Après avoir reçu le PS, plus que jamais au centre des discussions autour de sa succession, François Bayrou a de nouveau refusé toute concession jeudi soir, défendant un gouvernement qui "pour une fois" ne se "défile" pas face à la nécessité de redresser les finances publiques. "Ce n'est pas l'austérité qu'on plaide, on plaide un ralentissement des dépenses", sans quoi "la dette continue à augmenter", a-t-il une nouvelle fois tenté de convaincre au 20H00 de France 2, déclarant ne pas regretter avoir sollicité un vote de confiance au Parlement lundi qui s'annonce pourtant perdu d'avance. "Je suis inquiet de la situation du pays. Je suis inquiet de l'absence de prise de conscience et c'est pourquoi je vais plus loin qu'aucun gouvernement ne va jamais, en disant voilà, nous mettons en jeu la vie même du gouvernement", a-t-il martelé. Tout en disant vouloir se battre jusqu'à "la dernière minute", il a semblé esquissé la possibilité de sa sortie, en doutant que "des nominations" puissent avoir lieu dès le lendemain du vote. "Ca arrive à des gouvernements de tomber, et à des gouvernements très bien, vous savez", a-t-il encore dit. Interrogé sur l'opportunité d'une dissolution, il s'est une nouvelle fois prononcé contre, car elle déboucherait selon lui sur "une assemblée encore plus divisée". Dans la matinée, le Premier ministre a reçu le PS qui poursuit son offensive pour décrocher Matignon, renouvelant son offre de "discuter" sur la "base de travail" des propositions budgétaires des partis de gauche hors LFI, avec "toutes les forces du front républicain". Les socialistes ont proposé un effort budgétaire deux fois moindre que les 44 milliards d'euros de François Bayrou. "C'est un projet juste, qui permet de remettre de la couleur dans nos vies", a plaidé le premier secrétaire Olivier Faure, l'opposant au plan "dépressif" du Premier ministre. Le PS a aussi rappelé son engagement à ne pas recourir à l'article 49.3 de la Constitution, ce qui obligera à trouver des compromis avec a minima le bloc central pour faire passer des textes, et en premier lieu le budget. Mardi, le chef de l'État avait enjoint aux chefs de l'actuelle coalition gouvernementale (Renaissance, MoDem, Horizons, LR) de "travailler avec les socialistes". Il a de nouveau appelé jeudi les forces politiques à faire preuve de "responsabilité" et à assurer la "stabilité". Le chef des députés LR Laurent Wauquiez a lui assuré que son groupe ne censurerait a priori "ni un gouvernement PS ni un gouvernement RN" pour éviter "une instabilité catastrophique" après l'échec des gouvernements Barnier et Bayrou en moins d'un an.
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