# L'enquête mondiale sur le climat et la santé prolongée jusqu'au 11 mars
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(Vous recevrez automatiquement le lien pour participer à l'Enquête internationale sur le climat et la santé.)
La Fondation Apprendre Genève a annoncé la prolongation de son enquête internationale sur le climat et la santé jusqu'au 11 mars 2025. Cette décision vise à atteindre un nombre suffisant de réponses pour obtenir des données statistiquement significatives dans davantage de pays.
"Même s'il y a plus de 3700 réponses, dans le top 10 des pays avec le plus de répondants, il n'y en a que deux dont le nombre de réponses est suffisant pour obtenir quelque chose de significatif au niveau statistique", a expliqué Reda Sadki, directeur exécutif de la Fondation, lors d'une session en ligne du réseau REACH le 5 mars.
## Une participation exceptionnelle des acteurs locaux
Lancée le 15 janvier 2025, l'enquête a déjà recueilli 3702 réponses, dont 3219 provenant d'acteurs de la santé ou de travailleurs humanitaires. Plus de deux tiers des réponses viennent des membres du réseau Teach to Reach, démontrant l'engagement remarquable de cette communauté.
"À ma connaissance, c'est la première fois qu'une enquête sur le changement climatique et la santé recueille autant de réponses provenant d'acteurs locaux qui travaillent au sein des communautés", a souligné M. Sadki. L'enquête compte plus de 32% de répondants travaillant au niveau communautaire, près de 20% au niveau district et 16% au niveau régional.
## Le Nigeria en tête des réponses
Le classement des pays ayant fourni le plus de réponses est mené par le Nigeria, suivi par la République démocratique du Congo, le Ghana, le Kenya et le Brésil. Le Cameroun, le Burkina Faso, la Tanzanie, l'Ouganda et la Côte d'Ivoire complètent le top 10.
## Des témoignages alarmants sur le terrain
Les professionnels de santé participant à la session ont partagé leurs observations sur l'impact du changement climatique dans leurs communautés.
Au Cameroun, Boubakary Amadou, coordonnateur du réseau REZAEC dans l'Extrême-Nord, a décrit une situation préoccupante: "Nous sommes actuellement à plus de 45 degrés à l'ombre. Le changement climatique est vraiment un problème de santé publique chez nous avec la poussière qui cause beaucoup d'infections respiratoires, surtout chez les enfants, et des cas de méningite." Il a noté que ces températures extrêmes apparaissent désormais plus tôt dans l'année qu'auparavant.
Au Tchad, le Dr Foxia Eli a témoigné de l'émergence de maladies dans des zones désertiques autrefois épargnées: "Ces quatre dernières années, nous vivons un changement terrible du climat, fait souvent de grosses pluies alternées d'une sécheresse terrible. Nous avons vu une augmentation des cas de paludisme grave dans des zones où cette population était relativement épargnée. Nous avons également observé des cas de chikungunya et de dengue qui n'existaient pas chez nous à l'époque."
En RDC, le Dr Mathieu Kalemaï a expliqué comment le changement climatique affecte les programmes de vaccination: "Avec les pluies abondantes et torrentielles, des quartiers entiers sont décimés par les érosions, et les enfants qui ont commencé la vaccination déménagent de ces quartiers parce qu'ils sont menacés, et on ne peut plus les retrouver."
## Un enjeu capital pour les financements futurs
L'objectif de cette enquête est de fournir des preuves scientifiques que les bailleurs de fonds et les gouvernements ne pourront ignorer. "Lorsque de nombreux professionnels de la santé, en nombre suffisant, partagent leurs expériences, celles-ci deviennent des preuves que les dirigeants, les bailleurs de fonds et les gouvernements peuvent moins facilement ignorer", a expliqué M. Sadki.
La Fondation estime qu'environ 400 réponses par pays seraient nécessaires pour obtenir une signification statistique permettant d'analyser les données au niveau national.
L'enquête est menée en collaboration avec Grands Défis Canada, avec le soutien de la société mondiale de technologie ARM et du gouvernement canadien. Les résultats feront l'objet d'une publication scientifique et serviront à guider la recherche d'innovations adaptées aux défis sanitaires liés au climat.
Les professionnels de la santé sont invités à participer à l'enquête et à la partager dans leurs réseaux avant la date limite du 11 mars. La prochaine édition de Teach to Reach, initialement prévue en mars puis reportée à avril, devrait finalement se tenir en mai 2025.