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Les hôpitaux sont des passoires sécuritaires, malheureusement ce sont vos informations les plus importantes qui sont ouvertes aux 4 vents.
Vos informations de santé sont aussi importants que ceux d’une banque. Vous ne lisez jamais d’article sur le fait qu’une banque a confié ses données à une société étrangère. Pour la santé l’assurance maladie se fait tranquillement héberger par Microsoft, vous êtes d’accord ?
Ce sont vos données de santé qui sont en danger. Les hôpitaux démontrent la valeur qu’ils donnent à vos données en ne mettant pas les moyens nécessaires à leur protection.
Il ont fait le choix de ne pas les protéger pour investir ailleurs. C’est un mauvais calcul car les cyber criminels ont bien compris comment tirer parti de cette erreur.
Les hôpitaux font face à une variété de menaces informatiques classiques qui peuvent perturber leurs opérations et compromettre la sécurité des patients. Les menaces les plus courantes incluent :
Face à ces menaces, les parades existent si on veut les mettre en place. En réalité toutes les entreprises sont soumises aux mêmes risques. L’incompétence des DSI hospitalières doit être interpellée ici.
Sur ce graphique clairement les hôpitaux français sont champion du monde de la mauvaise gestion de vos données de santé.
Les cybers criminels vont sur les domaines ou les failles sont les plus importantes. Le sujet ce n’est pas la santé, mais la défaillance de la structure de santé.
On le voit sur le schéma ci dessous. Les structures privées ont moins de signalements. Pourtant c’est le même métier.
Les cyberattaques peuvent avoir des conséquences financières désastreuses pour les hôpitaux. Les coûts engendrés par ces incidents peuvent être classés en deux catégories principales :
Les estimations des coûts et des pertes de recettes varient selon l’ampleur de l’attaque, la durée de la crise et la capacité de l’hôpital à se rétablir. Le tableau n° 4 du rapport de la Cour des comptes illustre l’impact financier de cinq cyberattaques survenues entre 2021 et 2024. On observe des coûts de gestion de crise et de remédiation pouvant atteindre 10 millions d’euros, et des pertes de recettes pouvant dépasser 20 millions d’euros.
L’absence d’une doctrine nationale claire en matière de soutien financier aux établissements victimes de cyberattaques engendre un traitement différencié selon les régions et les hôpitaux.
Le programme CaRE (Cyberaccélération et résilience des établissements), mis en œuvre de 2023 à 2027, vise à améliorer la cybersécurité des hôpitaux français en comblant le retard accumulé en matière d’investissements et de ressources pour la sécurité des systèmes d’information hospitaliers (SIH). Ce programme, doté de 750 millions d’euros, s’articule autour de quatre axes principaux :
1. La réalisation d’exercices de crise : Ces exercices, obligatoires pour 80% des établissements au premier semestre 2024, permettent de tester les procédures de réponse en cas de cyberattaque et de renforcer la capacité des équipes à réagir efficacement. Les retours d’expérience des hôpitaux ayant subi des attaques, tels que les centres hospitaliers d’Armentières et de Cannes, montrent que la pratique régulière d’exercices de crise permet de mieux gérer les incidents et d’en limiter les conséquences.
2. La sécurisation de l’exposition sur Internet et des annuaires techniques: CaRE finance des audits de sécurité et des actions de remédiation pour réduire la surface d’attaque des SIH et les protéger contre les intrusions externes. Le programme exige des établissements qu’ils atteignent un niveau minimal de sécurisation de leurs annuaires techniques (score d’au moins 2 sur une échelle à 5 niveaux) et qu’ils réalisent des audits d’exposition réguliers.
3. La mise en place de plans de continuité et de reprise d’activité (PCRA): Ces plans, essentiels pour garantir la continuité des soins en cas de cyberattaque, définissent les procédures à suivre pour maintenir ou restaurer les services critiques de l’hôpital. CaRE finance l’élaboration et la mise en œuvre de ces plans, ainsi que la mise en place de solutions techniques pour assurer la sauvegarde des données et la reprise rapide des activités.
4. Le renforcement de la sécurité opérationnelle: CaRE encourage l’adoption de bonnes pratiques en matière de sécurité informatique, telles que l’authentification multi-facteurs, la gestion centralisée des identités et des accès, la segmentation du réseau et la sensibilisation du personnel aux risques informatiques. Le programme finance également la mise en place de solutions techniques pour améliorer la surveillance des SIH et la détection des intrusions.
L’attribution des financements CaRE est conditionnée à l’atteinte d’objectifs précis, contrôlés par l’ANS. Cependant, le financement du programme n’est assuré que jusqu’à fin 2024, grâce aux crédits exceptionnels du « Ségur du numérique ». La Cour des comptes recommande de sécuriser la poursuite du programme CaRE jusqu’en 2027 en sanctuarisant une ligne de financement dédiée. Encore une fois, on a de bonnes intentions. On produit un plan sans les moyens. Au final vos données ne seront pas protégées.
Au-delà de 2027, il sera nécessaire de trouver des solutions pérennes pour financer la cybersécurité des hôpitaux, d’autant plus que les exigences en la matière vont s’accroître avec l’entrée en vigueur de la directive européenne NIS2.
Ce programme va couter 750 Millions d’Euro, mais seul 233 sont prévus, et ce n’est pas suffisant.
Face à la menace croissante des cyberattaques et à la vulnérabilité des systèmes d’information des hôpitaux, le rapport de la Cour des comptes formule cinq recommandations clés pour améliorer la cybersécurité des établissements de santé:
Recommandation n° 1 : Mettre en place un groupe national d’expertise chargé, en cas de cyberattaques d’ampleur exceptionnelle, d’évaluer les pertes de recettes à compenser et, pour les établissements les plus gravement affectés, d’accorder une dispense de codification a posteriori de leur activité hospitalière. Cette recommandation vise à pallier les difficultés rencontrées par les hôpitaux pour retrouver leur niveau d’activité après une cyberattaque et à compenser les pertes financières engendrées par la déprogrammation des activités.
Recommandation n° 2 : Mettre fin à l’utilisation d’un fonds de concours pour le financement de la Délégation au numérique en santé (DNS). Actuellement, le financement de la DNS provient en grande partie de fonds de concours issus du « Ségur du numérique ». La Cour des comptes recommande de mettre fin à ce dispositif et d’assurer le financement de la DNS par des crédits budgétaires, afin de soumettre ces dépenses à la discussion parlementaire.
Recommandation n° 3 : Conduire à son terme le programme CaRE (Cyber accélération et résilience des établissements). Le programme CaRE, doté de 750 millions d’euros sur la période 2023-2027, vise à financer des actions de rattrapage en matière de cybersécurité des hôpitaux. La Cour des comptes recommande de sécuriser les financements du programme au-delà de 2024, en sanctuarisant une ligne de financement dédiée au sein de l’Ondam.
Recommandation n° 4 : Mettre en place un audit périodique obligatoire pour tous les établissements de santé, qui pourrait être pris en compte dans le dispositif d’incitation à la qualité et dans la certification par la HAS. La Cour des comptes préconise la mise en place d’un audit technique global, périodique et obligatoire, réalisé par des auditeurs externes. Les résultats de cet audit, communiqués de manière confidentielle à l’établissement, à l’ARS et à l’ANS, permettraient d’évaluer le niveau de sécurité des SIH et de guider les actions de remédiation.
Recommandation n° 5 : Doter les groupements hospitaliers de territoire (GHT) de la personnalité morale. L’absence de personnalité morale des GHT constitue un frein à la convergence des systèmes d’information des établissements publics de santé. La Cour des comptes recommande de modifier le code de la santé publique afin de doter les GHT de la personnalité morale, leur permettant ainsi de disposer d’un budget autonome, de recruter du personnel et de gérer leur patrimoine.
La mise en œuvre de ces recommandations est essentielle pour améliorer la résilience des hôpitaux face aux cyberattaques et garantir la sécurité des patients et des données de santé.
Sources
Article du monde informatique ici
Rapport de la cour des comptes LA SÉCURITÉ INFORMATIQUE DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
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By Régis BAUDOUINLes hôpitaux sont des passoires sécuritaires, malheureusement ce sont vos informations les plus importantes qui sont ouvertes aux 4 vents.
Vos informations de santé sont aussi importants que ceux d’une banque. Vous ne lisez jamais d’article sur le fait qu’une banque a confié ses données à une société étrangère. Pour la santé l’assurance maladie se fait tranquillement héberger par Microsoft, vous êtes d’accord ?
Ce sont vos données de santé qui sont en danger. Les hôpitaux démontrent la valeur qu’ils donnent à vos données en ne mettant pas les moyens nécessaires à leur protection.
Il ont fait le choix de ne pas les protéger pour investir ailleurs. C’est un mauvais calcul car les cyber criminels ont bien compris comment tirer parti de cette erreur.
Les hôpitaux font face à une variété de menaces informatiques classiques qui peuvent perturber leurs opérations et compromettre la sécurité des patients. Les menaces les plus courantes incluent :
Face à ces menaces, les parades existent si on veut les mettre en place. En réalité toutes les entreprises sont soumises aux mêmes risques. L’incompétence des DSI hospitalières doit être interpellée ici.
Sur ce graphique clairement les hôpitaux français sont champion du monde de la mauvaise gestion de vos données de santé.
Les cybers criminels vont sur les domaines ou les failles sont les plus importantes. Le sujet ce n’est pas la santé, mais la défaillance de la structure de santé.
On le voit sur le schéma ci dessous. Les structures privées ont moins de signalements. Pourtant c’est le même métier.
Les cyberattaques peuvent avoir des conséquences financières désastreuses pour les hôpitaux. Les coûts engendrés par ces incidents peuvent être classés en deux catégories principales :
Les estimations des coûts et des pertes de recettes varient selon l’ampleur de l’attaque, la durée de la crise et la capacité de l’hôpital à se rétablir. Le tableau n° 4 du rapport de la Cour des comptes illustre l’impact financier de cinq cyberattaques survenues entre 2021 et 2024. On observe des coûts de gestion de crise et de remédiation pouvant atteindre 10 millions d’euros, et des pertes de recettes pouvant dépasser 20 millions d’euros.
L’absence d’une doctrine nationale claire en matière de soutien financier aux établissements victimes de cyberattaques engendre un traitement différencié selon les régions et les hôpitaux.
Le programme CaRE (Cyberaccélération et résilience des établissements), mis en œuvre de 2023 à 2027, vise à améliorer la cybersécurité des hôpitaux français en comblant le retard accumulé en matière d’investissements et de ressources pour la sécurité des systèmes d’information hospitaliers (SIH). Ce programme, doté de 750 millions d’euros, s’articule autour de quatre axes principaux :
1. La réalisation d’exercices de crise : Ces exercices, obligatoires pour 80% des établissements au premier semestre 2024, permettent de tester les procédures de réponse en cas de cyberattaque et de renforcer la capacité des équipes à réagir efficacement. Les retours d’expérience des hôpitaux ayant subi des attaques, tels que les centres hospitaliers d’Armentières et de Cannes, montrent que la pratique régulière d’exercices de crise permet de mieux gérer les incidents et d’en limiter les conséquences.
2. La sécurisation de l’exposition sur Internet et des annuaires techniques: CaRE finance des audits de sécurité et des actions de remédiation pour réduire la surface d’attaque des SIH et les protéger contre les intrusions externes. Le programme exige des établissements qu’ils atteignent un niveau minimal de sécurisation de leurs annuaires techniques (score d’au moins 2 sur une échelle à 5 niveaux) et qu’ils réalisent des audits d’exposition réguliers.
3. La mise en place de plans de continuité et de reprise d’activité (PCRA): Ces plans, essentiels pour garantir la continuité des soins en cas de cyberattaque, définissent les procédures à suivre pour maintenir ou restaurer les services critiques de l’hôpital. CaRE finance l’élaboration et la mise en œuvre de ces plans, ainsi que la mise en place de solutions techniques pour assurer la sauvegarde des données et la reprise rapide des activités.
4. Le renforcement de la sécurité opérationnelle: CaRE encourage l’adoption de bonnes pratiques en matière de sécurité informatique, telles que l’authentification multi-facteurs, la gestion centralisée des identités et des accès, la segmentation du réseau et la sensibilisation du personnel aux risques informatiques. Le programme finance également la mise en place de solutions techniques pour améliorer la surveillance des SIH et la détection des intrusions.
L’attribution des financements CaRE est conditionnée à l’atteinte d’objectifs précis, contrôlés par l’ANS. Cependant, le financement du programme n’est assuré que jusqu’à fin 2024, grâce aux crédits exceptionnels du « Ségur du numérique ». La Cour des comptes recommande de sécuriser la poursuite du programme CaRE jusqu’en 2027 en sanctuarisant une ligne de financement dédiée. Encore une fois, on a de bonnes intentions. On produit un plan sans les moyens. Au final vos données ne seront pas protégées.
Au-delà de 2027, il sera nécessaire de trouver des solutions pérennes pour financer la cybersécurité des hôpitaux, d’autant plus que les exigences en la matière vont s’accroître avec l’entrée en vigueur de la directive européenne NIS2.
Ce programme va couter 750 Millions d’Euro, mais seul 233 sont prévus, et ce n’est pas suffisant.
Face à la menace croissante des cyberattaques et à la vulnérabilité des systèmes d’information des hôpitaux, le rapport de la Cour des comptes formule cinq recommandations clés pour améliorer la cybersécurité des établissements de santé:
Recommandation n° 1 : Mettre en place un groupe national d’expertise chargé, en cas de cyberattaques d’ampleur exceptionnelle, d’évaluer les pertes de recettes à compenser et, pour les établissements les plus gravement affectés, d’accorder une dispense de codification a posteriori de leur activité hospitalière. Cette recommandation vise à pallier les difficultés rencontrées par les hôpitaux pour retrouver leur niveau d’activité après une cyberattaque et à compenser les pertes financières engendrées par la déprogrammation des activités.
Recommandation n° 2 : Mettre fin à l’utilisation d’un fonds de concours pour le financement de la Délégation au numérique en santé (DNS). Actuellement, le financement de la DNS provient en grande partie de fonds de concours issus du « Ségur du numérique ». La Cour des comptes recommande de mettre fin à ce dispositif et d’assurer le financement de la DNS par des crédits budgétaires, afin de soumettre ces dépenses à la discussion parlementaire.
Recommandation n° 3 : Conduire à son terme le programme CaRE (Cyber accélération et résilience des établissements). Le programme CaRE, doté de 750 millions d’euros sur la période 2023-2027, vise à financer des actions de rattrapage en matière de cybersécurité des hôpitaux. La Cour des comptes recommande de sécuriser les financements du programme au-delà de 2024, en sanctuarisant une ligne de financement dédiée au sein de l’Ondam.
Recommandation n° 4 : Mettre en place un audit périodique obligatoire pour tous les établissements de santé, qui pourrait être pris en compte dans le dispositif d’incitation à la qualité et dans la certification par la HAS. La Cour des comptes préconise la mise en place d’un audit technique global, périodique et obligatoire, réalisé par des auditeurs externes. Les résultats de cet audit, communiqués de manière confidentielle à l’établissement, à l’ARS et à l’ANS, permettraient d’évaluer le niveau de sécurité des SIH et de guider les actions de remédiation.
Recommandation n° 5 : Doter les groupements hospitaliers de territoire (GHT) de la personnalité morale. L’absence de personnalité morale des GHT constitue un frein à la convergence des systèmes d’information des établissements publics de santé. La Cour des comptes recommande de modifier le code de la santé publique afin de doter les GHT de la personnalité morale, leur permettant ainsi de disposer d’un budget autonome, de recruter du personnel et de gérer leur patrimoine.
La mise en œuvre de ces recommandations est essentielle pour améliorer la résilience des hôpitaux face aux cyberattaques et garantir la sécurité des patients et des données de santé.
Sources
Article du monde informatique ici
Rapport de la cour des comptes LA SÉCURITÉ INFORMATIQUE DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
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