problématiques, que ce soit la reconnaissance du métier lui-même, sa protection, et puis la communauté sourde.
[00:10:05] Pour faire un peu d'histoire parce qu'il faut savoir qu'en France et dans plusieurs pays européens à partir de 1880 (ce qu'on a appelé le Congrès de Milan) la langue des signes a été interdite. C'est là qu'on a décidé que, fin, 250 chercheurs se sont réunis à Milan et ont dit non. Il ne faut plus que les sourds pratiquent la langue des signes. Il faut qu'on les amène à la parole parce que on était à ce moment-là au 19ème siècle, c'était la révolution industrielle. Il y avait une idée de progrès et on était extrêmement confiant dans l'avenir, et l'avenir ne pouvait passer que par la parole, le signe - non. Cela ramenait à nos ancêtres, aux singes, au passé, c'était pas possible. Donc on a interdit la langue des signes et cette interdiction a couru en France jusque dans les années 70. C'est à dire qu'on attachait les mains aux enfants, on les obligeait à oraliser et simplement, ils étaient dans leur petit groupe, en famille ou dans la cour de l'école, au fond derrière l'arbre, qu'ils pouvaient effectivement pratiquer cette langue des signes. Pendant cent ans, la langue des signes n'a plus du tout eu lieu court en France. C'est à partir des années 70, qu'on a commencé à lever cette interdiction avec ce qu'on a appelé le "réveil sourd" de 1975 à peu près où la communauté sourde française, après avoir vu ce qui se passait aux États-Unis, dit : c'est pas possible. Nous, on doit également revendiquer et demander des droits et notre droit, c'est d'abord d'avoir le droit d'utiliser cette langue des signes qui est notre langue. La communauté sourde a été décimée par le HIV et par le SIDA.
Audio: [00:11:58] Ce mal mystérieux qui s'est propagé surtout dans la communauté homosexuelle et qui s'est révélée mortelle pour près de 500 personnes. Le fait qu'on ne sache toujours pas guérir ce mal commence a provoqué un véritable vent de panique dans tout le pays. Il faut rappeler qu'une cinquantaine de cas ont été décelés en France. Aux États-Unis...
Stéphan: [00:12:17] Tout simplement parce que aucune communication n'a été fait envers, dédiée à cette communauté. Dans les années 90 les sourds n'avaient absolument pas compris ce que c'était le sida. Pour donner une idée, et on va voir quand même tous les problèmes de communication que peut avoir la surdité, sur les plaquettes d'information en France, souvent le virus du sida était représenté par une sorte de grosse boule jaune ou rouge avec des grand pics. C'était le virus, hein ? Les sourds, ne sachant pas lire et voyant ça, pensaient que le sida s'attrapait avec le soleil et donc mettaient de la crème solaire pour se protéger. Donc tu peux imaginer les dégâts que ça a causé dans la communauté. Et donc c'est des sourds qui voyant ça se sont réveillés, ont vraiment gueulés, il faut le dire. Et donc le gouvernement français, à ce moment-là, a pris conscience du drame qui était en train de se jouer et donc a créé des pôles d'accueil surdité, le premier étant, je croix, à la Salpêtrière à Paris. En fait, des zones d'accueil dédiées aux personnes sourdes avec des interprètes, des médecins qui connaissent plus ou moins la langue des signes, des infirmières qui connaissent plus ou moins la langue des signes, et des médiateurs sourds, des personnes sourdes qui sont également formées pour tout ce qui est soin, accueil du public, malade etc. Donc là-dessus c'est à peu près bien fait.
[00:13:30] En revanche c'est vrai que pour ce qui est de la justice, on est très, très en retard par rapport au niveau européen. Il y'a un programme qui est mis en place qui s'appelle Justisigns pour justement essayer de permettre aux sourds d'avoir un accès juste et équivalent à d'autres personnes au sein des institutions judiciaires, police etc. On en est encore très loin en France.
[00:13:52] En France, on a vraiment un gros déficit au niveau de l'accessibilité des médias en général. Comme je le disais, les sourds ayant un problème avec le français écrit - pas tous, mais une grande majorité quand même, ne lisent pas ou peu la presse, évidemment - et souvent on a aussi l'idée (qui est fausse) qu'il suffit de soutirer les informations pour les rendre accessibles. C'est possible peut-être pour des gens qui connaissent déjà, qui ont déjà le contexte, qui ont déjà des informations autour des thèmes qui sont abordés, mais quand c'est du sous-titrage en direct, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous, il y a souvent un décalage, il y'a souvent des mots compliqués. Si on n'a pas le contexte, on n'est pas obligé de savoir à quoi ça renvoie, à quoi ça fait référence. Et donc, suivre à la fois les images, de voire lire les sous-titres qui vont très vite etc. Et pour, par exemple, des enfants ou des ados, ce n'est pas possible. Et jusqu'à présent, les grands événements français ne sont pas ou peu traduits en direct par des interprètes en langue des signes. Il y a eu, dans les années 80, assez rapidement sur la deuxième chaîne du service public, la mise en place d'un journal télévisé qui était traduit en langue des signes. Mais ce journal télévisé, il est diffusé à 6 heures et demi du matin. Ce qui est parfois un peu tôt, surtout pour des enfants, et il y en a une deuxième version à 9 heures mais elle dure cinq minutes, c'était vraiment peanuts. Après, par la suite, avec l'arrivée des chaînes d'information en continu, le CSA, qui est l'organisme qui chapeaute un peu l'audiovisuel français, a imposé la présence d'interprètes en langue des signes sur un journal par chaîne et par jour. Chez nos collègues belges, je crois que c'est le journal de 18 heures ou 19 heures, je crois, il est traduit en langue des signes tous les jours, plus ou moins, et c'est un journal qui dure une demi-heure quand même. Il suffit de prendre l'exemple avec des États-Unis à New York : Quand il y a la moindre tempête qui commence à arriver, qu'ils vont fermer les jardins, et que le maire fait une intervention, une allocution pour mettre en garde ses citoyens, il y a un interprète en langue des signes qui est à côté du maire qui traduit. En France, quand il y a eu des événements dramatiques en 2015 aussi bien la tuerie, ce qu'on appelait la tuerie de Charlie Hebdo au mois de janvier, ensuite les attentats contre le Bataclan, le Stade de France et des bars dans le 11ème arrondissement au mois de novembre...
Audio: [00:16:14] La première attaque a eu lieu dans la salle de spectacle du Bataclan dans le 11e arrondissement de Paris. Une fusillade a éclaté. Bilan provisoire : 15 morts. Une prise d'otages est en cours. Les hommes du Raid sont en action. Deuxième attaque aux portes du stade de France Saint-Denis un kamikaze aurait fait...
[00:16:33] Il y'avaient des images horribles à la télévision qui passait. Il y avait des prises de parole par les politiques, par le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l'intérieur - aucune de ces prises de parole n'a été traduite en langue des signes. Pour les personnes sourdes, il y avait une sorte de décalage complet par rapport à la réalité et il voyait juste ces images qui défilaient sans contexte, sans explication. Ils ne comprenaient rien. Quand il y a eu la tuerie dans le supermarché casher au mois de janvier, cette tuerie a eu lieu le vendredi. Et le lundi, moi j'étais dans un institut de jeunes sourds en région parisienne, et BFM TV, qui est une des chaînes d'information en continu, repassait des images de ces événements-là, et les enfants sourds avec qui j'étais, étaient paniqués parce qu'ils pensaient que ça recommençait et qu'il y avait encore une nouvelle tuerie dans un nouveau supermarché. Il n'avait pas compris que c'était des images d'il y a trois jours.
Ce qui est intéressant c'est qu'il y a des sourds qui ont pris conscience que des carences des services publics et du gouvernement et donc qui ont pris en charge eux-mêmes l'accessibilité de ces informations et donc ont créé une sorte de chaîne éphémère sur Facebook. Ils ont créé une page, ils ont fait appel à des interprètes - j'en ai fait partie et d'autres de mes collègues également - où on traduisait des extraits du journal télévisé. C'était déjà en léger différé mais où on donnait, ou il y'avaient des personnes sourdes directement, un journal en langue des signes. Ils ont essayé de conceptualiser et de redonner du sens et tout simplement d'informer directement en langue des signes la communauté pour qu'elle soit un peu au courant de ce qui se passait. Pour une personne sourde, elle n'est jamais assurée d'avoir un interprète dans ses démarches officielles. Sachant qu'il y a des textes qui sont apparus à partir de 2005. Le problème c'est que souvent ils sont bafoués ou que l'interprète en langue des signes n'étant pas une profession officiellement reconnue - comme n'importe quelle interprète ou traducteur, quelle que soit la langue - on met un peu tout et n'importe quoi. C'est a dire que souvent dans les tribunaux par exemple alors qu'il devrait y avoir des interprètes en langue des signes, on peut espérer quand-même diplômé. Ce n'est pas le cas et donc on prend des gens qui connaissent un peu la langue des signes pour faire office de et se donner bonne conscience. C'est en 2005 qu'a été votée en France la loi pour l'égalité des chances et des citoyens, et donc dans cette loi, il est indiqué que, et là je cite, j'ai trouvé la citation : La langue des signes française est reconnue comme langue à part entière. C'est a dire qu'aujourd'hui les enfants peuvent bénéficier d'un enseignement bilingue, enfin les enfants sourds, s'ils le souhaitent.
[00:19:34] Les nouvelles technologies, elles ont eu un double effet. D'abord, ce qu'il faut comprendre c'est que les communautés sourdes pendant jusqu'au vingtième siècle, au siècle dernier déjà, étaient assez autonomes mais également avaient peu de relations les unes avec les autres. Tout simplement parce qu'elles ne pouvaient pas utiliser le téléphone. Il faut savoir que les personnes sourdes généralement ont un rapport très difficile avec l'écrit puisque la langue on va dire majoritaire au sein du pays dans lequel ils vivent est une langue à la fois orale et écrite et qu'eux, pour apprendre par exemple le français écrit ou l'allemand écrit, c'est comme apprendre une langue étrangère. Et les cours étant généralement peu adaptés à ces personnes sourdes, ils sont en échec scolaire notamment sur l'écriture. Pas de téléphone possible, à l'époque, pas d'envoi de courriers, de l'aide de cartes postales, donc ils vivaient un peu de façon autonome chacun dans son clan. L'arrivée de nouvelles technologies, ça a été d'abord en France le Minitel...
Audio: [00:20:37] En se lançant dans l'aventure télématique, la Direction Générale des Télécommunications vient d'engager un incroyable pari. Un de ces paris dont on ne peut mesurer encore les conséquences. Faire de l'information une des matières premières de notre avenir. Vous branchez votre téléphone ici. Le résultat c'est la distribution massive et gratuite d'un petit terminal, le Minitel. Quand on le regarde, le Minitel n'a l'air de rien, c'est juste un clavier et un écran noir et blanc. Et pourtant, grâce à lui et par l'intermédiaire de votre téléphone...
Stéphan: [00:21:06] ... qui a été pour les sourds, a permis de désenclaver des sourds solitaires et de pouvoir communiquer à distance les uns avec les autres. Et la deuxième étape ça a effectivement été l'arrivée d'Internet avec les technologies qui s'y rapportent comme des webcams, comme les mèls. Et puis évidemment les téléphones portables, pareil, webcams, SMS etc. Ça a eu un double effet. D'abord ça a permis de désenclaver certaines communautés sourdes. Ça a aussi aujourd'hui une tendance à uniformiser la langue des signes sur tout le territoire. Parce qu'auparavant, il y avait effectivement comme je disais, non seulement il y avait des langues par pays, mais il y avait même des spécificités régionales. A Grenoble, le signe pour dire rendez-vous n'est pas le même qu'à Paris. Juste sur les nouvelles technologies, ça a permis aux sourds de beaucoup mieux communiquer aujourd'hui, utiliser FaceTime, ils peuvent comme ça passer des coups de fil en vidéo.
[00:22:04] Et puis également développer de nouvelles technologies, aujourd'hui on en parle beaucoup en France, mais c'est déjà dans d'autres pays comme les États-Unis ça fait déjà plus de dix ans que ça a été en place. Ce sont les centres relais, c'est à dire que vous avez des interprètes sur une plateforme téléphonique et la personne sourde appelle en visio, l'interprète réceptionne la visio et lui passe un coup de fil à la voix à la personne qui est demandée. Par exemple, si un sourd je ne sais pas veut prendre un rendez-vous chez le médecin il téléphone par ce système. Donc l'interprète traduit directement, l'interprété à distance bien sûr, traduit sur sa plateforme téléphonique au médecin et réciproquement. On sert d'intermédiaire à distance. Voilà donc ça permet de désenclaver les sourds et de mieux les intégrer à la société. Donc effectivement les nouvelles technologies ont un avantage certain pour la communauté sourde et pour l'interprétation en général.
[00:23:00] Pour nous interprètes en langue des signes, ça nous arrange - je dirais - parce qu'aujourd'hui il y a des recherches qui sont faits pour essayer de faire des interprètes artificiels via des avatars ou des gants. Mais par exemple, les ingénieurs qui mettent des gants pour essayer de retranscrire des signes automatiquement via des reconnaissances manquent, perdent toute la partie visage, corps, etc. C'est pour ça qu'aujourd'hui les nouvelles technologies sont très peu développées justement parce que l'on reste sur les mains et on ne comprend pas que la langue des signes, c'est vraiment un ensemble complet. Si je signais et qu'on voyait que mes mains, on ne comprendrait pas mon discours.
[00:23:44] Le problème aujourd'hui qu'on a c'est que, en France et dans tous les pays, il y a une vision extrêmement médicale de la surdité. C'est à dire que l'on nie tout le côté culturel et linguistique de la surdité pour se baser sur cette déficience que l'on va "réparer". L'enfant qui naît, immédiatement on lui met un implant cochléaire, et on va le mettre dans la parole, un peu comme cela s'est fait au siècle dernier. C'est à dire qu'on doit réparer. On a toujours cette vision maintenant un peu de l'homme bionique qu'on va assister de différents éléments techniques qui vont lui permettre d'entendre de nouveaux. L'implant cochléaire, c'est en fait, on va te mettre, on va remplacer le nerf auditif par une sonde et ensuite permettre plus ou moins de devenir malentendant. Pas entendant. Un sourd deviendra malentendant, il va certainement pas entendre. 80 pourcent des enfants sourds naissent dans des familles d'entendants. Donc, une famille d'entendants qui a un enfant qui n'entend pas, avec lequel il ne peut pas communiquer, c'est un choc énorme. La communication, la parole entre un enfant et son père et sa mère, c'est la base de la relation filiale. Si ça n'a pas lieu, les parents sont désemparés, vont se tourner vers le corps médical qui va dire: Ne vous inquiétez pas, on va le réparer, on va le faire entendre.
On entend un peu tout et n'importe quoi au niveau de ces réparations. Ça marche plus ou moins bien. Je ne dis pas que ça ne marche pas. Simplement, il est dommage que parallèlement à cette "réparation" - un terme que je n'aime pas - on ne propose pas cette langue des signes qui est quand même la langue sur laquelle ils vont pouvoir se construire. Ils vont pouvoir conserver leur identité et surtout par la suite apprendre d'autres langues. Si tu n'as pas une langue première sur laquelle tu peux te baser pour construire les concepts, les idées, comprendre et conceptualiser le monde dans lequel tu vis, après, tu ne peux pas apprendre d'autres langues. Et le problème en France qu'on a aujourd'hui, c'est qu'il y a un rejet de la langue des signes comme langue d'enseignement, ce qui fait que les enfants sont appareillés, on va les forcer directement à apprendre le français oral, et il y en a beaucoup qui sont en échec là-dessus. Et surtout, ça veut dire que toute cette communauté sourde, signeur, avec sa culture et cette langue, elle est quand même mise en danger par ces nouvelles technologies. Je ne dis pas que les nouvelles technologies ne sont pas bonnes. Je dis simplement qu'il devrait y avoir les deux en parallèle et aujourd'hui il n'y a pas les deux en parallèle. Et c'est d'autant plus surprenant que parallèlement à ça, en France, il y a une sorte d'amour pour la langue des signes mais par les entendants. Ça s'est vu à travers "La famille Bélier" qui est un film donc qui a eu un succès fou.
Audio: [00:26:44] Qu'est-ce qu'elle a, la dame? Cela s'appelle la division du travail. Elle sourit et je parle. Amusant ? Bah, une famille, hein ?
Stéphan: [00:26:52] Mais sur un plan linguistique, langue des signes, nul puisque les acteurs sourds é tait joués par des entendants à qui on a donné une semaine de langue des signes et les sourds en France était furax parce qu'ils disaient : Mais il y a des acteurs sourds qui auraient pu très bien remplir cette fonction ! Pourquoi on leur n'a pas donné ce rôle ? Les entendants qui signent signent très mal. On voit qu'ils sont pas sourds. On voit que c'est pas leur langue, tu vois ? Il y a quand même un engouement pour la langue des signes, mais par les entendants. Parallèlement à ça, pour les sourds qui auraient vraiment besoin de cette langue des signes, en revanche, on leur refuse cet enseignement. Il y a un côté très folklorique autour de la langue des signes. On aime ça, c'est beau, c'est joli ça, j'adore, c'est super, oh j'adore - mais quand ça devient sérieux et qu'on devrait donner cette langue des signes à des enfants qui en ont besoin pour pouvoir communiquer, qui en ont besoin pour pouvoir s'inscrire dans la société, qui en ont besoin pour pouvoir se développer et espérer ensuite apprendre, continuer à l'université, apprendre un métier, celle-là, on la refuse.
[00:27:55] La langue des signes, ce serait tout simplement, elle a eu sa reconnaissance. Il y a eu un mouvement Nuit Debout en France qui est un peu, bon, revendicatif sur différents aspects. Et parmi ces revendications, comme certains sourds sont allés également place de la République à Paris et d'autres places en France pour porter leurs revendications, et leurs revendications première c'était que si on mettait en place une Sixième République avec une nouvelle constitution, la langue des signes soit inscrite comme langue de la République au même titre que le français. C'est un peu ça. Et ça voudrait dire que ça apporterait une reconnaissance vraiment officielle et définitive à cette langue et surtout que ça permettrait ensuite qu'on la retrouve aussi bien dans les médias que dans l'enseignement etc. Aujourd'hui, c'est ça, ce qui nous manque c'est vraiment qu'il y ait une reconnaissance de cette langue comme langue vraiment à part entière. Pour les interprètes en langue des signes, ce serait sans doute une reconnaissance plus officielle de cette fonction ce qui permettrait d'éviter toutes les personnes faisant office de compétences et qui font un peu tout et n'importe quoi et qui nous permettrait ensuite comme ça de réellement donner une valeur à ce métier.
[00:29:26] Au sein de l'association des interprètes en langue des signes, il y a vraiment un travail qui est fait pour justement la reconnaissance de ce métier. En France, là, il y a une nouvelle loi pour une République numérique dans laquelle sont créés des centres relais téléphoniques et grâce à l'action de l'association des interprètes en langue des signes et d'autres associations, bien sûr, il est inscrit que les interprètes qui interviendront dans les centres relais téléphoniques devront être diplômés. Et je pense que ça, c'est un grand pas pour la reconnaissance de notre profession.
[00:29:55] Et puis, le deuxième point c'est justement penser systématiquement à faire venir des interprètes en langue des signes là où s'ouvrent les campagnes électorales pour les élections, d'abord les primaires pour le choix des candidats, puis ensuite, pour les élections présidentielles. Pensez systématiquement à mettre des interprètes en langue des signes pendant les interventions. Aujourd'hui, ce n'est pas toujours le cas. Les interprètes sont là, ils sont compétents. Nous, on est là, on est prêt. On est essentiellement financé par le budget handicap. Il faudrait qu'ici on arrive un peu à changer et qu'on soit vraiment financé peut-être par d'autres budgets. Mais les interprètes sont là, ils ont les compétences. On n'a plus qu'à penser à faire appel à eux et faire comprendre que faire venir un interprète en langue des signes, c'est pas dévalorisant. Au contraire, c'est penser qu'il y a une communauté. C'est surtout un cercle vertueux parce que si on leur donne une formations en langue des signes qu'ils peuvent s'approprier, si effectivement on les inclut mieux dans la société à travers les informations, à travers - je ne sais pas - les meetings politiques etc., ce sont des personnes qui vont progresser au sein de la société, qui vont pouvoir faire des études et qui eux-mêmes ensuite vont pouvoir occuper des postes, qui pourront transmettre directement eux-mêmes en langue des signes, former d'autres personnes, tu vois ? On rentre dans un cercle vertueux et là, il y a une meilleure intégration des sourds et des entendants au sein de la même société. Il faut changer un peu le logiciel de la société française.
Links:
[Musik: "Love, love, peace, peace"]
Hallo, hier ist LangFM, der Podcast über Sprache und was man so alles damit anstellen kann. Ihr hört Folge 2 einer dreiteiligen Miniserie über das Gebärdensprachdolmetschen. Nachdem wir uns in der ersten Folge vor allem in Schottland umgeschaut haben, geht es diesmal nach Deutschland.
[Musik: "Love, love, peace, peace"]
Ich weiß nicht, wie’s euch geht, aber ich bin eigentlich kein großer Fan des Eurovision Song Contest. An den ESC 2016 in Stockholm aber kann ich mich noch ganz gut erinnern. Er war in vielerlei Hinsicht denkwürdig: Mit „Heroes“ hatte Vorjahressieger Måns Zelmerlöw die Großveranstaltung in seine schwedische Heimat geholt, die er zusammen mit Petra Mede auch selbst moderierte.
Der Siegertitel der ukrainischen Sängerin Jamala war schon im Vorfeld politisch heftig umstritten. Und das Schlusslicht der Beiträge bildete einmal mehr: Deutschland. Ganz vorn dabei allerdings war Deutschland in Sachen Sprache und Inklusion.
[Musik: "Love, love, peace, peace"]
„Na ja den Eurovision Song Contest hatte ich zusammen mit zwei ganz großartigen Kollegen aus Hamburg gemacht. Die ganze Sendung ist so viereinhalb, fast fünf Stunde; es war der Wahnsinn. Es gab weltweit keinen einzigen zweiten Anbieter, der neben diesem Angebot aus Stockholm, die das in International Sign gemacht haben… Der NDR war der einzige Sender weltweit, der das nochmal mit einer nationalen Gebärdensprache, also einer tatsächlichen Sprache, nochmal angeboten hat. Das hat weltweit kein anderer Sender gemacht oder sich getraut.“
[Musik: Scott Holmes - "Positive and Fun"]
Darf ich vorstellen? Die deutsche Gebärdensprachdolmetscherin Laura Schwengber. In Sachen Gebärdensprache und Musik in Deutschland ist Laura eine echte Koryphäe. Aber fangen wir mal am Anfang an. Laura ist Ossi, so wie ich. Sie kommt aus dem Spreewald. Aus Lübben, um ganz genau zu sein.
„Ich bin Spreewälderin, ganz ursprünglich auch, ein Teil meines Herzens hängt da auch immer noch. Also ich hab da immer noch gute Freunde, Oma wohnt da noch. Der Spreewald ist immer so ein bisschen dabei und als echte Spreewälderin hat man halt auch immer so Sachen wie anständiges Mückenspray dabei. Ich komme aus Lübben und wir sind sehr stolz darauf, dass Lübben die Kreisstadt ist. Und wir haben ein paar ganz nette Sachen für Touris und da kann man auf jeden Fall mal hinfahren. Also viele von denen die irgendwie da noch wohnen, die fahren tatsächlich ganz selten in Urlaub sondern irgendwie ins nächste Dorf nebenan und nehmen sich da ein Zimmer, weil es einfach so schön ist da. Wenn das Wetter passt ist das echt großartig. Schönes Fleckchen Erde.“
Schon im Kindergarten ging Laura zur musikalischen Früherziehung, allerdings nicht unbedingt so gern:
„weil die immer so gelegen war, dass ich aufstehen musste vom Mittagsschlaf, ganz unangenehm! Das geht gar nicht, liebe Musikschullehrer, macht das nicht!“
Aber Laura hat sich nicht abschrecken lassen und blieb dran. Sie spielte Instrumente,
„Dann wollte ich unbedingt Saxofon spielen, aber das Saxofon war leider größer als ich, deswegen musste ich Blockflöte spielen.“
turnte, begann zu tanzen und wollte dann auch noch Gesangsunterricht nehmen. Aber da kam von ihren Eltern der Einspruch:
„Kind, ich glaube es reicht, ich glaube, du singst mal unter der Dusche weiter. Und ich wollte das so unbedingt machen, dass ich gesagt, gar kein Problem: Dann suche ich mir halt einen Job. Und hatte dann noch'n Termin in der Woche mehr, aber dann konnte ich halt den Gesangsunterricht selber bezahlen.“
Bei so einer musisch geprägten Kindheit würde man einen klar vorgezeichneten Berufsweg erwarten. Zumindest ging es Laura so:
„Es war so vorgezeichnet. Es war nach der Grundschule ganz klar: Ich gehe ans Gymnasium. Und es war nach dem Gymnasium total klar, ich mache Abitur. Es war auch völlig klar, dass Laura studieren geht. War aber andersherum auch klar, dass wenn ich in keinem meiner Instrumente so gut bin, dass ich's studieren kann, fällt es aus als Beruf. Geht nich. Ne Beamtentochter. Geht nicht. Also musste ich mir dann was anderes einfallen lassen quasi. Und bin dann echt lang gestrauchelt. Das war schon bestimmt 'n Jahr, so letztes Jahr Abiturphase, wo ich echt nicht wusste, wohin mit mir danach.“
Wie schön, wenn man bei so einer Durststrecke einen richtig guten Freund wie Edi hat!
„Also nachdem ich dann so gar nicht wusste, was ich machen soll, habe ich sehr lange und oft mit meinem bis heute noch besten Freund gesprochen. Und Edi ist jetzt seit 15 Jahren ungefähr taub und blind, ist aber sehend und hörend geboren. Es war ein ganz gesundes Kind und ist ganz normal aufgewachsen und hat durch eine Erbkrankheit seinen Sehsinn und seinen Hörsinn verloren. Und gerade in der Zeit, in der das akut wurde, haben wir uns kennengelernt. Und weil das relativ schnell so war, dass es genervt hat, als wir gespielt haben, wir waren beide irgendwie acht und zwölf, also echt Kinder, haben wir einfach angefangen, uns so Sprachen auszudenken, irgendwelche Zeichen, Symbole für Buchstaben. Also ich habe ihm einmal auf dem Kopf auf den Kopf geklopft: das war der i-Punkt fürs I. Einmal Finger auf'n Mund war das M. Nase war das N. Und so Sachen, die man sich einfach leicht merken kann, und die irgendwie easy auszuführen sind. Und er war dann derjenige, der gesagt hat: Merkste eigentlich was?“
„Lern’ doch mal 'ne richtige Sprache“, schlug Edi vor. Genau das hat Laura dann auch gemacht.
„Ich habe quasi ein Au-Pair-Jahr in Gehörlosistan gemacht.“
Richtig. In Berlin war Laura auf der Suche nach Kursen für Gebärdensprache fündig geworden. Aber die über 80 km von Lübben in die Hauptstadt will man ja nicht unbedingt zwei Mal täglich zurücklegen. Eine Wohnung musste her!
„Da war ich dann zum Glück wirklich zur richtigen Zeit am richtigen Ort und habe eine Familie gefunden, die taube Eltern hat und hörende Kinder. Immer morgens hat mich die Mutter geweckt, und hat mir halt in Gebärdensprache erzählt, wann, wo, wie ich die Kinder abholen soll, wer welche Sachen machen muss und wer wohin gebracht werden muss. Und am Anfang war das immer so, oh Gott, oh Gott, kannst du das aufschreiben? Die war knallhart. 'Du bist hier zum Sprachenlernen, ich sage es noch mal. Ich erzähl dir das so lange, bis du's verstanden hast.' Und das hat am Anfang echt lange gedauert. Aber die war cool. Die waren echt auf Zack. Ja, so hab ich echt unheimlich schnell gelernt. Das war echt großartig.“
[Musik: Ryan Andersen - Sweet Life]
Ein echter Sprung ins kalte Wasser. Mitten in Gehörlosistan.
Dabei ist es für viele Hörende, die anfangen, deutsche Gebärdensprache zu lernen, gar nicht so einfach, Anschluss an die Community zu finden. Ist ja eigentlich auch klar: Als Hörende sind wir nämlich „gebärdensprachbehindert“. Das fängt schon dabei an, dass viele, mich eingeschlossen, gar nicht so gut Bescheid wissen über, nein, nicht Zeichensprache, sondern: Gebärdensprache. Daher an dieser Stelle ein kleiner Exkurs.
Stichwort: Deutsche Gebärdensprache, kurz: DGS. Die Deutsche Gebärdensprache wird in Deutschland und Luxemburg von rund 80.000 Gehörlosen und etwa 120.000 Hörenden bzw. Schwerhörigen gesprochen. Die DGS gehört u.a. mit ihrem polnischen Pendant zur Familie der deutschen Gebärdensprachen und unterscheidet sich damit deutlich von der Deutschschweizer und der Österreichischen Gebärdensprache. Die gehören ihrerseits interessanterweise zur französischen Gebärdensprachfamilie.
„Da hat 'ne gehörlose Frau 'nen ganz schönen Begriff dazu geprägt. Die hat gesagt, naja, eigentlich würfeln wir Gehörlose den ganzen Tag. Wir verlassen uns immer darauf, dass der Dolmetscher, dem wir heute unser Leben darlegen, weil er mit zum Arzt kommt, weil der meine Kinder kennt, weil der im Zweifel auch mal bei mir im Wohnzimmer sitzt, dass der morgen noch da ist. Keine Ahnung, weiß ich nicht, vielleicht hat der morgen Bock, was anderes zu machen. Und das ist dieses Würfeln, fand ich ein ganz schönes Bild dafür, dass das Vertrauen, das wir da genießen, unheimlich hoch ist, und dass man das sehr, sehr wertschätzen muss, damit sehr, sehr achtsam umgehen muss, das finde ich ganz wichtig.“
Aber Moment mal: Wie ist Laura jetzt vom Gebärdensprachlernen zum Dolmetschen gekommen?
„Ich hab schon in den Kursen gedacht, ich habe total Bock irgendwas mit der Sprache zu arbeiten. Ich hatte großartige Lehrer, die waren irgendwie einfach gut drauf. Ich habe dann irgendwann angefangen, in der Gebärdensprachschule zu arbeiten, weil die Assistenten gesucht haben, die so ans Telefon gehen und mal irgendwie 'ne Email Korrektur lesen, Arbeitsassistent nennt man das. Weil Deutsch für viele Gehörlose eine Fremdsprache ist. Ich dachte irgendwann: Ich will in dieser Sprache arbeiten, aber nur Arbeitsassistenz war so ein Punkt, nee, hier möchte ich eigentlich nicht stehen bleiben. Ich war ja auch erst 21. Ich hatte ja an Ausbildung oder so noch nichts gemacht. Mir war klar, da kommt noch irgendwas.“
Nach einigem Überlegen und einigen Anläufen meldete sich dann die Humboldt-Universität in Berlin...
„und sagte Frau Schwengber Sie Haben sich doch da damals mal beworben. Ja, da wäre jetzt ein Platz frei. Und dann bin ich allerdings nicht ins Lehramt, sondern in die Deaf Studies gerutscht, das ist Sprache und Kultur der Gehörlosengemeinschaft … was total großartig ist für die Sprachbildung ist, dass fast alle Dozenten taub sind und man am Anfang noch einen Dolmetscher hat. Irgendwann sitzt der Dolmetscher nur noch da, falls man wirklich den Faden verliert, dann kann man den fragen. Das macht man natürlich bei 15 Leuten im Semester nicht so oft. Und relativ schnell sitzt da einfach kein Dolmetscher mehr. Und wenn man dann halt Soziologie nicht in Gebärdensprache versteht, in der Fremdsprache, dann sollte man schleunigst irgendwie was tun. Und dadurch wird man aber einfach sehr schnell sehr gut. Der Druck ist unheimlich hoch, aber es lohnt sich unterm Strich total. Ich bin dann aber nicht in den Master, sondern habe die staatliche Prüfungen gemacht zum Dolmetscher. Ich bin quasi - diese klassische Dolmetschausbildung, die habe ich quasi übersprungen, weil ich während des Studiums schon sehr sehr viel einfach gemacht habe für Kollegen, für ehemalige Kollegen, für Freunde, und ich immer gesagt habe, wenn ich schon rausgehe und irgendwie, ja, mehr oder weniger dolmetsche, dann kann ich mich auch mal vor eine Prüfungskommission stellen und die fragen, ob ich das überhaupt machen sollte, weil ich's kann oder nicht kann. Und als die dann sagten, ja, Frau Schwengber, sie können das, bestanden, hier ist ihr Zeugnis, hab ich natürlich auch diesen Master nicht mehr studiert.“
So wurde Laura also zur Gebärdensprachdolmetscherin. Und das zu einem guten Zeitpunkt. Die Nachfrage nach qualifizierten DGS-Sprachmittlern steigt nämlich. Wer einmal mit einem Profi gearbeitet hat, muss sich zukünftig nicht mehr allein durchwursteln oder ein Familienmitglied mitbringen, sondern kann sich auf eine professionelle Dolmetscherin verlassen. Zumal die Krankenkasse die Kosten dafür übernimmt. Wer jetzt aber denkt, dass man Gebärdensprachdolmetscher nur in Arztpraxen oder Amtsstuben antrifft, ist auf dem Holzweg:
„Dadurch dass wir eben doch alles Generalisten sind, und kaum einer von uns sich auf einen wirklich speziellen Bereich spezialisiert, sondern ich morgens bei einer Teamsitzung sitze in einer Firma, die technische Bohrer herstellt, und am nächsten Tag beim Arzt sitze, da geht es irgendwie vielleicht um eine Krebsdiagnose, und am übernächsten Tag dolmetsche ich Biounterricht im Abitur. Das ist total unterschiedlich. Also nicht immer, aber habe ich so das Gefühl mit mehr Kollegen werden auch die Auftragsvielfalt und auch die Auftragsdichte wesentlich höher, und natürlich dadurch, dass es mittlerweile Institutionen gibt die sagen: Wir machen eine öffentliche Veranstaltung. Selbstverständlich muss die so barrierefrei wie möglich sein! Und egal, ob sich da jetzt, also es muss sich keiner anmelden. Warum sollen sich die Gehörlosen anmelden? Das wäre eine Diskriminierung. Das machen wir nicht. Dolmetscher sind da. Und wenn kein Gehörloser da ist, wir haben Dolmetscher und dann ist's OK. Das heißt natürlich auf der einen Seite, es werden in Einsätzen Kräfte gebunden, wo eigentlich in dem Moment akut kein Gehörloser ist. Auf der anderen Seite ist es für die Öffentlichkeitsarbeit natürlich bombastisch, wenn einfach Dolmetscher da sind. Allein für den Beruf ist das natürlich toll, und es gibt uns natürlich auch die Möglichkeit, in Einsätzen wo jetzt mal doch kein Gehörloser ist, wo wir natürlich trotzdem dolmetschen. Klar, wir werden bezahlt fürs Arbeiten, also machen wir es dann auch. Haben wir haben natürlich in den Pausen, wo dann eben kein Gehörloser da ist, der die klassische Mittagspause nutzen möchte, um mit Hörenden zu kommunizieren, was sie natürlich auch möchten; da haben wir dann eben Zeit, einfach die klassischen Fragen zu beantworten: Ist Gebärdensprache eigentlich international? Wo studiert man das, wie macht man das? Mensch, meine Tochter, oder ich selber, oder… Das ist großartig. Also ab und zu so ein Einsatz ist echt, ich feier’ die sehr.“
[Musik: Podington Bear - 60s Quiz Show]
Herzlich willkommen zu einer neuen Runde Gebärdensprache-Bullshit-Bingo! Auch heute haben wir wieder einen bunten Blumenstrauß von Missverständnissen und falschen Vorstellungen für Sie zusammengestellt:
[Ping] „Zeichensprache!“ [Buzzer] „Zeichen sind quasi willkürliche Zeichen die jeder machen kann, so wie Gesten, und Gebärden sind eben festgelegt. Ist so ein bisschen wie Wörter. In der deutschen Sprache kann ich ja auch nicht irgendwelche Laute erfinden und sagen, das heißt jetzt Baum! So, das kann ich machen, versteht halt keiner.“
[Musik]
„Ich glaube ganz oft kommt es sehr viel mehr auf das an was so zwischen den Ohren passiert, als das, was vorne rauskommt.“
[Pause]
Spannend ist aber auch, was IN die Ohren REINkommt. Musik zum Beispiel. Haben Gehörlose eigentlich was von Musik?
„Es gab irgendwann ein Seminar der Uni, das hieß ‚Alternative Formen der Gebärdensprachverwendung‘. Und eine oder zwei Wochen davon haben wir uns damit beschäftigt, wie man Musik gebärden kann, und jeder von uns sollte mal so gebärden. Laura war einfach sehr schlecht drauf. Ich fand alles doof, und dann war ich dran und musste mein Lied vorstellen, und das war Tim Bendzko.
[Musik: “Nur noch kurz die Welt retten“]
"Danach dachte ich, wenn ich jetzt irgendwen retten muss, der ist leider verloren, tut mir Leid. Und dann hab ich dieses blöde Lied gemacht, und war froh, als ich fertig war, hab noch alle angeblöfft, wie, ihr filmt das hier. Alle haben irgendwie gefilmt, und ganz toll, und auch ein schönes Projekt. Ging gar nicht. Wochen vorher fand ich es noch großartig; an diesem Tag einfach nicht. Und eine Woche später ruft mich meine Kommilitonin an, sagt: Du Laura, ich hab mal deine Adresse weitergegeben. Was, ja, OK. Dann kriege ich eine Facebook-Nachricht, eine Facebook-Nachricht, von einer Volontärin vom NRD, die sagte, ich bin hier NDR tralala. Und ich las das und dachte: bestimmt schreibt der Norddeutsche Rundfunk seine Leute per Facebook an! Das glaubste ja selber nicht. Und hab dann weitergelesen. Und dann waren die für den Tag der Gehörlosen - das ist immer am letzten Wochenende im September - haben die jemanden gesucht, der Musik in Gebärdensprache übersetzt, und meine Kommilitonen hatte mich empfohlen, weil sie Tim Bendzko so toll fanden von mir. Ich dachte bis zum Schluss, dass funktioniert nicht, aber eh wir machen das mal. Und innerhalb von einer Woche oder so hatten wir die ersten hunderttausend Klicks bei YouTube. Und ich war völlig so: was, Moment. Ah, das kann schiefgehen. Oh ja, ich verstehe, ich hatte das komplett unterschätzt, was für eine Reichweite einfach mal der Norddeutsche Rundfunk hat, und dann natürlich die ARD und so weiter. Klar. Und ich wurde komplett überfahren.“
Das war der Anfang von etwas ganz Großem. Inzwischen hat Laura mit dem Norddeutschen Rundfunk über 80 Videos produziert, in denen sie Musik nach Gehörlosistan bringt. Ein, zwei Mal im Jahr werden neue Clips gedreht. Laura bekommt vorher die Texte, kann sich damit intensiv vorbereiten. Und der NDR kümmert sich inzwischen darum, dass auch die Plattenfirmen mitspielen. Schaut euch die Videos einfach mal an - Links findet ihr in den Show-Notes für diese Podcast-Folge, auf www.langfm.audio. Aber zurück zum NDR. Und zur Musik. NDR? Musik? Eurovision Song Contest!
„Der NDR ist ja der zuständige Sender auch für den Eurovision Song Contest für Deutschland. Und die sind auf mich zugekommen und haben gesagt, Mensch Laura, du bist unsere Frau für die Musik. Mach mal! Hast du da Zeit? Wenn du keine hast, dann nimm dir mal welche! Es war echt ein unheimlich schönes Erlebnis. Wir hatten die Technikproben zusammen. Wir durften diese unendlich geheime Jury-Sitzung gucken, die immer freitagabends läuft, die durften wir zur Generalprobe nutzen. Und saßen da ganz andächtig im Studio und waren so: wow! Für den ESC habe ich, ich glaube vier Wochen vorher, so die offizielle Pressemappe bekommen. Da sind quasi die Infos drin, aus denen auch die Moderatoren ihre Teaser schneiden und so Sachen. Und alle Liedtexte, wenn sie nicht schon auf Englisch sind oder auf Englisch übersetzt, und eben auch in der Originalsprache, so dass man auch eine Vergleichsmöglichkeit hat. Zum Beispiel die Sachen auf Französisch - ich hatte Französisch in der Schule, das ging dann ganz gut, dass ich dann zumindest aus dem Hören auch wirklich noch mich orientieren konnte - es gab andere Songs da - keine Ahnung was sie gerade singen… Ich sage das, was im Text steht. Ich hoffe, ihr haltet euch an euren Text. Sonst erzähle ich gerade was anderes als ihr. Das wäre schlecht. Ansonsten war das vor allem ganz, ganz viel immer wieder Hören. Also, ich kann auch fast alle Texte immer noch auswendig. Wenn die so kommen, kann ich auch ohne Probleme mitsingen. Wir wussten bis Donnerstag Abend auch nicht, wer Samstag im Finale steht. Also, wir haben, ich vielmehr, hab halt 50 Lieder vorbereitet, hab dann Freitagabend noch den Song von Justin Timberlake und dieses Love Love, Peace Peace was sie da noch haben. Und es war echt echt schön. Und die haben halt auch einfach so coole Sachen gemacht wie: Es gab dann die Abschlussparty mit Jamie-Lee Kriewitz und so. Und wir waren einfach als Dolmetscher mit eingeladen und es war so eine Geste von: Ihr seid nicht irgendwie die komischen Leute, die da immer am Rand stehen und irgendwie so fuchteln und düdü machen und sieht schon ganz schön aus. Aber jetzt wissen wir, dass Gebärdensprache nicht international ist, und jetzt dürft ihr eigentlich auch gehen, sondern wir waren einfach Teil des Teams. Das war echt, also das war schöner als jede Rechnung stellen oder so. Es war einfach wirklich toll. Wenn mich meine Oma anruft, dann muss schon echt was passiert sein. Und Oma hat angerufen!
Ob Tommy Krångh im Jahr zuvor auch einen Anruf von seiner Oma bekommen hat, weiß ich nicht. Auf jeden Fall kam seine Gebärdensprachverdolmetschung des Eurovision Song Contest 2015 im schwedischen Fernsehen auch super an. (Wir erinnern uns: damals gewann Tommys Landsmann Måns Zelmerlöw mit „Heroes“.) Inzwischen gibt es aber auch viele andere Musikgenres, in denen sich Gebärdensprachdolmetscher engagieren: sei es beim Kölner Karneval, bei Hip Hop von Eminem, dem Musical Hamilton oder einfach nur bei Weihnachtsmusik. Jede Jeck ist eben anders!
Damit das mit dem Dolmetschen gut klappt, ist gerade bei Live-Konzerten gute Vorbereitung besonders wichtig:
"Also für ein Konzert ist für die Band die Vorbereitung sogar für mich eigentlich relativ simpel. Ich brauche einen Quadratmeter auf der Bühne - je mehr Platz, je schöner wird’s. Dann muss ich was hören. Am liebsten ist mir so ein In-Ear-Monitoring mit Kopfhörern und einem kleinen Kasten am Gürtel, und ein Scheinwerfer. Ansonsten brauche ich die Setlist, und wenn die Songs online sind oder man sie so einfach besorgen kann, dann funktioniert, dann reicht das eigentlich schon. Manche versorgen mich einfach mit so Alben und so. Es war total cool. Ann-Mai Kantareit hat mir einfach mal ein Paket geschickt mit ihrem kompletten Merchandising-Material inklusive aller Alben. Das war der Hammer! Ich habe dieses Ding von der Post abgeholt und war so: Was ist das? Schicken die den Sänger mit? Was ist da drin?“
So richtig angefangen mit dem Live-Musik-Dolmetschen hat das bei Laura mit der Band Keimzeit. Genauer gesagt mit einem Keimzeit-Fan:
„Da hab ich auch ne Nachricht einfach gekriegt: Hallo Laura, hier ist Maren, möchtest du mit Keimzeit auf Tour gehen? Ich kannte also von Keimzeit einen Song und Maren kannte ich gar nicht. Und Maren war letztendlich ein spät ertaubter Fan von Keimzeit, die gesagt hat: Ich würde gerne weiter mit meinen Freunden jedes Jahr zu eurem Abschlusskonzert kommen, aber alles was ihr neu komponiert habt, damit kann ich so gar nichts mehr anfangen. Und ihr seid nicht Rammstein. Es gibt nicht genug zu gucken, als dass es sich dafür lohnt. Macht mal was! Das ist eine Band die ganz, ganz stark über das Akustische funktioniert, und ist keine, die tanzen nicht, die machen keine Salti auf der Bühne, die klingen einfach sehr, sehr geil. Deswegen haben die dann gesagt: Gut, dann probieren wir es mal so. Und dann hat es aber nochmal zwei Jahre gedauert, bis es wirklich geklappt hat. Weil die ganz viele Veranstalter angefragt haben, die Veranstalter aber gesagt haben: Boah, geile Idee, aber vielleicht nicht bei mir. Die Konzerte waren ohnehin ausverkauft oder zumindest immer gut gefüllt. Warum sollten sie was am Konzept ändern? Und dann auch noch so jemand wie aus der Tagesschau. Das passt ja gar nicht. Und dann kommen da die Behinderten, und dann kommen vielleicht die Normalen nicht mehr. Wer weiß? Und dann war es irgendwann der Veranstalter aus dem Kesselhaus in Berlin, der gesagt hat: Ja, wenn euch das so wichtig ist, dann macht es halt, um Gottes Willen, aber sagt es vorher bloß keinem. Und dann habe ich ein Video gemacht, in Gebärdensprache, ohne Untertitel. Der Titel hat nicht verraten, worum es im Video ging. Und es war nicht vertont. Also, wer keine Gebärdensprache konnte, der hat es nicht verstanden. Und der Wandel war aber echt schon so nach den ersten zwei, drei Songs, dass dann der Veranstalter zum Management ging und sagte, ey, aber die bringt ihr nächstes Jahr wieder mit, oder?“
Ich wollte aber von Laura schon wissen, ob so viel Aufmerksamkeit nicht auch manchmal komisch ist?
„Das ist super, ist total großartig. Was besseres kann uns doch gar nicht passieren als Leute, die über den Beruf reden. Leute wissen nichts. Woher? Was man ihnen nicht erzählt, das können sie nicht wissen, und deswegen müssen wir einfach gucken, dass wir so viele Leute wie möglich haben, die Menschen Sachen erzählen; am besten Sachen, die stimmen und deswegen kann einem eigentlich nichts Besseres passieren als sowas wie, was weiß ich, die Mandela-Beerdigung in Südafrika. Die haben unendlich gute Kollegen vor Ort, die auch international ausgebildet sind. Aber da haben sie leider ein Exemplar erwischt… Das war doch etwas kurios. Es hat immer zwei Seiten, wenn der Dolmetscher selber im Mittelpunkt steht ist. Zum einen glaube ich, dass es für den Beruf total wichtig ist. Zum anderen muss es aber immer so eine Balance halten zu: Über was spreche ich? Also wenn ich als Dolmetscher übers Gebärdensprachdolmetschen erzähle, großartig, her damit. Aber wenn ich als Dolmetscher eingeladen bin, um über Gebärdensprache zu reden, ist das immer nur die Perspektive von mir auf meine Arbeitssprache. Aber dann ist es nie die Perspektive von mir auf meine Kultur, auf meine Muttersprache, auf meine Sicht auf die Gebärdensprache. Ich glaube, dass wir in dieser ganzen Debatte um Gebärdensprache nicht vergessen dürfen, dass es da Experten gibt, die das einfach schon ein bisschen länger machen als wir, und die einfach unheimlich gut Bescheid wissen. Klar ist es auch für den Veranstalter, ja es kostet Geld, einen Dolmetscher zu beauftragen, den ich brauche, damit ich mit einem gehörlosen Gast auf dem Podium diskutieren kann. Na klar, und ich muss erst mal einen Dolmetscher finden, und der Aufwand ist höher. Aber ich glaube letztendlich, dass der Output wesentlich beeindruckender ist, wenn da ein Gehörloser sitzt und einfach die Hände hebt und erzählt, als wenn da ein Dolmetscher sitzt und sagt, na ja, wir gestikulieren auch viel, aber es ist dann doch etwas anderes.“
[Musik: Ryan Andersen - Clarity]
Vielen Dank an Laura für ihren Bericht aus Gehörlosistan! Ich hoffe, euch hat das Zuhören bei dieser zweiten Folge meiner Miniserie übers Gebärdensprachdolmetschen so viel Spaß gemacht wie mir die Produktion. Ich habe jedenfalls unheimlich viel gelernt, auch über Inklusion.
„Ich glaube, das ist so der Spirit von Inklusion, den wir gerade haben, den ich total schön finde, das ist halt nicht mehr so: Das muss alles irgendwie ein gefördertes Projekt. Man muss einen Förderantrag stellen für die armen Behinderten, sondern lasst das mal machen, das ist echt. Da müssen wir hin. Inklusion muss ‚Ey, das ist cool, lass uns das mal machen’ sein.“
Dem gibt es nichts hinzuzufügen. Wir hören uns dann beim nächsten Mal - ich spreche mit Stephan Barrère, einem Gebärdensprachdolmetscher aus Frankreich. A bientôt !
„Dass sich der Sänger mal versingt, ich mal eine Vokabel umdrehe oder plötzlich doch mal im Dunkeln stehe, der Schlagzeuger irgendwie seinen Stick wegwirft - also darum geht's doch bei Live-Konzerten. Dass man im Publikum auch mal steht und denkt, höhö, du auch nur mit Wasser, das ist ja toll! Und ich bin irgendwann bei so einer Choreographie angekommen, die nichts mehr von diesem Live-Gefühl hat, dann kann ich darauf zum einen ganz ganz schlecht reagieren und zum anderen finde ich, ist es auch unfair den Gehörlosen gegenüber, weil, wenn die so'n vorbereitetes Ding kriegen, dann können sie sich ja auch 'n Musikvideo angucken. Deswegen bin ich Simultan-Dolmetscher geworden, die erste Übersetzung ist meistens eine schöne.“
Links:
It is September 17, 2015. We’re at Holyrood, home of the Scottish Parliament. Mark Griffin, a boyish Labour politician, takes the floor to present his bill to the vote:
Mark Griffin: The aim of my bill has been to encourage the use of BSL in Scottish public life and raise awareness of the language amongst the hearing population. Presiding Officer, I'm delighted to move the motion in my name that Parliament agrees that the British Sign Language (Scotland) Bill be passed. Thank you. (Source)
For Mark Griffin to be able to stand in the chamber on that day, a lot of puzzle pieces needed to fall into place. Today, I want to tell the story of the British Sign Language (Scotland) Bill. My name is Alexander Drechsel and you’re listening to LangFM.
This episode is part of a mini-series on sign language interpreting, a topic I have become increasingly fascinated by in recent years. In the same time, sign language interpreting has moved more into public awareness, including within our profession. AIIC, the international association of conference interpreters, now has members working with sign language. The European Parliament has become involved, as you heard in episode 28 of LangFM, about the EUsigns conference. And more and more countries are upgrading the status of their national sign languages.
Now, be honest: What do you actually know about sign language? Chances are that, like me, it wasn’t an awful lot, unless, of course you're using it yourself or you have a friend or relative who signs. Just in case, here are a few basics to get you started.
Sign languages are real languages. This may sound obvious, but it took until the middle of the 20th century for this to sink in. Signing is so much more than just moving your hands around. Sign languages are full-blown languages, but they work visually, not acoustically. Signing involves the hands, certain movements, facial expressions, the head, the mouth; it's quite complex, really. And yes, there is such a thing as sign language poetry!
Jemina Napier: The Mandela fake interpreter experience was, you know, a shock to everybody. „This is outrageous“, because there are actually standards in place, and so we were able to draw attention to that. I think the only problem with some of the emergency announcement interpreting stuff, and the reports on those, is that people see it as a distraction. I think the problem is people not understanding how sophisticated sign languages are and that they're not just 'words on the hands’. So someone's talking about really bad weather, and the way that you imply how heavy the rain is or how strong the winds are, all of that information is on the face. But again, it does give us the opportunity to respond and correct. I think as long as we use the opportunities well, then it's not necessarily negative.
So let’s do exactly that. Use an opportunity and tell interesting stories. Three interesting stories, in fact. You just heard Jemina Napier talk about the Mandela interpreter incident; and you will also meet Graham Turner and Annelies Kusters.
Graham Turner: British students coming to university, if they knew anything about foreign languages, it was only about other European languages. The phenomenon of language is a lot more varied than you'd appreciate from hanging around in Europe for a few years.
That’s Professor Graham Turner. He grew up in the East of England as the son of a speech therapist. Early on, he developed a keen interest in languages; he learned French, Latin and Greek at school and indeed elsewhere.
I studied Kiswahili for a couple of years. I had a real eye-opener in terms of just how different languages can be one from another.
Later, he went on to study linguistics (including some compulsory Swedish) at the University of York and spent a year as a teaching classroom assistant at a school for deaf children.
Working in a school with deaf children, the idea was, okay, you've had a year of general linguistic study, now get out there into the real world and find out whether anything that we've told you in this first year actually has any purchase. And of course, lo and behold, you discover that it really does! And so they we were telling you the truth all that time! And you come back to two more years of study thinking, OK, I really want to hear more because these guys were so right! That school in Newcastle was at the time one of the few remaining segregated schools. And the school was lead at the time by a chap who was in his day quite pioneering, his name was Lionel Evans. He was the head teacher and he was promoting an approach that he called "total communication" which in theory meant: Use with each child the most appropriate linguistic means according to the context in which you find yourself. So that might be signing, it might be fingerspelling, it might be lip-reading, it might be writing, whatever. Good theory. In practice, of course, because you've got one teacher trying to speak to a group of children simultaneously or communicate with a group of children simultaneously, what happened was that a lot of the time you got a kind of lowest common denominator. Looking back, it was a rather ugly mish-mash. But it was at least a school that by the mid-1980s was very comfortable with sign language being part of the linguistic landscape of the school. And most of British education - well, most of European education for deaf people at that stage – was still very strongly oral, you know, children being expected to lip-read and to wear enormous clunky hearing aids and so on.
The „ugly mish-mash“ that Graham described seems to be confirmed by what Annelies Kusters experienced in school:
Annelies Kusters: I was born deaf to hearing parents, the first or four children in a Belgian family. I have two younger sisters and one brother. One of my sisters and one of my cousins are deaf too.
Quick heads-up here: Since Annelies uses sign language, my colleague Saskia Broere kindly agreed to record Annelies’ answers to my questions.
Annelies Kusters: When I grew up, I went to a regular school and couldn’t sign. I used hearing aids, spoke and lipread Dutch, although I am profoundly deaf. The fact that I could speak often misled people: They thought it meant that I heard pretty well with hearing aids, which was not the case. I always did well in class, doing self-study rather than following what the teachers said, since lipreading is mostly guess work. I became well versed in self-study.
Those were difficult times for deaf education. And they were a dark reminder of a key event that had taken place towards the end of the 19th century.
Graham Turner: There was a Congress in Milan of educators of the deaf, an international congress, in 1880, which took the step of effectively banning the use of sign language in the education of deaf children. So for essentially a century thereafter - at least a century thereafter, in many places - signing was effectively, you might say, forced underground in effect. It was stigmatized. It was delegitimized.
The Milan Conference came up again and again during the interviews for this podcast and also in my research. No wonder: As Graham says, the declaration passed in Milan oppressed sign language for decades, some might even say brought it close to extinction.
Graham Turner: It could be used in the home if there were a number of sign language users in a particular family home and it would be used in deaf clubs. But outside of those two contexts, you essentially weren't going to see sign language in the public domain at all.
Interestingly, the American and British delegates at the Milan conference supported the cause of signing, but most of the others were "oralists", people saying that an oral education was better for deaf children. (That was done on purpose, by the way.) Here's what that sounded like:
The Convention, considering the incontestable superiority of articulation over signs in restoring the deaf-mute to society and giving him a fuller knowledge of language, declares that the oral method should be preferred to that of signs in the education and instruction of deaf-mutes.
The effects, as we have heard, were devastating. Many deaf teachers were out of work. But there were also havens that helped deaf culture survive, like Gallaudet College in the US or the national associations of the deaf.
Graham Turner: Deaf organizations and deaf people have been campaigning against that ever since, and were campaigning from 1880 onwards. The British Deaf Association was founded in 1890, more or less specifically as a way of organising the resistance, in effect. All the way through the 20th century, the story for signing communities has been about trying to overturn that imposition of oralist education and oral socialisation for deaf children in particular. 90 percent plus of deaf sign language using people have two hearing parents. So most deaf people grow up in a family home where the parents are are certainly not fluent signers, if they're signers at all.
But what about the 10 percent?
Jemina Napier: I grew up with two deaf parents, and my home language is British Sign Language and I have a brother who can hear. So both of us have British Sign Language as our first language.
That’s Jemina Napier again, who you already heard at the beginning of this episode.
Jemina Napier: But I also have a much larger deaf family: My mother comes from a family with four generations of deafness, so my grandparents were deaf, my aunts, uncles, cousins, everybody. My life has always been steeped in British Sign Language.
It wasn't immediately obvious to me, but the more I hear and read about this, the more it strikes me how different the deaf experience would have been just a few decades ago. Just listen for yourself:
Graham Turner: And for most of the 20th century those parents were being told by the authorities everywhere they looked: 'Ooh, you mustn't sign with this child, it would be really bad for them. Work on their residual hearing, work on their lip-reading skills, make them talk, don't allow them to sign.'
Jemina Napier: When people ask me a question like 'What was it like?', it's really hard to answer because I don't know any different. I suppose it'd be like me saying 'What's it like growing up and speaking German?'.
Graham Turner: Even sign-language-using parents, I mean deaf parents who use sign language, would not use sign language in public with their own deaf children because they had been in effect brainwashed.
Jemina Napier: I won't tell you how old I am, but several decades ago, attitudes were different. There wasn't this recognition for sign languages that we have now, there were a lot of assumptions about the skills that deaf people have, and that they were even using a language. Growing up in that kind of society was very different from somebody like me who was born into a household with deaf parents who use sign language at home. I think their experience would be very different because there's sign language on television, there's subtitling, there's professional interpreting services. It's a very different kind of life now for people who live in those sorts of families.
Obviously, a lot of time has passed since the Milan Conference in 1880, and later conferences of deaf educators have rejected and even invalidated that harmful resolution. And in the middle of the 20th century, the decade-long struggle finally reached a turning point.
William Stokoe
This was inspiration for Annelies:
Annelies Kusters: During my master’s I had to choose a thesis topic from a long list of possible topics, one of which was “deaf culture”. My interest was sparked and when I met the professor who could supervise a thesis on that topic, he pointed me towards two classical Deaf Studies books, wherein American deaf culture and deaf history were explained. Those two books had an enormous impact on me. Firstly, I suddenly put my whole childhood into a different perspective. I felt a deep personal connection with this literature, feeling it was about me, as a deaf person, even though I hadn’t grown up signing. I also immediately took an academic interest in the topic, making connections with the anthropological literature I had to read for my master’s. It became obvious to me that my master’s would focus on deaf lives. Secondly, I realised that it was not too late for me to learn how to sign. Throughout my childhood I always had been interested in sign language but never had gotten the opportunity to learn it. I knew a deaf man who was a few years older than me and also had been mainstreamed, and then learned sign language as an adult. I realised that I also could be, and wanted to be, someone who “arrived late” in deaf communities. I pulled out of the hearing scouts group where I was a group leader and started going to a deaf youth club where I learned sign language.
Thomas Hopkins Gallaudet
After this trip over the Atlantic, let's return to the young Jemina Napier, growing up in London.
Jemina Napier: Even when you're living with parents who are deaf, and sign language is your first language, as someone who can hear, your world is so dominated by speech and sound: walking down the street, your neighbours, the television, the radio. I never experienced any delays in my speech development, nor did my brother. I didn't have to go to a special school or anything. Actually, my parents’ house was literally right opposite the local primary school. All I had to do was cross the road and I was at school. It was quite handy. I actually have stories that I can tell of my mum walking past the school gate and me being on the playground and signing to her and being able to talk to her even though she was across the road.
I had to ask Jemina: As a hearing child that knew BSL, did she ever interpret, ever have to interpret for her family?
Jemina Napier: It's interesting because for a long time I resisted admitting that. There are, you know, taboos around children interpreting for their parents and this being socially acceptable. For a long time I always used to say, no, I didn't interpret for my parents because it's true: they never asked me to interpret for them. They never forced me to interpret for them. But what I realized much later in life is that actually I did interpret for them. I came across this whole body of research on language brokering, child language brokering, which has looked at children who typically are migrants or refugees. Because the children acquire languages more quickly, the national spoken language of wherever they've moved to, often more quickly than their parents. The child becomes a broker for their parents. And often the child takes it upon themselves to do it, it's not necessarily forced upon them, it's just a role that they take in their family. And I suddenly had this realization that that was me. And then I looked back on my childhood and realized that I did interpret for my parents but often it was me offering to make the phone call, it was me offering to interpret between my mother and the lady at the local shop, even though it often wasn't necessary. They found that they have other ways to communicate. But it was just a part and parcel of my every day life, and I think that's probably what drew me to working as an interpreter because I've actually always really enjoyed that process of moving between the different languages and having a role of some kind of having what I perceived obviously was an important role. I was encouraged by a lot of people. Because when I was very young, in my early twenties, the sign language interpreting profession was just being established in the UK. Previous to that, it had been social workers who had also taken on the role of interpreters. It was around the 1980s when they started to separate the two roles out. By the time I was coming to university, there was no interpreter training program back then at university, so I did a degree in sociology. But I was encouraged, because I was bilingual, to start interpreting. I started at a very young age and then took the opportunity: A Master's degree was set up at Durham University so then I did that.
Hang on, did you say Durham University? Well, the world of interpreting is rather small...
Graham Turner: And lo and behold just at the point where I graduated, Durham University was opening a Master's program in sign linguistics. I was actually the very first person interviewed for that programme and was accepted onto the course, which was to begin in the October of that year, 1988. In August of that year, I had completed my undergraduate degree, received my degree. I was sitting at home, watching the cricket over the summer (as you do!) and got a call completely out of the blue from Durham University saying: ‚Look, we’re working on this sign language dictionary project. We need a dogsbody to do a few days' work a week for a little while. Would you like the job?' I was just the right person in the right place at the right time, with a linguistics background and interest in and some skills in sign language. And cheap labour at that point in time. And I've been working full time in academia ever since.
At Durham University, Graham worked with eminent academics like Clark Denmark (the first to establish a curriculum for deaf sign language teachers in the UK), Francis Elton (who later worked as a sign linguist at University College London for many years) and with Dorothy Miles, at that time probably the most prominent British Sign Language poet (yes, that’s a thing, and it's absolutely fascinating!). Dorothy had also been involved in starting up deaf theatre in the United States.
Graham Turner: Dot, Francis and Clark were the three people I shared an office with from my first day at Durham University. As a learner of the language I could not have wished for a more rich and informative kind of context to to find myself in. In 2005, I'd been working in academia in the UK for over 17 years as a linguist - but never in a languages department. And I thought it was a bit of a nonsense. (laughs) So part of the attraction to me, coming to Heriot-Watt, was: Here was a Department of Languages and Intercultural Studies. And this was exactly where the sign language work should be from my point of view. A Department of Languages and Intercultural Studies felt to me like exactly the right place to be working on all the sorts of aspects of sign language that I was interested in. This was a department that – because of Ian Mason, Basil Hatim and many other colleagues in the department – had a very strong history of work in translation and interpreting, it was what the department was founded for in fact, decades ago. We didn't have to argue for sign language as having an appropriate place within this department. So for me very much in short it felt like coming home, finally.
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Jemina Napier: I just saw a tiny little ad in the paper for a Commonwealth Scholarship, and you could go anywhere in the Commonwealth. It just sort of piqued my interest, I'd never really thought about going to Australia before that. And my husband wanted us to go to Barbados but I had to go to either Australia or New Zealand because the two sign languages there are related to British Sign Language, they're part of the same sign language family. So I knew that it would be easier for me to do research there, I wouldn't have to learn a brand new sign language and it would be easier to acquire a related sign language. My husband is also a sign language interpreter so he was looking for a new opportunity to do work. We just thought we would go for three years and the university I went to had a good reputation in linguistics and applied linguistics in particular, so they didn't really have a lot of sign language expertise there. So it was a bit of a risk actually, going. But it worked for me because, in the end, I set up the first postgraduate training program for sign language interpreters at that university. Once I graduated my PhD, I convinced them to give me a job and set up the course. It just meant that I had something to offer which nobody else in Australia could offer at that time. And then it was the recognition, in the deaf community over there and also most the interpreting profession, that they needed to kind of raise the bar a bit more. And so I just happened to be there and was able to offer that to them. I went to Sydney, to Australia, and then returned to the UK and came to Scotland because a job came up at Herriot-Watt where I'm now a professor. I could see that there was some momentum happening and I thought it would be a good place to be. A catalyst, I suppose. Graham took over from Ian Mason as the Chair of the 'Translation and & Interpreting Studies in Scotland' Research Centre and because his expertise was in BSL, he was quite keen to grow things. They managed to get funding to do some courses and then develop the undergrad program which began in 2012, and then I arrived in 2013, and it was just coincidence really that I applied for a general job it was just the job advertised was in Intercultural Communication. So there's just been a lot happening and I think now with the BSL (Scotland) Act, we're really well placed as a university to really promote research and teaching on British Sign Language and British Sign Language interpreting, but also, we’re hoping to become a hub.
And what about Annelies? Because I think we’re starting to see a pattern here:
Annelies Kusters: I did research in Surinam, South-America, about the meeting spaces and networks of deaf schoolchildren and deaf adults. I wanted to dig deeper and went to the University of Bristol where they had a Master’s degree course in Deaf Studies. For my MSc course dissertation, I did research in India, focusing on how deaf people use the famous suburban trains as a meeting place. I remained in Bristol to do a PhD, doing research in Ghana. During my PhD studies, I married to an Indian man and moved to India where I completed writing my dissertation before giving birth to my first child. After the time in India, we moved to Germany, where I started a postdoc at the Max Planck Institute for the Study of Religious and Ethnic Diversity in Göttingen. My postdoc project focused on deaf-hearing interactions in public and semi-public spaces such as shops, restaurants, public transport and private transport. During that time, I became more and more interested in applied linguistics and in ethnographic film-making in addition to anthropology and cultural geography. Our second child was born in Göttingen, where we lived for 3,5 years. In March 2017, we moved to Edinburgh, where I now work as Assistant Professor in Sign Language and Intercultural Research and lead a research group focusing on international deaf mobilities.
So here we are. Jemina Napier, Annelies Kusters and Graham Turner are in the same place, Heriot-Watt University. In Edinburgh, just a few miles away from the Scottish Parliament. In the 1990s, Tony Blair's Labour government started decentralising powers to Scotland, Wales, Northern Ireland and London; a process known as devolution. If Scotland hadn't obtained its own parliament, who knows, the BSL (Scotland) Bill may never have come about.
Graham Turner: When the Scottish Parliament was reestablished in 1998, there was very quickly some quite overt talk about sign language and about recognition of British Sign Language. For all sorts of reasons - including the broader fact that, in short, because of recognition of Gaelic in Scotland, there is already a richer kind of weave, a more diverse linguistic heritage in the country than in most of the UK. Sign language didn't feel like such an oddity in that context. Scotland certainly feels to me, and I think feels to itself, like a more tolerant country in many respects than the rest of the UK. And that's one of the reasons that I was enthusiastic about moving to Scotland, to be honest. 17+ years working at universities in the North of England, the scope that any of us had to speak directly to, let alone influence, Westminster and its thinking in any way was extremely limited.
In the late 1990s and early noughties, several people, including members of the Scottish Parliament and also academics, had been laying the groundwork for the BSL bill, raising awareness and recognition of sign language and deaf issues.
Graham Turner: 2005, I could kind of hit the ground running, both in terms of being in a department that was willing to see British Sign Language as an area of potential growth. But there was a national context in which people were happy to engage with talk about what could be done and how it could be done, and the stars were beginning to align at that point.
One part of this constellation was Mark Griffin, the MSP we met at the beginning of this episode. He became the steward of the bill through all the stages of the legislative process.
Graham Turner: Mark took things through all of those stages. And in short, from the first kind of consultation phase through a series of steps, I guess it took two years altogether to bring the thing to fruition. I do know that Mark had deaf, deaf-blind grandparents. So he had some deaf awareness and awareness of sign language issues and so on, within the family, somewhat distant but nevertheless.
By © User:Colin / Wikimedia Commons, CC BY-SA 4.0
Graham Turner: And Mark took things through all of those stages. And in short from the first kind of consultation phase through a series of steps I guess it sort of took two years all together to bring the thing to fruition. So in many respects he was exactly the right person then to take on the BSL bill.
Tricia Marwick (Presiding Officer): The next question is that motion No. 14111 in the name of Mark Griffin on the British Sign Language (Scotland) Bill be agreed to. Are we all agreed? Yes. [Cheering]
What a fantastic day for the Scottish deaf community! Watching the video, hearing all the applause and cheering, seeing the enthusiasm on people's faces, the rotating hands indicating applause: it still moves me to this day.
Tricia Marwick: The motion is therefore agreed to [Laughter in the audience] and the British Sign Language (Scotland) Bill is passed. [Audience cheering]
Graham Turner: The way the legislation is formulated, you know, it's not called a 'Communication Disorders' bill. It's not called a, you know, "Be Nice to Deaf People" bill. It's called the British Sign Language Bill (or the Sign Language Act now, of course). And that sent a very strong signal I think, and the right signal, that this is purely and simply about language issues for a linguistic minority community. And that's transformative because we've been pushing long and hard enough for some people simply to tolerate the use of British Sign Language. It's a real leap forward to say from from all the public authorities from government down will now promote the use of the language.
Jemina Napier: Once the national plan is published, we'll see how much teeth it really has. It talks about the promotion of British Sign Language and that can either be through direct service provision, through access through interpreters, through making information available in BSL and also making it available for it to be learnt as a language in schools and so on. There's certainly a lot of good will, and the Scottish government is very positive. So we will be keeping our fingers crossed.
Now that the Bill has become an Act and has received Royal Assent, what's next? Where do things go from here?
Graham Turner: The first kinds of things that people will think of will be the access issues, and I can understand why they are, of course, if you're talking about access to health care or access to to your legal rights, these are urgent and it's long overdue that change occur in some of these areas. But in essence as long as we're seeing it as an access issue we're essentially saying: "Deaf people should be enabled to access the hearing world". And it's more than that. People started to say: Why do we always talk about 'hearing loss'? Why don't we turn it on its head and talk about 'deaf gain'? To crystallize the point about what what is the contribution that sign language users and the existence of sign languages can make to the wider society. We haven't begun to tap into that at all, we haven't begun to understand it. And yet here is this extraordinary form of language that does all of the things that spoken languages do - and some others besides - because the nature of sign languages is such that they can do things that spoken languages don't.
Deaf Gain. I think that's really, in a nutshell, the message I want to pass on to you, dear listener. Let us open up, let us be curious, let us explore the world of sign language and deaf culture. As many have been doing already, in fact.
Graham Turner: We need to make sure that a lot more hearing people learn sign language in the first place.
Jemina Napier: One of the reasons American Sign Language is so popular - it’s actually the fourth most commonly used language in America - is that students have a requirement to take a foreign language of some kind. At least one course as part of their liberal arts education at college, and American Sign Language is offered as an alternative language that they can learn. So it's a really popular choice. Until we have something like that here in Europe as well... You know, we need to get to the kids earlier. My colleague Graham Turner who you spoke to he's been working on trying to get BSL introduced in schools for example as as an option.
Graham Turner: Scotland has a one-plus-two languages policy just now, suggesting that all children should leave school with having had access to at least two other languages besides English. And we've been working we've been working with the relevant authorities to talk about introducing BSL as one of those 'plus-two' languages.
Education will definitely be one important building block. For inspiration, we can turn to the Global South:
Annelies Kusters: In the Global South, deaf and hearing people often can communicate rather fluently through gestures – I documented this in my film called Ishaare: Gestures and Signs in Mumbai, which can be viewed online. The distinction between sign language and gestures often becomes really blurred in such contexts. In the village in Ghana where I did my PhD research, this kind of fluent gesturing led to the emergence of a local sign language. Overall, I see a much wider acceptance of manual communication in the Global South. Another difference is that in many Western cultures, deaf schools are closed in favour of educational mainstreaming policies: deaf children attend regular schools with the help of hearing aids and sign language interpreters but unfortunately rarely receive instruction directly through sign language. The number of deaf clubs, where people gather to chat, party, play cards, do arts and crafts, and so on, is declining. Deaf people meet more often in temporary and borrowed spaces such as in pubs or during events. The transition of deaf children from the school to the club in order to maintain their deaf social life is thus disrupted. In the Global South though, there are many deaf schools. Most of them do not support bilingual education in signed and spoken/written language, but children often sign at playgrounds and in dormitories. In India alone, there are over 800 deaf schools; in Mumbai alone there are 25. Some of these schools are very large and attract deaf people from a wide geographical area, others are small local schools. Events attract large numbers of deaf people.
But another one is awareness outside the deaf community. Here is the call to action for us!
Graham Turner: If you look around you in the public domain: Where do you see sign language? The answer is: almost nowhere. So people don't think of sign language as being part of the everyday social environment in which we operate. One of the things that I think is fantastically exciting about what's been done is that I'm well aware of a huge amount of change in attitudes and in thinking taking place even prior to the passing of the Act. People just hadn't thought about sign language issues before, and passing an Act of Parliament that is just about sign language, brings it to the forefront of their attention. The way the act is constructed is that there'll be a new national plan every six years and therefore new public authority plans every six years.
Jemina Napier: And once the national plan is published then we'll see how much teeth the act really has.
Graham Turner: On a cyclical basis, it will keep swimming to the forefront of people's attention periodically, and they'll be required to think about what more could we do? How could we do this better? What steps are we now in a position to take to advance this interaction between the deaf and hearing populations? I will continue to work with the equality unit, with the Scottish government, with the civil servants - in fact, that's my next meeting today - about the steps that we we really should be taking and trying to think strategically about being realistic about what can be done immediately. But also about planting some seeds now that can reach maturity in the second and third cycles of the national plan and that process as it as it comes forward. For example, this issue of getting sign language into schools. We can't click our fingers and have qualified deaf BSL teachers in every high school in Scotland next year [but] if we set things in train now, we can quite quickly imagine the landscape shifting in exciting ways.
Talk about a shifting landscape: In September 2017, Google celebrated BSL with a dedicated Doodle. In late 2017, after three decades of advocacy by the Irish deaf community, the Republic of Ireland officially recognised Irish Sign Language. This gives the community legal rights to approach authorities and courts through Irish Sign Language, provides a basis for certified skilled ISL interpreters and strengthens educational support for deaf children.
Jemina Napier: I think we'll see a lot more recognition on the world stage. I mean, sign language interpreting is now provided as a matter of course at UN meetings in Geneva and in New York, and they're live-streamed quite often. The UN and AIIC, I know, are working on developing an agreement around how to include sign language interpreting. There are now two members of AIIC who are sign language interpreters, now I'm working on getting my approvals so I can hopefully become a member before too long. I've just been invited to be a keynote speaker at the FIT Congress in Brisbane. And I'm the first sign language interpreting expert they've had as a keynote speaker before so it's exciting. The recent outgoing president Henry Liu and I know each other from when I was in Australia. He's a New Zealander and he was really keen to see more profile of sign language interpreting in FIT so it's really exciting, I feel very honoured to be the first person to do that.
Graham Turner: What is fantastic from my point of view is to see the thrill that that's giving people, and I don't just mean deaf people. I mean the hearing population which is saying: Wow, we're really excited about the possibilities. This is a completely different form of language. We just didn't know. And for me that's the deaf gain kind of notion starting to take root. And if that happens across the entire public sphere, across the entire country, that's really transformative.
This has been part one of the LangFM series about sign language and sign language interpreting. Part two will be published very soon, and that episode will be in German, featuring German sign language interpreter Laura Schwengber, who is very much into music. Part three, in French and featuring France-based sign language interpreter Stéphan Barrère will come out after that. So, stay tuned! I’ll talk to you soon, on LangFM.
Acknowledgements
I would like to thank, from the bottom of my heart, Jemina Napier, Graham Turner and Annelies Kusters for dedicating their time to talk to me and provide a lot of useful feedback.
Thank you very much also to Lauren Harris and Ella Leith for their many insights into sign language, sign language interpreting and deaf culture.
Haartelijk bedankt, Saskia Broere.
Grazie mille, Andrea Alvisi.
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