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Le 11 avril 1769, l’Endeavour de Cook jette l'ancre à Tahiti. Les fêtes se succèdent en l'honneur des invités étrangers. Un jour, les marins assistent à l'étrange cérémonie du "tatau" ou "naonao" qui consiste à décorer le corps de marques bleutées en injectant de l’encre sous la peau. Envoûtés, les marins de l’Endeavour succombent à leur tour à la coutume locale. Ainsi naît le "tattow", du polynésien "tatau" (tatahou), issu de "ta", qui signifie "heurter". Au retour, ils décrivent avec enthousiasme et nostalgie cette vie paradisiaque. Devant les sceptiques, ils dévoilent les tatouages rapportés de ces terres lointaines. L'attrait pour le tatouage est né, définitivement accolé à l’exotisme et à l'érotisme. Les exhibitions de marins tatoués obtiennent un immense succès. En France, il devient l’apanage des mauvais garçons, la marque de leur passage dans les bagnes d’outremer et les prisons centrales de la métropole. Durs de durs, issus des fortifs parisiennes, des faubourgs lyonnais et des villages marseillais, ils arboraient sur leurs peaux leurs diplômes de voyous, les stigmates de leur vie marginale. Pour être un Homme du Milieu, au début du XXe siècle, il fallait être « naze et bousillé », soit syphilitique et tatoué…
By CONFÉRENCESLe 11 avril 1769, l’Endeavour de Cook jette l'ancre à Tahiti. Les fêtes se succèdent en l'honneur des invités étrangers. Un jour, les marins assistent à l'étrange cérémonie du "tatau" ou "naonao" qui consiste à décorer le corps de marques bleutées en injectant de l’encre sous la peau. Envoûtés, les marins de l’Endeavour succombent à leur tour à la coutume locale. Ainsi naît le "tattow", du polynésien "tatau" (tatahou), issu de "ta", qui signifie "heurter". Au retour, ils décrivent avec enthousiasme et nostalgie cette vie paradisiaque. Devant les sceptiques, ils dévoilent les tatouages rapportés de ces terres lointaines. L'attrait pour le tatouage est né, définitivement accolé à l’exotisme et à l'érotisme. Les exhibitions de marins tatoués obtiennent un immense succès. En France, il devient l’apanage des mauvais garçons, la marque de leur passage dans les bagnes d’outremer et les prisons centrales de la métropole. Durs de durs, issus des fortifs parisiennes, des faubourgs lyonnais et des villages marseillais, ils arboraient sur leurs peaux leurs diplômes de voyous, les stigmates de leur vie marginale. Pour être un Homme du Milieu, au début du XXe siècle, il fallait être « naze et bousillé », soit syphilitique et tatoué…