Incompréhensible. C’est le mot qui fleurit dans toutes les bouches après les émeutes qui ont embrasé les quartiers populaires, un peu partout en France. Des émeutes qui faisaient suite à la mort du jeune Nahel, tué par la police à Nanterre le 27 juin 2023.

Tous ces commerces saccagés, ces voitures brûlées, ces écoles incendiées…. C’est incompréhensible. S’ils avaient brûlé des voitures de police et des commissariats, encore… Bon, ils ont effectivement brûlé des voitures de police et des commissariats, et ça, c’est inadmissible. Mais des écoles et des bibliothèques, c’est incompréhensible ! Des équipements qui étaient faits pour eux, des lieux de culture et de savoir que fréquentaient leurs petits frères !

Non vraiment, on ne comprend pas. Voilà ce que se dit le brave citoyen en regardant sa télévision, où des journalistes lui expliquent… qu’on ne comprend pas.

Alors, qu’est-ce qu’ON ne comprend pas exactement ?

ON ne comprend pas que la banlieue ne se tienne pas sage ? Que des jeunes des cités, comme on les appelle, déversent leur rage et aient envie de tout casser quand la police assassine impunément leurs camarades ? 42 morts aux mains des forces de l’ordre rien qu’en 2022, est-ce que ça aide à comprendre ?

ON ne comprend pas qu’ils brûlent leurs écoles ? Mais il y a longtemps que l’école est devenue pour eux le symbole de toutes les exclusions, et ne représente plus aucun espoir d’émancipation.

ON ne comprend pas qu’ils aient envie de tout brûler quand ils subissent au quotidien harcèlement, vexations, humiliations, violences policières, racisme systémique, relégation et ségrégation ?

Moi figurez-vous, ce que je ne comprends pas, c’est que ces révoltes urbaines ne surviennent pas plus tôt, ni plus souvent.

ON ne comprend pas… Mais est-ce qu’ON n’a jamais essayé de comprendre, même avant les émeutes ? Et ON va, répétant que ceux qui foutent le feu sont juste là pour semer le chaos, mais qu’ils n’en ont rien à faire du jeune Nahel. Mais qui n’en a jamais eu quelque chose à faire de Nahel, et de ceux qui l’ont précédé, et de ceux qui viendront après ? Parce que Nahel n’est pas le premier, et il ne sera pas le dernier. D’ailleurs il n’est déjà plus le dernier. Après lui il y a eu Mohamed BENDRIS le 2 juillet à Marseille, et avant lui il y a eu Zied et Bouna en 2005, Adama TRAORÉ en 2016, Zineb REDOUANE en 2018, Cédric CHOUVIAT en 2020, et puis tous ceux dont ON n’a jamais entendu parler, Merter KESKIN en 2021 ou Jean-Paul BENJAMEN en 2022.

Et en 2012 il y a eu Wissam EL-YAMNI, à Clermont-Ferrand. Et c’est de lui que nous allons parler aujourd’hui. Pour qu’ON n’oublie pas. Et qu’ON ne puisse plus jamais dire qu’ON ne comprend pas.

Invité-e-s :

- Elise MALLET, Comité Justice et Vérité pour Wissam

- Sophie BRUTUS, CGT-Educ'action 63

- Edgar KIGANGA, membre du Syndicat des Avocats de France

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Nous l’avons dit au cours de nos émissions précédentes, le logement n’est pas une marchandise, et pour répondre à la crise du mal-logement, qui touche à des degrés divers près de 20% de la population, il faut sortir de la loi de l’offre et de la demande, qui favorise la spéculation et l’explosion des prix de l’immobilier.

Oui mais comment faire ? Comment faire pour soustraire le logement à la loi du marché ? Pour cela, il y a différentes solutions, du logement social à l’habitat participatif en passant par l’encadrement des loyers. Mais est-ce que tout cela fonctionne, et est-ce que tout cela suffit ? Et si non, que faudrait-il faire ?

Invité-e-s :

- Fatima CHENOUFFE-TERRASSE, DAL 63

- Alain COUDERT, AC !

- Smack, AC !

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Vous les avez vus dans les journaux télévisés des grands médias, ces pauvres petits propriétaires qui ne peuvent pas récupérer leur bien occupé illégalement par d’horribles squatteurs. Et vous vous êtes peut-être offusqué-es de cette loi mal faite, qui protège le voleur contre l’honnête citoyen, et vous vous êtes demandé-es comment tout cela était possible.

Les grands médias ne mentent pas, les squatts de domicile, cela existe. Il y en aurait, selon les chiffres du gouvernement, 170 cas par an en France. Un chiffre à mettre en regard des 15 000 ménages qui, chaque année, sont expulsés de leur logement, dans l’immense majorité des cas parce qu’ils ne parviennent plus à régler leur loyer. 15 000 expulsions de personnes jeunes ou âgées, parfois très âgées, de personnes seules ou en couple, avec ou sans enfants, des enfants en bas âge, parfois en très bas âge. Expulsés au petit matin, discrètement, loin des regards des honnêtes citoyens et des caméras des journaux télévisés des grands médias.

Il ne s’agit pas de faire pleurer dans les chaumières, mais de comprendre comment et pourquoi nous en arrivons là. Comprendre comment et pourquoi, quand près d’un foyer sur cinq est touché par le mal-logement, quand dans le même temps la spéculation sur l’immobilier va si bon train, comme nous l’avons vu dans nos précédentes émissions, comment et pourquoi nous acceptons qu’une réponse aussi inhumaine que l’expulsion soit proposée à la crise du logement ? et peut-être imaginer d’autres solutions possibles.

Invité-e-s :

- Fatima CHENOUFFE-TERRASSE, DAL 63

- Alain COUDERT, AC !

- Smack, AC !

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Le logement n’est pas une marchandise. Le slogan peut sembler bateau, et pourtant, il faut bien le constater : l’achat, la location et la vente de biens immobiliers représentent bien souvent un moyen formidable de faire du profit pour des opérateurs peu scrupuleux. Une situation particulièrement révoltante quand tant de familles sont, comme nous l’avons vu la semaine dernière, condamnées au mal-logement, voire à la perte de leur domicile.

L’accès au logement constitue avant tout un besoin fondamental de la population, et devrait à ce titre être préservé des lois du marché. Mais entre financiarisation et marchandisation, le logement est devenu un produit de spéculation pour le plus grand bonheur des investisseurs. Et tant pis pour les ménages précaires qui payent l’addition… et les loyers démesurés.

Invité-e-s :

- Fatima CHENOUFFE-TERRASSE, DAL 63

- Alain COUDERT, AC !

- Smack, AC !

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Home, sweet home. Qu’il est bon, parfois, de regagner son chez-soi, de refermer la porte sur le tumulte du monde, et de s’enfermer dans son nid douillet à l’abri des intempéries et des regards indiscrets. Ah, qu’il est doux, après une longue journée d’activité, de se détendre enfin dans ce havre de paix qu’est notre logis.

Ce sentiment que je décris là, il est malheureusement étranger à plus de 4 millions de personnes dans notre pays. On compte en France plus d’un million de personnes sans logement personnel, dont 650 000 sont hébergés chez des tiers et 330 000 sont sans domicile, dormant soit dans des centres d’hébergement, soit dans la rue. A ces sans-logis, il convient d’ajouter plus d’1 million de ménages, soit près de 3 millions de personnes, habitant dans des conditions très difficiles, c’est-à-dire dans des logements fortement surpeuplés, manquant du confort le plus élémentaire, ou présentant des risques pour la santé et la sécurité des occupants.

Si l’on élargit la focale à tous ceux qui sont en situation fragilisée vis-à-vis du logement, en y ajoutant notamment les ménages en situation d’impayé de loyer, ceux qui fournissent un effort financier excessif pour se loger, ou encore les personnes en incapacité de se chauffer correctement l’hiver, on atteint un total de plus de 5 millions de foyers, soit près de 15 millions de personnes, subissant ce qu’on peut appeler la « crise du logement ». Soit environ 20% de la population !

Tous ces chiffres, issus du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre sur l’état du mal-logement en France, doivent cependant être considérés avec précaution. D’abord parce qu’un certain nombre d’entre eux ne sont que des estimations. Le logement relève du domaine de l’intime, et il est souvent difficile d’obtenir des données précises. Ensuite parce qu’ils sont, dans leur grande majorité, relativement anciens, la plupart remontant à 2013, date de la dernière grande enquête nationale sur le logement. Il n’y a toutefois aucune raison de penser que la situation ait pu s’améliorer entre-temps, au contraire. Bien au contraire.

Car depuis 10 ans, nous avons connu la crise du Covid-19, l’explosion du prix de l’énergie, l’inflation généralisée, quand la spéculation sur l’immobilier n’a cessé de s’accentuer. Dans le même temps, les mesures d’austérité, qu’il s’agisse des réformes de l’assurance chômage ou de celles des retraites, se sont enchaînées. Une situation explosive, qui pousse un nombre croissant de ménages au bord de la rupture.

Je disais que le logement relève de l’intime. Il s’agit pourtant d’un sujet hautement politique, qui nécessite des mesures fortes de la part des pouvoirs publics. Les gouvernements successifs de ces dernières décennies en ont-ils pris conscience ? Il est permis d’en douter : la part du Produit Intérieur Brut consacrée au logement dans notre pays est passée de 2,2% en 2010, à seulement 1,5% en 2021, un niveau historiquement bas, jamais atteint depuis que cet indicateur existe.

Il serait pourtant injuste de dire que nos dirigeants sont restés passifs face à l’aggravation de la situation. Ils ont réagi avec le seul logiciel qui est le leur, celui qui de plus en plus semble constituer la réponse unique à tous les problèmes rencontrés : celui de la répression. Ainsi depuis 20 ans, les autorisations de recours à la force publique pour expulser les locataires ont doublé, les expulsions elles-mêmes ont bondi de 164%, et dernièrement les députés ont approuvé une loi scélérate, dite « loi anti-squatteurs », pour criminaliser le droit au logement.

Le Droit au Logement, le DAL, c’est le nom d’une association qui se bat depuis bientôt 35 ans pour clamer qu’un toit, c’est un droit, et que se loger n’est pas un crime.

Invité-e-s :

- Fatima CHENOUFFE-TERRASSE, DAL 63

- Alain COUDERT, AC !

- Smack, AC !

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Ami·es auditrices et auditeurs, on espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous nous revenez en pleine forme, remonté·es à bloc et motivé·es pour les luttes qui nous attendent en cette rentrée qui sera sociale et écologique à n'en pas douter.

L'équipe du Grain de son a pris elle aussi un repos bien mérité mais nous ne sommes pas resté·es totalement inactif·ves pendant ces 2 mois.

Sur le plan militant, beaucoup de choses se sont passées durant l'été.

En l'occurrence, nous avons promené notre micro le jour de la fête nationale sur le square Olympe de Gouges et dans les allées du jardin Lecoq: un 14 juillet citoyen y avait lieu.

Syndicats, partis, organisations et associations de la gauche radicale étaient réunies pour rappeler que le 14 juillet est avant tout une fête révolutionnaire et populaire.

Donc, pas seulement patriotique ou militaire.

Le but était aussi d'affirmer qu'après les "100 jours d'apaisement" décrétés par Emmanuel Macron, on était tout sauf appaisé·es.

Invité-e-s :

- Anne-Laure MOREL, Solidaires 63

- Sylvie LAILLIER, Les Rosies 63

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Ami·es auditrices et auditeurs, on espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous nous revenez en pleine forme, remonté·es à bloc et motivé·es pour les luttes qui nous attendent en cette rentrée qui sera sociale et écologique à n'en pas douter.

L'équipe du Grain de son a pris elle aussi un repos bien mérité mais nous ne sommes pas resté·es totalement inactif·ves pendant ces 2 mois.

Sur le plan militant, beaucoup de choses se sont passées durant l'été.

En l'occurrence, nous avons promené notre micro le jour de la fête nationale sur le square Olympe de Gouges et dans les allées du jardin Lecoq: un 14 juillet citoyen y avait lieu.

Syndicats, partis, organisations et associations de la gauche radicale étaient réunies pour rappeler que le 14 juillet est avant tout une fête révolutionnaire et populaire.

Donc, pas seulement patriotique ou militaire.

Le but était aussi d'affirmer qu'après les "100 jours d'apaisement" décrétés par Emmanuel Macron, on était tout sauf appaisé·es.

Invité-e-s :

- Anne-Laure MOREL, Solidaires 63

- Sylvie LAILLIER, Les Rosies 63

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Ami·es auditrices et auditeurs, on espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous nous revenez en pleine forme, remonté·es à bloc et motivé·es pour les luttes qui nous attendent en cette rentrée qui sera sociale et écologique à n'en pas douter.

L'équipe du Grain de son a pris elle aussi un repos bien mérité mais nous ne sommes pas resté·es totalement inactif·ves pendant ces 2 mois.

Sur le plan militant, beaucoup de choses se sont passées durant l'été.

En l'occurrence, nous avons promené notre micro le jour de la fête nationale sur le square Olympe de Gouges et dans les allées du jardin Lecoq: un 14 juillet citoyen y avait lieu.

Syndicats, partis, organisations et associations de la gauche radicale étaient réunies pour rappeler que le 14 juillet est avant tout une fête révolutionnaire et populaire.

Donc, pas seulement patriotique ou militaire.

Le but était aussi d'affirmer qu'après les "100 jours d'apaisement" décrétés par Emmanuel Macron, on était tout sauf appaisé·es.

Invité-e-s :

- Anne-Laure MOREL, Solidaires 63

- Sylvie LAILLIER, Les Rosies 63

Salut, c’est le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme.

Ami·es auditrices et auditeurs, on espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous nous revenez en pleine forme, remonté·es à bloc et motivé·es pour les luttes qui nous attendent en cette rentrée qui sera sociale et écologique à n'en pas douter.

L'équipe du Grain de son a pris elle aussi un repos bien mérité mais nous ne sommes pas resté·es totalement inactif·ves pendant ces 2 mois.

Sur le plan militant, beaucoup de choses se sont passées durant l'été.

En l'occurrence, nous avons promené notre micro le jour de la fête nationale sur le square Olympe de Gouges et dans les allées du jardin Lecoq: un 14 juillet citoyen y avait lieu.

Syndicats, partis, organisations et associations de la gauche radicale étaient réunies pour rappeler que le 14 juillet est avant tout une fête révolutionnaire et populaire.

Donc, pas seulement patriotique ou militaire.

Le but était aussi d'affirmer qu'après les "100 jours d'apaisement" décrétés par Emmanuel Macron, on était tout sauf appaisé·es.

Invité-e-s :

- Anne-Laure MOREL, Solidaires 63

- Sylvie LAILLIER, Les Rosies 63

[Rediffusion-2022/2023]

Salut, amies auditrices et amis auditeurs..

Depuis que le Grain de Son, l’émission d’Attac Puy-de-Dôme existe, nous nous efforçons modestement

de vous informer sur des thématiques tantôt sociales, tantôt économiques, tantôt environnementales, mais

toujours politiques au sens noble du terme, c’est-à-dire relevant de choix de société, en essayant à chaque

fois d’articuler problématiques globales et luttes locales. Et c’est pour cette raison que nous vous donnons

à entendre chaque semaine des voix discordantes, des paroles minoritaires dans les médias et le discours

dominants, celle des acteurs et des actrices du mouvement social, en privilégiant les organisations actives

au niveau local, à Clermont-Ferrand ou dans le département.

Nous avons eu envie, pour les premières émissions de cette nouvelle saison, de réinviter certains d’entre

eux pour pour nous faire part des dernières évolutions de leurs causes et de leurs combats. Quoi de neuf

du côté des luttes sociales ? Sur ce terrain, nous avions le choix. Nous aurions pu réinviter les membres

des organisations féministes que nous avions entendues en mars, pour leur demander de réagir au recul

historique du droit à l’avortement aux États-Unis, suite à la décision de la Cour Suprême fin juin. Ou

bien, nous aurions pu rappeler nos amis syndicalistes du CHU de Clermont-Ferrand, qui nous avaient

alerté début mai sur les problèmes de pénurie de main d’œuvre qui se profilaient dans les services

d’urgence pour cet été, et des risques que cela ferait courir aux patients. Quelques semaines après cette

interview, on apprenait dans la presse que 20 % des services d’urgence étaient contraints de limiter leur

activité ou s’y préparaient, et le célèbre urgentiste Patrick Pelloux nous prévenait : « il va y avoir des

morts, c’est une réalité ».

Pour l’heure, nous avons choisi de revenir sur le sort des migrants et de redonner la parole au Réseau

Éducation Sans Frontière, que nous avions invité en février avec la Cimade. Il sera question aujourd’hui

d’OQTF. Qu’est-ce que c’est que cet acronyme, vous dites-vous ? Encore un machin administratif,

sûrement... Eh bien , retenez bien ces quatre lettres : OQTF. Quatre lettres terribles, qui bouleversent la

vie de ceux qui en sont frappés. Car le retour que nous vous proposons aujourd’hui est en effet un retour

aux frontières...

Pour nous en dire plus, nous retrouvons notre ami Didier PAGÈS, qui commence à être un habitué du

Grain de Son, et qui est accompagné de Sylvie COUDERC, membre comme lui du RESF ; bonjour à tous

les deux.

Alors Didier, c’est toi qui nous a contactés en nous disant : ce serait bien qu’on refasse une émission sur

les migrants, parce que depuis la dernière fois, il y a de plus en plus d’OQTF dans le Puy-de-Dôme...

Invité-e-s :

- Sylvie COUDERC, Réseau Éducation sans Frontières - Puy-de-Dôme (RESF63)

- Didier PAGÈS, Réseau Éducation sans Frontières - Puy-de-Dôme (RESF63)