
Sign up to save your podcasts
Or
« Plus on est en mode chaos, plus les designers sont à l’aise »
Dixième épisode avec Frédérique Pain de l'Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle, ENSCI Les Ateliers Paris.
L'ENSCI Paris forme depuis 1982 des designers. Parmi ses anciens étudiants, on trouve la plupart des designers connus, que l'on ne citera pas tant la liste est longue. L'école jouit d'une solide réputation auprès des professionnels du secteur.
Nouvellement nommée à sa direction, Frédérique Pain nous dévoile ses ambitions et sa vision du rôle du designer du XXIème siècle.
Le Trait Podcast : votre nomination...un aboutissement ?
Frédérique Pain : « C’est d’une certaine façon un aboutissement car effectivement le design a toujours été central pour moi, je suis une militante du design depuis toujours. Ce n’est pas toujours évident de travailler dans le design quand on travaille dans l’industrie. C’est encore aujourd’hui une certaine forme de bataille pour faire reconnaître ce métier comme partie prenante des entreprises...D’où le terme « militante » que j’assume totalement »
Le parcours
« Je suis de 1968, j’étais bonne en sciences, je suis partie dans une formation scientifique. Je suis venue au design car j’adorais dessiner...J’ai une formation en fac de sciences. Je sais ce que c’est que disséquer les rats...j’ai rejoint au niveau master une formation en design industriel à l’ENSAM. Et depuis, je n’ai jamais lâché ! J’ai démarré dans l’aéronautique dans l’univers de conception de postes de contrôleurs aérien puis dans une grande entreprise télécom dans la conception d’interfaces. En 2013, j’ai rejoint l’école de design STRATE pour diriger la recherche et l’innovation puis pour la diriger cinq ans plus tard. J’ai travaillé en parallèle au sein du Bell Labs d’Alcatel Lucent ; une équipe de 40 personnes. L’articulation avec les autres divisions n’était pas facile. Le sujet était vraiment de comment passer de la recherche à l’innovation. Il fallait travailler sur cet axe de l’usage ».
Force et faiblesses du design ?
« Le mot évoque un métier, une discipline, un adjectif. C’est un des rares métiers qui est adjectivé. Cela nous oblige dans l’univers de l’industrie, très installé dans le domaine de l’ingénierie, d’installer des codes de fonctionnement d’un métier dans l’entreprise. Les codes dominants ne sont pas encore ceux de la création et des designers.
Je ne dirai pas qu’il y a une opposition entre le monde des designers et des ingénieurs. J’œuvre à ce qu’il n’y ait pas cette opposition. Plus il y a multidisciplinarité, plus la révolution de la présence du designer dans les entreprises opère...
Le design c’est la recherche d’une proposition alternative. Les designers sont très attendus sur la capacité d’être chefs d’orchestre. Le cœur de la pédagogie à l’ENSCI ; c’est justement d’apprendre cette capacité de faire collectif. Le designer n’a pas tous les outils en main pour observer comment s’opère tel usage.
La pandémie ?
C’est une formidable terrain d’études pour les designers. On est face à une situation incroyable. Plus c’est incompris, plus c’est en mode chaos, plus les designers sont à l’aise.
Création ou créativité ?
« La création, ce n’est pas créativité, c’est très important pour moi cette distinction. Par contre, effectivement, le 21 è siècle a cruellement besoin de se remettre en cause. Et les designers aussi, et cela passera par la créativité ».
Pour vous aider dans votre écoute, voici les principaux noms des designers cités dans l'épisode :
Walter Gropius
Anthony Dunne
Fiona Raby
Alain Findeli
Constantin Grcic
John Maeda
Andrea Branzi
Bonne écoute !
Et retrouvez-nous sur insta : @le_trait_podcast
https://letraitpodcast.paris/
« Plus on est en mode chaos, plus les designers sont à l’aise »
Dixième épisode avec Frédérique Pain de l'Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle, ENSCI Les Ateliers Paris.
L'ENSCI Paris forme depuis 1982 des designers. Parmi ses anciens étudiants, on trouve la plupart des designers connus, que l'on ne citera pas tant la liste est longue. L'école jouit d'une solide réputation auprès des professionnels du secteur.
Nouvellement nommée à sa direction, Frédérique Pain nous dévoile ses ambitions et sa vision du rôle du designer du XXIème siècle.
Le Trait Podcast : votre nomination...un aboutissement ?
Frédérique Pain : « C’est d’une certaine façon un aboutissement car effectivement le design a toujours été central pour moi, je suis une militante du design depuis toujours. Ce n’est pas toujours évident de travailler dans le design quand on travaille dans l’industrie. C’est encore aujourd’hui une certaine forme de bataille pour faire reconnaître ce métier comme partie prenante des entreprises...D’où le terme « militante » que j’assume totalement »
Le parcours
« Je suis de 1968, j’étais bonne en sciences, je suis partie dans une formation scientifique. Je suis venue au design car j’adorais dessiner...J’ai une formation en fac de sciences. Je sais ce que c’est que disséquer les rats...j’ai rejoint au niveau master une formation en design industriel à l’ENSAM. Et depuis, je n’ai jamais lâché ! J’ai démarré dans l’aéronautique dans l’univers de conception de postes de contrôleurs aérien puis dans une grande entreprise télécom dans la conception d’interfaces. En 2013, j’ai rejoint l’école de design STRATE pour diriger la recherche et l’innovation puis pour la diriger cinq ans plus tard. J’ai travaillé en parallèle au sein du Bell Labs d’Alcatel Lucent ; une équipe de 40 personnes. L’articulation avec les autres divisions n’était pas facile. Le sujet était vraiment de comment passer de la recherche à l’innovation. Il fallait travailler sur cet axe de l’usage ».
Force et faiblesses du design ?
« Le mot évoque un métier, une discipline, un adjectif. C’est un des rares métiers qui est adjectivé. Cela nous oblige dans l’univers de l’industrie, très installé dans le domaine de l’ingénierie, d’installer des codes de fonctionnement d’un métier dans l’entreprise. Les codes dominants ne sont pas encore ceux de la création et des designers.
Je ne dirai pas qu’il y a une opposition entre le monde des designers et des ingénieurs. J’œuvre à ce qu’il n’y ait pas cette opposition. Plus il y a multidisciplinarité, plus la révolution de la présence du designer dans les entreprises opère...
Le design c’est la recherche d’une proposition alternative. Les designers sont très attendus sur la capacité d’être chefs d’orchestre. Le cœur de la pédagogie à l’ENSCI ; c’est justement d’apprendre cette capacité de faire collectif. Le designer n’a pas tous les outils en main pour observer comment s’opère tel usage.
La pandémie ?
C’est une formidable terrain d’études pour les designers. On est face à une situation incroyable. Plus c’est incompris, plus c’est en mode chaos, plus les designers sont à l’aise.
Création ou créativité ?
« La création, ce n’est pas créativité, c’est très important pour moi cette distinction. Par contre, effectivement, le 21 è siècle a cruellement besoin de se remettre en cause. Et les designers aussi, et cela passera par la créativité ».
Pour vous aider dans votre écoute, voici les principaux noms des designers cités dans l'épisode :
Walter Gropius
Anthony Dunne
Fiona Raby
Alain Findeli
Constantin Grcic
John Maeda
Andrea Branzi
Bonne écoute !
Et retrouvez-nous sur insta : @le_trait_podcast
https://letraitpodcast.paris/
232 Listeners
17 Listeners
65 Listeners