L’invitée du jour, Adoracion GUZMÁN GARCÍA (EPHE-PSL / Institut Lyfe) réalise dans le cadre du projet un travail de thèse en sciences cognitives pour explorer les barrières psychologiques à la diversité dans le choix alimentaire et à la consommation de fruits et légumes. En particulier, elle étudie comment les normes sociales sont traitées individuellement, interroge les processus cognitifs inconscients qui peuvent guider les comportements alimentaires et travaillent sur des façons de contrer, via des interventions, ces processus inconscients. Ses travaux explorent notamment l’influence du genre sur nos choix alimentaires, en particulier l’association entre la consommation de viande et la masculinité. 

“Il existe une association entre masculinité et viande : je cherche à étudier pourquoi elle existe, comment elle est intégrée cognitivement et comment en sortir.”

“Je me concentre sur les jeunes adultes, pour étudier les individus au moment où ils prennent pour la première fois leurs propres décisions individuelles dans leurs comportements alimentaires.”

“Un de mes objectifs est une prise de conscience quant aux normes sociales – alimentaires – qui ne sont pas naturelles mais arbitraires et culturelles. Une norme n’est pas meilleure qu’une autre.”

“Plus un homme se reconnaît dans une masculinité traditionnelle, plus il pense que le fait de manger de la viande est, par nature, masculin, et plus il mange de viande. L’idée est d’entraîner une prise de conscience des ressorts culturels et mécanismes inconscients derrière les comportements alimentaires, en espérant que cela entraîne une diversification des pratiques alimentaires dès lors qu’elles ne sont plus perçues comme “naturelles”.” 

Le goût de la recherche met en valeur la recherche doctorale en sciences humaines et sociales liée à l’alimentation et aux défis rencontrés par le système alimentaire et les mangeur‧euse‧s à l’ère de l’anthropocène. Une émission soutenue par la chaire TrAlim (Université Lyon 2 / Institut Lyfe). Un épisode présenté par Ata Bagci et Marie D’Antimo.

Le goût de la recherche - Fermentation avec Maxence Blanchet

L’invité du jour, Maxence Blanchet (Institut Lyfe / université d’Umeå) travaille sur le projet de recherche européen Healthferm, qui étudie les aliments végétaux fermentés, leurs bienfaits pour la santé et l’environnement, ainsi que leur acceptabilité sociale.

Il s’intéresse aux aliments que les gens font fermenter eux-mêmes à la maison. Quels sont leurs profils, leurs motivations, les potentiels freins à cette pratique ? En passant par la théorie des pratiques, il analyse les significations associées à la fermentation, les problèmes matériels parfois rencontrés ainsi que les compétences mobilisées par ceux qui la pratique.

Du dégoût à la pensée magique, de nombreuses représentations sont attachées à la consommation d’aliments fermentés. C’est tout notre rapport à notre santé et au vivant qui sont mobilisés, dans ce que le chercheur appelle un virage post-pasteurien. 

Le goût de la recherche met en valeur la recherche doctorale en sciences humaines et sociales liée à l’alimentation et aux défis rencontrés par le système alimentaire et les mangeur.euse.s à l’ère de l’anthropocène. Une émission soutenue par la chaire TrAlim (Université Lyon 2 / Institut Lyfe). Un épisode présenté par Calixte Engelberg et Ata Bagci.